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Montévrain est une charmante commune de Seine-et-Marne qui ne manque ni de charme, ni de dynamisme. Sauf que depuis quelques temps, la municipalité s’en prend au centre historique, ce qui n’est pas du goût de certains habitants. Et pour cause. C’est tout le périmètre de l’église Saint-Rémy, dont la construction remonte au XIIe siècle et qui est classée Monument Historique depuis 1928, qui est en proie à la promotion immobilière. Nous avions été alertés trop tard pour nous opposer à la construction d’un immeuble à une centaine de mètres de cette pauvre église Saint-Rémy, mais cette fois, le collectif local nous a alerté dans les temps. Urgences Patrimoine sera donc à ses côtés pour dire non à ce nouveau projet.


Un des membres du collectif nous présente « l’affaire » :


Montévrain Bourg, était un très joli quartier que l’on nomme d’ailleurs « le centre bourg historique » du fait de la présence l’église Saint-Rémy, classée Monument Historique depuis 1928.



 Depuis quelques années, il semblerait que la commune ait décidé de « moderniser » notre bourg, à grand coups de projets immobiliers qui font perdent tout le charme de cet endroit. Des constructions qui défigurent le paysage, et, à l’heure ou la végétalisation est une préoccupation dans bien des communes, ici, on va abattre de nombreux arbres.



La municipalité a déjà autorisé la construction d’un bâtiment de 25 appartements à proximité immédiate de l’église, rasant au passage, plusieurs habitations anciennes et leurs jardins, sans parler le la circulation qui se fait de plus en plus dense.Tout était harmonieux et calme dans notre petit bourg



Voilà notre bourg avant la construction des 25 logements


 


Et voilà à quoi cela ressemble maintenant. 




Aujourd’hui, la commune frappe encore. Elle a décidé de construire 37 maisons individuelles (enfin si nous pouvons appeler cela des maisons) encore et toujours aux abords de notre église.


Chez nous, tout est harmonieux et verdoyant. Certes, il y a tout de même de petits immeubles, mais ceux-ci sont parfaitement intégrés dans le paysage. Nous, habitants du 12 rue de l’église nous sommes justement en train de réaliser la rénovation de notre immeuble. Nous avons eu des normes à respecter, des couleurs à respecter, compte tenu de notre proximité avec l’église.


Alors nous nous interrogeons, car le projet de construction des 37 maisons ne semble pas respecter toutes les normes qui nous sont imposées. Sans compter sur la gêne que cela va occasionner car la rue de l’église est à sens unique, et entre le nouvel immeuble et les 37 maisons, cela correspond à une bonne centaine de véhicules supplémentaire entre les appartements et les 37 maisons. Cela va forcément engendrer plus de pollution. Pollution qui risque, au passage, d’altérer notre église.



Nous pensons qu’il est grand temps d’arrêter de détruire notre centre historique au nom de la promotion immobilière. Tous nos espoirs se tournaient vers l’Architecte des Bâtiments de France, qui nous impose à nous riverains des normes contraignantes, mais hélas, tout comme pour le nouvel immeuble qui se trouve à 150 mètres de l’église, il a émis un avis favorable pour la construction des 37 maisons. Nous sommes dans l’incompréhension totale, mais si nous n’avons pas eu le temps de réagir pour le premier projet, pour celui-ci, nous n’avons pas l’intention de laisser défigurer notre bourg sans réagir.

La mobilisation pour sauver la « Tuilerie de Massane », demeure dans laquelle a vécu l’écrivain et poète Joseph Delteil, de 1937 jusqu’à sa mort en 1978, dure depuis cinq ans. Créée depuis peu, l’Association Carré Joseph Deteil-La Tuilerie, a intensifié les démarches afin d’éviter la destruction de l’édifice et surtout, la disparition de la maison d’un illustre écrivain.



Un projet immobilier devrait voir prochainement le jour, comprenant notamment un cinéma et une salle des fêtes. Certes la maison est abandonnée depuis 1982, et elle a subi les affres du temps, mais cette maison, malgré son état pourrait tout de même faire l’objet d’une réhabilitation.



