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Encore un patrimoine qui va être rayé de la carte à grands coups de pelleteuses, dans quelques jours. Alors qu’on labellise à tout va des édifices de cette époque, à Angoulême, on a fait le choix de la démolition. Démolition d’un style, démolition d’une époque, démolition d’un marqueur fort de l’identité du territoire. Rassurez-vous braves gens, il va pousser ici un établissement flambant neuf sans âme, un de ces gros cubes de béton que nous voyons pousser un peu partout, rendant lisses et sans intérêt nos belles villes de province.



Cet œuvre de l’architecte Roger Baleix aurait pu faire l’objet d’une réhabilitation intelligente, offrant ainsi un avenir à ce grand et beau patrimoine. Mais à Angoulême, comme un peu partout hélas, on préfère investir 1,5 millions d’euros pour démolir, plutôt que de réhabiliter.



Un collectif d’architectes vient d’être créé pour tenter l’impossible et essayer de sauver ce qui pourrait encore l’être. Bien évidemment, Urgences Patrimoine a répondu présent, même si nous savons qu’il est bien tard. À moins d’un miracle émanant du Ministère de la Culture, comme un cadeau d’adieu avant les élections, les pelleteuses devraient entrer en scène dans les prochaines semaines.



Voici en tout cas le très beau plaidoyer du collectif :


Le Vieux Girac ou la fin de l'histoire ?



Serions-nous donc arrivés à la fin de l'histoire ? La disparition du "Vieux Girac, première maison de retraite d'Angoulême hors les murs, semble actée et avec elle, la mémoire d'une époque qui peut paraître bien lointaine : les années 1930, celles des premiers programmes d'habitat social, celle des premières attentions aux faibles et aux anciens.



Cette destruction annoncée est une véritable blessure qui témoigne de la rudesse de notre monde contemporain.




Roger Baleix, l'architecture généreuse



Ce bâtiment remarquable signé de l'architecte Roger Baleix (1885-1958) témoigne de cette époque "Art Déco" où se conjuguaient des compositions simples et fortes avec une très grande attention aux détails, jamais égalée par la suite dans un domaine hospitalier devenu hyper fonctionnaliste.



Roger Baleix, architecte urbaniste du département de la Charente dans les années 1930, a marqué le début du XXème siècle angoumoisin par des œuvres exemplaires contribuant à enrichir le vocabulaire architectural indispensable à la mémoire collective parvenant jusqu'à nous. Son œuvre a fait l'objet d'une exposition à l'Alpha en 2015 et d'un fascicule édité par "Pays d'Art et d'Histoire". Tout angoumoisin connaît les surprenants immeubles de logements des rues Rousselot et Chabasse dans le quartier Victor Hugo avec leurs façades dentelées de bow-windows, les superbes écoles de Saint-Cybard et La Couronne avec leurs généreuses arcades, l'ancienne caserne des pompiers Resnier avec ses enduits si particuliers et, bien sûr, l'ancienne bibliothèque municipale sobre et majestueuse face à l'espace Franquin. Autant de bâtiments conçus avec soin et témoignant d'un profond humanisme.



L'école Mario Roustan à Angoulême et l'école Marie Curie à La Couronne ont reçu en 2015 le label "Architecture Contemporaine Remarquable", démontrant l'intérêt de ces constructions par leur singularité, leur caractère innovant, leur exemplarité dans la participation à une certaine politique publique. Les élus de l'époque, en manifestant leur enthousiasme pour l'architecture comme expression de la culture, n'ont pas hésité à confier à cet architecte hors du commun le soin de répondre à des commandes publiques, ne trouvant pas meilleur successeur à Paul Abadie.




Un site fortement dégradé



L'architecture du "Vieux Girac" porte en elle une véritable profondeur humaine exprimant de façon unique sa fonction d'accueil des plus faibles. Dans les décennies passées, ce bâtiment a malheureusement beaucoup souffert d'interventions très douteuses l'ayant rendu illisible dans le magma qu'est devenu au fil du temps le centre hospitalier d'Angoulême.



Un fast food s’est imposé en premier plan de sa façade perceptible depuis le rond-point de Girac, et une aile a même été construite en plein milieu du jardin à la française qui accompagnait la composition en papillon de sa façade sud, ouverte sur la campagne.



