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L’incendie de la Cathédrale de Nantes occupe les esprits depuis hier matin et les médias nationaux font la part belle à cette triste nouvelle et à la perte inestimable de l’orgue et du tableau de Flandrin.


Trois ministres, pas moins, ont fait le déplacement pour venir au chevet de la pauvre victime, chacun y allant de son commentaire consterné. Nous ne pouvons que saluer ce geste symbolique de nos politiques qui, pour une fois, montrent ouvertement de la compassion pour la cause du patrimoine national.


Cependant, c’est un air de déjà vu et cela nous renvoie directement au drame de Notre-Dame-de-Paris qui avait ému le monde entier.


Mais voilà, nous constatons une fois de plus qu’il n’y a compassion que lorsqu’il s’agit d’une cathédrale, accessoirement propriété de l’État, mais que c’est dans un silence assourdissant que les églises et chapelles de nos territoires subissent le même sort. Il faut alors se contenter de trois lignes dans le média local qui, entre deux kermesses et le vol d’un kilo d’oranges, se voit contraint de publier un article au sujet d’un clocher ravagé par les flammes.


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C’est —en partie—ce silence assourdissant qui provoque des déchaînements de haine sur les réseaux sociaux. Nous l’observons depuis quelques temps, la montée en puissance des commentaires haineux est sans conteste le résultat de ces nombreux actes dont est victime le patrimoine religieux, délibérément passés sous silence.



Nous ne pensons pas une minute que la majorité des français respectueux du patrimoine religieux, qu’ils soient croyants ou non, ait une telle affliction pour la haine et les propos qui en découlent, mais nous croyons sincèrement que le silence est un ennemi sournois, qui transforme n’importe quel agneau en loup.



Alors arrêtons d’occulter ces atteintes au patrimoine de nos territoires et ayons le courage de les dénoncer à chaque fois qu’une église ou qu’une chapelle est victime d’un acte de vandalisme. En parler ne règlera pas tout, mais au moins les choses seront claires. Il serait également de bon ton que nos édiles se manifestent même quand il s’agit d’un modeste édifice de province.



Nous sommes bien évidemment sensibles au fait que notre premier Ministre soit venu au chevet de « la belle Nantaise », mais nous regrettons que lors de sa première sortie officielle à Corbeil-Essonnes le 3 juillet 2020, pour visiter une usine, il ne se soit pas rendu au chevet de l’église Saint-Paul, dont la toiture a été entièrement détruite le matin même, privant ainsi deux cents fidèles de la communauté Franco-Polonaise de son lieu de culte. Mais il est vrai qu’une petite église de briques du XIXe siècle est bien trop anecdotique pour justifier le « détour » d’un Premier Ministre.



D’ailleurs de mémoire, le dernier ministre, à s’être rendu dans une église après un incendie, était Bernard Cazeneuve en 2016 lors de l’incendie de l’église Saint-Louis à Fontainebleau. Pourtant, nous ne doutons pas une seule seconde que les Français apprécieraient de voir leurs Ministres s’indigner du sort réservé à leurs églises.



Restons optimistes et espérons que la prochaine fois qu’un « drame » de ce genre se produira dans un édifice de province, aussi modeste soit-il, il se passera quelque chose, aussi bien dans la presse que dans la bouche de nos ministres. Certes les miracles n’ont lieu qu’à Lourdes, mais l’espoir fait vivre…



En attendant, voici la liste des 15 édifices qui ont été victimes d’incendies depuis le début de l’année. Certains n’ont subi que des dommages relatifs, d’autres sont détruits en grande partie. Pour les 15, à chaque fois « une enquête est ouverte », mais nous sommes toujours en attente du résultat.



On constate que, dans la majorité des cas, on parle de « piste accidentelle ». Nous ne ferons aucun commentaire.



Enfin, il est vrai que « râler » ne suffit plus. Comme l’écrivait le grand Victor Hugo, « il vient une heure où protester ne suffit plus, après la philosophie il faut l’action ; la vive force achève ce que l’idée a ébauché. »



Alors offrons à tous les édifices religieux de France et de Navarre la possibilité d’être équipés de système de vidéo-surveillance. Toutes nos communes en sont dotées, il ne faut donc pas grand-chose pour que les équipements aillent au moins jusqu’aux portes de nos églises. Imaginons même qu’ils pourraient être financer en partie par les compagnies d’assurances, car un système de protection coûte à terme bien moins cher que le remboursement d’un sinistre.



