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  • Photo du rédacteur: Alexandra Sobczak
    Alexandra Sobczak
  • 21 juil. 2020

En Bretagne le Christ du calvaire de Gréavo, sur l’île d’Arz dans le Morbihan a été cassé et la vierge de la commune Montaud, dans l’Hérault, a été décapitée.


Des actes qui ont profondément affecté les habitants des communes concernées, élus en tête, ces derniers dénonçant fermement ces exactions.



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La presse nationale n’en parlera pas et aucun ministre ne se déplacera. Jusqu’à quand le petit patrimoine de nos territoires subira les assauts des vandales dans l’indifférence générale ?



S’en prendre à ces petits témoins de notre histoire revient à s’en prendre à nous-même et à engendrer une « haine de l’autre » sans précédent.



Les commentaires que nous lisons sous certaines de nos publications sont de plus en plus agressifs et nous le regrettons. Au lieu de rassembler, ils divisent, alors que la cause du patrimoine aurait plutôt vocation à rassembler.



Non, tous ceux qui défendent le patrimoine ne sont pas des « fachos » et non, les dégradations ne sont pas commises systématiquement par des fichés S. La bêtise est hélas universelle parce qu’elle est humaine et c’est parce qu’elle est humaine qu’elle est infinie.


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Alors au lieu de s’insulter à travers les écrans d’ordinateurs, il serait plus judicieux de se poser les vraies questions à commencer par : comment lutter contre ces actes ? Faut-il les passer sous silence, ou bien au contraire les mettre en lumière afin qu’ils servent d’étendards à la lutte contre le vandalisme croissant ?



En premier lieu, il est sans doute de la responsabilité de chacun de veiller à la bonne conservation de ces « petits patrimoines », car souvent, ils sont abandonnés par les communes sur fond de : « pas de budget ». Or nous savons tous que cette fallacieuse excuse cache surtout la peur des réactions de certains qui brandissent haut et fort les principes primaires de l’ultra laïcité.



Combien d’élus nous ont dit : « vous comprenez, si je mets de l’argent dans la restauration de l’église, une partie de mes administrés vont voir dans cette dépense pour un édifice religieux un acte contraire au principe de laïcité, car nombreux ignorent que pour tous les édifices édifiés avant 1905, leur entretien est à la charge des communes. C’est en grande partie pour cette raison que nous laissons le temps faire son œuvre sans réaction ».



Voilà une des clés du problème. Il est donc primordial de changer de discours et de mettre le plus souvent possible en avant la valeur culturelle et non pas la valeur cultuelle de ce patrimoine.



Nous savons que ce discours peut heurter de nombreux catholiques pratiquants, mais si nous voulons voir le patrimoine religieux protégé et entretenu, il faut absolument le replacer sans honte au cœur de notre culture comme un marqueur incontournable de notre histoire collective.



N’ayons pas honte de cette identité culturelle, car c’est elle qui fait de la France ce grand Musée que le monde entier nous envie.



Certes, ces deux éléments du patrimoine vandalisés passeront inaperçus tant notre pays en est riche, et d’ailleurs nous savons qu’ils seront restaurés mais il est important de changer notre regard sur ces actes qui ne concernent pas forcément la haine contre une religion, mais la haine contre un État tout entier.



Alors plutôt que de nous entretuer au nom de la laïcité, défendons ensemble notre culture et surtout, n’en ayons pas honte. Relever les pierres pour relever la tête sera le meilleur moyen de nous protéger contre l’extrémisme, quel qu’il soit.



Lire l’article de Ouest-France au sujet du calvaire de l’île d’Arz ICI.



Lire l’article du Midi-Libre au sujet de la Vierge de Montaud ICI.


C’est terminé, l’édifice est en train de périr sous les pelleteuses.


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Cette maison, signée par l’architecte Roger Poyé à Calais, est rend son dernier souffle. Dans quelques jours il ne restera plus rien de ce témoin du patrimoine art-déco, malgré une mobilisation forte des calaisiens et bien au-delà.



Près de 3000 personnes ont répondu à l’appel de Magali Domain et ont signé sa pétition de la dernière chance, pour dire « non » à la démolition de ce patrimoine emblématique de la ville, laissé à l’abandon pendant des années, puis revendu à l’Office Public de l’Habitat-Terre d’Opale Habitat.



Les délais de recours étant passés, cette mobilisation citoyenne était le dernier espoir permettant de sursoir à la démolition, mais malgré tous les efforts des défenseurs du patrimoine, la démolition a bien eu lieu. Comble de l’inconvenance : une réunion devait avoir lieu aujourd’hui à 14 heure en mairie avec tous les acteurs concernés, y compris un représentant de l’Office Public de l’Habitat et l’Architecte des Bâtiments de France qui a donné un avis favorable à la destruction de l’édifice, mais au dernier moment sans véritable motif, cette réunion a été annulée.



