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Alors que la fronde s’organise chaque jour un peu plus chez les maîtres verriers pour sauver leurs savoir-faire, il nous a semblé important de rappeler que les Nations Unies ont officiellement déclarée l’année 2022 « Année du Verre ».



90 pays du monde, dont la France, organisent des manifestations pour mettre en avant cette matière, mais surtout les milliers d’artisans qui ont su la sublimer.



Comment ne pas penser alors aux artisans qui risquent de disparaître à cause d’une réglementation Européenne interdisant tout usage du plomb ?


En France, ce ne sont pas moins de 90.000 m2 de vitraux qui illuminent notre patrimoine sur l’ensemble du territoire — 90.000 m2 de verre qui méritent une attention toute particulière pour espérer un avenir. Cet avenir est dans les mains de femmes et d’hommes passionnés par leur métier et une réglementation européenne infondée voudrait les empêcher d’exercer leur art.



Certes, le plomb est une matière contestable et nous comprenons que les lobbies écologistes et autres « sauveurs de planète » souhaitent voir interdire son usage.



Mais il faut savoir raison garder et ne pas sombrer dans l’extrémisme. Les quantités de plomb utilisées pour la restauration et la création des vitraux sont minimes et les maîtres verriers sont soumis à des protocoles stricts, afin de ne pas mettre en danger leur vie et la vie de leurs salariés.



Alors pourquoi aujourd’hui vouloir faire disparaître un savoir-faire millénaire ? Pourquoi condamner ceux qui excellent dans l’art du vitrail et, de fait, pourquoi vouloir condamner le patrimoine ?



L’Europe propose-t-elle des solutions pour la restauration des vitraux des milliers d’édifices qui en sont parés ? Non.



Enfin si. Comme nous l’avons expliqué dans notre précédent article, l’Europe propose une possible dérogation en échange d’un petit chèque de 200.000 euros et sans garantie de l’obtention de cette dite dérogation.



Quelle entreprise artisanale pourra s’acquitter d’une telle somme pour pouvoir travailler ? Aucune et, dans ce cas, les chantiers de restauration seront sans doute confiés à de très grandes entreprises étrangères.



À l’heure où tout le monde parle de l’excellence française, où l’on plébiscite le « Made in France », cette réglementation n’a aucun sens.



Hasard du calendrier, a lieu aujourd’hui un colloque à La Sorbonne dans le cadre de l’année du verre, et il est peu probable que la question qui nous préoccupe soit abordée.




Aujourd’hui plus que jamais, Les maîtres verriers demandent :


  • Le gel pur et simple de cette mise en consultation qui n’a fait l’objet d’aucune promotion auprès des centaines de professionnels européens de la filière vitrail et autres filières du patrimoine concernés par la consultation.

  • Que l’état Français et nos élus soutiennent et demandent à leurs homologues Européens et à la commission européenne la réforme du REACH et la création d’un critère d’usage essentiel, critère dans lequel l’exception patrimoniale (restauration du patrimoine et création) seraient pris en compte afin de préserver le patrimoine matériel et immatériel d’Europe.


Saisie de ce dossier, la sénatrice Catherine Dumas a adressé le 17 mars dernier une question écrite à Monsieur le ministre délégué auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé du tourisme, des Français de l'étranger et de la francophonie, et auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance, chargé des PME.



Nous la remercions pour son implication, car grâce à cette intervention, les artisans ont repris un peu espoir, mais il faudrait que beaucoup plus de parlementaires s’impliquent.



Question écrite n° 27366 de Mme Catherine Dumas (Paris - Les Républicains) publiée dans le JO Sénat du 24/03/2022 - page 1512.



