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C’est l’une des affiches que l’on trouve sur l’édifice surnommé « La chapelle », œuvre de l’architecte Roger Poyé, condamnée à la démolition dans les jours qui viennent.



Deux professeurs sont à l’origine d’une pétition qui a recueilli près de 3000 signatures afin de faire entendre la voix de ceux qui considèrent que détruire un édifice pensé par l’un des plus célèbres architectes Calaisiens, est un non-sens, surtout après que la ville puisse s’enorgueillir d’avoir été labellisée « Ville d’art et d’histoire », notamment grâce aux édifices emblématiques de cet architecte.



Pour signer la pétition ICI.



Elément intéressant : même les nièces de Roger Poyé ont demandé « grâce » à Madame la Maire, mais leurs appels sont restés sans réponse.



Rappelons que ce patrimoine condamné doit laisser place à « un espace vert », alors qu’il aurait pu très bien profiter d’une réhabilitation intelligente, offrant des logements de qualité, même s’il s’agissait de logements dit « sociaux ».


La question se pose aujourd’hui de la toute-puissance des « élus démolisseurs », qui à partir du moment où une décision est actée, n’ont pas l’humilité et la bienveillance nécessaire pour admettre qu’ils sont peut-être allés trop vite quant à la délivrance du permis de démolir. « La voix du peuple » est toujours méprisée et nous ne pouvons que le déplorer.



Les personnes à l’origine de la pétition ont contacté la SPPEF pour tenter une ultime action, nous ignorons si celle-ci permettra de bloquer cette démolition imminente.



Puisque nous suivons cette affaire depuis le mois de mars, juste avant que la pétition soit lancée, nous allons également tenter une action de la dernière chance, mais en ce qui concerne le patrimoine, « il est toujours plus tard qu’on ne le pense », hélas…


Sauf si, bien entendu, Madame la Ministre de la Culture avait la bonne idée de signer une mise sous protection d’urgence de l’édifice, ce qui permettrait de débattre de l’avenir de l’édifice plus sereinement.





Lire l’article de la SPPEF.


Samedi 11 juin, les principaux acteurs du collectif de sauvegarde de l’ancien presbytère de Mamers étaient conviés par Vincent Gomas, premier adjoint au Maire de la commune en charge du patrimoine, afin d’évoquer l’avenir de l’édifice toujours menacé par le projet de démolition de son propriétaire, le Centre Hospitalier Intercommunal Alençon-Mamers.



En effet, le « CHIC » souhaite démolir le presbytère depuis de nombreuses années afin de procéder à une éventuelle extension du foyer pour personnes âgées qui se trouve juste derrière. Pourtant, l’établissement, qui est fortement endetté, n’a pas forcément les moyens de ses ambitions, mais il s’obstine à vouloir détruire cet emblématique témoin de l’histoire locale.



Il y a un peu plus d’un an, la démolition avait d’ailleurs commencé. De nombreuses boiseries intérieures avaient été retirées et une grande partie des fenêtres démontées, laissant béantes certaines ouvertures et précipitant ainsi les dégradations dues en partie aux infiltrations d’eau.



Les prémices de cette démolition avaient été stoppées net grâce à l’intervention de l’Architecte des Bâtiments de France qui devait donner son accord, puisque le presbytère se trouve dans un périmètre protégé et qu’il n’avait pas été consulté avant le début des travaux.



Il existait bien une solution « miracle » pour sauver l’édifice. Le faire protéger au titre des Monuments Historiques. Hélas, malgré le travail remarquable effectué par Jean-David Desforges et Frédéric Poupry, mettant en lumière l’intérêt historique et architectural de l’édifice, celui-ci a été « recalé » en Commission Régionale du l’Architecture et du Patrimoine. Seule préconisation lors de cette commission : conserver les éléments de façade.



Comme le « CHIC » n’est pas à son premier projet de démolition, nous pouvons aisément nous rendre compte du résultat de ce genre de préconisation, puisqu’en se rendant dans la rue derrière, nous pouvons contempler le résultat de ce « façadisme », puisqu’un autre édifice a déjà été détruit et qu’il ne reste de lui qu’un petit élément de façade « collé » contre le bâtiment principal du centre hospitalier, comme on peut le voir sur la photo qui suit.




Sauf que dans le cas du presbytère, si son ensemble n’est pas maintenu dans son intégralité, il y a fort à parier que la façade ne résistera pas. Nous avons suggéré à plusieurs reprises,depuis les débuts de « l’affaire », que le propriétaire fasse restaurer le presbytère pour l’intégrer à son projet d’extension, mais cette proposition a toujours été refusée.


Reste l’option « intelligente » de céder le presbytère à la ville qui est prête à prendre en charge sa réhabilitation. Le CHIC pourrait très bien procéder à la construction d’un étage sur l’hôpital existant. Mais cette solution simple n’est pas du goût de la direction, du moins jusqu’à présent.