Aussi, l'image que peuvent en avoir aujourd'hui beaucoup d'angoumoisins non avertis est-elle sans doute celle d'un bâtiment vieilli et sans attrait, d'autant plus que les façades vues depuis le rond-point de Girac sont des façades "arrières" orientées Nord, perturbées par des extensions disgracieuses, à l'opposé de l'esprit des ailes ouvertes en papillon sur le jardin Sud.


Effacer, c'est oublier



Notre époque nous submerge d’images furtives, qu'un clic de souris peut remplacer par d'autres. On croit qu'il en est de même avec l'espace urbain réel, où tout serait aussi facile et immédiat. Or, nous aimons tous la ville quand elle se reconstruit sur elle-même en gardant les traces de son histoire. La construction de l'espace urbain prend toute sa valeur et toute sa saveur dans le temps long, quand elle ne gomme pas mais peaufine, ajoute des touches, épaissit.



Cette facilité à détruire le Vieux Girac jusqu'à faire table rase témoigne d'une société où le présent oublie la mémoire et, à travers elle, ignore le respect de ceux qui ont mis tout leur engagement pour construire des rêves de sociétés meilleures.



Or, ce n'est pas parce qu'un bâtiment n'est pas classé ou labellisé qu'il faut le négliger. Certains bâtiments, plus que d'autres, auront joué un rôle dans la vie de gens, soit qu'ils y auront vécu, soit qu'ils s'y seront rendus, soit tout simplement qu'ils seront passé devant. Le Vieux Girac, c'est tout cela à la fois, mais avec une âme en plus.



La démolition, naufrage d'une politique à courte vue



La "déconstruction" de ce bâtiment nous est aujourd'hui présentée de façon cynique comme une mine de matériaux à valoriser : on saura trier l'amiante, le bois et la brique, mais qu'en sera-t-il des éléments remarquables de l’architecture : verrières-vitraux, lampadaires, sols, corniches, tous spécialement dessinés pour ce bâtiment... ? Nous ferons tout pour sauver ce qui peut encore l'être, mais le mal est beaucoup plus profond que la perte de beaux éléments d'architecture ouvragés. En détruisant un tel bâtiment, c'est une vision politique précise de l'avenir que l'on choisit, où se conjuguent tragiquement la perte de mémoire et la surconsommation des ressources de la planète. C'est le choix du tout jetable.



Alors qu'il n’y a pas le moindre projet pour le site, nous nous devons de nous étonner du cycle administratico-juridico-technico-politique qui a conduit à cette situation déplorable, que l'on aurait voulu croire d'un temps révolu.



C'est le fonctionnement de cette technocratie qui est en cause : la machine à casser, mises-en route il y a 25 ans face à des désarrois techniques avérés, n'a jamais su se remettre en question jusqu'à changer de paradigme, ne tenant aucunement compte des approches nouvelles, respectueuses à la fois de l'histoire et de l'économie des ressources. Si la bêtise technocratique l'emporte au bout du compte, il faut en tirer les leçons : plus jamais ça !



Voir loin, voir haut : conjuguer sobriété et mémoire



Dans d'autres lieux, avec des décideurs mieux éclairés, on aurait déjà trouvé à valoriser ce patrimoine puissant, à curer les extensions qui n'auraient jamais dû exister, à chercher les moyens techniques d'une reconversion ambitieuse. On avance des faiblesses structurelles qui auraient empêché toute conservation, mais on se cache souvent derrière des normes ou des règles pour justifier l'injustifiable. Nous avons tous reconverti des bâtiments complexes pour connaître quel est le champ des possibles, et nous savons que le chemin qu'il faut alors emprunter n'est pas le plus simple car il demande une vision affirmée, et surtout une posture assumée.



Tous les angles d'approche de ce site n'ont été que technicistes, c'est-à-dire restreints. Il n'y a jamais eu une approche globale, c'est-à-dire architecturale, urbaine et paysagère, qui ne néglige pas mais englobe les aspects techniques.



