top of page

Pour tous ceux qui ont suivi la « saga » du village d’Orpierre, nous arrivons à l’avant-dernier épisode. Alors que la maison « Della Ragionne » était frappée d’un arrêté de péril, la grand’rue de ce joli village médiéval des Hautes-Alpes avait été fermée il y a deux ans, pour des raisons de sécurité.




On imagine les contraintes supportées par les riverains pendant tout ce temps. Mais le lundi 6 juin à 18h30, la rue a été rendue à ses habitants, car la maison ne présente plus aucun risque pour la sécurité des personnes, grâce au remarquable travail mené sans relâche, depuis l’hiver, par Éric Avargues, son nouveau propriétaire et sauveur.



Certains penserons que nous en faisons trop pour une « simple » petite maison de village, mais cette maison est un bel exemple de ce que l’on peut faire pour la sauvegarde du petit patrimoine de nos territoires et parce qu’il n’y a pas de grand ou de petit patrimoine, il y a « Le » patrimoine.



Il aura suffi d’un message sur LinkedIn (enfin deux, puisque nous n’avions pas réagi au premier) pour que cette maison soit sauvée alors que les démons de la démolition menaçaient.



Puis, il a suffi d’une idée : proposer l’édifice à l’euro symbolique. Erreur de notre part, car si une commune a le droit de proposer ce genre de transaction, un propriétaire privé non.



Peu importe, sur ce point-là, les choses ont mis plus de temps que prévu, mais sont en passe d’être réglées.



Puis, il a suffi de deux publications sur Facebook pour trouver celui qui relèverait ce défi. Et nous l’avons trouvé, malgré les coups bas de l’ancien maire qui ne rêvait que d’une chose, voir l’édifice par terre, pour des raisons que nous ignorons toujours.



Enfin, nous vous présentons ici une synthèse très édulcorée de notre action, car si effectivement, elle se résume à deux messages et deux publications, en « coulisse » les choses ont été bien différentes.



C’est l’histoire d’une bonne centaine de mails, à peu près le même nombre d’heures passées au téléphone, des jours et des nuits d’inquiétude, avec entre temps un nouvel arrêté de péril et surtout l’angoisse du temps qui passe et qui se rapproche un peu plus de la démolition, prévue seulement trois semaines après le début de notre action.



On comprendra mieux que la maison d’Orpierre est pour nous, bien plus que la simple sauvegarde d’une maison médiévale.



Et l’humain dans tout ça ?



On nous reproche souvent de nous occuper plus des pierres que des hommes.



Et bien là, c’est aussi une incroyable aventure humaine, émaillée de belles rencontres. Des rencontres avec des personnes passionnées et passionnantes, comme il en existe sans doute beaucoup, mais qu’il est rare de croiser. Des personnes qui ont l’amour des pierres dans les veines et qui donnent tout pour les sauver.



Comme dans tous les films, à la fin, il y a le générique avec le nom des acteurs, alors nous nous permettons de nommés tous ceux dont le rôle a été déterminant et nous leur adressons tous nos remerciements.




-Catherine de Ségovia Spada qui nous a alerté via LinkedIn



-Annick Chappaz-Gillot, présidente de l’association « Les amis d’Orpierre » avec laquelle nous avons échangé si longuement pour trouver une solution.



-Madame la Sénatrice Patricia Morhet-Richaud qui nous a été d’un grand secours en servant de « médiateur » entre nous, la préfecture et la mairie alors que le dialogue était impossible.



-Et enfin, Monsieur Éric Avargues et son épouse, nos acquéreurs providentiels et sauveurs incontestables de ces pierres multi-centenaires, qui malgré toutes les difficultés rencontrées n’ont jamais renoncé.


Cette histoire scelle sans doute la renaissance de ce magnifique village, car désormais, c’est un maire soucieux de son patrimoine qui est fraichement élu et qui, nul doute, prendra cette « aventure » en exemple pour valoriser ses « pierres d’or ». Monsieur Gilles Crémilleux, a donc rendu lundi sa liberté à la grand’rue et, symboliquement, a libéré Orpierre.




Message personnel : Merci à Jean-Philippe Chappaz-Gillot et à mon mari Phillippe Romanski d’avoir supporté pendant un mois nos conversations téléphoniques et nos angoisses.



Rendez-vous à Orpierre dans quelques temps pour l’épisode final : l’inauguration de la maison restaurée.


