top of page

La Gazette du Patrimoine est le média en ligne d'Urgences Patrimoine. 

Cette publication relaie les combats de notre association.

Elle permet la diffusion des informations relatives aux patrimoines et à ses acteurs. 

Photo du rédacteurAlexandra Sobczak

Béziers : massacre patrimonial annoncé et validé par l’Architecte des Bâtiments de France


La place de la Madeleine est un lieu historique et emblématique de la commune de Béziers, située dans l’Hérault (34500). Lors du sac de Béziers en juillet 1209, pendant la « croisade » contre les Albigeois, de nombreux Biterrois périrent incendiés dans l’église de la Madeleine. Reconstruite, elle subira d'autres épreuves au fil des siècles comme la réalisation d’un parking souterrain au milieu des années 80 qui entraînera sa fermeture pendant de longues années, ébranlée par les travaux de creusement. Rappelons au passage que l’édifice est classé Monument Historique depuis 1987.



Si l’église a été restaurée, retrouvant son architecture romane initiale, la place, elle, n'a pas survécu à l'abattage des platanes qui s'y trouvaient.



Dans le cadre du programme de rénovation urbaine (PRU) des quartiers du centre-ville, la mairie a récemment vendu trois immeubles situés derrière l’église, à l'angle des rues Cassan et Saint-Esprit, à un promoteur immobilier de Vendargues, la société Envol, filiale de l'aménageur Hectare. Un permis de démolir (les immeubles ont été déclarés insalubres en 2008) a été délivré en décembre 2019.



Le permis de construire est affiché sur place depuis le 25 juin. L'immeuble dit « contemporain » qui doit être construit comporte un local commercial au rez-de-chaussée et sur cinq niveaux, cinq appartements (un studio, trois T3 et un T4 en duplex sur deux niveaux). Cette construction sera « emblématique et deviendra le symbole du renouveau de ce quartier », affirme la municipalité.


Un tel projet ne devrait pas être accepté dans un site aussi emblématique de l’histoire du patrimoine biterrois et ce pour plusieurs raisons :



1/ Il ne présente aucune préservation du patrimoine bâti (une façade en pierres de taille devrait être conservée ainsi que des arcades médiévales en rez-de-chaussée).



2/ Les matériaux de constructions employés ainsi que les dimensions de l’immeuble ne permettent pas son intégration :


  • façade en béton

  • persiennes en aluminium thermo laqué couleur bronze vieilli qui ferait soi-disant « le lien avec l’environnement historique »

  • absence de toiture en tuiles

  • non-alignement avec la façade mitoyenne

  • hauteur du faîtage maximale atteignant 19,70m bien supérieure aux immeubles voisins et une morphologie du bâtiment qui vient perturber la lecture du paysage de la place en créant notamment un deuxième point d’appel.


L'Architecte des Bâtiments de France avait dans son avis reconnu que le projet de construction en l'état n'était pas conforme aux règles prévalant pour ce site remarquable, en indiquant toutefois qu'il pourrait y être remédié.



Or, force est de constater que le permis délivré en juin dernier ne respecte en rien les règles qui auraient dû être observées étant donné le caractère patrimonial exceptionnel d'un site situé en plein cœur du centre ancien. L'examen du projet montre que l'on est bel et bien loin d'un quelconque souci de préservation du patrimoine. Pourtant, selon les intentions du promoteur, cette construction « respecterait l'image que la Ville souhaite donner à cette entrée majeure du quartier »… Cela nous laisse perplexes.



Une pétition a été mise en ligne ICI pour dire non à ce massacre patrimonial, merci de la signer et de la diffuser largement.



4 vues0 commentaire

Comments


bottom of page