Comment ne pas s'interroger sur le sort funeste de cet édifice stratégiquement positionné en entrée de ville sans répondre au préalable à sa capacité de transformation ? Hôtel, logements pour infirmières ou apprentis, pépinière d'entreprises, ... les programmes possibles ne manquaient pas en cet endroit stratégique. Rappelons qu'une pépinière d'entreprises a été construite à deux pas, que des logements pour infirmières et apprentis sont en chantier à La Couronne, et que des locaux sont recherchés pour les entreprises de l'image ...



Autant de projets qui auraient manifestement trouvé leur place en ces lieux. Pour ce faire, aurait pu être lancé un processus d'information pédagogique à tous les niveaux de décision, collectif, participatif auprès des habitants du bassin de vie, par le biais d'ateliers, d'expositions, de découvertes d'itinéraire architectural ou paysager.



Des paroles aux actes



Au lieu de cela, les décideurs n'ont su que recourir à la facilité de la tabula rasa, préférant un appauvrissement du langage culturel réduit à de la pure gestion foncière.



Car c'est avec toujours le même fil conducteur, celui d'un raisonnement de type industriel où on construit, démolit, reconstruit sans cesse sans aucune envie d'Histoire, surtout pour ne pas avoir d'histoires ... Les hôpitaux sont devenus d'énormes machines sans âme, des rouleaux compresseurs ne sachant pas s'arrêter face à des brins d'âme. Broyer l'hôpital, encore. Quelle énergie, pour transformer des matériaux de qualité en granulats qui demanderont à nouveau une énergie folle pour être réemployés ! Démolir pour démolir, sans projet, pire pour du stationnement : qui peut encore penser de la sorte en 2022 ?



Pourtant, les temps ont changé, du moins le croyions nous. Nous savons maintenant que l'avenir ne pourra qu’être sobriété, qu'il faudra éviter de tels gâchis monstrueux. Le discours de nos élus est « vert », la parole se montre engagée vers le respect de l'environnement.



On se pince même quand on apprend par le journal que l'agglomération d'Angoulême serait « pionnière » en France comme territoire pilote de sobriété foncière. Un élu local important affirme même que « les villes doivent aujourd'hui se développer sur elles-mêmes ; les friches sont un levier de réinvestissement ». Angoulême ville de la culture, ville Unesco : est-ce donc une fable, tout comme les discours de respect de l'environnement, d'économie circulaire, de « ça y est, on a ouvert les yeux » ! ? Quand les actes sont autant en contradiction avec les discours, comment encore croire en la parole politique ?



Revenir à l'humain



Dans ce monde si dur, la machine hôpital doit plus que jamais revenir à l'humain. En s'en éloignant, l'hôpital en souffre et nous fait souffrir car il continue à participer à la cité moche et sans âme qui l'entoure.



Loin de l'art déco voué à de belles constructions isolées, le Vieux Girac, par son ampleur, témoigne d'une époque heureuse et optimiste portée avec une sincérité généreuse au niveau le plus précieux pour une ville, celui de l'hospice accueillant ses aînés.



C'était hier, c'était il y a presque un siècle, c'était il y a une éternité.



Devons-nous baisser les bras ? Ce texte est le début d'un sursaut. Que nous soyons acteurs de l'acte de construire ou tout simplement citoyens, il est du devoir de tous d'agir sur la chose publique en réagissant face à tous les coups portés contre le patrimoine, quand il recèle en lui d'aussi forts symboles du progrès humain.



Nous appelons ici à ce simple devoir de mémoire qui est celui du respect d'une Histoire d'autant plus grande quand elle rejoint l'histoire de tous. L'architecture nous parle peut-être plus que jamais de nous-mêmes quand on la détruit.




Association 1901


Pour la promotion de


La création architecturale


et de l’aménagement


du cadre de vie

Mais où s’arrêteront les dérives concernant la mémoire de ceux qui ont combattu pour notre liberté ?



Dans une semaine, le monument funéraire d’un soldat Mort pour la France sera présenté aux enchères au même titre que n’importe quel objet mobilier. Suite à l’alerte donnée par le Souvenir Français — avec lequel nous entretenons des liens étroits au sein de notre Commission Nationale de Sauvegarde du Patrimoine Funéraire, puisque le Président Barcellini en est membre d’honneur —Urgences Patrimoine a tenu à s’associer à ce communiqué en le diffusant de la façon la plus large possible. Ce monument doit rester à sa place et rester le témoin de l’héroïsme dont a fait preuve celui qui repose en ce lieu.