Mme Catherine Dumas attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargé du tourisme, des Français de l'étranger et de la francophonie, et auprès du ministre de l'économie, des finances et de la relance, chargé des PME sur la directive européenne « restriction on the use of certain hazardous substances » (RoHS) et son application aux métiers du vitrail. La substance plomb, « substance of very high concern » (SVHC) ou substance préoccupante selon le règlement REACH, règlement européen qui sécurise et qui encadre la fabrication et l'utilisation des substances chimiques, fait déjà l'objet d'une surveillance particulière : son usage a été considérablement réduit et encadré. Le 2 février 2022, une nouvelle phase de consultation publique a été ouverte par l'Europe, en vue d'interdire totalement le plomb dans tous les pays européens. Cette phase sera close le 2 mai 2022. Une telle disposition entraînerait de fait la fermeture immédiate de plus de 450 entreprises artisanales en France, très petites entreprises (TPE) et petites et moyennes entreprises (PME), ainsi que la disparition et la dégradation progressive de tout le patrimoine vitrail d'Europe. À elle seule, La France concentre plus de 60 % du patrimoine vitrail européen et abrite la plus grande surface de vitraux au monde (cathédrales, églises, chapelles et châteaux, monuments publics et privés…). Ces vitraux sont traditionnellement composés de morceaux de verre assemblés entre eux par du plomb sous forme de baguettes profilées soudées entre elles à l'étain. Le plomb est ainsi utilisé depuis l'origine en raison de ses propriétés uniques, c'est un métal dense, mou et déformable et bien que des recherches soient menées depuis des années dans ce secteur d'activité, on ne dispose toujours pas de matériaux qui pourraient se substituer au plomb dans le cadre de la restauration des œuvres d'art anciennes dont les ateliers ont la charge de restauration et de conservation. Le vieillissement du patrimoine vitrail français est à l'origine d'une augmentation des besoins en réparation. Pour assurer leur pérennité, les vitraux nécessitent (hors dégâts ponctuels) des interventions tous les 100 ans en moyenne : ils sont alors déposés, nettoyés et démontés. Les anciens plombs sont remplacés par de nouveaux profilés en plomb. Ce procédé permet à des œuvres d'art créées au XIIe siècle d'être encore admirées aujourd'hui. Il n'y a, à ce jour, aucun autre matériau de substitution, raison pour laquelle le travail au plomb est le seul à être reconnu et agréé par le ministère de l'éducation nationale et les architectes des bâtiments de France. Bien que le plomb soit omniprésent dans l'activité professionnelle du vitrail, il ne présente pas un obstacle majeur à la pratique du métier. En effet les risques ont été intégrés dans les procédés techniques mis en œuvre dans les ateliers et de nombreuses mesures de prévention adaptées ont été prises au sein des entreprises. De plus, les ateliers participent activement, depuis toujours, à la collecte et au tri des plombs usagés, évitant ainsi leur dispersion dans la nature ou les ordures ménagères. L'art du vitrail a traversé les siècles depuis le Moyen-Âge. Le savoir-faire d'excellence est transmis depuis presque 1 000 ans au sein des ateliers et les œuvres d'art entretenues et restaurées par les maîtres verriers depuis des siècles. Ils pourraient ne pas survivre à une interdiction brutale du plomb en Europe. Elle souhaite donc qu'il puisse rassurer les maîtres verriers, inquiets d'une possible disparition de ce précieux savoir-faire, suivie d'une dégradation inhérente de notre patrimoine vitrail français et européen, y compris celui des vitraux de la cathédrale de Notre-Dame de Paris qui ne pourraient, de fait, être restaurés après le drame de l'incendie qui a ému le monde entier.



En attente de réponse du Ministère auprès du ministre de l'Europe et des affaires étrangères et du ministre de l'économie, des finances et de la relance - Tourisme, Français de l'étranger, francophonie, petites et moyennes entreprises.




Nous espérons une réponse rapide, mais gageons qu'il faudra attendre que la fin des élections présidentielles et la mise en place d ‘un nouveau gouvernement.



En attendant, les opposants aux délires de nos institutions européennes poursuivent leur mobilisation et les « poids lourds » de l’artisanat commencent à entrer en scène, certes un peu tard, mais il n’est jamais trop tard pour bien faire.



Saluons le courage des petits artisans qui les premiers se sont opposés au règlement REACH. Vous pouvez toujours les soutenir en signant leur pétition et en la partageant massivement ICI.



Dans les prochaines semaines, d’autres artisans, eux aussi concernés par ce règlement (les fonderies d’art, les couvreurs, les facteurs d’orgue, les maçons du patrimoine…) devraient se joindre aux maîtres verriers pour sauver leur savoir-faire et sauver le patrimoine des territoires.

La mobilisation pour sauver la « Tuilerie de Massane », demeure dans laquelle a vécu l’écrivain et poète Joseph Delteil, de 1937 jusqu’à sa mort en 1978, dure depuis cinq ans. Créée depuis peu, l’Association Carré Joseph Deteil-La Tuilerie, a intensifié les démarches afin d’éviter la destruction de l’édifice et surtout, la disparition de la maison d’un illustre écrivain.



Un projet immobilier devrait voir prochainement le jour, comprenant notamment un cinéma et une salle des fêtes. Certes la maison est abandonnée depuis 1982, et elle a subi les affres du temps, mais cette maison, malgré son état pourrait tout de même faire l’objet d’une réhabilitation.



