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Nous avons annoncé hier sur nos réseaux, un nouveau combat que nous allons mener suite à l'appel à l'aide de l'Association de Sauvegarde de la qualité de vie à Dieppe-Janval.

Un projet immobilier pharaonique risque fortement de dénaturer tout ce quartier paisible et verdoyant, emportant sur son passage un ensemble de bâtiments datant du XVIIIe siècle, à quelques mètres seulement d'une église protégée au titre des Monuments Historiques. La photo ci-dessous que nous avons publié hier a fait beaucoup réagir, et à quelques rares exceptions près, tout le monde a trouvé la proposition architecturale du projet d'une banalité confondante, et son ampleur totalement démesurée.



 Mais laissons la parole aux membres de l'association qui nous font ici un résumé précis de la situation :


"Résidents du quartier de Janval à Dieppe, nous assistons, désemparés et méprisés, à la destruction, sans concertation ni discussion, de notre patrimoine historique, une très belle ferme du XVIIIème siècle, dernière trace du passé rural et nourricier de Dieppe.

Sa destruction affectera non seulement la qualité de vie quotidienne des habitants du quartier, mais aussi, la transformation de cet espace vert en complexe immobilier moderne bétonné impactera l’ensemble de l’agglomération, privée de l’un de ses principaux « poumons verts ». En effet, le bailleur social LOGEO SEINE prévoit d’y construire 32 logements sur 4828 m2, répartis en 2 blocs de 3 niveaux (9 mètres environ) et LOGEAL IMMOBILIERE prévoit 102 logements sur environ 11300 m2 constructibles, en 3 blocs d’immeubles de 5 niveaux (16 mètres environ). En premier lieu, les riverains de cette rue assez étroite dont les fenêtres donnent directement sur la ferme seront tout simplement

privés de luminosité.


Peut-on vraiment présenter comme une « campagne en ville » (ainsi que cela a été fait par les décideurs qui ont mis les résidents devant le fait accompli) la destruction de la ferme, de sa friche et du saccage de ses talus typiques du paysage cauchois en faveur de ce complexe immobilier de blocs d’immeubles rectangulaires et massifs ?


Nous demandons donc que la ferme historique soit conservée et intégrée au nouveau complexe d’habitations. Partout dans le monde, on constate que faire cohabiter l’ancien avec le développement moderne est judicieux : pourquoi en serait-il autrement à Dieppe, et cela d’autant plus dans un quartier déjà très construit et résidentiel (au moins 45% d’immeubles) ?

Contrairement à ce qui nous a été scandé avec autorité, cette ferme, qui a de fait une valeur historique, n’est pas sans intérêt esthétique.


Crédit photographique journal Le Parisien
Crédit photographique journal Le Parisien

Bien qu’hélas son verger (poiriers de Fisé notamment) et les derniers vestiges de son campanile aient été récemment rasés en toute hâte (nous apprenons par la même occasion que les fruitiers sont « inutiles »), elle était encore habitée en 2023. Architecturalement, ses murs de briques et de galets, ses pignons à épis typiques de la Picardie et de la Belgique, sont notables dans notre région.



Sa charpente est magnifique, avec des pannes non usinées et un assemblage tenon/mortaise (ainsi que ses lucarnes), autrement dit, un considérable ouvrage de maître témoignant du savoir-faire de l’époque, son entrée charretière avec des piliers en briques chapeau en pierre et des murs incurvés de part et d’autre, ouvre sur un univers de verdure, ses briques rosées donnent le ton à la cohérence architecturale et esthétique du quartier, en résonance avec l’église en briques roses du Sacré-Cœur-de-Jésus à Janval, inscrite en 2002 aux Monuments historiques.



Autrement dit, les restrictions liées à la mise en place d’une Zone de Protection du Patrimoine sont balayées.

Sur la même place, il y a un collège et une école maternelle et primaire. Les enfants ne devraient-ils pas eux-aussi bénéficier de ce site ?


Il semble important de noter que cet espace représente un réservoir de biodiversité régionale et une « zone tampon », protégeant le centre-ville de Dieppe, situé en contre-bas, des inondations par ruissellement. Ces questions n’ont pas retenu l’attention des décideurs de ce projet, se dédouanant de l’obligation légale de consulter les citoyens grâce au projet EPR2 (loger les travailleurs du nucléaire à Penly), priorité nationale, autorisant à accélérer les chantiers. Pour autant, cette priorité nationale justifie- t-elle vraiment de détruire ce patrimoine au lieu de l’intégrer au nouveau complexe immobilier ?