Nous espérons que l’État français va faire preuve de réactivité et préemptera l’œuvre, car la mémoire des hommes ne se vend pas. La mémoire des hommes se respecte et s’honore.



Nous relayons donc ici le communiqué du Président du Souvenir Français :



Le Monument funéraire du sergent pilote André Louis TACHARD, « Mort pour la France » est menacé : il va être vendu aux enchères



L’Hôtel des ventes de Montpellier propose la vente aux enchères, le 26 mars 2022, de quatre-vingts objets de la collection Jeanne TACHARD, dont le monument funéraire installé sur la sépulture d’André Louis TACHARD, située au cimetière du Montparnasse à Paris.



André Louis TACHARD, architecte avant sa mobilisation en 1914, sergent pilote au 2e Groupe d’Aviation lors du premier conflit mondial, a reçu la Mention « Mort pour la France » après avoir été grièvement blessé lors d’une intervention aérienne.



Enfant unique de Jeanne TACHARD (née PONCIN), cette dernière fait ériger sur la sépulture de son fils mort à 24 ans (le 27 octobre 1917), une sculpture de l’artiste Henri LAURENS.



Le monument en pierre calcaire représente dans un style cubique et Art Déco, un oiseau (ou un avion) aux formes géométriques, qui posé sur le tombeau, semble veiller et protéger le défunt et apaiser la douleur due au deuil.





Le Souvenir Français se bat depuis déjà plusieurs mois contre la vente d’objets mémoriels (drapeaux d’associations d’anciens-combattants dissoutes, plaques d’identification funéraires, etc.) sur la toile et dans les salles de ventes aux enchères.Ainsi, l’association Le Souvenir Français condamne et dénonce la vente du Monument TACHARD.La tombe d’un combattant « Mort pour la France » est la matérialisation et le croisement de trois mémoires : une mémoire familiale, le soldat s’inscrit dans une généalogie ; une mémoire locale, le soldat est né ou a vécu dans la commune dans laquelle il est inhumé ; une mémoire nationale, le soldat est le symbole de l’union de la Nation pour la défense de sa liberté.Retirer la sculpture de sa sépulture touche directement à l’intégrité de la mémoire du défunt : cette œuvre a été façonnée pour lui et en sa mémoire. Elle est une trace matérielle représentative d’une époque (l’entre-deux guerres) et d’hommage à ce pilote qui a donné sa vie pour la France. Sa place n’est pas chez un collectionneur privé ou dans un musée, mais bien au cimetière du Montparnasse, sur la sépulture d’André Louis TACHARD, puisque c’est la fonction originelle qui lui a été attribuée.Le Souvenir Français demande :

  • soit l’annulation de la vente de la part de l’étude / des ayants-droits de la concession funéraire ;

  • soit que l’Etat exerce son droit de préemption sur la vente ;

  • a minima, que la sculpture d’Henri LAURENS soit inscrite au titre des Monuments Historiques.


Beaucoup de sépultures de combattants « Morts pour la France » inhumés dans des cimetières communaux, sont menacées de suppression. Le Souvenir Français a lancé une pétition afin de sensibiliser et d’alerter les collectivités territoriales à ce sujet ICI.



L’association Le Souvenir Français se battra, à juste titre, pour préserver la mémoire d’André Louis TACHARD et conserver le patrimoine funéraire des cimetières.



Signé : le contrôleur général des armées (2S)  Serge BARCELLINI, Président Général de l’association « Le Souvenir Français »



Dossier suivi par :


Alexandrine ESPINASSE, Service Patrimoine (patrimoine@souvenir-francais.fr)


Raphaëlle JAILLET, Service Communication (communication@souvenir-francais.fr)



Pour contacter Urgences Patrimoine : urgences.patrimoine@gmail.com

Si nous étions le 1er avril, nous aurions pu croire à une blague de mauvais goût, mais nous sommes le 16 mars, donc pas de doute : cette information est bel et bien réelle. Nous avons été alertés il y a deux jours par des maîtres verriers de notre réseau et nous relayons ici leur appel désespéré à mobilisation.



