Urgences Patrimoine avait pourtant lutté sans relâche aux côtés du collectif de sauvegarde du presbytère de Bussang, notamment en créant une pétition qui avait mobilisé bon nombre de défenseurs du patrimoine. Le Conservatoire Muro Dell’Arte avait même proposé d’organiser un chantier bénévole, dans le cadre de l’opération « Un Geste à l’Édifice », afin de restaurer la façade. Ce qui n’aurait rien coûté à la commune, mais aurait apporté un peu de vie à ce bâtiment jusque-là délaissé, comme on peut le voir sur le projet ci-dessous.
Mais malgré les nombreuses solutions suggérées au maire de la commune, celui-ci a précipité la démolition de ce petit édifice qui trônait fièrement depuis le XVIIIe siècle dans ce village des Vosges.
Mais pourquoi avoir voulu à tout prix détruire ce patrimoine emblématique de la commune ?
La version officielle était, comme souvent, le coût trop élevé de restauration. Mais en « off », c’est surtout que l’édifice masquait la vue d’une élue. Élue se disant experte en Histoire et qui trouvait que ce patrimoine n’avait aucun intérêt et qui n’avait qu’une obsession : sa démolition.
Comme quoi, l’avenir du patrimoine tient à peu de chose. Aujourd’hui, il ne reste rien du presbytère, alors qu’il était question d’en conserver quelques éléments en « souvenir ».
Nous pourrons une fois encore, regretter l’absence de réactivité de la DRAC, qui semblait pourtant avoir un réel intérêt pour ce témoin de l’histoire locale, mais qui n’a pas empêcher cette démolition.
Ce patrimoine n’était certes pas un grand « monument historique », mais il était une « figure locale ». Mais comme un peu partout sur notre territoire, le « petit patrimoine » subit le manque de culture et de bon sens des élus démolisseurs qui souhaitent rayer de la carte tous les témoins du passé de leur commune, au nom d’une pseudo modernité au rabais, et qui s’enorgueillissent de laisser comme uniques traces, des parkings ou des salles des fêtes sans âme et sans avenir.