Demain n’appartiendra pas à l’ancien Carmel de Sète

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Il venait d’avoir cent ans, mais cet anniversaire sera tristement fêté dans le fracas des pelleteuses.


L’ancien Carmel de Sète a été mis à mort cette semaine pour laisser place à un charmant ensemble immobilier, composé d’immeubles de quatre étages et d’un joli parking de trois cents places.


On se consolera en observant que la façade de l’édifice sera « reconstruite » au milieu des espaces verts. Certains y verront un hommage — pour notre part, nous y voyons plutôt un trophée, semblable aux massacres de cerfs ornant les murs des chasseurs.


Les sœurs avaient quitté les lieux en 2011 et, depuis, l’édifice était en proie aux squatteurs. Malgré la mobilisation des amoureux du patrimoine sétois et de quelques élus, le Carmel a été vendu à un promoteur. Fin de l’histoire. Nous émettons tout de même des doutes quant à la reconstruction de la « façade trophée », car il est bien possible qu’au nom de la laïcité, certains opposants dénoncent cette « reconstruction ».


Mais nous ne sommes pas dupes et nous entendons déjà les commentaires de certains, qui nous expliqueront que cet édifice n’avait « que cent ans » et que son intérêt architectural était limité.

Si la commune en avait eu la volonté, elle aurait racheté l'édifice et en faire un agréable poumon vert et un lieu de vie culturel, mais les cubes de béton, c’est tellement mieux et tellement plus attrayant pour les habitants de la ville et les touristes. Cependant, n'accablons pas la mairie, car si elle est coupable d'avoir signé le permis de démolir, c'est la Fondation des monastères qui était propriétaire et qui a vendu le Carmel au promoteur en 2016. Blanche Chavasse, veuve d'un riche industriel sétois, avait permis d'édifier ce Carmel par donation. Nul doute qu'elle n'imaginait pas que, 100 ans plus tard, sa généreuse action finirait en poussière.



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Crédits photographiques : Le Midi Libre