Quand les démolitions vont « bon train »


Malgré le confinement, les pelleteuses ne chôment pas en ce moment et les chantiers de démolition du petit patrimoine de nos territoires vont « bon train », c’est le cas de le dire.

C’est en août 1870 que le premier train entrait en gare de Clamecy (Nièvre). La capitale du Haut-Nivernais était ainsi reliée à Auxerre grâce à cette ligne de chemin de fer. Ce témoin du patrimoine ferroviaire, construit en 1888, après 103 ans de bons et loyaux services, avait été désaffecté en 1985 et remplacé par un pont plus large.


Mais il faisait partie du paysage et sa présence était là pour rappeler la grande époque des chemins de fers français. Sous haute surveillance de la SNCF, il était contrôlé tous les six ans. Mais lors du dernier contrôle, il a été jugé trop vétuste et il vient de finir à la benne.

Le chantier a été qualifié de « chantier coup de poing » par une des entreprises de démolition, tant son délai d’exécution fut court. Un des ouvriers présents sur le chantier s’est même ému de la qualité de la construction et du savoir-faire des anciens bâtisseurs tant celui-ci a résisté aux puissantes pelleteuses avant de céder.

Le coût du chantier s’élève à 244.000 euros, financés en grande partie par le Conseil Départemental avec le « soutien » de la SNCF. Sans doute qu’avec cette somme, on aurait pu le restaurer afin qu’il puisse fêter ses 150 ans, mais c’est l’option démolition qui a été choisie.

Donc, l’ouvrage long de 16 mètres de long et de 4 mètres de large, élargi à 8 mètres en 1930, a dit adieu aux puissantes roches nivernaises qui lui servaient d’appui et ses 860 tonnes de pierres ne sont aujourd’hui plus qu’un souvenir.

Une fois encore, ce « petit patrimoine » qui disparaît dans l’indifférence n’aura aucune incidence sur le « glorieux » patrimoine national, mais à force de supprimer ces précieux petits témoins de l’histoire, que restera- t’il de la mémoire de nos provinces ?

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Crédits photographiques photo 1 : NGE