top of page

Dernière mise à jour : 27 déc. 2023

C’est toujours une grande joie pour nous d’annoncer la fin d’un combat. Même si la mobilisation pour sauver l’édifice est très antérieure à notre arrivée dans « l’affaire », cela fait tout de même trois ans que nous sommes entrés en « rébellion » aux côtés de la poignée de passionnés qui ne voulaient pas voir disparaître ce patrimoine remarquable — propriété du Centre Hospitalier Alençon/Mamers.



Les travaux de démolitions ont même débuté il y a deux ans, mais la mobilisation citoyenne et surtout l’intervention de l’Architecte des Bâtiments de France ont permis de faire cesser le massacre. Malheureusement, l’édifice, privé de certaines fenêtres et dépouillé de ses boiseries, s’est beaucoup dégradé.


Jusqu’à l’an passé, le Centre Hospitalier ne voulait pas céder le presbytère et envisageait toujours sa démolition afin de créer une extension pour le foyer des personnes âgées situé derrière. C’était sans compter sur la volonté de la commune et en particulier sur celle de Vincent Gomas, premier adjoint en charge de patrimoine, de trouver une issue favorable à cette affaire, permettant d’inscrire l’édifice dans l’avenir de Mamers.



Voici quelques lignes que l’élu nous a fait parvenir :



Après la mise en vente du Presbytère (et des 2 maisons attenantes), c'est évidemment un sentiment de soulagement et de satisfaction qui m'anime.



Ce dossier traînait en longueur depuis beaucoup trop longtemps, et j'ai tenu dès le début du mandat actuel à le prendre à bras-le-corps pour lui trouver une issue favorable dans les meilleurs délais.



Après des échanges fructueux et constructifs avec le Centre hospitalier Alençon-Mamers, son propriétaire, nous sommes parvenus, en une année, à obtenir un résultat qui était attendu de tous depuis très longtemps.



C'est donc aujourd'hui la fin d'un long feuilleton, qui aura malheureusement vu l'état de la bâtisse se détériorer à vitesse grand V, mais c'est également le début d'un nouveau chapitre qui, j'en suis persuadé, sera synonyme de renaissance grâce à des investisseurs qui lui permettront de retrouver son lustre.



Beaucoup a donc été fait, mais tout n'est pas terminé et nous devons demeurer vigilants quant aux projets qui seront proposés sur ce presbytère.



Je tiens à remercier toutes celles et tous ceux qui se sont fortement mobilisés dans ce dossier important pour la ville de Mamers.



Vincent GOMAS





Tout est bien qui finit bien, du moins pour la fin de ce chapitre. En espérant maintenant que celui qui déboursera 40.000 euros pour l’achat du presbytère saura lui offrir l’avenir qu’il mérite et qu’il saura respecter son intégrité architecturale. Nul doute que la commune saura, comme le dit Vincent Gomas, rester vigilante quant au choix du repreneur.


Frédéric Poupry, membre du collectif de sauvegarde, a tenu lui aussi à s’exprimer et nous fait ici un résumé de « l’affaire du presbytère de Mamers » :



Cela fait 8 ans que des personnes se mobilisent pour éviter la destruction d'un édifice emblématique de Mamers : l'ancien presbytère. Sans cette mobilisation, l'édifice ne serait actuellement plus qu'un souvenir. En effet, sa démolition fut à plusieurs reprises envisagée. Il y a 2 ans, il a échappé in-extremis aux pelleteuses grâce à la mobilisation de personnes attachées au patrimoine.



On peut regretter que l'intérieur fut saccagé, pillé de ses ornements d'époque (boiseries, portes, etc...) et laissé dans un total abandon depuis les années 90. Cela fait des années que nous demandons la mise en vente de cet édifice, puisque son propriétaire, le centre hospitalier Alençon-Mamers (CHIC) l'ayant abandonné, n'avait aucun projet de réhabilitation autre que de servir de réserve foncière.



Notre mobilisation a finalement abouti car l'ancien presbytère de Mamers vient d'être mis en vente !



Ce noble édifice est le fruit de l’ultime collaboration de l’architecte Paul LEBART (auteur de plusieurs édifices remarquables dans la région, dont le théâtre de Mamers) et de l’artiste Achille OUDINOT. Architecte, dessinateur, vitrailliste et peintre (maître de Berthe MORISOT), c’est à ce dernier que l’on doit l’ornementation de la façade. Cet édifice a pu voir le jour grâce à l’intervention de l’empereur Napoléon III.



Nous vous invitons à consulter l’étude réalisée à son sujet pour prendre connaissance de tout l’intérêt historique de cet édifice, lequel mériterait d’ailleurs une inscription à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques (ISHM).