Là où l’on pouvait jadis croiser les grands noms de la culture comme Delaunay, Pierre Soulages, Albert Camus, Charles Trenet, Joséphine Baker ou encore l’écrivain Henry Miller, il n’y aura sans doute plus dans quelques temps, un amas de gravats. Peut-être y aura-t-il une petite plaque pour se souvenir, mais rien de plus. Encore une fois : « il faut oublier, tout peut s’oublier ».




Nous pensions que le « miracle » viendrait de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles), mais le miracle n’aura pas lieu, au seul motif que l’édifice est en trop mauvais état pour justifier d’une protection au titre des Monuments Historiques.



Cette protection aurait permis d’envisager un projet de réhabilitation et un contrôle des constructions futures dans son périmètre.



Voici donc le courrier adressé à la Présidente de l’Association Carré Joseph Delteil-La Tuilerie, qui met fin à bien des espoirs.



Suite à ce refus, il ne reste plus qu’à attendre un sursaut de bon sens de la part des élus locaux, qui pourraient se rendre enfin compte de l’atout patrimonial que représente cette maison et l’impact évident qu’elle pourrait avoir pour l’attractivité du territoire.



L’âme et l’œuvre de Joseph Delteil espèrent que ce lieu pourra s’inscrire dans l’avenir…


En savoir plus :


Si le chantier se trouvait dans une grande ville, alors tout le monde se serait insurgé contre l’absence de fouilles préventives, mais s’agissant d’une petite commune de Savoie, cela ne semble émouvoir personne. Personne, sauf un homme, René Chemin, qui se bat depuis plusieurs mois pour faire entendre la voix de la raison et celle de la connaissance.



Merci d’ajouter une voix à la sienne en signant la pétition en fin d’article.



René Chemin —Vice-président de la Société d’Histoire et d’Archéologie de Maurienne. Vice-président de la Société Histoire Patrimoine Archéologie de Sollières-Sardières. Auteur du tome XLVII de la SHAM en 2013, Archéologie de la Maurienne. Né en 1946, René Chemin pratique l’archéologie depuis 1964, en amateur après un stage à Saint Romain en Gal en 1968. Fouilles de Cognin et Arbin en Savoie, sites Gallo-Romain. Responsable Bénévole de la fouille Néolithique et Age du Bronze grotte des Balmes Sollières-Sardières. En 1987 il devient professionnel et travaille pour la région PACA, puis en Rhône-Alpes. Il participe également aux fouilles du collège Lumière à Besançon, au diagnostic de la ligne à grande vitesse Dijon Mulhouse. C’est ensuite sur l’autoroute A19 Orléans-Sens qu’il est responsable d’opérations de diagnostic en particulier la villa aristocratique gauloise de Batilly (45) et la fouille de l’agglomération gallo-romaine de la Justice à Beaune la Rolande. Il termine sa carrière de professionnel en 2011 et continue depuis en tant que bénévole, à sauver de nombreux sites en cours de destruction dans la vallée de la Maurienne en Savoie. Il donne également des conférences et présente l’archéologie dans des écoles primaires et au collège de Modane .



Un site archéologique va disparaitre sans être documenté. Ce n’est pas Pompéi ni un de ses grands sites qui font la une des journaux, mais un petit site artisanal du 8eme siècle avant JC.



Dans notre Maurienne totalement délaissée par l’archéologie préventive cela aurait été l’occasion de connaitre les premiers gaulois de l’Age du Fer à Modane mais aussi les plus anciens de Savoie. Les travaux de voirie concernant l’extension de la ZAE des Terres Blanches à Modane, projet porté par la Communauté de Communes Haute-Maurienne-Vanoise, a permis la découverte de couches archéologiques.




Couches de charbon de bois assez étendues, dans un secteur riche en minerai de fer, probablement des vidanges de four, ainsi que des fosses et des tessons de céramique non tournée. Un prélèvement de charbon de bois a été fait. Les résultats sont surprenants par leur ancienneté. En effet nous sommes entre le 8ème et le 6ème siècle avant notre ère.



J’ai informé le Service Régional de l’Archéologie en avril 2021, depuis malgré de nombreuses interventions de ma part la conservatrice de la Savoie n’est jamais intervenue pour faire une fouille préventive, alors que le service me refusait l’autorisation de faire cette fouille en affirmant que le préventif aurait lieu. Je précise que je suis retraité responsable d’opération de l’INRAP, donc capable de réaliser ce sauvetage.





Nous vous rappelons qu’il est inutile de payer au moment de signer comme la plateforme vous invite à le faire. En revanche, tous vos partages sont les bienvenus.

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