Leurs actions ont fait grand bruit dans bon nombre de médias nationaux, suite aux actes de vandalisme perpétrés sur de nombreuses statues à Paris et ailleurs. Ils ne sont pas armés de bombes lacrymogènes ou de matraques, mais de gants, de seaux et de brosses et ils ont voulu remettre en état les statues souillées par les vandales.



Mais voilà, alors qu’ils mériteraient presque une médaille, ils se retrouvent sous la mitraille.



Accusés d’appartenir à des mouvements d’ultra droite, nous avons souhaité être les « avocats du diable » en les présentant tels qu’ils sont vraiment.

Suite aux dégradations de nombreuses statues, Thomas Perrigault , un jeune étudiant en droit a créé un groupe Facebook avec quelques amis. « Défendons notre patrimoine » est le nom donné à ce groupe, qui a pour seul but de mobiliser les bonnes volontés afin de protéger les statues qui sont en proie au déchaînement de haine de certains « ultras », ceux qui, précisément, pensent que c’est à coup de bombes de peinture que l’on peut effacer les « drames » de l’histoire.



Si leurs premières actions de nettoyage ont eu « bonne presse », très vite, de nombreux professionnels du patrimoine ont manifesté leur colère, car il est vrai que l’on ne nettoie pas une statue en pierre comme on nettoie un simple trottoir.



Pas simple pour ces jeunes de faire la différence entre les différents types de pierres plus ou moins poreux qui supportent mal les agressions du white spirit, ce qui est le cas également pour les patines de certains bronzes.



Après de nombreuses réprimandes, ils ont bien compris que le nettoyage d’une œuvre plus que centenaire était une affaire de professionnels. Depuis ils ne demandent qu’à apprendre « les gestes qui sauvent » le patrimoine.



Mais pour le moment, pas un seul professionnel n’a souhaité les aider et, surtout, les sensibiliser au fait qu’ils ne devaient pas recommencer, du moins, sans être guidés par un expert et surtout, après avoir demandé l’autorisation d’intervenir.


Car c’est bien connu, en France, on a le droit de dégrader en tout impunité, mais lorsqu’on souhaite bénévolement agir pour le bien commun, il faut toujours des autorisations. Nous ne rentrerons pas dans ce débat…



Urgences Patrimoine et La Gazette du Patrimoine ont souhaité accompagner un peu ces jeunes dans leur démarche, non pas pour leur donner des leçons, car nous n’avons aucune légitimité pour ça, mais plutôt pour les guider, afin que leur action devienne légale et surtout pérenne.



Car le plus difficile dans l’univers impitoyable de la sauvegarde du patrimoine, c’est d’inscrire son projet dans la durée.



Donc, plutôt que d’être « nettoyeurs », au risque de causer des dégâts irréversibles et d’être accusés de dégradation sur le patrimoine, c’est dans leur rôle de « vigiles » qu’ils seront certainement les meilleurs. S’ils se retrouvent en présence d’une statue dégradée ou souillée, ils peuvent faire un constat d’état, des photos et alerter les autorités compétentes. Et, là, plus personne ne pourra leur reprocher quoique ce soit.



Bien entendu, lors de certaines manifestations, ils peuvent également « prendre le risque » de former un cordon de protection autour de la statue, ça, on ne pourra pas leur reprocher. Décourager des jeunes qui s’engagent pour le patrimoine est une erreur. Car les jeunes qui s’engagent aujourd’hui sont ceux qui s’impliqueront pour la sauvegarde du patrimoine demain. Alors au lieu de leur tirer dessus « à boulets rouges », accompagnons-les dans leurs démarches.



C’est vrai, certains membres de l’ultra droite se sont appropriés leur combat. Pourtant, Thomas et ses amis refusent de voir leur action ainisi politisée et font de plus en plus attention. Ils vont d’ailleurs dès aujourd’hui faire signer une charte de « bonne conduite » à tous ceux qui souhaitent agir sur le terrain au nom du groupe « Défendons notre patrimoine ».



Cela permettra de freiner les ardeurs de ceux qui veulent profiter d’une action louable pour aller au conflit et nuire à la cause.



