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Cela fait maintenant plus de quatre ans que la Cathédrale Notre-Dame de l’Assomption est fermée pour des raisons de sécurité.

Fin 2024 (enfin !), le préfet a annoncé un calendrier, et la restauration devrait avoir lieu en 2027.

Ce qui signifie que cette Cathédrale, pourtant jugée comme l’une des plus belles Cathédrales néoclassiques de France par le ministère de la culture, aura agonisé pendant sept ans, dans l’indifférence quasi générale.

 

Il faut dire que les désordres structurels sont apparus de façon tout à fait imprévue, probablement à cause des travaux de construction d’un parking souterrain à quelques pas de cette belle dame de pierre.


Travaux engagés pour la construction d'un parking souterrain de 5 étages en 2019

Il est possible que les expertises judiciaires aient considérablement ralenti ou différé le calendrier des travaux, afin de connaître exactement les causes des désordres, mais cela n'excuse pas tout.

 

Alors que notre Président se glorifie d’avoir reconstruit Notre-Dame de Paris en cinq ans, il n’a pas eu la moindre compassion pour ce fleuron du patrimoine national, dont les premières fissures apparaissaient fin 2019, quelques mois seulement après le drame de Notre-Dame. Aurait-il eu la même volonté de reconstruire Notre-Dame de l'Assomption si elle avait brûlé ?

Nous émettons des doutes. Mais c’est normal, Montauban n’est pas Paris, et une fois encore, nous avons la preuve ici, que la province n’intéresse pas les hautes sphères de l’État.


exemple de fissure visible dans l'édifice

Le plus incroyable, c’est que lorsqu’on recherche des informations sur la Cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, que ce soit sur le site du ministère de la culture ou sur celui de Montauban Tourisme, on nous vente le caractère exceptionnel de l’édifice et des trésors contenus à l’intérieur, en particulier « Le vœu de Louis XIII » peint par Ingres. À aucun moment, il n’est fait mention de cette fermeture administrative datant de novembre 2020.


Extrait du dépliant édité par le ministère de la Culture.
site Montauban Tourisme

Si nous parlons de la Cathédrale de Montauban aujourd’hui, c’est parce qu’un de nos adhérents est passé devant, et en voyant l’arrêté préfectoral placardé sur la porte il nous a signalé cette fermeture.

Mais combien de Cathédrales en France sont dans ce cas, en attente d’un regard bienveillant de nos édiles ? En ne se préoccupant pas des édifices de nos territoires, ils contribuent amplement à leur état de dégradation avancé, et peut-être même un jour, à leur disparition.

 

Même si nous militons plus généralement pour la survie des petites églises non protégées de nos belles provinces françaises qui n’ont d’intérêt pour personne, cette Cathédrale à l’agonie, dont l’État à la charge, est bien la preuve que le patrimoine, même classé, ne fait pas partie des préoccupations de l’État français.

L’État français préfère financer la création de vitraux contemporains pour Notre-Dame de Paris, que de financer les travaux d’urgence de Notre-Dame de l’Assomption à Montauban, qui sera rouverte, si tout va bien, plus de sept ans après sa fermeture.

Nous pourrons alors espérer pouvoir contempler, entre autres trésors, l'oeuvre d'Ingres, qui nous l'espérons, ne souffre pas trop des dégradations de l'édifice.



 

Afin de compléter nos propos, voici le communiqué du Préfet au sujet du calendrier des travaux, publié le 31 octobre 2024.

 

 Le préfet de Tarn-et-Garonne et le DRAC Occitanie réunissent le COPIL cathédrale de Montauban : point sur des travaux avant une réouverture au public


Vincent Roberti, préfet de Tarn-et-Garonne, accompagné de Michel Roussel, Directeur régional des affaires culturelles (DRAC) Occitanie, ont présidé ce mardi 29 octobre en préfecture un comité de pilotage sur la cathédrale de Montauban en présence du maire de la commune et de l'évêque.

La cathédrale Notre-Dame de l’Assomption de Montauban, propriété de l’État, est fermée au public depuis l’automne 2020 par arrêté préfectoral pour des raisons de sécurité, suite à l’apparition de fissures dans la première travée de la nef et dans les chapelles latérales.


Une première expertise, conduite par l’expert désigné par le tribunal judiciaire de Montauban, a été diligentée en novembre 2020 sur site, suivie d’une seconde en avril 2021, ordonnée par le tribunal administratif de Toulouse. Le rapport remis en 2023 établit que la cathédrale doit faire l’objet d’importants travaux de stabilisation et de soutènement, qui imposent la fermeture au public.

Les travaux de restauration pourront ensuite être menés en site ouvert et la cathédrale rendue au culte dans le même temps.


