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  • Photo du rédacteurAlexandra Sobczak

Après Saint-Joseph, quel avenir pour Saint-Jacques ?

L’église Saint-Jacques de Bordeaux, un mois après l’alerte du Collectif 1120

L’église médiévale Saint-Jacques, à Bordeaux, grande chapelle de l’ancien hôpital qui accueillait des pèlerins du chemin de Saint-Jacques de Compostelle du XIIe siècle au XVIIIe, est sortie de l’oubli grâce à la passion d’un homme, Guilhem Pépin, historien médiéviste spécialiste de l’Aquitaine dite anglaise (1154-1453), qui avait beaucoup de mal à accepter que cette ancienne église du XVe siècle fasse seulement office de garage pour automobiles et qu’elle ne soit protégée par aucun dispositif de protection.


De plus, il avait appris que la voûte du chœur s’est effondrée en 2001 avec une magnifique clé de voûte représentant saint Jacques qui heureusement, a peu soufferte lors de cet accident. Tout cela l’a poussé à l’action afin de la sauver du triste sort qu’elle subissait et qu’elle risquait de subir à l’avenir.



Le 5 mai dernier, il a lancé une page Facebook et en même temps, un « collectif » qui a pour nom « collectif 1120 », correspondant à l’année de fondation de l’hôpital Saint-Jacques et de sa première église.Le buzz sur les réseaux est immédiat (plus de 62 000 vues sur Facebook) et la presse locale relaie son action.


Ce monument du XVe siècle est de nos jours une propriété privée et il est donc très difficile d’entreprendre quoi que ce soit pour sa sauvegarde, car la propriétaire, même si elle affirme être très respectueuse du lieu, n’a jamais fait reconstruire la voûte effondrée il y a 19 ans et garde un échafaudage provisoire en métal depuis 19 ans pour empêcher que la toiture affaissée de ce monument ne tombe. N’ayant apparemment pas les moyens de restaurer et d’entretenir correctement ce monument, elle est donc susceptible de vendre à tout moment cette ancienne église non-protégée à un promoteur immobilier qui diviserait la nef en plusieurs appartements ou chambres d’hôtel de luxe, à la suite de la proposition d’une importante somme d’argent, au vu du contexte immobilier local.


Nous avons souhaité savoir ce qu’il s’était passé depuis un mois.Guilhem, s’exprimant toujours avec la même passion, fait le point avec nous sur cette ancienne église située au numéro 10 de la rue du Mirail à Bordeaux : « Beaucoup de Bordelais nous ont contacté pour soutenir sans réserve notre action, certains ignoraient même l’existence de cette église « oubliée » alors qu’ils habitent depuis des décennies dans cette rue !



Nous avons également eu quelques contacts avec des élus et nous allons être reçus à la mairie de Bordeaux prochainement.Nous attendons beaucoup de ce rendez-vous, car nous savons que s’il existe une réelle volonté municipale de sauver ce monument, alors cette ancienne église pourra être transmises intacte et restaurée aux futures générations de Bordelais.Nous avons également eu quelques petits articles dans la presse locale, mais hélas, les grands médias nationaux ne s’intéressent apparemment pas pour le moment à des causes comme la nôtre, pourtant, c’est une histoire exceptionnelle que celle-ci, qui pourrait émouvoir le monde entier.


Malgré tout, sans présager de l’avenir à ce niveau-là, nous allons continuer à nous mobiliser avec tous les citoyens bordelais et d’ailleurs en France qui désirent soutenir notre action, en espérant qu’une solution correcte et respectueuse de ce monument historique soit trouvée afin d’offrir un avenir à cette merveilleuse église Saint-Jacques. »


Quelles pourraient-être les solutions pour sauver cette église ?La piste la plus évidente semble être celle de l’état de péril imminent, puisque l’édifice est en très mauvais état et met potentiellement en danger la sécurité des biens et des personnes.

Sinon, une protection au titre des monuments historiques de la part de la DRAC serait la bienvenue, mais de ce côté-là, nous savons tous que les procédures durent des années, surtout s’agissant d’un bien privé, surtout quand le propriétaire n’est pas l’auteur de la demande de protection.Donc, prions saint Jacques ou plutôt sainte Rita, pour que la ville de Bordeaux prenne cette alerte patrimoniale très aux sérieux et que cette cause soit peut-être juste un peu compliquée, mais pas désespérée.



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