 Notre association a besoin de vous pour sauver la dernière ferme historique de Dieppe de la destruction.

 

Merci de bien vouloir signer notre pétition afin de soutenir notre difficile combat" :


Urgences Patrimoine et l'Association de Sauvegarde de la qualité de vie à Dieppe-Janval. vont donc déposer un recours contre ce projet. Notre avocat, Maître Théodore Catry est d'ores et déjà en train d'examiner l'ensemble des pièces du dossier.


À suivre....


"Le patrimoine ne peut pas lutter, ensemble, nous pouvons."



 

 


Il y environ un an, nous avions été alertés par l'association Vivre à Leers qui s'inquiétait du futur projet de réaménagement du site de l'ancienne usine Motte-Bossut à Leers.

Aujourd'hui, les choses se précisent et nous déplorons le choix de la municipalité de vouloir rayer de la carte ce marqueur fort de la mémoire industrielle de Leers.


Explications :

Le projet de réaménagement du site de l’ancienne usine Motte-Bossut vient d’être dévoilé par la majorité municipale de Leers. Il s’inscrit dans la vision du maire actuel, M. Andries, qui prévoit de raser 95 % des bâtiments du site, ne conservant que la tour et un fragment de sa base.

Cette approche soulève de vives inquiétudes quant à son impact sur la qualité de vie, l’avenir de la ville et la préservation du patrimoine local.

À la lecture des images qui nous sont parvenues, plusieurs points critiques méritent d’être soulignés :

- La création d’un square scindé en deux par une nouvelle voirie, rendant sa partie sud enclavée et lui faisant perdre toute utilité pour les familles.

- Une esthétique négligée, avec des perspectives inexistantes et des points de fuite ignorés. Les bâtiments semblent avoir été conçus de manière isolée, sans souci de leur intégration dans le tissu urbain existant. L’ensemble manque cruellement d’harmonie et d’ambition architecturale.

- Un gaspillage d’espace, avec un terrain précieux sacrifié pour un parking privatif à ciel ouvert. Cette décision est d’autant plus regrettable qu’elle ne prend pas en compte les besoins de la ville en matière d’espaces verts, de lieux de détente et de services de proximité et ne répondra même pas aux besoins actuels en stationnement.




Ce projet fait également l'impasse sur la création de commerces et restaurants, d'équipements sportifs, de lieux culturels, d'ateliers, de jardins partagés.... Autant d'éléments qui auraient pu dynamiser et fédérer le quartier autour d’un véritable lieu de vie, au lieu d'un simple dortoir.





Une atteinte majeure au patrimoine

Cette proposition est un véritable désastre. Ces rendus baclés et peu professionnels laissent craindre une véritable "arnaque" sur la qualité finale du projet : selon les vues du promoteur, la base de la tour apparaît tantôt symétrique (vue 3D), tantôt plus large sur sa droite (plan 2D), et sa toiture ne correspond pas à celle d’origine. Ces imprécisions risquent de compromettre le peu de préservation envisagé, d’autant plus que la proximité immédiate des nouveaux immeubles laisse une marge de manœuvre extrêmement réduite.

Élément central de l’histoire locale, la tour est reléguée au second plan, masquée par des plantations et dépourvue d’accès prévu. Son architecture, amputée de sa base, jure avec les nouvelles constructions, tandis que son positionnement obstrue la vue des futures habitations mitoyennes et donne l’impression d’une verrue au milieu du lotissement. À terme, il est à craindre une démolition totale de cette base, tant son emplacement paraît inadapté.


Tirons les leçons du quartier de l’Alma de Roubaix

Ce projet évoque inévitablement le destin du quartier de l’Alma à Roubaix, ville voisine de Leers. Une illustration frappante de l’urbanisme du XXe siècle, résumé en accéléré.

Dans les années 1980, les maisons ouvrières, jugées vétustes, sont rasées pour laisser place à de grands ensembles de logements sociaux. À l’époque, la priorité est de construire vite et en masse pour reloger les habitants. Quarante ans plus tard, le constat est sans appel : ces barres d’immeubles, standardisées et souvent sources de difficultés sociales, ne répondent plus aux besoins d’aujourd’hui.



L'histoire du quartier de l'Alma nous rappelle qu'il est essentiel d'être vigilant quant aux choix urbanistiques qui sont faits. La construction de grands ensembles impersonnels, conduisent inévitablement à la dégradation du quartier et au sentiment d'abandon de ses habitants.