Là où l’on pouvait jadis croiser les grands noms de la culture comme Delaunay, Pierre Soulages, Albert Camus, Charles Trenet, Joséphine Baker ou encore l’écrivain Henry Miller, il n’y aura sans doute plus dans quelques temps, un amas de gravats. Peut-être y aura-t-il une petite plaque pour se souvenir, mais rien de plus. Encore une fois : « il faut oublier, tout peut s’oublier ».




Nous pensions que le « miracle » viendrait de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles), mais le miracle n’aura pas lieu, au seul motif que l’édifice est en trop mauvais état pour justifier d’une protection au titre des Monuments Historiques.



Cette protection aurait permis d’envisager un projet de réhabilitation et un contrôle des constructions futures dans son périmètre.



Voici donc le courrier adressé à la Présidente de l’Association Carré Joseph Delteil-La Tuilerie, qui met fin à bien des espoirs.



Suite à ce refus, il ne reste plus qu’à attendre un sursaut de bon sens de la part des élus locaux, qui pourraient se rendre enfin compte de l’atout patrimonial que représente cette maison et l’impact évident qu’elle pourrait avoir pour l’attractivité du territoire.



L’âme et l’œuvre de Joseph Delteil espèrent que ce lieu pourra s’inscrire dans l’avenir…


En savoir plus :


  • Photo du rédacteur: Alexandra Sobczak
    Alexandra Sobczak
  • 3 févr. 2020

Dernière mise à jour : 20 nov. 2023

Poursuivons notre tour de France des démolitions programmées dans les cœurs de villes. Aujourd’hui, c’est à Calais : nous déplorons les projets envisagés dans les prochains mois par cette ville. Trois bâtiments sont concernés, dont celui que nous vous présentons ici.



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Démolition d'une maison XIX-XXème à Calais

Pourtant, les réhabilitations sont reconnues comme beaucoup plus écoresponsables que les démolitions et leurs encombrants déchets. Nous ne pouvons qu’assister impuissants à cette épidémie, qui tue chaque jour davantage ces petits témoins architecturaux d’un autre temps, qui ne demandent qu’à retrouver une seconde vie. Avec un minimum de volonté de la part des élus et des institutions, il est certain que de beaux projets pourraient naître dans le respect de ce patrimoine du XIXe et du début du XXe si souvent condamné. Un élu s’est pourtant opposé à la démolition de cet édifice, mais hélas, madame le Maire n’a rien voulu entendre. Il faut dire qu’elle a reçu la « bénédiction » de l’Architecte des Bâtiments de France — donc, fin du débat. Extrait de l’article de la Voix du Nord : Conseiller d’opposition, Christophe Duffy (Europe Écologie – Les Verts) a demandé au maire de retirer de la délibération la démolition de l’immeuble du 139 rue des Soupirants, qui fait l’angle avec les rues Jules-Ferry et des Salines, à côté de l’ancienne caserne des pompiers. « Cette démolition a suscité un certain émoi dans le quartier. Je suis allé le voir, il n’est pas en bon état mais possède un certain cachet. Je demande de surseoir (sic) sa démolition au cas où une nouvelle équipe municipale aurait un projet », lance-t-il. Demande refusée par la Maire (LR) Natacha Bouchart qui a mis en avant « l’avis favorable donné par l’Architecte des Bâtiments de France à la démolition. Leur responsable, Catherine Madoni, est venue sur place. Et, la connaissant, si elle a décidé cela, c’est que le bâtiment n’est vraiment plus en état… » Arrêtons aussi de nous cacher derrière les sempiternels « c’est en trop mauvais état », car n’oublions pas que dans la majorité des cas, c’est le manque d’entretien, souvent volontaire, qui est à l’origine de la vétusté de ces bâtiments, quand ils n’ont pas été acquis par les municipalités au prétexte de la réserve foncière. Dans ce cas, ils sont condamnés sans appel, sans même passer par la case « projet ». Encore un « cas laid » pour l’avenir du patrimoine de nos cœurs de villes.

Crédit photographique : La Voix du Nord

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