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La Gazette du Patrimoine est le média en ligne d'Urgences Patrimoine. 

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  • Photo du rédacteurAlexandra Sobczak-Romanski

Menace sur les mosaïques d’Isidore Odérico


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Cela n’aura sans doute échappé à personne, car nombreux sont ceux qui ont relayé cette information, mais nous souhaitions tout de même insister sur un point important qui semble un peu sous-évalué dans cette affaire du Château Delisse.

« Le Château de la fromagerie Delisse », situé sur la commune de Montauban-de-Bretagne, a été construit par la famille Délisse au début du XXe siècle. Symbole de l’industrie florissante de l’époque, il est aujourd’hui la propriété du groupe Entremont. Ces derniers viennent d’annoncer leur intention de le démolir. Pourquoi le démolir ? On invoque toujours les mêmes prétextes, à savoir, la sécurité. Or, avant qu’un édifice soit dangereux, il faut qu’il ne soit pas entretenu pendant une longue période. C’est sans doute ce qui a été le cas, et bien entendu, on se protège derrière un vague « c’est trop tard, on ne peut plus le restaurer à cause de son état.» D’après la presse locale, la démolition ne serait pas imminente, Rennes Infos Autrement parle même d’un délai de cinq ans. Sauf qu’il semblerait que le permis de démolir soit déjà déposé, et nous savons que la validité d’un permis est de trois ans, avec possibilité de prolongations de deux fois un an. Il nous semble curieux que la procédure soit déjà en cours, si ce n’est pour démolir que dans cinq ans. Cependant, certains diront que des édifices comme celui-ci, il y en a pléthore, donc un de plus ou un de moins cela ne changera pas grand-chose. Mais le plus préoccupant dans cette « banale » histoire de démolition, c’est que l’édifice possède à l’intérieur des mosaïques remarquables du grand Isidore Odorico.





La direction d’Entremont semble affirmer que toutes les précautions seront prises afin que ce patrimoine remarquable soit sauvegardé et puisse trouver une nouvelle destination. Toutefois, par expérience, nous savons que, bien souvent, dans le feu de l’action, on « oublie » ce genre d’engagement et on détruit sans regret, comme nous l’avons vu récemment avec les céramiques de Bigot dans la « Villa Poulain » à Blois. Souhaitons que ces trésors soient préservés et que leur future destination soit connue avant démontage, car, là encore, le risque de les voir remisés dans un entrepôt, puis « oubliés », est une éventualité à ne pas négliger.



Biographie : Mosaïste rennais, Isidore Odorico (1893-1945) était d'origine italienne. Sa famille était arrivée fin XIXe en France, pour le chantier de l'opéra Garnier à Paris. Elle s'installe ensuite à Rennes où elle crée son atelier. Leur style italien (vénitien et romain) illustré par des tesselles de couleurs vives et dorées découpées dans le marbre, le granit ou la pâte de verre assurera leur succès. Après la première guerre mondiale, le fils Isidore Odorico, formé aux Beaux-arts à Rennes, reprend la direction de l'entreprise familiale. Lire l’article du Figaro. Lire l’article de Rennes Infos Autrement. Historique : https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/rennes-redecouvre-ses-mosaiques-odorico_3279449.html

Crédits photographiques : © Alain Amet - Musée de Bretagne

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