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Le 7 juillet, l’église de Dronay dans la Marne était ravagée par un incendie. De cet édifice à pans de bois, classé Monument Historique, il ne reste plus rien, à part des souvenirs et une peine immense pour les habitants. Les images ont « enflammé » les réseaux sociaux, car il est vrai qu’une église qui brûle est toujours perçu comme un drame.



Étonnement, une église démolie suscite moins l’indignation. Mais ce n’est pas le sujet. Quoi qu’il en soit, un mois après ce drame, les causes de l’incendie ne semblent toujours pas être connues. Si l’enquête est aussi longue que pour celle de Notre-Dame de Paris, il est probable que ces causes ne soient jamais connues.



Le 9 juillet, une autre église était fortement endommagée dans la commune de Descartes en Indre-et-Loire


Comme elle n’était pas protégée au titre des Monuments Historiques, et surtout, que les images de l’église de Dronay en flammes tournaient encore en boucle sur les réseaux, cette information est restée beaucoup plus confidentielle, d’autant que l’édifice a eu « la chance » de ne pas être totalement détruit. La cause du sinistre serait un impact de foudre sur le clocher.



Dans cet article, nous n’allons pas faire la liste des édifices victimes d’incendies, mais nous avons souhaité nous intéresser à la législation en vigueur concernant les obligations des communes propriétaires d’églises en matière de protection contre les incendies et plus particulièrement sur les dispositifs contre la foudre.


 


Nous avons donc fait appel à un spécialiste du sujet pour nous éclairer. Nous remercions très sincèrement Bastien Bizieux pour toutes ses précieuses informations.


 


« Malheureusement les textes relatifs à l’installation d’un parafoudre sur une église n’imposent pas aux communes de quelconques obligations générales transposables à tout le territoire national sauf une :



Si le bâtiment est équipé d’un paratonnerre et ce dans toutes les régions de France sans distinction. En effet l’installation d’un parafoudre sur un bâtiment n’est obligatoire que suivant la densité de foudroiement du lieu, le niveau kéraunique, le type de bâtiment, et le type de son installation électrique.



Enfin, le parafoudre installé sur le tableau électrique est obligatoire dans les cas suivants : Les bâtiments et les logements situés dans les zones géographiques AQ2 de la moitié sud de la France, c’est-à-dire présentant un niveau kéraunique NK > 25 jours par an, et dont l’alimentation électrique est entièrement ou partiellement aérienne.



Les bâtiments et les logements situés dans les zones géographiques AQ2 de la moitié sud de la France, dont l’alimentation électrique est enterrée et met en péril la sécurité des personnes (exemple : équipement de médicalisation à domicile, alarme incendie, alarme technique…). Pour rappel le paratonnerre protège la structure du bâtiment en apportant la foudre à la terre et le parafoudre protège l’installation électrique.


 


Cependant quand les églises sont classées en ERP (établissement recevant du public), elles sont soumises à une réglementation propre aux ERP qui prévoit des mesures adaptées contre justement le risque incendie.



De l’arrêté du 25 juin 1980, aux différentes modifications apportées de mémoire en 2005 et en 2010, différentes obligations incombent aux gestionnaires de site. "Les édifices du culte ouverts au public sont des établissements recevant du public (ERP). Ils doivent à ce titre satisfaire aux règles générales régissant les ERP. " Il est donc du ressort des maires, et présidents d’associations cultuelles pour les édifices privés, de mettre en œuvre les mesures nécessaires à la protection, car leur responsabilité peut être engagée. En revanche pour tous les édifices classés monuments historiques qui appartenaient à l’État, c’est l’architecte des bâtiments de France, qui en est le "responsable".



Mais Il n y a aucune obligation légale compte tenu des différences d’ implantation des églises.



Par exemple si un autre bâtiment est plus proche du ciel ou qu’un autre bâtiment porte un paratonnerre, il n’y aucune obligation légale de faire installer un paratonnerre sur une église donc aucune obligation légale de faire installer un parafoudre.



