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  • Photo du rédacteur: Alexandra Sobczak-Romanski
    Alexandra Sobczak-Romanski
  • 13 mars 2020

Alors que la SNCF a lancé la très belle opération « 1000 et une gares », nous sommes extrêmement surpris de ce qui se passe aujourd’hui à Landas, dans le Nord de la France.


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C’est l’histoire d’une petite gare qui, depuis 1990, était une maison d’habitation. Les locataires ont eu la mauvaise surprise de recevoir un courrier les sommant de quitter les lieux en janvier. Le motif ? L’édifice serait trop près des voies et, donc, ne répondrait pas aux normes de sécurité.


Sauf que les voies ont toujours été à la même place, et cela n’avait jamais inquiété personne.

Interrogés par le journal La Voix du Nord, les locataires font part de leur stupéfaction.



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« Ils ne comprennent pas pourquoi la SNCF leur a demandé de quitter les lieux. Pendant plus de trente ans, l’ancienne gérante du point d’arrêt, Annie Deprest, a habité la maison de chemin de fer de Landas avec son époux et l’a entièrement réhabilitée. Mais ils ont dû rendre les clés en janvier.


Elle ne leur appartenait pas, mais c’était comme leur maison, la gare de Landas. Annie Deprest y a emménagé avec son époux, Michel, et leurs deux enfants en 1986, alors qu’elle débutait comme gérante de point d’arrêt. En trente ans, ils ont presque tout rénové à l’intérieur des murs vieux de 1870, alors qu’ils n’étaient que locataires. L’envie de se sentir chez eux.


Puis vient la retraite d’Annie à l’été 2018, avec une bonne douche froide dans la foulée : « J’ai reçu un courrier de la SNCF dans les semaines qui suivaient pour me demander de quitter la maison, explique-t-elle la gorge encore nouée. Je n’en revenais pas, ils disaient que la maison ne répondait pas aux normes de sécurité car elle était trop proche des rails, et qu’ils ne pouvaient pas la céder à un tiers. » N’étant pas propriétaires, et le bail n’étant rattaché qu’à un contrat de travail, comme une sorte de logement de fonction, leur surprise peut toutefois surprendre. »



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Sauf qu’après leur départ, il n’y aura pas de travaux et personne n’habitera plus ici. Que va devenir ce petit édifice vieux de 170 ans ? Il finira sans doute sous les pelleteuses, même si pour le moment la SNCF s’en défend. Mais soyons lucides. Si la gare est jugée dangereuse par la proximité de ses voies, elle n’a aucun avenir, et ne fera pas partie des 1001 gares réhabilitées.


Pourtant ce lieu était hautement symbolique, puisque sa construction coïncidait avec l’inauguration de la première ligne Lille-Valenciennes en 1870.



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Que les amoureux du patrimoine ferroviaire se rassurent, il leur restera toujours de vieilles cartes postales et ils pourront même acquérir une réplique de la gare de Landas sur un site spécialisé dans la vente de maquettes, à destination des collectionneurs de trains miniatures.

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Crédits photographiques : La Voix du Nord

  • Photo du rédacteur: Alexandra Sobczak-Romanski
    Alexandra Sobczak-Romanski
  • 12 mars 2020

Comme nous parlons beaucoup de patrimoine funéraire depuis notre implication pour la sauvegarde de la tombe du petit Raymond de Bellissen-Bénac à Foix, nous nous permettons une petite visite au Cimetière Russe de Sainte-Geneviève-des-Bois où l’on peut admirer l’une des plus belles et insolites tombes de France. Insolite non pas pour son gigantisme, comme peuvent l’être certaines chapelles ou certains mausolées réalisés à la gloire de personnes illustres, mais insolite par sa facture. Une tombe humble par sa taille et par son emplacement sur le côté d’une allée, mais remarquable et époustouflante par sa réalisation.

