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Si, en tant que défenseurs du patrimoine, nous sommes très souvent favorables aux projets de réhabilitations, certains sont plus épineux que d’autres. C’est le cas de la réhabilitation de l’Abbaye de Saint-Vaast qui semble encore très floue. Nous publions donc ici l’article du collectif de sauvegarde local qui alerte, non pas sur le fond, car bien évidemment l’Abbaye a besoin de soins urgents, mais sur la forme.



Cela nous rappelle la récente affaire du Domaine de l’Abbaye de Pontigny que la Région Bourgogne Franche-Comté a cédé à un groupe hôtelier sans grande transparence, ni concertation publique.


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Saint-Vaast, catéchiste de Clovis, roi des francs, fit construire une chapelle à l'endroit où, plus tard, guidés par Saint Géry et Saint Benoît, des moines décidèrent d'y implanter leur abbaye.



L'abbaye Saint-Vaast d'Arras est à l'origine un monastère bénédictin fondé au VIIe siècle. Un phare culturel, religieux et économique jusqu'au XVIIIe siècle, autour duquel se construira le village de Nemetacum puis la ville d'Arras.

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Tour à tour église, monastère, église abbatiale, cathédrale, le lieu abrite aujourd’hui notre musée des beaux-arts. Le bâtiment en lui-même est l’un des plus importants de notre ville. Notre patrimoine est ce socle commun que nous partageons avec tous les arrageois, avec tous les français. Malheureusement ce patrimoine est en danger.



Le maire d'Arras, Frédéric Leturque, la mairie, la communauté urbaine d'Arras et tous les organismes concernés ont validé un projet d'envergure. Véritable projet pilote pour certains, abomination pour d'autres. Un accord a été convenu entre nos représentants et un grand groupe hôtelier américain : Marriott International.



Marriott International est une société par actions dont l'actif majoritaire est constitué par les établissements hôteliers. Leur chiffre d'affaires s'élève à plus de 15 milliards de dollars américains, annuellement.



L’investisseur privé, choisi en toute opacité — qui n’est ni un mécène, ni un philanthrope — arriverait-il avec son projet clé en main d’hôtel de luxe pour réaliser une obscure opération financière et profiter de l’argent public ? C’est la question que nous sommes nombreux à nous poser au sein de l’association de sauvegarde de Saint Vaast.



Le projet est le suivant : installer un hôtel et un restaurant de luxe dans l'abbaye Saint-Vaast, plus précisément sur 10.000m2, ce qui constitue quasiment la moitié de la superficie de notre lieu. L'autre partie est occupée par le musée des beaux-arts et notre médiathèque municipale et il n'existe aucune séparation entre les deux parties actuellement.



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Les défenseurs du projet avancent l'état vétuste d'une grande partie de l'abbaye. Effectivement, le coût de rénovation de l'intégralité du bâtiment est estimé à 60 millions d'euros par l'équipe du maître d'œuvre du projet. 20 millions seront apportés par la mairie, quant aux 40 millions restants, c'est le groupe Marriott International qui financera. Dans les faits, les choses ne sont jamais aussi simples et la mairie et la communauté urbaine font tout pour rendre le dossier le plus opaque possible. Tellement opaque qu'après plus d'un an, personne ne sait dire en quoi consiste exactement ce projet de rénovation et d'installation d'un hôtel et d'un restaurant de luxe, car l'un ne va pas sans l'autre.



Notre musée des beaux-arts ne serait pas « vétuste » si les pouvoirs publics l'avaient entretenu régulièrement lors des dernières décennies. Notre musée ne serait pas à moitié vide si les réserves n'avaient pas été externalisées au fil du temps. Notre musée a été vendu au m2 à un partenaire privé pour son état critique. Ceux qui l'ont vendu et ceux qui en avaient la charge sont les mêmes personnes.


Une association, créée récemment, « Les amis de l'abbaye Saint-Vaast », a lancé une pétition pour avertir les pouvoirs publics du point de vue d'une partie grandissante des riverains et des arrageois. Une opposition légale existe et, politiquement, tant la droite que la gauche radicale se sont exprimés contre le projet de la mairie et de la communauté urbaine.