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Quant au label Ville d’Art et d’Histoire, nous espérons que le jury qui l’a décerné à la ville de Calais va revoir sa copie, car effectivement, « la chapelle » de Roger Poyé figure bien dans le dossier de candidature de la ville à la page 66.



Un comble quand on voit l’édifice finir en tas de gravats un an après l’obtention de ce label. La ville de Calais, durement touchée par les destructions des deux guerres mondiales, avait tout à gagner en conservant au moins la façade de cet immeuble, œuvre d’un architecte reconnu.



Sa sauvegarde aurait également contribué à la protection d’un pan du patrimoine régional lié à l’univers ouvrier. Toutefois, à partir du moment où l’Architecte des Bâtiments de France avait donné sa « bénédiction », il était difficile de sauver ce témoin de la mémoire calaisienne. D’ailleurs, nous ne comprenons toujours pas la position des services de la culture actuellement, car ils semblent peu réceptifs à nos appels désespérés concernant la sauvegarde du patrimoine.



La semaine dernière nous avons essayé de contacter le Président de la Région Hauts-de-France, Monsieur Xavier Bertrand, pour avoir au moins son avis quant à cette démolition et plus généralement sur la politique patrimoniale de sa Région, mais nous n’avons obtenu aucune réponse de sa part.



Bien entendu, en premier lieu, c’est vers notre Ministre de la Culture, Madame Roselyne Bachelot, que nos espoirs résidaient, car il lui suffisait d’une signature pour suspendre la démolition et ordonner une mesure de protection d’urgence. Hélas, là aussi, nous n’avons obtenu aucune réponse de sa part.



Nous qui placions tant d’espoirs lors de sa nomination, nous commençons à nous inquiéter. Quand nos édiles entendront-ils enfin « la voix du peuple » qui ne souhaite pas voir disparaître son patrimoine commun ? En tout cas, pas aujourd’hui.


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Enfin, en parlant de nomination, que Madame Natacha Bouchart, la Maire de Calais, ne s’inquiète, nous avons décidé de lancer cette année le grand concours des « Pelleteuses d’or » et son nom devrait figurer en bonne place.


  • Photo du rédacteur: Alexandra Sobczak
    Alexandra Sobczak
  • 19 juil. 2020

Situé sur la commune d’Héricourt dans le département de la Haute-Saône, le fort du Mont-Vaudois a subi les assauts d’un groupe d’individus peu scrupuleux, probablement un peu avant le 15 juillet et pour la seconde fois en moins d’un mois.



Les vandales se sont introduits dans l’enceinte de l’édifice, bravant les interdictions, et l’ont dégradé et souillé.


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Le président de l’Association des Amis du Fort du Mont-Vaudois, Alain Roëss, ne peut imaginer que cet acte de vandalisme ne soit l’œuvre que d’une seule personne. Selon lui, un premier individu aurait escaladé l’enceinte pour ensuite déverrouiller la porte principale permettant à ses complices de pénétrer sur le site.



Une fois entrés, les vandales armés de bombes de peinture ont tagué les murs. Croix gammées et injures en tout genre sont visibles à de nombreux endroits. Non contents de souiller les murs avec leurs inscriptions, les individus ont aussi uriné abondamment ce qui explique l’odeur épouvantable qui se dégage au sein du Fort.



Bien évidemment une plainte a été déposée au commissariat de Montbéliard.


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Jusqu’alors le fort avait été préservé de toute intrusion et de tout acte de vandalisme et c'est la deuxième fois en deux semaines qu'un groupe réussit à pénétrer l'enceinte interdite au public. C'est le gardien du fort qui a constaté les dégâts le 15 juillet. Difficile de savoir précisément à quel moment les individus ont commis leurs méfaits les jours précédents.



Le Procureur de la République de Vesoul s’est exprimé à ce sujet dans le journal l’Est Républicain :  « Nous sommes sur des gestes extrêmement symboliques. Ces tags portent une idéologie nazie, dans une région qui s’est fait remarquer par de grands actes de Résistance. Les faits se sont passés en journée, avant le 15 juillet, sur un vaste domaine de cinq hectares très difficile d’accès, protégés par des barbelés, ce qui montre la détermination des individus à vouloir s’introduire sur le site.  Un appel à témoins vient d'être lancé par le parquet de Haute-Saône, l'enquête ouverte pour dégradation de biens publics a été confiée au commissariat de Montbéliard. »



Nous ne cachons pas notre indignation, car au-delà des actes de vandalisme intolérables qui portent atteinte à l’intégrité et au symbole de ce patrimoine, c’est aussi un manque de respect envers la mémoire collective, mais également envers tous les bénévoles qui œuvrent sans répit pour la restauration et la valorisation de l’édifice. C’est leur travail qui se voit ici méprisé.


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Jusqu’où ira la bêtise humaine ? Nous n’en savons rien puisqu’elle semble reculer ses limites chaque jour. En revanche, nous savons que les auteurs de ces faits sont d’une lâcheté incommensurable, car s’attaquer aux pierres pour revendiquer une quelconque idéologie n’a jamais été la plus grande preuve de courage.





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