Nous espérons que le futur acquéreur puisse rénover comme il se doit le bâtiment, en particulier, qu’il restaure sa remarquable façade - soulignons que d’autres réalisation d’OUDINOT sont classées MH. Restituer les éléments sculptés disparus du dernier étage serait un plus envisageable.


Rappelons aussi que l’intérieur est en mauvais état et est totalement pillé de ses éléments d’époque.



Cet état de fait peut être propice à plusieurs projets : habitat individuel ou collectif ; restitution d’une ornementation style « Second Empire » ou rénovation plus contemporaine. Les possibilités sont multiples...



L’essentiel étant avant tout que l’aspect extérieur, qui lui est dans l’essentiel préservé, soit mis en valeur.


Je remercie toutes les personnes qui ont aidé au sauvetage de l’ancien presbytère.



En particulier :



Les membres du comité de sauvetage (Philippe CHEVREUL, Antoine GAZAI et Frédéric POUPRY) ;



Jean-David DESFORGES (président de l’association « Société des Amis du Vieil Alençon ») ;



Alexandra SOBCZAK-ROMANSKI, la dynamique présidente d’« Urgences Patrimoine » qui a permis un relai de notre cause au niveau national ;



Ceux qui nous ont rejoints sur le site le jour où la démolition a failli commencer.



Je remercie également le Maire de Mamers : Frédéric BEAUCHEF et son adjoint au patrimoine : Vincent GOMAS pour avoir plaidé notre cause auprès de la direction du CHIC.



Ainsi que toutes les nombreuses autres personnes qui nous ont soutenus, ainsi que la presse locale, pour avoir à plusieurs reprises, relayé la situation.



Concernant la mise en vente : Les informations sont dans le communiqué de presse du lien suivant ICI.



Frédéric POUPRY


Nous ne manquerons de faire quelques lignes une fois le projet de reprise confirmé afin de refermer définitivement le livre une fois ce dernier chapitre achevé.

Voici donc le 3ème épisode de la « Saga Alençon ». Nous avons beaucoup évoqué dans nos précédents articles l’avis favorable de l’Architecte des Bâtiments de France sur lequel s’appuie la légitimité du projet. Pour vous permettre de vous faire un avis objectif, le voici : 




Alors que le visuel trônant devant la Basilique ne rassure personne, on nous informe que Pôle de Santé Libéral Ambulatoire d’Alençon devrait être parementé de briques, comme nous vous le rapportions dernièrement. Cette annonce se veut source d’apaisement. Enfin, quand nous avons sous les yeux ce plan, briques ou pas briques, cela nous laisse quelque peu dubitatifs.


Alors que le visuel trônant devant la Basilique ne rassure personne, on nous informe que Pôle de Santé Libéral Ambulatoire d’Alençon devrait être parementé de briques, comme nous vous le rapportions dernièrement. Cette annonce se veut source d’apaisement. Enfin, quand nous avons sous les yeux ce plan, briques ou pas briques, cela nous laisse quelque peu dubitatifs.


Les briques dont on nous parle en ville et sur les réseaux sociaux sont l’ingrédient de l’architecte pour lier l’ancien au neuf. Ce sont des briques longues, peu épaisses, montées à joints vifs « pour rappeler » les murs de l’hôtel Bonet. Arrêt sur image : l’hôtel Bonet est en moellons et gros joints ciment. Comment de la brique à joints vifs peut rappeler du moellon et des gros joints ciment ? L’architecte parle bien de pierre sèche !



Le petit pavillon du XVIIIe siècle donnant sur le parc sera décoiffé de sa charpente et rehaussé avec ces fameuses briques. Un toit sera refait. Un projet graphique nous le montre avec une terrasse et cette bande de briques et des baies hors de proportion.



Le permis de construire présentent trois déclinaisons de briques appelées « panachage ». Ces parements, de différentes teintes, n’existeront qu’en ce lieu d’Alençon. Ce matériau n’a rien à voir avec ce que le public imagine depuis samedi. Ce ne sont pas des briques ordinaire, rouge ou rosée. Ce sont des barres jaunes, beiges, grises.


En l’état, ce projet n’est pas acceptable.



Il aurait sa place dans le Périgord, assurément, mais à Alençon, il ne fonctionne pas. La construction de cette extension serait un précédent inquiétant pour la pérennité architecturale au cœur de notre ville. D’un autre côté, l’intervention minimaliste sur le bâti existant montre un désintérêt criant pour les architectures traditionnelles locales. La troncature du petit pavillon est pour sa part difficilement admissible, tant cet ensemble est emblématique de ces enchaînements de volumes et de cours qui font Alençon.



J.-D. Desforges,


Président de la Société des Amis du Vieil Alençon




Dans un article publié hier par le journal Ouest France, nous constatons que l’architecte confirme certains de nos doutes, en affirmant que sa construction ne GÊNERA PAS BEAUCOUP la visibilité.