Face à  une logique purement fonctionnelle, privilégiant la rentabilité à court terme au détriment d'une vision d'ensemble pour le développement harmonieux de la ville et la préservation de son patrimoine, il est urgent de repenser ce projet afin qu'il prenne en compte les besoins des habitants, l'esthétique de l'espace urbain, les enjeux environnementaux et la richesse de son histoire locale.


Motte-Bossut : une réhabilitation à la croisée des chemins

Le projet de réhabilitation du site de la Motte-Bossut représente une occasion unique de redonner vie à un lieu emblématique, tout en l’inscrivant dans une dynamique de développement durable et de cohésion sociale. Mais pour réussir, il devra tirer les leçons du passé et éviter les erreurs commises, à l’image du quartier de l’Alma à Roubaix.

Leers, riche de son passé industriel et ouvrier, porte un véritable enjeu de mémoire. Préserver ce site, c’est transmettre aux générations futures l’histoire de ceux qui l’ont fait vivre. Or, céder à la tentation de la table rase reviendrait à effacer ces repères, privant la ville d’un pan essentiel de son identité.

L’enjeu ne se limite pas à conserver des bâtiments : il s’agit de les réinventer pour répondre aux besoins d’aujourd’hui et de demain. Habitat, espaces publics, économie locale, services de proximité, intégration paysagère : la réflexion doit être globale.

La réhabilitation de la Motte-Bossut doit aussi être un levier pour renforcer la mixité sociale, en proposant une offre de logements diversifiée et accessible. Il ne s’agit pas de créer un quartier figé ou excluant, mais un véritable lieu de vie, ouvert et inclusif, où chacun puisse trouver sa place.


Un projet ambitieux et respectueux du patrimoine existe

Avant même la publication de la proposition controversée du maire, un autre projet avait été élaboré par les équipes de terrain de l’association Vivre à Leers, le cabinet Regard Naïf, et l’association Urgences Patrimoines.


Plutôt que de raser l’essentiel de la Motte-Bossut pour une zone résidentielle, l’ambition est d’en faire un lieu intergénérationnel doté de multiples activités. Une façon de renouer avec le dynamisme de cet endroit qui a vu passer tant de générations d’ouvriers.




L’essentiel du patrimoine existant serait préservé et même complété, les nouveaux bâtis étant conçus dans une continuité narrative. Transformé en monument de vie, ce futur site retrouverait une nouvelle splendeur et mettrait la commune de Leers à l'avant-garde de la Renaissance Urbaine, un mouvement sensible au beau et soucieux de ce qui sera légué aux générations futures.






Cela fait maintenant plus de quatre ans que la Cathédrale Notre-Dame de l’Assomption est fermée pour des raisons de sécurité.

Fin 2024 (enfin !), le préfet a annoncé un calendrier, et la restauration devrait avoir lieu en 2027.

Ce qui signifie que cette Cathédrale, pourtant jugée comme l’une des plus belles Cathédrales néoclassiques de France par le ministère de la culture, aura agonisé pendant sept ans, dans l’indifférence quasi générale.

 

Il faut dire que les désordres structurels sont apparus de façon tout à fait imprévue, probablement à cause des travaux de construction d’un parking souterrain à quelques pas de cette belle dame de pierre.


Travaux engagés pour la construction d'un parking souterrain de 5 étages en 2019
Travaux engagés pour la construction d'un parking souterrain de 5 étages en 2019

Il est possible que les expertises judiciaires aient considérablement ralenti ou différé le calendrier des travaux, afin de connaître exactement les causes des désordres, mais cela n'excuse pas tout.

 

Alors que notre Président se glorifie d’avoir reconstruit Notre-Dame de Paris en cinq ans, il n’a pas eu la moindre compassion pour ce fleuron du patrimoine national, dont les premières fissures apparaissaient fin 2019, quelques mois seulement après le drame de Notre-Dame. Aurait-il eu la même volonté de reconstruire Notre-Dame de l'Assomption si elle avait brûlé ?