Voici le lien pour signer cette pétition contre le projet d'hôtel et restaurant de luxe dans l'abbaye d'Arras ICI.



La majorité des habitants que vous interrogerez seront contre ce projet, et malheureusement une part encore importante de la population n'est pas au courant de ce qui se trame au-delà de cette grande cour pavée, derrière ces façades à l'histoire plus que millénaire.



Les travaux doivent commencer dans le courant de l'été 2021 et si l'hôtel de luxe doit prendre la moitié de la superficie de l'abbaye, quelle place prendra le restaurant ? Où se fera l'entrée ? Les travaux impacteront-ils le trafic du musée et de la médiathèque ? les travaux rendant le parking inaccessible, le centre-ville risque d'être engorgé pendant des mois. Ce ne sont là que quelques-unes des questions que nous nous posons tous.



Nous comprenons, en dépit de laborieuses précautions oratoires, que la finalité du projet se révèle être bel et bien un complexe hôtelier utilisant le pôle culturel comme prétexte et faire-valoir.


Au-delà des considérations matérielles, certains ont peur de voir notre patrimoine, notre histoire, notre ville disparaître au nom de la spéculation et de la standardisation.



Nous souhaitons qu'au minimum la mairie, la CUA et le groupe Marriott international présentent leur projet intégral, clairement et simplement à tous les arrageois et artésiens, qu'un referendum d'initiative local soit tenu à Arras et que les citoyens puissent s'exprimer sur un bien qui leur appartient encore mais qui menace leur médiathèque, leur musée des beaux-arts, leur abbaye.



Félix d'Artois



Nous vous conseillons également la lecture de l’article d’Anne-Sophie Hourdeaux pour Lille Actu ICI.



Regarder la vidéo du projet : https://youtu.be/-0e2x0Kamxo

Situé à Blendecques, à quelques kilomètres de Saint-Omer, le château de Westhove attend désormais celui ou celle qui saura lui donner un avenir.

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Il y a trois ans, André Bideaux, président de l’association « L’élan de Westhove », nous appelait à l’aide pour sauver l’édifice d’une possible démolition, sa réhabilitation étant trop coûteuse pour la commune. Mais sans l’appui de l’État et des collectivités locales, difficile de trouver la manne financière nécessaire à sa restauration. Nous avions évoqué alors la possibilité d’une vente, qui nous semblait être une alternative judicieuse afin d’éviter la démolition.

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Après des mois sans solution, la commune s’est dirigée vers cette option, non sans avoir essayé, notamment avec l’aide de la DRAC, de trouver d’autres alternatives. Hélas, la DRAC n’a jamais répondu aux sollicitations de Monsieur Ben Amor, maire de Blendecques.



Ce dernier, lassé par les tergiversations des uns et des autres et sans solution à la clé, s’est donc résigné à céder le château pour l’euro symbolique à un repreneur sérieux. Nous nous réjouissons de cette décision, car il y a vraiment urgence.



L’édifice a été érigé en 1900 par un riche industriel local. L’intérieur, qui hélas est aujourd’hui dans un état préoccupant, était paré de riches décors en stuc, dont il reste encore quelques vestiges. Les moindres détails décoratifs attestaient de l’opulence de son riche propriétaire. Seuls les plafonds peints nous rappellent la richesse des ornements.


Si la mise hors d’air et hors d’eau semble raisonnable en termes de prix, la réhabilitation intérieure représentera un budget colossal.



Le château de Westhove est inscrit au titre des Monuments Historiques — ce qui en théorie, permet d’accéder à des subventions de la DRAC, mais il faudra tout de même avoir une solide trésorerie pour se lancer dans l’aventure.

