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Alors que des dispositions sont prises un peu partout sur le territoire afin de limiter la défiguration des entrées de nos villes et de nos villages, à Onzain, il semblerait que l’on souhaite au contraire, s’offrir un beau « lifting » en autorisant l’implantation d’un Lidl en lieu et place d’un joli poumon vert et, bien évidemment, en sacrifiant le patrimoine local.



Pourtant, cette enseigne communique grandement sur son attachement aux territoires et elle est même mécène du ministère de la culture pour les Journées Européennes du Patrimoine, mettant à disposition des clients, à cette occasion, des sacs à l’effigie de notre beau patrimoine local.



C’est bien connu, le « faites ce que je dis et pas ce que je fais » est un sport national. Car, d’un côté, on prône la valorisation du patrimoine vernaculaire et, de l’autre, on se hâte de le démolir pour faire pousser de jolis cubes de bétons.



Pas de chance pour les démolisseurs : à Onzain, les habitants n’ont pas l’intention de se laisser faire et, depuis quelques semaines, la mobilisation s’organise.


Un grand nombre d’entre eux ont été contactés par l’enseigne qui souhaite racheter certaines parcelles de terrain supplémentaires, mais ils n’ont pas l’intention de se laisser « séduire » par le chant des sirènes « Lidlien ».



Urgences Patrimoine a été sollicitée par le collectif « Non au Lidl quartier gare » et, bien évidemment, nous avons répondu présents. Notre avocat, Maître Théodore Catry, sera également là pour les accompagner dans toutes leurs démarches juridiques, si un quelconque permis de construire faisait son apparition.



En attendant, voici les détails de « l’affaire » :



Le collectif « Non au lidl quartier gare », qui regroupe aujourd’hui près de 70 personnes, s’oppose au projet d’implantation d’un nouveau magasin LIDL à Onzain, dans le quartier de la gare, entre l’avenue du Général de Gaulle, la rue du stade et l’impasse des Robiniers. Ce nouveau magasin remplacerait celui existant rue Georges Diard.


Ce projet semble scandaleux pour de nombreuses raisons. Au-delà du total mépris à l’égard des riverains impactés par le projet, qui verraient leur lieu de vie complètement dégradé, tout un quartier se trouverait sacrifié avec l’augmentation de la pollution, un trafic routier accru, des nuisances sonores et lumineuses.



Ce quartier a pourtant une véritable identité, ses habitants y sont attachés. Le site impacté s’inscrit dans le Val d’Onzain, un paysage à protéger et non à détruire pour des intérêts économiques. Un supermarché serait ainsi construit de l'autre côté de la Loire, dans la perspective de Chaumont-sur-Loire, qui accueille près de 500 000 touristes par an. Quelle hérésie !



Ce projet serait alors synonyme de destruction du patrimoine : une demeure bourgeoise de caractère, mais aussi et surtout un ancien moulin à vent qui a donné son nom au lieu-dit, seraient ainsi mis à mal. Sans parler du parc boisé aux arbres centenaires, qui leur sert d’écrin naturel. Pourquoi sacrifier un espace vert, naturel et vivant pour le remplacer par un espace bétonné ?



A l’heure où les instances politiques mettent l’accent sur la préservation de l’identité et de la vitalité des petites villes, l’entrée de ville d’Onzain serait dénaturée. Le cœur de village vient pourtant de faire peau neuve.  Les commerces de centre bourg doivent être soutenus. Or, on construirait un nouvel espace commercial démesuré en entrée de ville. Autre aberration…



C’est un non-sens en termes de patrimoine et de paysage, mais aussi en termes d’urbanisme : ce projet concerne une zone inondable, où la construction est désormais impossible pour les particuliers, soumis à de nombreuses contraintes.



Ce projet va à l'encontre de toutes les réglementations en vigueur : zone inondable, PLUI, zone protégée. Pour toutes ces raisons, nous ne pouvons accepter qu'un tel projet aboutisse ! 