Nous émettons des doutes. Mais c’est normal, Montauban n’est pas Paris, et une fois encore, nous avons la preuve ici, que la province n’intéresse pas les hautes sphères de l’État.


exemple de fissure visible dans l'édifice
exemple de fissure visible dans l'édifice

Le plus incroyable, c’est que lorsqu’on recherche des informations sur la Cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, que ce soit sur le site du ministère de la culture ou sur celui de Montauban Tourisme, on nous vente le caractère exceptionnel de l’édifice et des trésors contenus à l’intérieur, en particulier « Le vœu de Louis XIII » peint par Ingres. À aucun moment, il n’est fait mention de cette fermeture administrative datant de novembre 2020.


Extrait du dépliant édité par le ministère de la Culture.
Extrait du dépliant édité par le ministère de la Culture.
site Montauban Tourisme
site Montauban Tourisme

Si nous parlons de la Cathédrale de Montauban aujourd’hui, c’est parce qu’un de nos adhérents est passé devant, et en voyant l’arrêté préfectoral placardé sur la porte il nous a signalé cette fermeture.

Mais combien de Cathédrales en France sont dans ce cas, en attente d’un regard bienveillant de nos édiles ? En ne se préoccupant pas des édifices de nos territoires, ils contribuent amplement à leur état de dégradation avancé, et peut-être même un jour, à leur disparition.

 

Même si nous militons plus généralement pour la survie des petites églises non protégées de nos belles provinces françaises qui n’ont d’intérêt pour personne, cette Cathédrale à l’agonie, dont l’État à la charge, est bien la preuve que le patrimoine, même classé, ne fait pas partie des préoccupations de l’État français.

L’État français préfère financer la création de vitraux contemporains pour Notre-Dame de Paris, que de financer les travaux d’urgence de Notre-Dame de l’Assomption à Montauban, qui sera rouverte, si tout va bien, plus de sept ans après sa fermeture.

Nous pourrons alors espérer pouvoir contempler, entre autres trésors, l'oeuvre d'Ingres, qui nous l'espérons, ne souffre pas trop des dégradations de l'édifice.



 

Afin de compléter nos propos, voici le communiqué du Préfet au sujet du calendrier des travaux, publié le 31 octobre 2024.

 

 Le préfet de Tarn-et-Garonne et le DRAC Occitanie réunissent le COPIL cathédrale de Montauban : point sur des travaux avant une réouverture au public


Vincent Roberti, préfet de Tarn-et-Garonne, accompagné de Michel Roussel, Directeur régional des affaires culturelles (DRAC) Occitanie, ont présidé ce mardi 29 octobre en préfecture un comité de pilotage sur la cathédrale de Montauban en présence du maire de la commune et de l'évêque.

La cathédrale Notre-Dame de l’Assomption de Montauban, propriété de l’État, est fermée au public depuis l’automne 2020 par arrêté préfectoral pour des raisons de sécurité, suite à l’apparition de fissures dans la première travée de la nef et dans les chapelles latérales.


Une première expertise, conduite par l’expert désigné par le tribunal judiciaire de Montauban, a été diligentée en novembre 2020 sur site, suivie d’une seconde en avril 2021, ordonnée par le tribunal administratif de Toulouse. Le rapport remis en 2023 établit que la cathédrale doit faire l’objet d’importants travaux de stabilisation et de soutènement, qui imposent la fermeture au public.

Les travaux de restauration pourront ensuite être menés en site ouvert et la cathédrale rendue au culte dans le même temps.


La DRAC Occitanie a confié en 2023 à l’opérateur du patrimoine et des projets immobiliers de la culture (OPPIC) la maîtrise d’ouvrage de l’opération, tandis que la maîtrise d’oeuvre est assurée par l’architecte en chef des monuments historiques territorialement compétent, M. Pierre-Yves Caillault, secondé par un bureau d’études structure.

Les premières études préalables aux travaux ont confirmé la nécessité d’engager des travaux de reprise en sous-œuvre et ont permis d’envisager un calendrier prévisionnel des études et des travaux en deux tranches opérationnelles :

  • les études de maîtrise d’œuvre, qui se dérouleront tout au long de l’année 2025,

  • la 1ère tranche de travaux (confortement des structures) aura lieu entre mi-2026 et mi-2027,

  • la 2ème tranche de travaux (restauration) est prévue de mi-2027 à mi-2028


La réouverture de la cathédrale pourrait ainsi intervenir au terme de la première tranche des travaux, toutefois l’importante technicité des solutions de confortement fait peser un aléa sur le calendrier. L’État, qui assure la protection de l’accès à la cathédrale, met tout en œuvre pour lui redonner sa solidité initiale, afin de pouvoir la rouvrir au public.


Affaire à suivre ...







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