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  • Photo du rédacteur: Alexandra Sobczak
    Alexandra Sobczak
  • 24 juin 2020

Nous nous faisons le relais de L’ASPAHR (Association pour la sauvegarde du patrimoine artistique et historique roussillonnais) qui dénonce les démolitions en cours de l’ancien couvent des Dames de Saint-Sauveur à Perpignan.


Communiqué :



Depuis le début des opérations qui ont concerné la zone de l’ancien couvent des Dames de Saint-Sauveur pour la construction de bâtiments universitaires, nous avons condamné les interventions qui détruisaient ou qui ne respectaient pas les vestiges du couvent. Ceux-ci sont faciles à connaître, car un plan détaillé existe du couvent en 1790, où l’on voit tous les espaces avec leur fonction.



Il est normal de penser que pour réutiliser un ensemble comme celui-là pour un usage nouveau, une stratégie d’ensemble devait d’une part respecter au maximum les structures anciennes — sinon, pourquoi s’installer là et ne pas aller construire ailleurs, dans un terrain vierge ? — ensuite rechercher les adaptations et évolutions qui pouvaient respecter le passé tout en donnant une nouvelle utilisation harmonieuse des lieux. Le plan de Sauvegarde approuvé en 2007 allait dans ce sens. C’était parfaitement possible et l’ASPAHR se prend à rêver à la belle université qu’on aurait pu avoir à Saint-Sauveur, avec un peu de soin, de sensibilité et de talent.



Au lieu de cela, la municipalité a choisi la brutalité, l’amnésie et la destruction.



L’ancienne église a été défoncée pour créer un nouvel étage au sous-sol. Les dépendances anciennes sur le flanc de l’église, très visibles sur le plan de 1790, ont été démolies pour soi-disant dégager une façade qui n’en était pas une, dont on a changé les proportions et où l’on a créé de fausses fenêtres gothiques qui n’avaient jamais existé. Dans l’ancienne église, vendue à la Révolution, on a en plus détruit l’ancienne Loge maçonnique créée au XIXe siècle et ses décors et démoli l’escalier en pierre qui la desservait.



La plupart de ces éléments étaient protégés —catégories 5 et 5bis— par le PSMV en vigueur.



Mais tout le monde était d’accord : la ville qui se fichait bien de l’intérêt historique de cet ancien couvent, son architecte qui n’a aucune sensibilité ni compétence pour le patrimoine, l’Architecte des Bâtiments de France qui ne craignait pas de donner des avis favorables contraires au plan qu’il était chargé d’appliquer, le Préfet, la DRAC, qui n’avaient aucune envie de déplaire au Maire, fut-ce au prix du respect de la loi. A quoi donc sert un Secteur Sauvegardé ?



Même non respecté, le Secteur Sauvegardé était encore trop gênant pour les projets municipaux et lors de sa révision, partielle, partiale et mal ficelée, la municipalité a encore demandé que soient levées les protections qui couvraient les immeubles de l’angle de la rue Emile-Zola et de la rue de la côte Saint-Sauveur, ceux-là même qu’on démolit en ce moment. Obligatoirement consultée, la Commission nationale de l’Architecture et du Patrimoine s’est prononcée contre cette demande.



Que croyez-vous qu’il arriva ? La révision approuvée par le préfet permet ce que l’on est en train de faire, tout le monde, mairie, architecte, ABF, Préfet, DRAC continue d’être d’accord.



Alors voilà : on peut dire que dans ce consensus, l’ancien couvent du Saint-Sauveur a disparu du paysage perpignanais. A sa place nous aurons bientôt un assemblage hétéroclite de bâtiments brutaux et déplacés, construits là comme n’importe où.



L’ASPAHR, quant à elle, pense que le patrimoine est à conserver pour donner du sens et de la richesse à la ville. Il doit être mis en valeur et, certainement, réutilisé et adapté, transformé si besoin. Mais pas nié, altéré, détruit, rayé de la carte comme cette opération l’a fait et continue de le faire.




Encore une fois, le patrimoine de nos territoires est mutilé, méprisé.



Il est inutile de que les hautes sphères de l’État publient des rapports sur l’importance du petit patrimoine si les élus n’ont de cesse que de le voir disparaître. Nous assistons une fois de plus à un bel exemple d’acte de mépris pour l’histoire et pour la mémoire collective.




Le 24 Juin 2020 est le jour où Napoléon, plus exactement sa statue équestre située place du Général de Gaulle à Rouen, a résisté à l’opération de démontage visant à protéger quiconque passerait à proximité. En effet, la statue de bronze représentait une menace du fait d’une dégradation se situant au niveau de la patte arrière droite du destrier. Une fissure de 20 centimètres de long sur 1 centimètre de large fragilisait dangereusement l’ensemble de l’édifice.