Cela ne résoudra pas tout, mais au moins nous pourrons espérer les portes de nos églises ouvertes en limitant les « envies » de certains contrevenants de commettre des actes répréhensibles, qui sont une offense à notre culture et à notre mémoire collective.



Alors souvenons-nous :



8 Janvier 2020 :



— Chapelle de l’hôpital à Montauban (82)



« Un incendie volontaire a eu lieu mardi en début d'après-midi dans la chapelle Saint-Jacques située au sein de l'hôpital de Montauban. Un individu a été repéré par des passants et a réussi à prendre la fuite. Il est toujours recherché. Selon nos informations, un harmonium a entièrement été détruit. Le feu aurait été déclenché à plusieurs endroits différents sur des nappes et des tissus qui recouvraient du mobilier religieux. L'individu aurait sans doute utilisé des cierges allumés près d'un autel pour mettre le feu à divers endroits. La crèche n'a en revanche pas été touchée. »



Lire l’article dans son intégralité ICI.




11 janvier 2020 :



— Église du Saint-Esprit à Bayonne (64)

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« Le lieutenant Olivier Mancino, chef du groupement de pompiers du BAB, décrit une opération qui a mobilisé 22 hommes. "Par chance, une ambulance avec des pompiers était sur place et a pu mener une première action avec des extincteurs de la gare et du restaurant voisin." Le feu est actuellement maîtrisé. Michel Garat, le prêtre de la paroisse Saint Vincent de Paul dont dépend l’église, s’est rendu sur place pour évaluer les dégâts. Les pièces classées monument historique qui se trouvaient à l’intérieur de l’édifice ont été mises à l’abri. »



Lire l’article dans son intégralité ICI.



16 Janvier 2020 :



— Église de Saint-Laurent-de-la-Salanque (66)

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« Un incendie s'est déclaré mercredi matin à l’intérieur de l’église de Saint-Laurent-de-la-Salanque, dans les Pyrénées-Orientales. Le feu a pris aux alentours de 9h30. Prévenus par un voisin, les pompiers sont arrivés sur place vers 10h et ils ont rapidement maîtrisé les flammes. L’église était alors ouverte au public mais le feu ne se voyait pas de l’extérieur car les portes étaient closes. La gendarmerie s’est ensuite rendue sur les lieux du sinistre avec un expert. La crèche est calcinée, le plafond a été brûlé par les fortes chaleurs et une partie des bancs a été touchée. »



Lire l’article dans son intégralité ICI.



1er Mars 2020 :



— Église de Saint-Trivier-de-Courtes (01)

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« Le drame a eu lieu dimanche 1er mars un peu après 20 heures. L’église Saint-Trivier est située à Saint-Trivier-de-Courtes dans le département de l’Ain. Ce sont les riverains qui ont donné l’alerte en voyant d’épaisses fumées sortir de l’horloge du clocher. Rapidement arrivés sur place, les pompiers, venus de nombreuses casernes des communes voisines, ont lutté sans relâche afin de maitriser l’incendie qui s’est propagé rapidement à l’ensemble de l’édifice. C’est vers 22 heures que le clocher s’est effondré à l’intérieur de l’église. Le Maire de la commune s’est immédiatement rendu sur place et a fait évacuer les riverains qui auraient pu être en danger, à cause de la propagation de l’incendie. »



Lire notre article dans son intégralité ICI.



15 Mars 2020 :



— Église Notre-Dame Souveraine du Monde à Sète (34)

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« Les faits se seraient déroulés vendredi soir. Selon des témoins directs, deux jeunes sont arrivés avec un bidon d'essence et ont allumé un feu à l'entrée de l'église Notre-Dame-Souveraine-Du-Monde, à Sète, avant de s'enfuir rapidement. Intervention rapide, dégâts minimes. Assistant en direct à la tentative d'incendie des voisins sont alors immédiatement intervenus pour stopper les flammes. Grâce à eux, les dégâts sont minimes et sont visibles sur le parvis et les portes d'entrée en bois. Les pompiers n'ont pas eu à intervenir. »



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3 mai 2020 :