C’est d’ailleurs pour cette raison que Monsieur le Maire nous a sollicité. En effet, fin 2020, un repreneur providentiel s’était fait connaître. Il avait même commencé à débroussailler et à faire quelques petits travaux sommaires, mais les choses se sont arrêtées là. Le repreneur souhaitait acquérir de nombreuses parcelles de terrain supplémentaires, que la commune n’était pas en mesure de céder — notamment, les deux terrains de foot situés à proximité immédiate, ce qui aurait privé les habitants de ces précieuses infrastructures sportives. De plus, les capacités financières du repreneur semblaient insuffisantes et, surtout, sa méconnaissance de la restauration du patrimoine et des obligations à la fois techniques et financières ont stoppé net le projet de vente. Nous sommes les premiers à le regretter, mais nous insistons sur le fait que l’on ne rachète pas un tel édifice comme on achète sa baguette de pain le matin.


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Le château est vendu avec une parcelle d’environ 8000 m2, et il sera impossible d’essayer d’en obtenir plus. Ce qui nous conduit à penser que le projet de réhabilitation conviendra plus à un entrepreneur ou un promoteur qu’à un particulier qui souhaiterait y habiter. Mais tous les projets sont recevables à partir du moment où l’édifice est respecté dans son ensemble et que la réhabilitation se fait dans un délai raisonnable ce qui nécessite de fait, un capital financier important.



Car s’offrir un tel bien pour 1 euro semble séduisant, mais il n’est pas question d’envisager une quelconque vente sans un solide projet.C’est la raison pour laquelle Urgences Patrimoine sera en charge de la sélection des projets. Il sera inutile de contacter la mairie, monsieur le Maire nous ayant délégué tout pouvoir pour retenir les projets les plus viables.


Cela représente une très grosse responsabilité et un énorme défi, car si nous ne trouvons pas de repreneur en capacité d’offrir un avenir au château de Westhove, alors il sera démoli. Mais nous restons persuadés que, comme nous l’avons déjà fait dans les Hautes-Alpes pour une maison médiévale à Orpierre, nous trouverons l’acquéreur providentiel et fiable.



Merci de bien vouloir réfléchir avant de nous contacter pour de plus amples renseignements, car nous avons déjà un travail colossal à réaliser pour la sauvegarde du patrimoine sur l’ensemble du territoire. Nous ne répondrons qu’aux personnes qui ont un projet réaliste.



Et, comme il est de coutume de dire, « Pas sérieux s’abstenir ».



Nous remercions monsieur le Maire pour sa confiance, ainsi que les élus qui nous accompagnent dans ce projet. Merci également à Stéphane Bern qui nous a apporté son soutien au moment où nous envisagions encore de trouver une solution pour que Blendecques reste propriétaire de l’édifice. Il vient de nous assurer de son soutien dans ce projet de vente.



Nous contacter : urgences.patrimoine@gmail.com

Nous avons déjà publié ce précieux document. Toutefois, comme suite à l’article publié hier, nous le mettons à nouveau en ligne.


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Pour tous les passionnés et les amateurs de patrimoine funéraire, mais également les associations et les collectivités territoriales, ce riche document, mis en ligne par le Ministère de la Culture, vous sera d’une aide précieuse et apportera des réponses à vos questions.



« La mission de l’Inventaire général du patrimoine culturel publie un nouveau volume de la collection Documents & Méthodes, fruit d’une collaboration avec la cellule Patrimoine du service des Cimetières de la Ville de Paris. […] Vocabulaire, décryptage des symboles et de l’ornementation funéraire, analyse des formes, exemples d’études de cimetières, protections patrimoniales et tentatives de plans de gestion, expériences de valorisation des bâtiments et des tombeaux, transformations en jardin public à l’occasion du passage au zéro phyto… sont autant de sujets abordés dans ce manuel. Sa vocation est d’apporter aux professionnels du patrimoine, comme aux gestionnaires des collectivités territoriales, aux associations locales, comme aux étudiants, des outils pour mieux comprendre ce patrimoine et lui permettre de trouver sa juste place parmi les marqueurs du territoire. »



DUHAU Isabelle, GROUD Guénola (dir.), Cimetières et patrimoine funéraire. Étude, protection, valorisation. Paris, Ministère de la Culture, direction générale des Patrimoines, 2020, 365 p. (Documents & Méthodes, ISSN 1150-1383 ; 12). ISBN : 978-2-11-162044-5.



Télécharger le document PDF en cliquant ICI.

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