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Politiser la cause du patrimoine est souvent un « sport » chez bon nombre d’internautes qui se croient « grands experts » en la matière et commentent en argumentant toujours de la même façon. « Si c’est détruit, c’est forcément un maire de gauche ». « Ceux qui défendent le patrimoine sont forcément des vieux réacs "bourges" de droite, limite fachos ». Nous pourrions écrire un livre entier sur les hérésies que nous avons pu lire depuis les six ans d’existence d’Urgences Patrimoine. Donc, il nous semblait nécessaire de rappeler que le patrimoine étant un bien commun, il est inutile d’essayer de politiser sa cause. Le patrimoine doit être défendu par tous ceux qui l’aiment et nous devons tout mettre en œuvre pour combattre ceux qui ne l’aiment pas. Les élus « démolisseurs » sont de toutes les orientations politiques. On ne démolit pas plus à gauche qu’à droite. On démolit quand on est inculte, sans empathie pour l’histoire et la mémoire collective, ou tout simplement parce qu’on est un fainéant qui ne veut pas se donner la peine de faire marcher ses neurones. Souvent l’argumentaire est le même pour justifier une démolition : « c’est trop cher ». Mais alors pourquoi certaines toutes petites communes rurales réussissent à restaurer et à entretenir leur patrimoine ? Si certaines y arrivent, c’est parce qu’elles en ont la volonté. D’ailleurs, dans le sud de la France par exemple, dans des communes « communistes », les églises sont la plupart du temps parfaitement entretenues et ouvertes de surcroît. Ce qui prouve, une fois encore, que ce n’est pas le parti qui compte, mais l’homme (ou la femme) à la tête de sa commune.

Concernant les « hautes sphères » de la République, le patrimoine est, depuis des décennies, le parent pauvre des ministères. On préfère largement l’audiovisuel et un peu le « spectacle vivant » résolument tournés vers l’avenir, plutôt que les vieilles pierres. Mais cela ne date pas d’hier, donc, inutile d’en « rajouter une couche » régulièrement. On le sait, de droite comme de gauche, il y a peu d’inclinaison pour le patrimoine de France. Alors arrêtons de toujours trouver des excuses « politicardes » et mobilisons-nous, nous, les « simples mortels », pour cette cause quand elle nous tient à cœur. Car l’avenir est tout de même sombre pour le patrimoine. La majorité des chantiers sont à l’arrêt, des milliers d’artisans et d’artisans d’art privés de revenus et obligés de glaner, ici et là quelques sous pour survivre. Cet avenir, de nombreux articles de presse en font état, et d’ailleurs, nous avons été interrogés par le Journal Libération sur ce sujet. Vous avez bien lu, Libération ! Parce que nous répondons régulièrement à des interviews de Boulevard Voltaire, il nous arrive d'essuyer de vives critiques partisanes. Tout comme le patrimoine, nous ne faisons pas de politique, et nous offrons notre avis à tous les médias qui en font la demande et nous sommes bien heureux que « Libé » nous ait interviewé. Dans cet article paru le 28 avril 2020 et dont voici le lien ICI. Cet article étant réservé aux abonnés, nous n’avons pas le droit de le diffuser, en revanche, voici les deux extraits qui nous concernent. Le premier étant l’avis d’un artisan de notre réseau Eric Avargues, le « sauveur »de la maison médiévale d’Orpierre, dont vous nous donnerons des nouvelles prochainement.




Enfin pour résumer et revenir à l’essentiel, le patrimoine nous a été transmis par nos pairs, sachons en être dignes et mettons de côté tout ce qui peut parasiter son avenir, en particulier, les antagonismes politiques. Terminons par cette petite phrase de Manuel Gonzalez Prada, qui résume tout : « Les grandes oeuvres se distinguent par leur accessibilité, car elles n'appartiennent pas au patrimoine de quelques élus, mais à celui de tous les hommes doués de bon sens. » (Manuel Gonzalez Prada, Pages libres,1915).

« Fromagissons contre le covid-19 », voici le mot d’ordre de la filière laitière face à une baisse moyenne de 60% des commandes des fromages AOP (Appellation d’origine protégée) /IGP (Indication géographique protégée). La filière appelle à travers ce slogan à la consommation solidaire.