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Cette tombe bien connue est celle du danseur et chorégraphe Rudolf Noureev, décédé en 1993. C’est un tapis de mosaïque qui recouvre entièrement la tombe et l’effet est subjuguant. Le défunt souhaitait que sa dernière demeure ait un parfum d’Orient, et cette réalisation du décorateur et costumier Ezio Frigerio ne pouvait être plus évocatrice. On se demandera un instant si la symbolique de ce tapis n’est pas aussi une façon de faire voler Noureev vers les cieux, mais aussi, peut-être, une façon pudique de se cacher de la mort, tout en imposant sa présence à celui qui viendra se recueillir.

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Au passage, nous ne pouvons que féliciter les personnes en charge de ce cimetière, qui est extrêmement bien entretenu. En savoir plus : Suivant sa volonté, Rudolf Noureev fut inhumé au Cimetière russe de Sainte-Geneviève des Bois en région parisienne. La cérémonie se déroula le 12 janvier 1993. Le lundi 6 mai 1996, le caveau de Rudolf Noureev fut inauguré dans le cimetière russe de Sainte-Genevière-des-Bois. C’est Ezio Frigerio, décorateur qui a souvent collaboré avec Noureev, qui en a assuré la conception et la réalisation. Entièrement revêtu de mosaïque, ce tombeau se présente sous la forme d’un kilim recouvrant les malles de l’errance. Il est aussi un rappel de l’Orient d’où Noureev était originaire et rappelle son goût du voyage. C’est Ezio Frigerio lui-même qui, dans une lettre émouvante, raconte cette expérience : « Après avoir suivi de très près le destin glorieux de Rudolf Noureev, on m’a confié la tâche d’en imaginer le tombeau : un mandat qui m’enthousiasmait et qui en même temps me meurtrissait. Il m’était en effet extrêmement difficile de l’imaginer immobile pour toujours. N’importe quel symbole de fin, de fermeture, me semblait à éviter, me paraissait même répugnant. J’ai donc décidé que si le légendaire nomade s’en était allé, et pour toujours, il fallait que son ultime départ ne soit pas marqué dans le temps par une pierre tombale mais par quelque chose lié à ses expériences vécues sur terre. J’ai ainsi eu l’idée d’un grand tapis multicolore qui recouvre le scandale du cercueil avec toutes les suggestions de l’art oriental, tellement proches de l’esprit et de la nature profonde du grand ami disparu. » (Source : Fondation Noureev)

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Crédits photographiques : La Gazette du Patrimoine

Pour tous les passionnés et les amateurs de patrimoine funéraire, mais également les associations et les collectivités territoriales, ce riche document mis en ligne par le Ministère de la Culture vous sera d’une aide précieuse et apportera des réponses à vos questions.


« La mission de l’Inventaire général du patrimoine culturel publie un nouveau volume de la collection Documents & Méthodes, fruit d’une collaboration avec la cellule Patrimoine du service des Cimetières de la Ville de Paris.


Vocabulaire, décryptage des symboles et de l’ornementation funéraire, analyse des formes, exemples d’études de cimetières, protections patrimoniales et tentatives de plans de gestion, expériences de valorisation des bâtiments et des tombeaux, transformations en jardin public à l’occasion du passage au zéro phyto… sont autant de sujets abordés dans ce manuel. Sa vocation est d’apporter aux professionnels du patrimoine, comme aux gestionnaires des collectivités territoriales, aux associations locales, comme aux étudiants, des outils pour mieux comprendre ce patrimoine et lui permettre de trouver sa juste place parmi les marqueurs du territoire. »


DUHAU Isabelle, GROUD Guénola (dir.), Cimetières et patrimoine funéraire. Étude, protection, valorisation. Paris, Ministère de la Culture, direction générale des Patrimoines, 2020, 365 p. (Documents & Méthodes, ISSN 1150-1383 ; 12). ISBN : 978-2-11-162044-5.


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