Non, les jeunes qui se mobilisent pour nos statues ne sont pas des « fachos » !

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Leurs actions ont fait grand bruit dans bon nombre de médias nationaux, suite aux actes de vandalisme perpétrés sur de nombreuses statues à Paris et ailleurs. Ils ne sont pas armés de bombes lacrymogènes ou de matraques, mais de gants, de seaux et de brosses et ils ont voulu remettre en état les statues souillées par les vandales.

Mais voilà, alors qu’ils mériteraient presque une médaille, ils se retrouvent sous la mitraille.

Accusés d’appartenir à des mouvements d’ultra droite, nous avons souhaité être les « avocats du diable » en les présentant tels qu’ils sont vraiment.

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[Thomas Perrigault ]

Suite aux dégradations de nombreuses statues, Thomas Perrigault , un jeune étudiant en droit a créé un groupe Facebook avec quelques amis. « Défendons notre patrimoine » est le nom donné à ce groupe, qui a pour seul but de mobiliser les bonnes volontés afin de protéger les statues qui sont en proie au déchaînement de haine de certains « ultras », ceux qui, précisément, pensent que c’est à coup de bombes de peinture que l’on peut effacer les « drames » de l’histoire.

Si leurs premières actions de nettoyage ont eu « bonne presse », très vite, de nombreux professionnels du patrimoine ont manifesté leur colère, car il est vrai que l’on ne nettoie pas une statue en pierre comme on nettoie un simple trottoir.

Pas simple pour ces jeunes de faire la différence entre les différents types de pierres plus ou moins poreux qui supportent mal les agressions du white spirit, ce qui est le cas également pour les patines de certains bronzes.

Après de nombreuses réprimandes, ils ont bien compris que le nettoyage d’une œuvre plus que centenaire était une affaire de professionnels. Depuis ils ne demandent qu’à apprendre « les gestes qui sauvent » le patrimoine.

Mais pour le moment, pas un seul professionnel n’a souhaité les aider et, surtout, les sensibiliser au fait qu’ils ne devaient pas recommencer, du moins, sans être guidés par un expert et surtout, après avoir demandé l’autorisation d’intervenir.

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Car c’est bien connu, en France, on a le droit de dégrader en tout impunité, mais lorsqu’on souhaite bénévolement agir pour le bien commun, il faut toujours des autorisations. Nous ne rentrerons pas dans ce débat…

Urgences Patrimoine et La Gazette du Patrimoine ont souhaité accompagner un peu ces jeunes dans leur démarche, non pas pour leur donner des leçons, car nous n’avons aucune légitimité pour ça, mais plutôt pour les guider, afin que leur action devienne légale et surtout pérenne.

Car le plus difficile dans l’univers impitoyable de la sauvegarde du patrimoine, c’est d’inscrire son projet dans la durée.

Donc, plutôt que d’être « nettoyeurs », au risque de causer des dégâts irréversibles et d’être accusés de dégradation sur le patrimoine, c’est dans leur rôle de « vigiles » qu’ils seront certainement les meilleurs. S’ils se retrouvent en présence d’une statue dégradée ou souillée, ils peuvent faire un constat d’état, des photos et alerter les autorités compétentes. Et, là, plus personne ne pourra leur reprocher quoique ce soit.

Bien entendu, lors de certaines manifestations, ils peuvent également « prendre le risque » de former un cordon de protection autour de la statue, ça, on ne pourra pas leur reprocher. Décourager des jeunes qui s’engagent pour le patrimoine est une erreur. Car les jeunes qui s’engagent aujourd’hui sont ceux qui s’impliqueront pour la sauvegarde du patrimoine demain. Alors au lieu de leur tirer dessus « à boulets rouges », accompagnons-les dans leurs démarches.

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C’est vrai, certains membres de l’ultra droite se sont appropriés leur combat. Pourtant, Thomas et ses amis refusent de voir leur action ainisi politisée et font de plus en plus attention. Ils vont d’ailleurs dès aujourd’hui faire signer une charte de « bonne conduite » à tous ceux qui souhaitent agir sur le terrain au nom du groupe « Défendons notre patrimoine ».

Cela permettra de freiner les ardeurs de ceux qui veulent profiter d’une action louable pour aller au conflit et nuire à la cause.

Nous ne le répèterons jamais assez, la cause du patrimoine ne doit jamais être politisée, car le patrimoine est notre bien commun. Il n’appartient à aucun parti, à aucune communauté, à aucune classe sociale. Le patrimoine appartient à ceux qui l’aiment et le respectent.

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Crédits photographiques : Thomas Perrigault

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