Le premier appel est à destination du grand public, le second, à destination des professionnels.



Nous vous remercions de votre attention et nous comptons sur vous tous pour diffuser cette information et signer la pétition en fin de publication.



Ensemble, mobilisons-nous, afin que ce patrimoine millénaire ne soit pas injustement condamné.



PATRIMOINE EN DANGER : Alerte : Interdiction imminente de l’usage du plomb en Europe et par voie de conséquence l’interdiction de la pratique du vitrail au plomb, la disparition programmée des savoir-faire et du patrimoine vitrail Européen.



Madame, Monsieur,



Le présent courrier a pour but de vous alerter sur la mise en consultation par l’Union Européenne de la substance plomb et des conséquences pour le patrimoine et les entreprises du secteur du vitrail en France et en Europe. La substance plomb fait déjà l’objet d’une surveillance particulière : son usage a été considérablement réduit et encadré.



Le 2 février dernier une nouvelle phase de consultation publique a été ouverte en vue d’interdire totalement le plomb dans tous les pays Européens. Cette phase de consultation durant laquelle nous pouvons encore intervenir, sera close le 2 mai 2022.



UNE TELLE DISPOSITION ENTRAINERAIT DE FAIT LA FERMETURE IMMEDIATE DE PLUS DE 450 ENTREPRISES ARTISANALES EN FRANCE AINSI QUE LA DISPARITION ET LA DESTRUCTION PROGRESSIVE DE TOUT LE PATRIMOINE VITRAIL D’EUROPE.



En effet, le patrimoine français, avec ses cathédrales, ses églises, chapelles, monuments publics et privés (préfectures, mairies, hôpitaux, immeubles, particuliers...le vitrail est partout depuis des siècles) abrite la plus grande surface de vitraux au monde. A elle seule, La France concentre plus de 60 % du patrimoine vitrail Européen.



Les vitraux sont traditionnellement composés de pièces de verres assemblées par du plomb sous forme de baguettes profilées soudées entre elles à l’étain. Le plomb est ainsi utilisé depuis l’origine en raison de ses propriétés uniques : c’est un métal dense, mou et déformable ; bien que des recherches soient menées depuis des années dans notre secteur d’activité, nous ne disposons actuellement pas de matériaux de substitution dans le cadre de la restauration des œuvres d’art anciennes et contemporaines dont nos ateliers ont la charge de restauration et de conservation.



Le vieillissement du patrimoine vitrail français est à l’origine d’une augmentation des besoins en restauration.



Pour assurer leur pérennité, les vitraux nécessitent (hors dégâts ponctuels) des interventions tous les 100 ans en moyenne : ils sont alors déposés, nettoyés et démontés. Les anciens plombs sont remplacés par de nouveaux profilés en plomb. Ce procédé a ainsi permis à des œuvres d’arts créées au XIIème siècle d’être encore admirées aujourd’hui.



IL N’Y A À CE JOUR AUCUN AUTRE MATERIAU DE SUBSTITUTION, RAISON POUR LAQUELLE LE TRAVAIL AU PLOMB EST LE SEUL A ETRE RECONNU PAR LE MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE ET LES ARCHITECTES DES BATIMENTS DE FRANCE.


Bien que le plomb soit omniprésent dans notre activité professionnelle, il ne présente pas un obstacle majeur à la pratique de notre métier. En effet les risques ont été intégrés dans les process mis en œuvre dans les ateliers et de nombreuses mesures de prévention adaptées ont été prises au sein de nos entreprises. De plus, nos ateliers participent activement depuis toujours à la collecte et au tri des plombs usagés, évitant ainsi leur dispersion dans la nature ou les ordures ménagères.



L’art du vitrail a traversé les siècles depuis le Moyen-Âge, notre savoir-faire d’excellence a été transmis depuis presque 1000 ans au sein de nos ateliers ; les œuvres d’art entretenues et restaurées par les maîtres verriers depuis des siècles ne survivront pas à l’interdiction totale du plomb en Europe.