Dès 9 heures du matin, l’opération se déroulait à la perfection. Il est alors décidé de détacher la tête du buste de l’Empereur. Des sangles maintiennent la tête en place pendant que deux hommes s’activent autour du cou. Tout est fait pour protéger la statue de bronze, bronze qui serait issu d’une partie des canons des ennemis que Napoléon et son armée déjouèrent à Austerlitz. Mais Napoléon résiste à l’idée de “perdre la tête”. Au bout d’une heure et demi d’un travail acharné, la tête reste obstinément en place. Il est donc décidé d’opter pour une autre tactique : soulever la statue d’une seul et même bloc. Les sangles se multiplient sous un soleil de plomb jusqu’aux alentours de 10h30 où la première tentative de soulèvement a lieu. Les moteurs de la grue se mettent à ronronner, les journalistes présents préparent leurs appareils, … mais la statue ne bronche pas ! Au mieux, elle tangue légèrement de droite à gauche. Napoléon semble frissonner, ou rire ! Car il a décidé qu’il ne quitterait pas son socle.


La nouvelle tombe : l’horaire annoncé (9h-12h) ne sera pas tenu. Il faut à l’entreprise quelques heures supplémentaires pour qu’ils puissent desceller l’Empereur des Français. Rendez-vous est donné à 15 heures. Malheureusement, rien ne se passe comme prévu. Une nouvelle tentative a lieu et cette fois-ci, la statue de bronze ne bronche pas. Les journalistes s'interrogent et se regroupent pour savoir si Napoléon quittera Rouen aujourd’hui même.



Le verdict est là : Napoléon a déjoué les intentions des français qui souhaitaient le déplacer, quand bien même l’objectif était une restauration de cette œuvre du sculpteur Dubray et du fondeur Thiébaut. Une rumeur circule, et pas des moindres, puisqu’il semblerait que les difficultés rencontrées pour le désassemblage viendraient notamment du fait que les plans de la statue seraient manquants. Obstacle majeur qui force l’entreprise à abandonner.



Le bilan de cette journée est amer : il faudra revenir pour déloger la statue. Mais nul ne sait à quand cette opération pourra être reportée. Une semaine ? Un mois ? Plus ? Il s’agit d’une affaire à suivre, d’un duel que Napoléon a bel et bien remporté aujourd’hui. Napoléon, qui dans ce demi-sourire qu’offre la statue, semble vouloir dire “Battons-nous donc ! Mes amis, voilà le soleil d’Austerlitz !”Au moment où nous publions cet article, nous venons d’apprendre qu’une nouvelle tentative de dépose pourrait avoir lieu le jeudi 2 juillet, en attendant, une analyse approfondie du socle de plomb va être réalisée.


Mélaine LhommePour La Gazette du Patrimoine

C’est en 2018 que l’OCBC (l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels) avait ouvert une enquête sur un trafic d’antiquités provenant de pays du  Proche et Moyen-Orient, dans des pays à la politique souvent instable comme l’Égypte, la Lybie, le Yémen, ou encore la Syrie.



C’est la maison de ventes Pierre Bergé qui était chargée de « liquider » les œuvres en les maquillant. Montant estimé du trafic : plusieurs dizaines de millions d’euros. Cinq personnes ont été interpelées et sont en garde à vue, dont le directeur de la Maison de vente, un expert, une ancienne conservatrice du Musée du Louvre et un marchand d’art parisien.



Au-delà de pillage en « bande organisée » tout à fait condamnable, c’est l’intégrité du monde de l’art et des antiquités qui est aujourd’hui souillée par une poignée de personnes avides de profits.


Certes, tant que l’affaire n’est pas jugée, tout individu est présumé innocent, mais il restera forcément des traces. À l’heure où l’on nous parle de récessions dans le monde de la culture, preuve est faite que de l’argent il y en a, mais pas pour tout le monde.



Ce sont tous les professionnels de l’art qui vont être stigmatisés, à cause d’individus peu scrupuleux pour qui, visiblement, tous les moyens étaient bon pour s’enrichir, même les plus vils.


Il n’est pas impossible que d’autres acteurs du marché de l’art soient dans « l’œil du cyclone » ou du moins, dans celui de l’OCBC, dont nous saluons une fois encore l’engagement et le professionnalisme.



En savoir plus : lire l’article « source » de RTL ICI.



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