C’est en partie pour cette raison que Monsieur Gomas nous a reçu, puisqu’il va rencontrer dès la rentrée le Directeur du Centre Hospitalier afin d’essayer de trouver une ultime fois, un accord pour sauver l’édifice.



Cette sauvegarde est d’autant plus importante pour la commune de Mamers, que celle-ci souhaite accéder au label « Petites citées de caractères ». La disparition du presbytère remplacé par un cube de béton face à l’église classée, compromettrait de facto cette labellisation.


En attendant, le presbytère, bien que mutilé, résiste aux assauts des éléments et attend fébrilement d’être fixé sur son avenir. À l’issue de cette réunion cordiale, nous avons décidé de poursuivre notre demande de mise sous protection de l’édifice, car même si la Commission Régionale de l’Architecture et du Patrimoine l’a « recalé », nous allons solliciter Madame la Ministre de la Culture qui sera en mesure de statuer une bonne fois pour toute sur l’avenir de ce patrimoine remarquable.


Notre pétition est donc plus que jamais active et nous vous invitons à la signer ICI.

Suite à notre publication concernant la possible démolition de l’église de Mouflers dans la Somme, un commentaire nous a interpellé, c’est la raison pour laquelle nous souhaitons nous faire l’avocat de ce petit patrimoine Picard.



Voici le commentaire de Gilles X :



« Je vais peut-être me faire huer… je défends notre patrimoine et ai mené des actions dans ce sens, notamment dans des cimetières où certaines maires voulaient démolir des tombes et monuments réputés à l’abandon, ce qui est un pur scandale quand il s’agit de jeunes qui se sont faits tuer pour la France en 14/18.



Mais là… elle est moche, cette église, mal proportionnée… elle a l’air sinistre ! Mieux vaut faire un joli parc ou un beau jardin. »



Ce à quoi nous avons répondu :



« Imaginez que, du jour au lendemain, on décide de soigner uniquement les personnes au physique avantageux et qu’on laisse délibérément mourir les moches. Et bien pour le patrimoine, c’est pareil. »



Oui, c’est pareil. Car juger un édifice uniquement sur ses qualités esthétiques nous semble être très réducteur. Et puis le « beau » est une valeur tellement subjective. Décider de la destruction d’un patrimoine uniquement parce qu’il ne répond pas aux critères esthétiques de certains nous paraît extrêmement dangereux pour l’avenir.




N’oublions pas que même ces patrimoines « moches » ont été à un moment édifiés sur des critères esthétiques d’une époque, avec des matériaux d’une époque et le savoir-faire de cette même époque. N’oublions pas que des gens ont donné beaucoup d’argent pour faire construire cet édifice « moche », que des gens ont prié dans cet édifice « moche », qu’ils y ont trouvé du réconfort, qu’ils y ont baptisé leurs enfants, qu’ils s’y sont mariés, qu’ils y ont enterré des êtres chers…



Une église, même « moche », avant d’être un simple témoin architectural, est un symbole. Un symbole de notre histoire et de notre mémoire collective et il est parfaitement inconcevable que dans des périodes aussi tourmentées que la nôtre, on détruise ces symboles simplement parce qu’ils sont « moches ».




D’ailleurs, nous attendons toujours le « grand plan églises » évoqué dans l'Express par l’ancien député Yves Jégo le 5 août 2016, alors que la France était sous le choc de l’assassinat de Père Hamel quelques jours auparavant et suite au projet de démolition de l’église Sainte Rita dans le XVe arrondissement de Paris.



"Il y aurait actuellement plus de 300 églises menacées de disparition dans notre pays", interpelle le député-maire de Montereau. Yves Jégo souhaite rendre difficile la démolition des "édifices cultuels construits il y a plus de 75 ans "en les classant automatiquement comme "monument historiques". 



Une classification qui permettrait l'entretien, les réparations ou les restaurations des édifices par le ministère de la Culture, selon l'article 19 de la loi de 1905. Le député propose aussi de créer une "fondation du patrimoine religieux" et de transformer les édifices pour en faire "un usage culturel respectueux de ce qui fut le caractère sacré des lieux".



Hélas, il n’y a jamais eu de « plan églises » et les pelleteuses ne sont jamais bien loin des centaines d’édifices laissés sans « soins » depuis des décennies, auxquels on trouve tous les défauts du monde pour empêcher une quelconque restauration.


Nous savons pertinemment que certains diront que si les églises de France sont aujourd’hui en grand péril, c’est parce que les « fidèles » les ont désertées. Ce qui n’est pas faux. Mais est-ce une raison suffisante pour les détruire ?



N’oublions pas que le patrimoine, qu’il soit religieux ou non, peut se voir offrir un bel avenir dans une nouvelle affectation et qu’une réhabilitation sera toujours préférable à une démolition.



Lire notre précédent article au sujet de la démolition de l’église de Mouflers ICI.



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