Dans près d’une vingtaine de filières d’appellation, la fabrication est à l’arrêt. Le lait collecté ne pouvant être stocké, il est collecté par des entreprises qui produisent des produits laitiers non AOP ou IGP, ou pire, il est tout simplement jeté. Selon le Cnaol (Conseil national des appellations d’origine laitières), une dizaine de filières AOP produisant essentiellement des fromages à pâte molle et des fromages de chèvres ont été contraintes de détruire leur lait et leurs fromages devenus impropre à la consommation. Dans les prochains jours, les filières produisant des pâtes pressées non cuites pourraient également avoir recours à ces destructions. Sur la période du 15 mars au 30 avril, la perte du chiffre d’affaire s’élèverait à plus de 157.000000 euros. Face à la détresse des producteurs, le Cnaol espère des annonces rapides de la part du ministère de l’Agriculture, car pour le moment, les fromages AOP et IGP sont les grands oubliés des mesures ministérielles annoncées.


En attendant, les filières s’organisent et cherchent des solutions. Les initiatives se multiplient pour favoriser les circuits commerciaux locaux : plate-forme régionale, drive fermiers, vente en ligne… Au niveau national et régional, la grande distribution fait des efforts pour référencer des produits locaux. Des contacts positifs et constructifs ont été échangés. Mais ils ne se traduisent pas encore par des effets significatifs sur les ventes. Pour Michel Lacoste, président du Cnaol, « il est urgent de permettre aux Français de retrouver leurs habitudes alimentaires d’avant la crise. Le fromage n’est pas qu’alimentaire… c’est l’identité de la France, son patrimoine, son histoire, des savoir-faire particuliers et uniques, des terroirs parfois difficiles ! » Le Général de Gaulle s’est exclamé un jour : « comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 258 variétés de fromages !». Gageons que si une partie d’entre eux disparaissait, le pays ne serait pas forcément plus « gouvernable », mais ce serait une réelle perte pour l’identité culturelle française. Alors soutenons les fromages français et « Fromagissons ». Lire le communiqué de presse de la filière laitière ICI. Sources : Réussir Lait


Contactée par les membres du collectif de sauvegarde de Biches (Nièvre), composé de Madame Pineau et Messieurs Loreau, Vieux, Péré et Delobbe, La Gazette du Patrimoine à tenu à publier cet article afin de dénoncer les abus d’un propriétaire terrien qui a profité de cette période de confinement pour s’offrir quelques libertés mettant en péril le patrimoine naturel de la commune.


On notera qu’au passage deux puits, datant sans doute du XVIIIe siècle, ainsi qu’une borne ancienne, ont été détruits sans état d’âme et un chemin rural a été annexé.





Une vingtaine d’ha de pâture, en bordure de forêt sur la commune de Biches, viennent de subir une conversion brutale afin de cultiver du maïs.


Haies, chênes de plus de 150 ans, fossés, etc…, sont arasés et le sol traité au glyphosate dans la foulée. Cet acte a provoqué l’émoi des riverains, mais a plus largement choqué une partie de la population. Sachant que l’agriculteur qui vient de récupérer ces terres possède déjà plus de 1000 ha et que des élevages locaux auraient pu en profiter, les questions ne manquent pas :



Peut-on décider du jour au lendemain de changer radicalement le paysage ?


En pleine période de nidification, a-t-on le droit d’agir ainsi. Que dit la loi ?


La population a-t-elle son mot à dire ?

Quels impacts sur la biodiversité ?


Quels engins vont venir travailler ces cultures ?


Monsieur le maire, choqué des choix qui ont été faits, et surpris de ne pas avoir été avisé du début de ces travaux, a saisi la Préfecture, les services de la DTT chargés de lui apporter des réponses et des conseils.


Contactée, l’Agence Régionale de Biodiversité a confié que d’autres actes similaires avaient été constatés pendant cette période de confinement, et qu’une réaction était nécessaire.


La plupart de nos agriculteurs sont vertueux et il n’est pas question de leur jeter l’opprobre à cause de quelques-uns.


Mais déjà de nombreuses voix s’élèvent dans le département pour exiger qu’à l'issue de cette crise, le respect de la biodiversité et du paysage fasse l’objet d’une plus grande attention. À la demande du Ministère de l’Agriculture et de la Transition Écologique, un rapport intitulé « L’approche paysagère accélératrice de la transition agro-écologique » vient justement d’être publié en février 2020.


Ses auteurs rappellent que depuis plus de 20 ans, l’avenir paysager d’un territoire doit être débattu en concertation avec l’ensemble de ses composantes.


Les mesures compensatrices pour les agriculteurs ne sont peut-être pas à la hauteur des contraintes imposées.


Les arbres arrachés ne vont pas se relever demain. Cependant, gageons qu’à la colère et la passion succède un dialogue permettant de dégager les solutions ensemble.

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