La DRAC Occitanie a confié en 2023 à l’opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture (OPPIC) la maîtrise d’ouvrage de l’opération, tandis que la maîtrise d’oeuvre est assurée par l’architecte en chef des monuments historiques territorialement compétent, M. Pierre-Yves Caillault, secondé par un bureau d’études structure.

Les premières études préalables aux travaux ont confirmé la nécessité d’engager des travaux de reprise en sous-œuvre et ont permis d’envisager un calendrier prévisionnel des études et des travaux en deux tranches opérationnelles :

  • les études de maîtrise d’œuvre, qui se dérouleront tout au long de l’année 2025,

  • la 1ère tranche de travaux (confortement des structures) aura lieu entre mi-2026 et mi-2027,

  • la 2ème tranche de travaux (restauration) est prévue de mi-2027 à mi-2028


La réouverture de la cathédrale pourrait ainsi intervenir au terme de la première tranche des travaux, toutefois l’importante technicité des solutions de confortement fait peser un aléa sur le calendrier. L’État, qui assure la protection de l’accès à la cathédrale, met tout en œuvre pour lui redonner sa solidité initiale, afin de pouvoir la rouvrir au public.


Affaire à suivre ...







Dernière mise à jour : 8 janv.



 Pourtant, cette ancienne usine textile construite dans les années 1840 était en très bon état et rien ne justifiait sa démolition.

Il n’est pas rare que les démolitions soient justifiées par des désordres structurels importants, mais dans le cas qui nous occupe aujourd’hui, tout allait très bien.

D’ailleurs, une partie des bâtiments étaient encore utilisée par une entreprise.



 Mais la municipalité qui a le droit de vie ou de mort sur le patrimoine, sans trop tenir compte de l’avis de ses administrés, a décidé d’un commun accord avec elle-même, que ce patrimoine n’avait aucun intérêt, et qu’il valait mieux, une fois encore, pratiquer la politique de la « Tabula Rasa », pour construire en lieu et place de ce témoin de la mémoire locale, une énième résidence étudiante.


Visuel du projet de résidence

 C’est quand même curieux. On nous rabâche à longueur de journée qu’il faut réparer plutôt que de jeter et cela est valable pour tout, sauf pour le patrimoine.

Pourtant, une réhabilitation intelligente en résidence étudiante était tout à fait possible, quitte à faire jouer la carte de la surélévation, s’il manquait quelques mètres carrés pour optimiser la rentabilité.

Une chose est certaine, en ce qui concerne l’empreinte carbone, une démolition / reconstruction, c’est zéro pointé.



D’ailleurs, nous sommes toujours étonnés que les militants écologistes, qui sont souvent plus écoutés que les défenseurs du patrimoine, soient rarement présents à nos côtés lors des combats contre les démolitions.



 En tout cas, nombreuses ont été les voix qui se sont élevées contre ce projet, que ce soit localement ou nationalement. Un « Démolition Tour » a même été organisé par les défenseurs du patrimoine Roubaisiens. Un trait d’humour, pour appuyer là où ça fait mal, car hélas, les atteintes au patrimoine de cette ville emblématique du Nord sont nombreuses, et ce n’est que le début.

 

Notre dernier espoir pour tenter de sauver ce patrimoine, était un recours contre le permis modificatif déposé par Vinci Construction. C’est ce qu’a fait notre avocat, Maître Théodore Catry, au nom d’Urgences Patrimoine et de l’association locale Métropole Label.le.

Nos espoirs communs furent de courte durée, car Vinci Construction a purement et simplement retiré son permis modificatif. Ce retrait fut sans doute motivé par la peur de perdre, et de voir contrarier ce projet de démolition. Quel courage !

 

On ne réécrira pas l’histoire hélas, et aujourd’hui, les bâtiments principaux sont devenus poussière, derrière une palissade où un graffeur qui a un certain sens de l’humour, a dessiné un portrait de Wooddy Wodpecker, faisant sans doute référence aux marteaux piqueurs qui ont dû œuvrer sur ce chantier.



 La question qui est la nôtre aujourd’hui, sachant que le quartier de l’Alma, malgré une très forte mobilisation, est en train de subir le même sort, et que les courées d’Épeule sont elles aussi menacées alors qu’elles font partie intégrante de la mémoire locale, la ville de Roubaix ne devrait-elle pas se voir retirer son label « Ville d’Art et d’Histoire » ?

 Car certes, en ce qui concerne l’art, le Musée de la Piscine est sans doute l’un des plus beaux musées de France, mais en ce qui concerne l’Histoire et le glorieux passé industriel de la ville, que va-t-il en rester si la municipalité s’obstine à mettre par terre tous les marqueurs forts de son identité ?

 

À suivre…


Crédits photographiques ; Véronique Langlet

 

Dernière mise à jour : 8 janv.