— Église Le Marais-La-Chapelle (14)

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« C’est dans la nuit du dimanche 3 mai, c’est un incendie volontaire qui a dégradé l’édifice. Le combustible utilisé serait probablement du fioul qui s’est embrasé, en détruisant une des portes d’accès à l’église. Si les dommages ont été limités grâce à l’intervention rapide des pompiers, l’installation électrique a souffert et l’intérieur est maculé de noir de fumée, ce qui nécessitera un important nettoyage et une surveillance de la structure puisque certaines pierres ont été exposées à de fortes températures. La même nuit, à quelques kilomètres de là, un tracteur a été incendié sur le même mode opératoire. Hasard ou coïncidence, l’enquête qui a été ouverte nous en apprendra peut-être un peu plus dans les semaines à venir. »


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31 Mai 2020 :



— Chapelle des Saints à Schweyen (57)

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« Mercredi matin, un incendie s’est déclaré au sein de la chapelle des Saints de Schweyen. “Une enquête est en cours : la gendarmerie déterminera la cause de l’accident, mais il semblerait que ce soit accidentel, indique Joël Schwartz, le maire de la commune. Le vent aurait déplacé l’un des cierges…” Cette chapelle attire en effet de nombreuses touristes. Pour les habitants des alentours, c’est également un lieu de recueillement et de promenade très apprécié et très prisé. »



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12 juin 2020 :



— Église de Beauchamp (95)

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« Les secours ont été dépêché en nombre vendredi 12 juin 2020, vers 22h30, à la suite d’un feu de façade de l’église de Beauchamp (Val-d’Oise), avenue Charles-de-Gaulle. Pour une raison qui reste à déterminer, l’antenne relais fixée sur le haut du clocher du lieu de culte s’est embrasée. L’incident a nécessité la mobilisation de sept engins et 21 sapeurs-pompiers qui ont effectué des reconnaissances à l’aide de leur drone équipé d’une caméra pour effectuer des relevés thermiques. L’incendie, qui n’a pas fait de blessé, a finalement été éteint au moyen d’une lance sur la grande échelle. »



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— Cathédrale de Rennes (35)

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« Il était environ 1 h 45, dans la nuit de jeudi à vendredi, quand les pompiers ont été appelés suite à un début d’incendie à l’arrière de la cathédrale Saint-Pierre, à Rennes. Le feu a démarré dans une poubelle placée devant une porte. Sans l’alerte donnée par des riverains - en particulier une employée d’un restaurant voisin - les dégâts auraient pu être beaucoup plus graves. Les pompiers ont été mobilisés durant une demi-heure. Une enquête a été confiée à la police judiciaire de Rennes. »



Lire notre article dans son intégralité ICI.



29 juin 2020 :



— Église de La Dominelais (35)

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« Quand j’ai poussé la porte, c’était complètement enfumé à l’intérieur », raconte cette fidèle qui a donné l’alerte, lundi 29 juin, peu après 17 h, à La Dominelais, au sud de Rennes. Le feu a pris sur l’estrade, située derrière l’autel en bois. « On a vraiment eu peur. La fumée sortait du clocher. » L’incendie, rapidement maîtrisé par les pompiers, a causé des dégâts importants dans l’édifice. »



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— Église de Réaumont (36) 

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« L’église de Réaumont a été endommagée ce lundi soir par un incendie qui s’est déclaré dans la sacristie peu avant 19 heures. Le feu a provoqué un important dégagement de fumée, et a été combattu par d’importants moyens dépêchés sur place par les sapeurs-pompiers de l’Isère. Ces derniers sont parvenus à stopper une éventuelle propagation à l’ensemble du bâtiment, de sorte que seule une surface d’environ 15 mètres carrés a été concernée par le sinistre, qui est resté cantonné à la sacristie. »



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3 juillet 2020 :



— Église Saint-Paul À Corbeil-Essonnes (91)

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« C’est vers 4h30 ce samedi 4 juillet qu’un habitant demeurant non loin de l’édifice a donné l’alerte. Cette petite église construite en 1911 était surtout fréquentée depuis une vingtaine d’année par la communauté franco-polonaise et réunissait régulièrement plus de deux cents fidèles. D’ailleurs, une messe avait encore été célébrée la veille. Le père Andrzej Barnas ne comprend absolument pas comment son église a pu être ainsi mutilée, mais il rappelle qu’il y a deux ans elle avait été taguée de façon très agressive. Malgré l’intervention rapide de nombreux pompiers, l’intérieur de l’édifice est ravagé et nous ignorons pour le moment si la restauration sera envisageable. »



Lire notre article dans son intégralité ICI.