En revanche si l’église dispose d’un paratonnerre elle doit avoir un dispositif complémentaire et ces deux dispositifs paratonnerre et parafoudre sont soumis à des obligations de contrôles périodiques.



A titre de comparaison : dans le « plan Cathédrales » qui est paru en mai 2023, on retrouve dans les grilles d’action ceci :



Ligne 8 installation d’un paratonnerre et d’un parafoudre. Application immédiate. Il paraîtrait logique que cette application soit transposée aux églises si certaines ne sont pas équipées.


Attention ! Certains organismes avancent 250 clochers par an victimes d’un début d’incendie lié à la foudre. Cela ne me paraît pas possible, ou du moins pas à l’échelon national.


 

Voici 2 photos issues du colloque du patrimoine, qui donne une lecture intéressante des causes d’incendies, et lieux de départ des sinistres.


Enfin même si cela ne concerne que les Cathédrales voici un extrait du « plan Cathédrales » qui parle de 30% des sinistres liés à un défaut électrique et 10% liés à la foudre.



Ce « plan Cathédrales » est une bonne chose. Il ne reste qu’un plan, mais il a le mérite de faire le tour de l’ensemble des risques, et au moins on ne pourra plus nous dire "nous ne savions pas… ou nous ne pensions pas que...".



Reste encore à voir son application et toutes les excuses que l’on nous donnera à chaque visite ou point d avancée.



Entre "oui je sais qu’il ne faut pas laisser les cierges et autres bougies, mais vous comprenez nos fidèles qui viennent le matin ne sont pas contents que nous ayons soufflé leurs bougies, c’est pour eux, comme si nous effacions leurs prières" ou encore : « oui je sais que les 5 rallonges électriques sans fil de terre de 1970 sont un peu trop vieilles, mais on a mis du Scotch autour pour les parties dénudées car ça coûte cher quand même une rallonge."



Ou bien encore : "Alors, les semaines paires le ciboire la paterne, et la croix de procession à sauver se trouvent dans tel et tel placard mais les semaines impaires c’est dans le placard x et y. Sauf en période de fêtes car là ça dépend du bénévole qui vient. Vous savez on préfère éviter les histoires entre les paroissiens alors on s’adapte."


Et une dernière : "en cas de feu par contre pour sortir le trésor il faudrait que vous veniez avec des gants blancs pour éviter de tout salir."



Espérons que le plan église sera aussi avancé que le « plan Cathédrales » et que surtout chacun prendra en mains ses responsabilités.



Les néophytes que nous sommes en matière de protection contre les incendies, voient dans le « plan Cathédrale » une avancée majeure. Nous espérons surtout qu’il sera appliqué dans les meilleurs délais, et qu’il sera dupliqué au profit de l’ensemble de notre patrimoine religieux, aussi modeste soit-il. Et que l’on ne nous dise pas que cela coûte trop cher à mettre en place, car ne pas allumer un radiateur à côté d’un rideau, ou éteindre les cierges quand l’église est fermée ça ne coûte rien, à part trois sous de bon sens.


Enfin, n’oubliez pas que dans le « Pack Sécurité » que nous avons créé en partenariat avec la société VPsitex, nous proposons des équipements de surveillance et de détection à des tarifs extrêmement attractifs, même pour les petites communes rurales, afin que justement, le coût pour une protection optimale ne soit plus un obstacle.

C’est à 6 heures ce matin que l’alerte a été donnée dans ce petit village du département de l’Eure.


Pour le moment, on ignore les circonstances de l’incendie, mais les dégâts sont considérables. L’édifice contenait notamment un riche retable en bois sculpté et une vierge à l’enfant remarquable. Les chances que ces éléments aient échappées aux flammes sont infimes.




Les réactions de personnalités locales ne se sont pas faites attendre, dont celle de Sébastien Lecornu, Ministre des Outre-mer et ancien président du Conseil Départemental de l’Eure, qui évoque déjà la reconstruction de l’édifice. Le Sénateur Hervé Maurey et l’Architecte des Bâtiments de France, France Poulain, se sont rendus sur place pour faire un constat des dégâts.


