Verdun : le message d’Adieu de Roselyne Bachelot à la caserne Miribel

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Tous ceux qui s’intéressent au patrimoine doivent se souvenir de la mobilisation pour sauver la caserne Miribel en début d’année 2021. Urgences Patrimoine n’a pas participé au combat pour la sauvegarde de l’édifice, car au moment où nous avions été alertés, nous étions encore en pleine « affaire Saint-Joseph » et les grandes institutions étaient déjà mobilisées. Il est vrai qu’il est plus « politiquement correct » de défendre une caserne qu’un édifice religieux. Peu importe, le résultat a été le même que pour la chapelle Saint-Joseph, la glorieuse caserne est tombée.

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Si nous revenons sur ce sujet aujourd’hui, c’est que nous avons eu connaissance de la réponse donnée par notre très chère Ministre de la Culture, lors d’une séance à l’Assemblée Nationale le 31 août dernier. Si le sujet n’était pas aussi triste, nous aurions pu y voir un trait d’humour de la part de Roseline Bachelot, mais ce n’est absolument pas la cas.

En effet, c’est presque deux mois après la démolition de l’édifice, que la réponse à la question posée par Nicolas Dupont-Aignan au mois de mai à l’Assemblée, obtient enfin une réponse.

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Comme d’habitude, le même discours. A croire qu’on manque un peu d’imagination au ministère. « Intérêt patrimonial insuffisant ». Certes, peut-être qu’au niveau national, l’édifice ne rentrait pas dans les cases du « remarquable », mais localement il l’était. Sans parler de la valeur mémorielle, puisque tout le monde faisait remarquer que c’était un des rares bâtiments à ne pas avoir été mutilé lors de la première guerre mondiale.

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Mais la valeur mémorielle d’un édifice à Verdun est le cadet des soucis d’un ministère parisien qui n’a de bienveillance que pour les « grands opérateurs ». Rappelons-nous de la réaction édifiante de Roselyne Bachelot, lorsqu’on lui reprochait de ne pas assez s’intéresser au patrimoine de nos belles provinces : cette dernière avait simplement répondu que « le Palais Garnier n’était pas à Montauban, mais bien à Paris » !

Pelleteuse sur le gâteau, ce nouveau « patrimonicide » fait partie du programme « Action Cœur de Ville » dont nous rappelons ici les principes de base. Cette image est extraite directement du site du Ministère de la cohésion des territoires en charge dudit dispositif.

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Décidément, nous n’avons vraiment pas la même interprétation du mot réhabilitation, ni des termes « mise en valeur du patrimoine ». Et tout ça pour un budget de 40 millions d’euros !

Vous constaterez que la valorisation du patrimoine n’est pas flagrante dans ce projet. Un bâtiment devait être cependant conservé, sans doute pour se donner bonne conscience et calmer les esprits. Nous écrivons « devait », car au moment même où nous rédigions cet article, il a été victime d’un incendie qui a mobilisé des dizaines de soldats de feu.
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Nous ignorons pour le moment l’étendue des dégâts, mais cet ultime témoin de la caserne Miribel et de son glorieux passé semble condamné par le destin. Enfin, le destin à bon dos ! Sans doute que l’édifice était trop « encombrant » pour certains, et que cet incendie n’est pas le fait du hasard. Un problème électrique sans doute…

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Crédits photographiques : L’Est Républicain