— Chapelle de l’ange gardien au Quesnoy-sur-Deûle (59)

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« Six pompiers du centre de secours local sont intervenus jeudi, un peu avant 22 heures, pour éteindre l’incendie de la chapelle de l’Ange gardien, un petit bâtiment caché dans la végétation entre le nouvel écoquartier de l’Ange gardien et l’ancienne usine de textile Van Robaeys. Sur son fronton, on peut encore y lire « Saints Anges gardiens, veillez sur nous », mais de la chapelle qui date de 1817, reconstruite après la Grande Guerre, il ne reste que les murs. » 



Lire l’article dans son intégralité ICI.




18 juillet 2020 :



— Cathédrale de Nantes (44)


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 Ce joyau gothique du XVe siècle classé aux Monuments Historiques depuis 1862, avait déjà été victime d’un incendie en 1972. L’on avait alors conclu à l’incendie accidentel — un chalumeau utilisé par un couvreur aurait mis le feu à la charpente.Sa restauration avait duré 13 ans et elle avait été rendue au culte en 1985. Cependant, l’incendie qui s’est déclaré en ce samedi 18 juillet 2020, aux alentours de 7h30, est autrement plus inquiétant, car d’après le procureur de la République de Nantes, trois départs de feu ont été constatés à proximité du grand orgue de la Cathédrale. « Les dégâts sont concentrés sur le grand orgue qui semble être entièrement détruit. La plate-forme sur laquelle il se situe est très instable et menace de s’effondrer », a déclaré le directeur départemental des pompiers, le général Laurent Ferlay. » Le grand orgue affirmait son existence au sein de la Cathédrale depuis quatre siècles. Il n’aura pas survécu au XXIe siècle. »


Suite à notre publication concernant la possible démolition de l’église de Mouflers dans la Somme, un commentaire nous a interpellé, c’est la raison pour laquelle nous souhaitons nous faire l’avocat de ce petit patrimoine Picard.


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Voici le commentaire de Gilles X :



« Je vais peut-être me faire huer… je défends notre patrimoine et ai mené des actions dans ce sens, notamment dans des cimetières où certaines maires voulaient démolir des tombes et monuments réputés à l’abandon, ce qui est un pur scandale quand il s’agit de jeunes qui se sont faits tuer pour la France en 14/18.



Mais là… elle est moche, cette église, mal proportionnée… elle a l’air sinistre ! Mieux vaut faire un joli parc ou un beau jardin. »



Ce à quoi nous avons répondu :



« Imaginez que, du jour au lendemain, on décide de soigner uniquement les personnes au physique avantageux et qu’on laisse délibérément mourir les moches. Et bien pour le patrimoine, c’est pareil. »



Oui, c’est pareil. Car juger un édifice uniquement sur ses qualités esthétiques nous semble être très réducteur. Et puis le « beau » est une valeur tellement subjective. Décider de la destruction d’un patrimoine uniquement parce qu’il ne répond pas aux critères esthétiques de certains nous paraît extrêmement dangereux pour l’avenir.



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N’oublions pas que même ces patrimoines « moches » ont été à un moment édifiés sur des critères esthétiques d’une époque, avec des matériaux d’une époque et le savoir-faire de cette même époque. N’oublions pas que des gens ont donné beaucoup d’argent pour faire construire cet édifice « moche », que des gens ont prié dans cet édifice « moche », qu’ils y ont trouvé du réconfort, qu’ils y ont baptisé leurs enfants, qu’ils s’y sont mariés, qu’ils y ont enterré des êtres chers…



Une église, même « moche », avant d’être un simple témoin architectural, est un symbole. Un symbole de notre histoire et de notre mémoire collective et il est parfaitement inconcevable que dans des périodes aussi tourmentées que la nôtre, on détruise ces symboles simplement parce qu’ils sont « moches ».