Ainsi dans l’hypothèse de l’inaction de nos institutions, de nos élus, de nos députés européens, un grand nombre de PME et TPE artisanales seront dans l’impossibilité totale ou partielle d’exercer leur activité ce qui conduira à la disparition de nombreux savoir-faire et la disparition progressive de notre patrimoine vitrail Français et Européen.



Nous ne serions sans doute même pas en mesure de terminer par exemple la restauration des vitraux de la cathédrale de Notre Dame de Paris, dont le drame a mobilisé le monde entier pour financer sa reconstruction à l’identique, d’engager les restaurations nécessaires en région etc...



Compte tenu de la complexité de mise en œuvre d’un tel dossier Européen, nos petites structures ne peuvent en aucun cas porter un dossier individuellement. Il est donc indispensable d’alerter d’urgence les institutions, représentants locaux, régionaux, nationaux, pour intervention rapide auprès des représentants de la Commission Européenne pour défendre et sauver le patrimoine du vitrail d’art Français et Européen.



NOUS COMPTONS SUR VOTRE BIENVEILLANCE ET VOTRE IMPLICATION CITOYENNE AFIN DE RELAYER AU PLUS VITE L’INFORMATION. NOUS ESPERONS QUE LES REPRESENTANTS DE L’ETAT FRANÇAIS, DIGNES ET SOUCIEUX DE LEUR HERITAGE PATRIMONIAL EN TERME DE VITRAUX, FERONT LE NECESSAIRE AUPRES DES INSTANCES EUROPEENNES AFIN QU’ELLE ACCORDE AUX PROFESSIONNELS DU VITRAIL – A MINIMA - LA DEROGATION PERMANENTE ET COLLECTIVE NECESSAIRE A L’EXERCICE DE LEUR ART AU SERVICE DES ŒUVRES D’ART DU PATRIMOINE VITRAIL EUROPEEN.



Artisanalement vôtres,



Documents sources :





Ce courrier est le fruit de la collaboration des professionnels suivants :



— Julien PITRAT, maître verrier - SARL Vitrail Saint Jean l’Art-Elier 23 rue du Bœuf 69005 Lyon. Artisan d’Art - Elu Consulaire à la Chambre des Métiers et de l’Artisanat du Rhône, mission Métiers d’Art. Contact : lartelier-vitrail@wanadoo.fr


— Marie-D. BAYLE, maître verrier – Atelier Vitrail du Léman 1 rue du Commerce 74100 Ville la Grand. Maître artisan d’Art au service de la création, la restauration du patrimoine, la transmission. Elue à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Haute-Savoie pour les Métiers d’Art. Mail : contact@ateliervitrailduleman.com - Tél : 06 20 66 62 70


— Stéphanie PITRAT, maître verrier - SARL Vitrail Saint Jean l’Art-Elier 23 rue du Bœuf 69005 Lyon.



Alerte destinée aux professionnels du patrimoine :



Alerte : Interdiction imminente de l’usage du plomb en Europe et par voie de conséquence l’interdiction de la pratique du vitrail au plomb et la disparition programmée des savoir-faire et du patrimoine vitrail Européen.




Chères consœurs, chers confrères,



Ce courrier a pour but de vous alerter sur l’imminente interdiction du plomb, y compris dans le domaine du vitrail, qui actera la disparition de nos savoir-faire, de nos entreprises artisanales, ayant pour activité la création contemporaine et la restauration des vitraux traditionnels au plomb.



En effet, dans le cadre du REACH (règlement européen qui sécurise et encadre la fabrication et l’utilisation des substances chimiques dans l’industrie) une mise en consultation de la substance plomb a été ouverte le 2 février dernier par l’Union Européenne.



A l’issue de cette consultation publique qui sera close début mai prochain, et en l’absence de réactions de notre part le plomb sera alors interdit à tout usage et sous toutes ses formes dans toute l’Union Européenne dans les mois qui suivent.



