Suite de notre petit tour de France des démolitions sans autorisation.
Après La Tour- d’Aigues et Annecy, c’est à Neuil-Sur-Mer, non loin de La Rochelle qu’un membre de notre réseau nous a signalé un bel exemple de défiguration sans aucune autorisation, et pour le moment sans aucune sanction.
Mais que s'est-il passé sur le bâtiment remarquable du Treuil-Bâton ?
L'enceinte du logis des XVIle et XVIlle siècles, située à l'entrée de la commune, vient de disparaître.
Au mois de juin 2023, tel un lanceur d'alerte, l'association Nieul Authentique a prévenu la mairie qui a stoppé le chantier, car aucune demande de permis n’avait été déposée.
Mais le mal était fait. Le propriétaire a fait tomber le mur, le portail et les piliers de pierre du XVIlle siècle sans autorisation.
L’ Association Nieul Authentique, qui a pour objet la sauvegarde et la valorisation du patrimoine local, est irritée :
"Alors que nous essayons de préserver, mais aussi de restaurer le centre historique, le patrimoine immobilier ancien, ainsi que de dynamiser le centre-bourg grâce à différentes actions menées durant l'année, nous apprenons que ce portail remarquable, les murs, les piliers et les bâtiments inscrits au « petit patrimoine » local, protégés dans le PLUi (Plan local d'urbanisme intercommunal), sont détruits. De nombreux Nieulais s'en émeuvent, car
c'est la première maison à l'entrée de notre ville qui a subi les assauts d'une tractopelle.
Contacté, le Maire, Marc Maigné, se dit désolé. « Nous avons fait arrêter les travaux et fait constater l'illégalité par un constat annoté d'un simple procès-verbal. Il y a un projet mais, comme souvent, il y a de la précipitation.
Depuis rien … la mairie a laissé traîner … puis accepte qu’un nouveau mur soit construit sans aucun lien avec l’ancienne enceindre classée ! C’est vraiment navrant !
Et le comble c’est qu’un an plus tard, le nouveau mur (en parpaings plaqués de pierres et beaucoup plus haut, n’est toujours pas terminé et la mini porte piétonne n’est même pas installée. Bien évidemment cette nouvelle construction n’a aucun rapport avec le mur d’époque, et les piliers et le portail ont disparu et l’intérêt patrimonial avec.
Nous déplorons de voir disparaître notre patrimoine sans que nos élus s’en émeuvent."
Le Maire n’ayant pas jugé bon de porter plainte contre le propriétaire contrevenant, c’est l’association qui a adressé un signalement supplémentaire au Procureur de la République.
Hélas, quelques mois plus tard, elle est toujours en attente de réponse.
Certains se diront peut-être qu’il y a des démolitions plus graves que celle d’un mur et de deux piliers. Mais n’oublions pas que chaque jour, ce sont des centaines de petits témoins du patrimoine local qui disparaissent dans l’indifférence générale, défigurant un peu plus nos villages à grands coups de bétonnage sauvage.