Nous ne le répèterons jamais assez, la cause du patrimoine ne doit jamais être politisée, car le patrimoine est notre bien commun. Il n’appartient à aucun parti, à aucune communauté, à aucune classe sociale. Le patrimoine appartient à ceux qui l’aiment et le respectent.




restauration-château-coucy-gazette-patrimoine.jpeg

Nous avons été contacté par l’association pour la Reconstruction du Donjon de Coucy (ARDOCC), afin de relayer leur combat. Un combat qui dure depuis plus de trente ans, dans l’espoir de remettre debout le donjon d’une des plus grande forteresse d’Europe. Certes, bien des édifices de l’époque médiévale sont volontairement laissés à l’état de ruines comme témoins historiques, tout en étant bien entretenus, afin d’être transmis aux générations futures. C’est d’ailleurs le cas à Coucy, où de nombreuses manifestations sont organisées dans l’enceinte de l’ancienne forteresse. Mais le Château de Coucy est un cas à part, car son imposant donjon fut détruit par les Allemands en 1917. Paul Doumer, alors Président de la République, a souhaité que ce puissant édifice, alors mutilé par l’ennemi, reste en l’état comme « témoin de la barbarie du peuple Allemand ». À l’heure où tous les États œuvrent pour la paix, et qu’il est question de la Grande Europe, ils serait peut-être judicieux de reconstruire ce donjon en signe d’union, avec un regard bienveillant résolument tourné vers l’avenir. Redonner un donjon à Coucy, c’est ériger un symbole fort. Non pas parce qu’il faut oublier, mais qu’il faut savoir orienter l’Histoire vers la réconciliation. C’est la raison pour laquelle Urgences Patrimoine soutiendra ce projet au côté de l’ARDOCC, même si les chances de voir un jour le donjon reconstruit sont infimes. Merci de signer et de partager la pétition en fin d’article. Voici le message de l’ARDOCC : Le Château de Coucy est une des grandes merveilles d’Europe du XIIIème siècle. Plusieurs sites web lui sont consacrés mais aucun n'aborde l'affront fait à l'humanité par le maintien de l'état de ruine. Coucy, forteresse aussi majestueuse que celle de Carcassonne se trouve sur un éperon rocheux dans le département de l’Aisne, au nord de Soissons et à 130 km de Paris. Construit par Enguerrand au Moyen-âge, il était si imposant que son seigneur pouvait défier les puissances qui rivalisaient pour la domination de l'Europe. Sa devise « Roi ne suis, ni prince, ni duc, ni comte aussi : je suis sire de Coucy » témoigne de sa souveraineté dans l'Occident Judéo-Chrétien.


En 1917, le haut commandement allemand (sans ordre explicite du Kaiser) a miné le plus fort Donjon du monde ainsi que les quatre tours d’angle du château et ravagé le village. Il fallait détruire les sites militaires potentiellement dangereux. Peu après la destruction et le retrait de l'Armée impériale, la France par un arrêté subalterne sur demande du Président de la République Paul Doumer, décréta que le Donjon resterait en ruines « pour montrer aux générations futures la barbarie du Peuple Allemand ». La France a donc laissé le site en l’état et le Donjon est actuellement au XXIème siècle toujours en ruines !


L'association pour la Reconstruction du Donjon de Coucy (ARDOCC) existe depuis 1987 et compte environ 400 membres car elle est associée avec Les Amis de Laon. L’ARDOCC demande à ce que ce tas de pierres soit enfin déblayé en conservant et classant les nombreuses pierres de parement récupérables en vue d'une reconstruction partielle ou totale et ceci afin que ce colossal Donjon martyr, soit mis en valeur et devienne le symbole de la réconciliation franco-allemande, européenne et mondiale, puisque le conflit de 14-18 a engendré deux guerres mondiales. L'ARDOCC vous invite à nous rejoindre car ce n'est que par le nombre que nous parviendrons à convaincre les Institutions Européennes à l'acte fort et symbolique d’une reconstruction. A l’heure actuelle, les sympathisants à la cause de l’ARDOCC ne se comptent plus et sont innombrables dans de nombreux pays du monde. Signez la pétition ici !


Quelques un de nos soutiens : • Gesellschaft für Internationale Burgenkunde • Otto de Habsbourg • Zita, impératrice d'Autriche, mère d'Otto de Habsbourg • Madame Gorecki-Schönberg • Mme Fontaine • M Jean-Marie Bockel • M Daniel Hoeffel • La Société des Amis de Laon et du Laonnois • M Jean Lassalle, député. • M Nicolas Dupont Aignan, député • M Xavier Bellamy, député européen • Barbara Tuchman.

Subscribe
bottom of page