top of page

Depuis quelques jours, un projet immobilier fait gronder les Brestois et en particulier les riverains du cours Dajot.

ree

Alors même que la villa Crosnier fait partie des édifices emblématiques de la ville, tout comme son « voisin » l’hôtel Caradec, c’est entre les deux qu’un promoteur souhaite construire un immeuble de 7 étages — rien que ça !



Si ce projet se concrétise, c’est tout un côté de la villa Crosnier qui se retrouverait « aveugle ».

ree

Le permis de construire est en cours d’instruction, en attente de l’aval de l’Architecte des Bâtiments de France. Les propriétaires de la villa sont inquiets et consternés :



« Nous sommes propriétaires de la villa Crosnier un des rares édifices d'avant-guerre encore debout et témoin exemplaire du prestige patrimonial de l'histoire de Brest.



Il y a tout juste trois semaines, nous avons été avertis de manière officieuse que la mairie a donné son accord pour la construction d'une barre d'immeuble de sept étages agglutiné à la villa Crosnier et qui va donc boucher entièrement l'une des quatre façades de cet emblème brestois.



Alors que nous nous devons de demander la permission aux bâtiments de France dès lors qu'il s'agit de la couleur des volets ou des matériaux utilisés à la rambarde de la maison, pourquoi déroule t-on le tapis rouge à un promoteur immobilier en pleine zone protégée de la ville à moins de cinq cent mètres du château de Brest, monument historique, et à moins de deux cent mètres d'un autre ISMH de la ville, à savoir le monument américain ? »


ree

« On a essayé de nous amadouer, symboliquement de nous faire taire en nous disant qu'on devrait être content que la construction se fasse, car elle va faire grimper les prix de l'immobilier à huit-neuf mille euros le mètre carré, et de cette manière faire grimper la valeur de la villa Crosnier.



Cette histoire ubuesque ressemble à un mauvais rêve, mais c'est la triste réalité qui dépasse la fiction. Nous propriétaires de la villa Crosnier, nous nous retrouvons à lutter face à des ennemis tout puissants qui font leur loi dans toute la ville. C'est David contre Goliath. »



Un collectif de sauvegarde est en cours de création et compte bien empêcher la naissance de ce projet, contraire à la mise en valeur du patrimoine brestois et contraire aux lois relatives à la protection des Monuments Historiques.


ree

La balle est donc dans le camp de l’ABF, mais nous savons que, parfois, les décisions concernant les constructions dans des zones protégées sont des plus… surprenantes. Cela étant dit, si l’ABF autorise cette construction, alors tout est dorénavant permis !



À suivre…



  • Photo du rédacteur: Alexandra Sobczak-Romanski
    Alexandra Sobczak-Romanski
  • 24 févr. 2020

ree

La semaine dernière, vous êtes nombreux à avoir été indignés par la démolition de la chapelle Sainte-Thérèse à Scaër, dans le Finistère. Malheureusement, cette démolition n’est pas un cas isolé, et bientôt démolir un édifice religieux sera relégué à la rubrique des « faits divers ». Un peu partout sur notre territoire, des édifices semblables à la chapelle Sainte-Thérèse, attendent impuissants que les pelleteuses viennent mettre fin à leur lente agonie. Agonie résultant d’années d’abandon et de désintérêt et que l’absence d’entretien conduit un peu plus chaque jour vers la benne. Triste destin que celui de finir en gravats, quand on a été désiré et que l’on a pourtant parfaitement rempli sa mission pendant des décennies, voire des siècles.

ree

Pourquoi détruire ce qu’on a eu tant de mal à construire ? Parce que restaurer un édifice très endommagé coûte cher. Pourtant, un entretien régulier permettrait d’assurer l’avenir d’un édifice, mais depuis près de 50 ans, cet entretien n’est plus une priorité. Secrètement sans doute, on se dit que cela peut attendre encore quelques années, et que quelqu’un, plus tard, entreprendra les travaux. Sauf que cette politique du « après moi le déluge », conduit inexorablement nos pierres vers leur fin. « Il est toujours plus tard qu’on le pense », c’est aussi valable pour le patrimoine.

ree

Si bien souvent ce sont les maires qui sont responsables de ces démolitions, les Diocèses ne sont pas plus exemplaires. Il est évident que l’argent manque dans tous les cas, mais encore une fois, si le patrimoine était entretenu de façon régulière, les sommes à engager seraient moindres.

ree

Ce qui nous surprend le plus, ce sont les discours qui accompagnent les projets de démolition. Comme lors de celle de la Chapelle Saint-Bernard à Clairmarais en 2017, où le représentant du Diocèse expliquait que « cette chapelle ne servait plus à rien, car les pèlerins qui venaient par milliers se recueillir à Clairmarais devant la grotte, venaient pour être au grand air et pas pour être enfermés dans une chapelle ». Un regret peut-être ? Celui de ne pas avoir vendu la chapelle à la commune qui avait à un moment exprimé le souhait d’en faire l’acquisition.

ree

Cette pauvre chapelle fut donc détruite. « Du passé faisons table rase », c’est bien connu. D’ailleurs, profitons du souvenir de Clairmarais pour évoquer celui de la Chapelle Sainte-Thérèse et la Chapelle des Goëlands, toutes deux propriétés du Diocèse de Luçon et situées à Saint-Jean-de-Monts. L’une a fait place à une chapelle plus « moderne », l’autre a laissé sa place encore toute chaude à un lotissement.

ree

ree

Pour « s’excuser » de ce genre de pratique, le discours est toujours le même : « L’Église ce n’est pas le bâtiment, ce sont les fidèles ». Certes, mais pourtant, ces « bâtiments » ont bien été construits pour quelque chose relevant de l’éternel et du sacré, et certainement pas pour être des édifices éphémères. Nous ignorons quel sera le prochain sur la liste à tomber, mais nous savons qu’hélas cela ne saurait tarder. Vous avez aimé cet article ? N’hésitez pas à soutenir La Gazette du Patrimoine en cliquant ici.

Crédits photographiques 1 à 4 : La Voix du Nord ; 6 : Le Courrier Vendéen.

Subscribe
bottom of page