L’Europe dans sa grande générosité nous offrira alors la possibilité de demander une dérogation : une demande de dérogation individuelle qui devra être formulée par chaque entreprise. Chaque demande de dérogation sera limitée dans le temps (4 ans) pour un coût de 200 000 Euros. Comme vous le savez, le vitrail au plomb est la seule méthode reconnue par le ministère de l’éducation dans le domaine de l’enseignement ainsi que les architectes des Bâtiments de France dans le domaine de l’entretien et de la restauration du patrimoine. Bien que des recherches soient actuellement menées par le Centre Européen des Arts verriers (CERFAV) il n’existe actuellement aucune alternative fiable et éprouvée en remplacement des profilés de plomb dans le domaine de la restauration des vitraux.



L’interdiction prochaine de l’usage des profilés de plomb dans le domaine du vitrail entraînera l’impossibilité pour nos ateliers d’engager des travaux de restauration et donc à terme, la disparition de tout le patrimoine vitrail d’Europe, ainsi que la fermeture de la quasi-totalité de nos ateliers.



Il nous faut réagir sans délais, nous fédérer le plus rapidement possible pour que tous les vitraillistes et maîtres verriers de France et d’Europe puissent être informés de la situation et puissent à leur tour relayer auprès de leurs élus et des institutions.



Ainsi nous vous invitons à partager le plus largement possible l’information autour de vous dans tous les pays européens. Car si la majorité des états membres votent cette disposition, même si la France s’y oppose, le plomb sera interdit.



S’agissant de l’avenir de notre métier et au-delà de la conservation de notre patrimoine, nous vous invitons toutes et tous à agir en alertant vos élus afin qu’une remontée massive d’informations se fasse à l’échelle de tout le pays par le biais de nos institutions et nos élus locaux.



Nous mettons à votre disposition un courrier d’alerte destiné au grand public que vous pouvez personnaliser en y ajoutant les coordonnées de votre entreprise à faire circuler autour de vous.





Par ailleurs des spécialistes du REACH travaillent en parallèle sur l’élaboration d’un dossier qui vous sera transmis ultérieurement avec les consignes adéquates afin que chaque entreprise du secteur puisse déposer gratuitement et facilement un dossier auprès de la commission de consultation de l’Europe en charge de la consultation publique (l’ECHA).



En effet, comme nous l’a été expliqué le dépôt d’un seul dossier n’aura aucun poids, le dépôt de centaines de dossiers poussera peut-être la commission à se pencher sur la question.



Nous mettons en place une pétition en ligne à destination de tous, professionnels et grand public afin d’alerter le plus largement possible tous les citoyens, que nous vous invitons à signer ICI et à faire signer largement autour de vous.




COMME VOUS L’AUREZ COMPRIS, L’HEURE EST GRAVE ET LE TEMPS EST LIMITE : NOUS DISPOSONS DE SIX SEMAINES POUR COLLECTIVEMENT INFORMER, FEDERER, ALERTER, AFIN DE TENTER DE SAUVER L’ART DU VITRAIL, NOTRE PATRIMOINE ET NOS ENTREPRISES.



Artisanalement vôtre,



Alerte co-rédigé par :


— Julien PITRAT, maître verrier - SARL Vitrail Saint Jean l’Art-Elier 23 rue du Bœuf 69005 Lyon. Artisan d’Art - Elu Consulaire à la Chambre des Métiers et de l’Artisanat du Rhône, mission Métiers d’Art. Contact : lartelier-vitrail@wanadoo.fr


— Marie-D. BAYLE, maître verrier – Atelier Vitrail du Léman 1 rue du Commerce 74100 Ville la Grand. Maître artisan d’Art au service de la création, la restauration du patrimoine, la transmission. Elue à la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Haute-Savoie pour les Métiers d’Art. Mail : contact@ateliervitrailduleman.com - Tél : 06 20 66 62 70.


— Stéphanie PITRAT, maître verrier - SARL Vitrail Saint Jean l’Art-Elier 23 rue du Bœuf 69005 Lyon



Ps : Nous tenons à préciser que toutes nos informations sont vérifiées et vérifiables, qu’il ne s’agit en aucun cas d’une blague. Seuls nous ne pouvons rien, tous ensemble en mutualisant nos énergies, nos réseaux, nos compétences, nous pouvons encore espérer sauver nos entreprises et notre patrimoine.



Documents, sources :



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