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Les vitraux de l’église Sainte-Germaine peuvent-ils sauver l’édifice de la démolition ?

  • Photo du rédacteur: Alexandra Sobczak
    Alexandra Sobczak
  • 29 juil. 2020
  • 3 min de lecture

L’affaire de la possible démolition de l’église Sainte-Germaine à Calais commence à faire grand bruit et nous en sommes satisfaits, car bien souvent s’agissant d’une démolition, le bruit est notre meilleur allié.



En parlant d’alliés, les vitraux de l’édifice pourraient être le meilleur argument de défense, car si l’église n’est pas protégée au titre des monuments historiques, les vitraux le sont, car ils sont l’œuvre de deux Maîtres verriers de renom, Louis Barillet et Jacques Le Chevalier.



Ce qui signifie qu’en théorie nul n’a le droit de les détruire.


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Si le Diocèse va jusqu’au bout dans sa volonté de démolir, il faudra donc demander l’avis de l’Architecte des Bâtiments de France, en espérant qu’il émette un avis défavorable quant à la démolition. Nous avons cependant quelques craintes, puisqu’il est possible que ce soit l’architecte qui a émis un avis favorable pour la démolition de « la chapelle » de Roger Poyé qui soit consulté.



Ce qui signifie que l’édifice pourra être démoli, mais qu’avant, il faudra démonter l’ensemble des vitraux pour qu’en théorie, ceux-ci soient réaffectés à un autre édifice qui en serait dépourvu. Ça c’est en théorie, car nous savons qu’en règle générale, les éléments « déposés » sont stockés dans un coin puis oubliés, même en étant protégés MH.


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Une chose est sûre, comme nous l’indiquions dans notre précédent article sur ce sujet, pour une fois nous avons encore du temps. Si nous n’arrivons pas à convaincre le Diocèse avant l’officialisation de la démolition, alors nous ferons un recours en justice comme la loi l’autorise, à partir du moment où le permis de démolir est affiché.




Mais nous n’en sommes pas là et nous souhaitons très sincèrement trouver la solution la meilleure à la fois pour le Diocèse, les fidèles et les habitants du quartier, car ces derniers sont bien décidés à garder « Leur » église.



N’oubliez pas de signer la pétition si ce n’est déjà fait ICI.



En savoir plus sur les vitraux :



Les vitraux de l’église Sainte—Germaine ont été réalisés en 1934 par deux maîtres-verriers très renommés avant la guerre : MM. Barillet et Chevalier. Les plus belles pièces sont les deux rosaces du chœur symbolisant, l’une, rouge, l’Ancien Testament, l’autre, bleue, le Nouveau. Les huit vitraux représentant les scènes de la vie de sainte Germaine, situés dans la nef sont de toute beauté. On trouve aussi des représentations de saint Mathieu, saint Luc, saint Marc et saint Benoît-Labre.



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Ensemble de 28 verrières De : Barillet Louis (verrier) ; Hanssen T. (verrier) ; Le Chevalier (verrier) Ensemble daté vers 1934.


Les dix verrières des fenêtres hautes : Saint Ludovic, Sainte Anne, sainte Jeanne d'Arc, Sainte Thérèse d'Avila, Sainte Godeleine, Saint Jean, Saint Joseph, Saint Jean-Marie Vianney Curé d'Ars, Saint Vincent de Paul et Saint Benoît Labre


Les deux verrières du chœur : Saint Marc et Saint Matthieu


Les huit verrières des bas-côtés : Histoire de sainte Germaine et cinq autres verrières des bas-côtés : Moïse, Jésus et les enfants, Annonciation, Apparition du Sacré-Cœur à Marguerite-Marie Alacocque et Sainte Cécile


Les trois verrières de la chapelle des fonts baptismaux : Baptême du Christ, Résurrection et Péché originel




Autres œuvres

Il faut aussi signaler la présence de marbres d’Hydrequent et le chemin de croix en mosaïque. L’église abrite aussi, près de l’entrée, une très belle plaque rendant hommage aux enfants de la paroisse morte lors de la guerre 1914—1918. Elle a été réalisée par M. Desvergnes. Enfin, une découverte : un haut relief de Nicole Hemard représentant le Christ Ressuscité sortant du tombeau (1984), excentré de La Croix comme les faisait l’artiste, avec le sépulcre ouvert, la pierre roulée à côté, et l’ange annonçant qu’il est ressuscité.

1 Comment


jeanpaulluneray
May 25

Excellent article sur cette problématique patrimoniale ! La question des vitraux comme facteur de sauvegarde architecturale mérite effectivement toute notre attention.


Les vitraux : témoins silencieux de l'histoire


Au-delà de leur valeur esthétique, les vitraux constituent de véritables archives historiques. Chaque verrière raconte une époque, ses techniques artisanales, ses courants spirituels et artistiques. La technique du sertissage au plomb, développée au XIIe siècle, révolutionna l'art sacré en permettant des compositions de plus en plus complexes.


"Un vitrail détruit, c'est une page d'histoire qui disparaît à jamais" - André Malraux

Les maîtres verriers médiévaux gardaient jalousement leurs secrets, notamment la composition des verres colorés. Le bleu de Chartres, par exemple, reste un mystère technique partiellement élucidé. Cette expertise, transmise de maître…


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