Nous ignorons où ce combat nous conduira, mais si au lieu de vouloir construire à tout prix pour laisser « sa marque » dans l’espace public, on réhabilitait l’existant, les polémiques n’auraient pas lieu d’être. Pourquoi ne pas avoir « inventé » un pôle santé dans ce bâtiment qui attend d’être fixé sur son avenir.


À ce sujet, rappelons qu’Alençon bénéficie du dispositif « Action Cœur de Ville », avec les dotations qui vont avec. Ce dispositif accompagne les commune pour la redynamisation des centres anciens et oriente plutôt ses actions vers des réhabilitations du bâti ancien, plutôt que vers la prolifération des cubes de béton.



Lors de notre précédent article, nous avions prévenu nos lecteurs que le nouveau feuilleton « Alençon » allait comporter de nombreux épisodes. Voici donc l’épisode 2, après le lancement de notre pétition pour dire « Non au Bunker Basilique Hôtel », mais également après l’intervention d’un administré de la commune qui se veut rassurant, en affirmant que le projet figurant sur la pancarte devant la Basilique n’est pas fidèle à la réalité.



Nous sommes tout de même très inquiets, car, alors que le permis vient seulement d’être affiché, nous apprenons que la première pierre de cet édifice contesté devrait être posée en grandes pompes le 10 mai prochain. Pourtant un délai de recours de deux mois est imposé à partir, non pas de la date de délivrance du permis de construire, mais bel et bien à partir du jour de l’affichage. Nous allons donc tenter d’élucider ce mystère.



En attendant, voici un état des lieux de la situation, dressé par le Président de la Société des Amis du Vieil Alençon :




Ce 1er mai, Urgences Patrimoine et la Société des Amis du Vieil Alençon ont lancé une pétition pour demander une reconsidération du projet d’extension du Pôle de Santé Libéral Ambulatoire. C’est un franc succès : plus de 200 signataires en une journée, dont celle de Stéphane Bern, fer de lance de la défense du patrimoine.



La problématique du bunker au chevet de la basilique est assez simple : il s’agit d’un apport dans un tissu urbain existant, constitué de multiples strates. L’archéologie a montré des vestiges de maisons appuyées contre la muraille de la ville, baignée par la rivière Sarthe, de la Poterne et de ses tours voisines. Lorsque l’Institution de la Providence a été vendue en 2012, la Ville et la Communauté Urbaine d’Alençon ont commencé à détruire un certain nombre d’édifices pour dégager ce vaste espace clos. Un diagnostic archéologique suivi de fouilles a validé ce qui était attendu dans le sous-sol.

Lors de l’aménagement du nouveau parc, l’architecte paysagiste Laure Planchais a tenu compte de ces éléments du passé tout en créant de nouveaux liens avec, par exemple, la rive opposée et les rues étroites de la ville, ou la matérialisation des fortifications et de l’ancien bras de rivière avec différentes solutions. Le parc de la Providence se lit donc avec attention. On y évolue dans des éléments anciens et des éléments neufs. L’assimilation de cet espace privé à l’espace public a aussi permis d’adopter de nouveaux cônes de visibilité sur Notre-Dame, Saint-Pierre, la maison d’Ozé et tout cet environnement.

Son travail sur, ou plutôt à côté d’une maison y est décrit. La similarité entre ce projet et celui que nous discutons est flagrante. Le jury le décrit ainsi :



 "Le jury a aimé : L’extension ajoute une surprenante juxtaposition à une maison individuelle."



Il est intéressant de noter que l'appréciation comprend :



"Cette focalisation sur ce nouvel espace ainsi dévoilé crée un rapport qui tend à faire disparaître la présence de la maison existante."



Donc, le projet n'est pas conçu pour se fondre dans le paysage mais bien pour se poser, s’imposer. La relation entre le neuf est l’ancien ne se fait pas amicalement mais brutalise nos perceptions. Cette doctrine architecturale, intéressante et esthétique dans certains lieux, doit-elle valoir dans une ville qui vient d’être inscrite Site Patrimonial Remarquable ? Non. La copie est à revoir en raison simplement de cette nouvelle distinction dans un souci de cohérence.


Aux dernières nouvelles, un administré proche du dossier a livré les informations suivantes : la vue du projet sur le panneau de présentation n’est pas la bonne, l’angle de vue non plus. Les parements seront en briques. Ce document a pourtant servi de base à la décision de la commission d’urbanisme de la CUA. Nous demandons donc à voir le vrai projet avec plusieurs points de vue, voire une vue 3D et avec le traitement définitif. On ne saurait être convaincu par un projet, et l’adopter, avec des documents non contractuels.


 


J.-D. Desforges,


Président de la Société des Amis du Vieil Alençon



Signer la pétition ICI.


Subscribe
bottom of page