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D’ailleurs, nous attendons toujours le « grand plan églises » évoqué dans l'Express par l’ancien député Yves Jégo le 5 août 2016, alors que la France était sous le choc de l’assassinat de Père Hamel quelques jours auparavant et suite au projet de démolition de l’église Sainte Rita dans le XVe arrondissement de Paris.



"Il y aurait actuellement plus de 300 églises menacées de disparition dans notre pays", interpelle le député-maire de Montereau. Yves Jégo souhaite rendre difficile la démolition des "édifices cultuels construits il y a plus de 75 ans "en les classant automatiquement comme "monument historiques". 



Une classification qui permettrait l'entretien, les réparations ou les restaurations des édifices par le ministère de la Culture, selon l'article 19 de la loi de 1905. Le député propose aussi de créer une "fondation du patrimoine religieux" et de transformer les édifices pour en faire "un usage culturel respectueux de ce qui fut le caractère sacré des lieux".



Hélas, il n’y a jamais eu de « plan églises » et les pelleteuses ne sont jamais bien loin des centaines d’édifices laissés sans « soins » depuis des décennies, auxquels on trouve tous les défauts du monde pour empêcher une quelconque restauration.

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Nous savons pertinemment que certains diront que si les églises de France sont aujourd’hui en grand péril, c’est parce que les « fidèles » les ont désertées. Ce qui n’est pas faux. Mais est-ce une raison suffisante pour les détruire ?



N’oublions pas que le patrimoine, qu’il soit religieux ou non, peut se voir offrir un bel avenir dans une nouvelle affectation et qu’une réhabilitation sera toujours préférable à une démolition.



Lire notre précédent article au sujet de la démolition de l’église de Mouflers ICI.



  • Photo du rédacteur: Alexandra Sobczak
    Alexandra Sobczak
  • 10 juil. 2020

C’est dans une petite commune d’Indre-et-Loire qui se nomme Les Hermites qu’une œuvre insolite orne désormais la façade de l’église Saint-Benoît, permettant notamment de mettre en valeur son cadran solaire.


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Cette œuvre a été réalisée en utilisant la technique du sgraffito.



Le sgraffito trouve son origine dans le mot italien « graffiare » qui signifie griffer. Cette technique, qui nous vient de la Renaissance, consiste à gratter un motif sur deux couches d’enduit de chaux naturelle. La première couche foncée et rugueuse est alors recouverte d’une couche d’enduit plus lisse et plus claire que l’on gratte ensuite à l’aide d’une pointe.



On trouve ce genre d’ornements très fréquemment en Italie et notamment à Florence sur les façades de nombreux palais et demeures qui les mettent ainsi en valeur.



Certes Les Hermites ce n’est pas Florence, mais l’église Saint-Benoît méritait amplement d’être ainsi parée et, d’ailleurs, l’œuvre s’intègre tellement sur la façade que l’on pourrait croire que Saint Benoît et son corbeau ont toujours été là.



C’est Corinne Tual, co-gérante du Conservatoire Muro dell’Arte, qui détient ce précieux savoir-faire depuis vingt-cinq ans. Il a fallu deux mois d’études préparatoires pour la conception de cette œuvre, et c’est en compagnie d’Alejandro Cadena, artisan maçon du patrimoine et d’Anne Gervais étudiante au conservatoire, que Corinne Tual l’a réalisée.


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Il aura fallu une semaine d’un travail sans relâche pour voir enfin apparaître Saint Benoît, car la technique du sgraffito ne supporte pas les fortes chaleurs et l’enduit doit être frais pour être travaillé. « Nous sommes au service du matériau », précise Corinne Tual, donc aucun temps de repos avant que l’œuvre ne soit achevée.



Cette réalisation est une première en France sur la façade d’une église.



Elle a été rendue possible grâce à la générosité d’un mécène qui est à l’origine de ce projet original.



Donc, que les traqueurs de dépenses d’argent public se rassurent, cela n’a rien couté à la commune. Bien évidemment le conseil municipal, les prêtres de la paroisse et la commission d’art sacré ont donné leur accord et ont accueilli très favorablement ce projet.



Cette œuvre unique qui pare désormais la façade de l’église rend ainsi hommage à Saint Benoît et à son histoire, mais également au savoir-faire de nos artisans et à la transmission d’un geste vieux de plus de cinq cents ans.



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