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Dernière mise à jour : 16 janv. 2024

Au Printemps, il n’y a pas que les arbres qui fleurissent : les projets de défiguration du patrimoine paysager de nos territoires aussi. Quand ce ne sont pas des éoliennes qui poussent, ce sont des méthaniseurs et il semble y avoir une mode croissante pour les antennes relais.


Suite à notre publication indiquant la victoire de notre avocat sur Orange, pour un projet similaire dans l’Eure, nous avons été sollicités afin d’accompagner la commune d’Hondevilliers dans son « combat » contre Free Mobile, qui visiblement, pour une fois, n’a pas tout compris.



Madame Mélina Dessoles, adjointe au Maire, nous résume l’affaire :




La commune de Hondevilliers dans la belle Seine-et-Marne se heurte aujourd’hui à la décision de Free Mobile d’installer une antenne relais de plus de 30 mètres de haut au milieu d’un paysage idyllique que l’on associe tout de suite à de bonnes conditions de vie. Deux projets ont été élaborés par Free Mobile. Le premier a été déposé début 2022 pour permettre la construction d’une antenne relais ayant une base de 8x8 mètres et une hauteur de 30 mètres sans compter les antennes elles-mêmes, ni même les infrastructures à la base de cette antenne, nécessaires à son bon fonctionnement.


Ce premier projet, auquel se sont opposés les habitants bien que non réunis en association, a été rejeté par le maire, qui s’est appuyé sur des arguments divers tels que la préservation du cône de vue ou encore la préservation de la trame verte qui traverse notre territoire rural.


Un deuxième projet a été envoyé en recommandé le 27 décembre alors que tous les services administratifs étaient fermés à cause de la trêve de Noël. Partageant un service urbanisme commun avec d’autres petites communes rurales, il a fallu que le personnel traite le dossier en urgence pour ne pas dépasser les délais et se voir attribuer un accord tacite face auquel nous aurions été désarmés.



Le maire et les habitants de la commune ont encore refusé ce nouveau projet, cette fois au pied de deux domiciles et ne respectant donc pas la distance de 100 mètres entre l’antenne relai et la plus proche habitation. Mais cette fois, Free Mobile ne s’est pas contenté de notre « non ». La décision de la mairie est attaquée au tribunal administratif de Melun et le maire est convoqué en référé, le tribunal ne lui accordant qu’une semaine pour préparer ses arguments et essayer de convaincre le juge du bien fondé de notre démarche.




Hondevilliers n’est pas dans une zone blanche, ni dans une zone peu dense, en termes de couverture mobile et il existe déjà une antenne relais à quelques centaines de mètres… Alors Free peut-il comprendre que nos territoires ruraux ne sont pas à bradés et que nos belles conditions de vie ne sont pas à vendre ?


Mélina Dessoles


Bien évidemment, malgré le délai extrêmement court qui nous est imparti pour agir, nous allons tout mettre en œuvre pour éviter cette nouvelle atteinte au patrimoine paysager.

« Le patrimoine ne peut pas lutter, ensemble, nous pouvons. »



Nous avons été alertés hier du devenir préoccupant de l’église Notre-Dame-de-l’Assomption et nous relayons donc ici les inquiétudes de Philippe Romain, qui nous a demandé de relayer une pétition dont l’auteur demande ad minima une consultation citoyenne, afin que les habitants qui sont bien évidemment concernés se prononcent quant à l’avenir de l’église de leur village, ce qui nous semble être la moindre des choses.  Nous vous invitons bien évidemment à signer cette pétition ICI.




La fin tragique de l’église du Sacré-Cœur, propriété du diocèse, est passée quasiment inaperçue, alors l’extrême vigilance est de mise aujourd’hui. À l’heure où tout le monde au sein de la classe politique semble s’émouvoir du sort de notre pauvre patrimoine religieux, ce risque de démolition vient allonger la liste des édifices menacés par les pelleteuses cette année.



Il est vrai que dans ce cas précis, la fragilisation de l’édifice n’est pas due à un manque d’entretien de la part de la commune, mais à un violent séisme qui a eu lieu en 2019. Mais il serait plus judicieux d’utiliser l’argent de l’assurance pour restaurer l’édifice existant, plutôt que pour le raser et reconstruire un bâtiment moderne à la place, d’autant que la compagnie d’assurances en charge du dossier n’est autre qu’Allianz, qui s’implique à travers son partenariat avec La Sauvegarde de l’Art Français, dans la restauration du patrimoine religieux. Privilégier le financement de la démolition plutôt que celui de la restauration serait mal venu dans le cadre d’un tel partenariat..



Un patrimoine religieux en peau de chagrin


Le Teil, Ardèche


 


Le séisme du 11 novembre 2019 en Ardèche a ébranlé les églises de Saint-Étienne-de-Mélas et du Sacré-Cœur de Frayol ainsi que l’enclos paroissial Notre-Dame-de-l’Assomption, église, cure et jardin. L’église de Mélas, classée au titre des Monuments Historiques depuis 1875, est en cours de restauration, L’église du Sacré-Cœur, propriété du diocèse, a été démolie en août 2022, peu avant son centenaire.


 


Le sort de l’ensemble Notre-Dame-de-l’Assomption, propriété de la commune, est en suspens. Il est entre les mains du conseil municipal, de la compagnie d’assurances qui financerait seule les travaux de restauration ou de démolition liée à la construction d’un nouveau bâtiment, et du diocèse de Viviers. Néanmoins, son avenir concerne un large public et pas uniquement en Ardèche.




Tout d’abord la présence dominante de ce bâtiment dans le paysage urbain depuis 1897 en a fait un symbole de la ville sur de nombreuses cartes postales multivues qui concentre une part des souvenirs de générations d’habitants de Le Teil dont les écoles bordent la place avec l’église qui en est comme le mur de scène, à l’image de celui du théâtre d’Orange. Sa disparition serait comme un nouveau séisme pour la mémoire de Le Teil en effaçant une trace de son histoire tant urbaine, économique, sociale que culturelle aux 19 et 20èmes siècles.


 


Ensuite, son sort relève aussi de la connaissance de la place à laquelle peut prétendre ce monument dans l’ensemble du patrimoine religieux français hérité de la fin du 19ème siècle. La notice de l’inventaire rend compte de la richesse de l’histoire de l’ensemble de Notre-Dame-de-l’Assomption, réalisation soutenue par les Lafarge, donc inséparable de la place de Lafarge dans la vie de Le Teil. L’ensemble de Le Teil est une réalisation emblématique de l’œuvre.de Siméon Baussan et de Joseph Baussan, son fils, issus d’une lignée de maçons de Bourg-Saint-Andéol, tous deux architectes diocésains (puis architectes des monuments historiques) dont l’un, Joseph, a réalisé aussi, à Viviers, la chapelle Saint-Victor et le monument aux morts.




Que Notre-Dame-de-l’Assomption soit à la fois un emblème de Le Teil et du dynamisme de l’architecture religieuse à la veille du siècle dernier, incite à appeler à l’aide afin que cet ensemble ne subisse pas le sort de l’église du Sacré-Cœur, sa cadette d’un quart de siècle.


 


Philippe ROMAIN

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