Ce moulin représente une page de l’histoire du village d’Ecures, situé en contre-bas de la Loire, et d’Onzain. C’est un gardien de mémoire. La famille Trinquart est propriétaire depuis 1682 des auberges d’Ecures. Le moulin aurait été apporté par Marguerite Morcelet lors de son mariage avec Jean Alexandre Trinquart en 1782. Le moulin est répertorié sur le cadastre napoléonien (plan cadastral de 1819 n° M48). Dans un acte datant du 20 juin 1839, un descriptif de la propriété mentionne non seulement le moulin mais aussi la demeure qui lui est adossée (dans le paragraphe « désignation » il est question d’un « bâtiment couvert en ardoise »).


Le moulin devient par la suite propriété de la famille Girault. Jean Girault est chirurgien à Onzain. Son fils Jean Alexandre, médecin lui aussi, est maire d’Onzain de 1870 à 1874 et de 1884 à 1885. Premier maire républicain, Jean Alexandre Girault est condamné au bannissement en 1851 pour avoir depuis 1848 manifesté des opinions démocratiques. Il sera gracié lors de la proclamation de l’Empire. Lors de son deuxième mandat de maire, il se démène sans succès pour obtenir l’agrandissement de l’école des filles de la rue Meslandaise. Il a cependant sa revanche à titre posthume puisque 6 mois après sa mort, le 25 mai 1887, la commune achète sa maison et ses dépendances, en décembre 1887, pour y installer en 1890 l’école des filles, l’actuelle école Maurice Genevoix.



Il s’agit du seul moulin à vent ayant existé à Onzain.



Au fil des siècles, tout un quartier s’est ainsi développé entre ce moulin et la Loire. Ce quartier a une identité qu’il faut préserver : il s’agit bien du « lieu-dit du moulin à vent ». Tout près de là, l’ancienne « auberge du moulin à vent », longtemps en activité, est désormais une salle de réception. Le moulin est aujourd’hui adossé à une demeure bourgeoise et s’inscrit dans un parc boisé aux arbres centenaires. Cet écran végétal naturel est installé de longue date. Il joue un rôle important dans cette zone située juste après le pont sur la Loire et qui est visible du château de Chaumont sur Loire. Il participe au filtrage des vues sur les franges urbanisées perçues depuis le site du château.



Ce site s’inscrit en effet dans la zone du « val d’Onzain », face au château de Chaumont-sur-Loire, entre l’avenue du général de Gaulle, la rue du stade et l’impasse des robiniers. Cette large bande comprise entre la voie ferrée et la RD952 est un site inscrit depuis 1961 (« Perspectives du château de Chaumont-sur-Loire »). La Valeur universelle exceptionnelle du lieu est à protéger. L’entrée de ville juste après la Loire doit être valorisée et non sacrifiée pour les seuls intérêts économiques d’un groupe commercial. Onzain est une petite ville dont le cœur de village vient de faire peau neuve.



Les petits commerçants qui jouent un rôle important en préservant la vitalité de notre commune doivent être soutenus. La place doit rester vivante et conviviale. L’entrée de ville doit être une invitation à découvrir ce bourg et non le sanctuaire commercial d’une grande enseigne en pleine expansion. Le moulin et tout son quartier sont remarquables pour leur valeur patrimoniale et paysagère et doivent être protégés.



Mobilisons nous !





Nous insistons sur le fait que vous n’êtes pas obligé de faire un don au moment de signer comme la plateforme vous invite à le faire. En revanche, vos partages sont les bienvenus.



La pétition « papier » qui circule chez les petits commerçants d’Onzain rassemble aujourd’hui 1200 signatures.



La Nouvelle République était présente lors de notre rassemblement


Lors d’une de nos visites à Saint-Léger-de-Montbrun, au chevet de la chapelle de Vrères, monsieur le Maire nous a fièrement montré le « cadeau » d’une habitante de la commune, stocké dans le local à corbillard de la chapelle. Il nous a fait part de son projet de restaurer ce tombereau* et de lui offrir une seconde vie, au sein même du village.