Vous êtes très nombreux à nous avoir envoyés des messages concernant le projet de « réhabilitation » du Pavillon de Hanovre au Parc de Sceaux.

Afin de ne pas passer une fois encore pour de dangereux réac passéistes, opposés à toute modernité, nous publions l’avis d’un grand professionnel de l’architecture, Monsieur Philippe Dufieux, professeur d’histoire de l’architecture à l’École Nationale d’Architecture de Lyon.

 

Avis que nous partageons bien évidemment. Nous pensons sincèrement que ce Monument Historique méritait mieux, et nous nous étonnons également de l’aval donné par la Commission Nationale des Monuments Historiques.



 

 

En 1760, Armand de Vignerot du Plessis (1696-1788), duc de Richelieu, fait construire un pavillon au fond du jardin de l’hôtel d’Antin à Paris par l’architecte Jean-Michel Chevotet.

L’édifice est très vite surnommé « pavillon de Hanovre », en référence à la province que le maréchal venait de piller pendant la guerre de Sept Ans.

En 1791, le jardin de l’hôtel d’Antin est loti. Le pavillon de Hanovre devient alors un café-concert puis une maison de jeux.

En 1851, Charles Christofle le transforme en magasin pour exposer ses pièces d’orfèvrerie.


Plus tardivement, en 1932, l’architecte Noël Lemaresquier entreprend son démontage tandis que son remontage est assuré par son confrère Léon Azéma, qui redessinera le parc du château de Sceaux et l’installera dans l’axe du canal de Seignelay.

Ce fragment insigne de l’art français du XVIIIe siècle, s’est imposé depuis près d’un siècle comme un élément des plus pittoresques du célèbre parc.

Son crime : ne servir qu’à la délectation des promeneurs !

Dès lors, autant rentabiliser le pavillon, tout en l’affublant d’une extension moderne d’une laideur et d’une banalité affligeantes.

Une extension à peine digne d’une zone d’activités.



@Sunmetron/Babylone


Intervenir sur "un morceau" de cette qualité, dans un site de cette importance demandait beaucoup de talent et de goût, tout ce dont ce projet médiocre est dépourvu.


Comment la commission nationale des monuments historiques a-t-elle pu donner son aval ?

Nous n’apprenons rien de l’Histoire !


Philippe Dufieux


Comme vous avez été extrêmement nombreux à nous demander de lancer une pétition contre le projet de défiguration du Pavillon de Hanovre, même si pour le moment nous ne disposons pas des éléments concernant le permis, la voici: https://bit.ly/46Kh6ZB

Nous vous rappelons que nous éditons nos propres pétitions, et qu'il ne vous sera pas demandé de contribution financière au moment de la signature.

Donc, n'hésitez pas à signer et à partager, si vous êtes contre ce projet de "réhabilitation" en l'état.





 

Biographie de l’auteur :



 

Philippe Dufieux est professeur à l'École nationale supérieure d'architecture de Lyon (Histoire et cultures architecturales), habilité à diriger des recherches (École Pratique des Hautes Études, 2014), docteur en histoire de l'architecture (École Pratique des Hautes Études, 2000), membre du LAURE/EVS (Environnement,Ville, Société, UMR 5600).

Ses travaux portent principalement sur l’histoire de l’art et de l’architecture des XIXe et XXe siècles, l’histoire du patrimoine, l’étude des bibliothèques d'architectes et la littérature de voyage, l’architecture religieuse (XIXe-XXe siècles) et celle des Trente glorieuses. Depuis une dizaine d’années, il s’est spécialisé – de l’étude à l’expérimentation – sur les questions spécifiques soulevées par la transformation, la réhabilitation et la restauration de l’architecture du XXe siècle notamment à la faveur de missions d’accompagnement auprès de maîtres d’œuvres, de maîtres d’ouvrage ou encore d’aménageurs publics.


Il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages parmi lesquels Tony Ferret (1851-1923), architecte du département de l’Ain à la Belle Époque (2024); Abraham Hirsch (1828-1913) architecte de la Troisième République à Lyon, Lyon (2023); (avec Pierre Gras), La Duchère ou le Lyon moderne des Trente glorieuses 1950-2020 (2022); Jacques Perrin-Fayolle (1920-1990), architecte de l’enseignement supérieur (2020); (avec Romain Billard), Le 6e arrondissement de Lyon (2018); René Gagès (1921-2008), la permanence de la modernité (2017); (avec Jean-Christophe Stuccilli); L’Art de Lyon (2017) et Antoine-Marie Chenavard 1787-1883. Lyon – Rome – Athènes (2016).Philippe Dufieux est à l'origine, avec l'historien Paul Chopelin (Université Jean Moulin Lyon 3) de la refondation en 2015 de la Revue d'histoire de Lyon, créée par Sébastien Charléty en 1902.

 

 

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