Mais la plus touchante des réactions est celle de Monsieur Jérôme Pasco, Maire de Conches, commune voisine de celle du drame :



« Cette nuit, à quelques pas du pays de Conches, l’Église de Romilly-La-Puthenaye a été ravagée par les flammes. Si l’origine du sinistre est encore inconnue, je veux témoigner toute mon amitié et toute ma solidarité au Maire, à tous les élus de ce village, aux habitants, à celles et ceux qui sont meurtris par ce drame.



Les Églises dans nos communes sont notre histoire d’hier, notre patrimoine d’aujourd’hui et à Romilly sans doute plus qu’ailleurs ce matin, nos fiertés de demain!



Merci aux pompiers de Conches et leurs collègues des centres alentours de leur intervention. Bon courage à toutes et tous!



L’église de Romilly a et aura un avenir, n’en doutez pas ! »



Merci Monsieur le Maire pour vos mots. Oui, les églises de nos communes sont notre Histoire d’hier, notre patrimoine d’aujourd’hui et nos fiertés de demain.



Une pensée pour tous les habitants de la commune de Romilly-La-Puthenay qui doivent être profondément meurtris.


Nous mettons en garde nos lecteurs de faire très attention aux sollicitations financières qui pourraient faire suite à ce drame.



Tant que le maire de la commune et les instances concernées n’ont donnés aucune directive, ne donnez pas d’argent. Certaines personnes peu scrupuleuses, profitent de l’état de sidération que provoque ce genre de catastrophe patrimoniale, pour lancer des cagnottes qui ne servent pas forcément la cause. Donc soyez vigilants. Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant.

Encore une église dévastée par un incendie, dont nous ignorons la cause pour le moment. D’ailleurs il est inutile de tirer des conclusions trop hâtives comme c’est souvent le cas lors d’un incendie survenant dans un édifice religieux.



C’est dans la commune de Vouzetac dans le département de la Corrèze que le drame a eu lieu dans la nuit du 19 au 20 janvier.



Les dégâts sont considérables malgré une intervention très rapide des pompiers. La toiture est entièrement détruite et le retable du XVIIe siècle est très endommagé.



Devant l'importance du sinistre, dont l'origine reste inconnue à ce stade, de gros moyens ont très vite été engagés. Une quarantaine de pompiers venus de Brive, Donzenac, Objat, Tulle et Terrasson ont lutté contre le feu, qu'ils sont parvenus à maîtriser au bout de deux heures. Six lances, dont deux sur échelles, ont également été utilisées.



L'incendie s'est propagé à une maison voisine, inhabitée, mais les pompiers ont réussi à le stopper.



Le retable endommagé



Les premiers constats sont terribles. L’église fortifiée à tour carrée du XVème siècle a subi de gros dégâts, tout comme le retable baroque flamboyant du XVIIème siècle qu'elle abrite et qui fait sa renommée.




Des oeuvres sauvées



Pour autant, les pompiers ont pu sauver une partie des oeuvres d'art qui se trouvaient à l'intérieur de l'édifice. "Depuis l'incendie de Notre-Dame, nous avons des recommandations, indique-t-on au Sdis de la Corrèze. C'est quelque chose que nous faisions déjà avant, par bon sens, mais c'est désormais intégré à notre protocole."



Une douzaine de pompiers sont toujours sur place ce mardi matin, pour poser des bâches et sécuriser le site.




Une chose est certaine, ce tragique incendie qui emporte avec lui des éléments du patrimoine de façon irréversible, ne fera pas la une du 20 heures et les grandes entreprises du CAC 40 ne feront pas preuve de la moindre générosité.



Comme dirait notre chère Ministre de la Culture, il faut privilégier les aides en faveur des « Grands opérateurs Culturels » emblématiques de la France.

Cette pauvre église Corrézienne attendra donc, au mieux, les assurances, sinon, il faudra une fois encore faire appel à la générosité publique locale.


Un bien triste avenir pour un bien bel édifice…



À suivre…


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