Caparol étant une de nos entreprises mécènes, c’est tout naturellement que nous avons proposé au premier édile de lui faire offrir la peinture nécessaire à cette restauration. C’est donc dans le cadre de l’opération « 125 ans, 125 projets » que l’entreprise s’est empressée d’accéder à notre demande.


Pour certains, 20 litres de peinture peuvent sembler anecdotiques, mais pour une commune rurale d’à peine mille deux cents âmes, il n’y a pas de petites économies, surtout lorsqu’il s’agit d’un projet d’embellissement.




Les services techniques de la commune ont donc pu se mettre à l’œuvre et ainsi redonner vie à ce petit témoin de la mémoire collective.



Nous remercions une fois encore l’entreprise Caparol d’avoir répondu à notre appel, même si nous savons que nous pouvons compter sur son engagement au service du patrimoine des territoires. Toutes les entreprises peuvent apporter une petite pierre à nos édifices, mais toutes ne le font pas — c’est la raison pour laquelle nous apprécions ce geste.




*Tombereau désigne des engins de transport et manutention et dont l'utilisation est ancienne. Il peut concerner : des véhicules, généralement agricoles ou de chantier, destinés à transporter des matériaux. Il est plus spécialement adapté au transport et déchargement rapide du vrac. Sa particularité est que la caisse peut basculer pour vider le chargement. De là vient le nom, du verbe tomber, au sens ancien de basculer. Les tombereaux pouvaient être, suivant leur taille, tirés à bras ou par des animaux de trait ou un tracteur. (Sources Wikipédia)

Comme nous vous l’avions annoncé en fin de semaine dernière, la justice a entendu la voix du patrimoine et ce petit édifice sera épargné par les pelleteuses.



Nous remercions le propriétaire pour sa confiance, Monsieur Yann Loreau pour sa précieuse expertise et bien évidemment, notre avocat, Maître Théodore Catry qui a réussi à convaincre le juge de l’arrêté de péril abusif dont été victime ce patrimoine.



Voici les conclusions de Maître Catry :



Cette maison représente un bien architectural remarquable. Datée pour ses parties les plus anciennes du XIVe Siècle, elle présente notamment des éléments d’ornementation de l’époque de la Renaissance, tels qu’un linteau en accolade, ainsi que des jambages et encadrements dits en « double-baguette ».


Elle est en outre percée par des baies principales à linteaux en arcs surbaissés, à dater du XVIIe Siècle.



La richesse ornementale de cette propriété, inhabituelle pour une maison de bourg de ce style et de cette partie du Nivernais, témoigne d’une recherche savante dans la composition de la façade qui laisse discerner une certaine aisance de ses commanditaires.




Il s’agissait aussi du projet d’une vie. Les travaux, commencés au début des années 2000, allaient connaître une phase décisive avec la réfection de la toiture et de la charpente. Les travaux étaient autorisés sur le plan administratif.



C’est à ce moment-là que la commune a frappé l’édifice d’un arrêté de péril et a prescrit comme seule mesure propre à y mettre fin la démolition pure et simple.



Cette pratique était totalement illégale : un arrêté de péril ne peut légalement édicter une mesure de démolition tant qu’il n’existe pas de solution alternative moins radicale. Or, dans le cas de la maison de Saint-Saulge, l’état du bâti était très loin de justifier sa destruction et impliquait uniquement des mesures de protection et de confortement.



Sur la base de cet argument décisif, le tribunal administratif de Dijon a jugé l’arrêté de péril illégal et l’a annulé.



Une histoire qui se termine bien — ce qui n’est hélas pas toujours le cas. Nous espérons que la commune ne fera pas appel de cette décision, ce qui viendrait à gaspiller l’argent du contribuable de façon injustifiée.



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