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Il n’y a pas que le mistral qui souffle dans le département du Var. Un vent de contestation s’est levé récemment, après la décision du maire, M. Alain Decanis, de faire démolir un bâtiment datant du début du XIXe siècle, afin de faire construire en lieu et place un immeuble de quatre étages. Nous leur donnons la parole:



L’opposition municipale, les associations occupantes de l’édifice et les riverains sont fermement opposés à ce projet qui doit voir le jour au pied de la Basilique-Couvent Royal de Saint-Maximin, joyau du patrimoine local et national, puisque celle-ci est classée Monument Historique depuis 1840 — 3ème tombeau de la chrétienté, elle abrite les reliques de Marie-Madeleine.



Les faits



La MJA (Maison de la jeunesse et des associations) – Son histoire



Le bâtiment, situé sur l'actuel boulevard Rey, apparaît sur le plan cadastral de 1811. Il est offert gracieusement à la commune par M. Rey en 1860 et on y installe une école communale dirigée par les Frères maristes


Le bâtiment, qui se situe juste derrière la Basilique et le Couvent Royal (cf. photo), est divisé en trois parties : école des garçons, école des filles et salle d'asile. Peu après la loi du 1er juin 1878 sur les ressources affectées à la construction des bâtiments scolaires et sur la caisse pour la construction des écoles, la municipalité de Saint-Maximin décide de lancer des travaux de réparation des écoles communales.




En 1904, la commune fait l'acquisition de la maison Planque pour y installer l'école communale de garçons et décharger le bâtiment du boulevard Rey devenu trop étroit. Dans les années 1930, les locaux nécessitent diverses réparations.



Le bâtiment sera une crèche, puis la MJA (maison de la jeunesse et des associations).


 


Les Saint-Maximinois sont très attachés à ce patrimoine car depuis 160 ans les plus anciens y ont été instruits, d’autres y ont fait leurs premiers pas, certains y ont joué et enfin nombreux sont ceux qui ont créé leurs associations.



La MJA menacée aujourd’hui



Mr Decanis, maire depuis juin 2020, a mis en oeuvre très discrètement la vente de la MJA à un promoteur Marseillais qui va raser le bâtiment et y construire des logements à R+3 à deux pas de la Basilique et du Couvent Royal, ce qui va détériorer la qualité de vie du quartier et l’ensemble du patrimoine.



Nous avons appris il y a une semaine que le conseil municipal du mercredi 14 Avril avait pour objectif de voter la désaffectation et le déclassement de la MJA en vue de sa cession (délibérations ci-joint).




Et c’est bien cela qui s’est produit malgré la remise d’une pétition avec plus de 800 signatures contre le projet et la demande de report de vote.



Le maire n’a rien voulu savoir, ni débattre avec les élus d’opposition présents, en leur coupant brutalement la parole sans doute déstabilisée par le fait de rendre publics plusieurs éléments suspects dans le projet de vente, notamment le fait que Monsieur Joël Canapa se retrouverait négociateur de cette vente avec une juteuse commission.


Le maire a donc fait valider cette délibération par sa majorité qui a décidé le déclassement par anticipation du domaine public communal de la parcelle cadastrée AN644 (parcelle de la MJA) et autorise à signer la promesse de vente puis la vente de ces biens pour un montant de 2 300 000€ au bénéfice de la société UNICIL (11, rue Armény 13006 Marseille).



Voici une simulation de projet non contractuelle puisque la municipalité a refusé de communiquer les plans et les études du futur immeuble, mais cela donne une idée de ce qu’il pourrait y avoir désormais au pied de la Basilique.





Collectif « Sauvegarde Quartier MJA -BASILIQUE »


Bien évidemment, Urgences Patrimoine a répondu présente à l’appel du collectif. Notre avocat, Maître Théodore Catry, travaille d’ores et déjà sur le sujet.



Voici son premier avis à la lecture des faits :



« Après examen du dossier, j'observe au moins quatre points qui me font sérieusement douter de la légalité du projet.



Premièrement, le bâtiment menacé se situe en zone UA du Plan local d'urbanisme (PLU) de la commune. Le règlement applicable à ce secteur impose un principe d'harmonie avec les immeubles avoisinants ainsi qu'avec le paysage et la "tenue générale de l'agglomération".



Deuxièmement, les règles générales du PLU comportent un article dédié à la protection et la valorisation des perspectives sur la basilique, qui exige une bonne intégration architecturale et paysagère de tout projet à proximité du monument. 



Troisièmement, le bâtiment qui abrite la MJA est situé dans le périmètre des abords des monuments historiques (qui s'étend par principe sur un rayon de 500 mètres autour de chaque monument), et ce à plus d'un titre puisque sont inscrits et/ou classés la basilique, son baptistère, son couvent, l'hôtel de ville et depuis 2019 la Tour de l'horloge située place Martin Bidouré.



Et, quatrièmement, le code de l'urbanisme protège lui aussi l'intégrité du patrimoine, que ce soit en matière de démolition (article L. 421-6) ou de permis de construire (article R. 111-27).



Le projet ne manque donc pas de frapper lorsqu'on sait que le rapport de présentation du PLU de Saint-Maximin qualifie la basilique de "l'un des éléments les plus identitaires et remarquables pour la commune" !



Mon conseil : les riverains doivent surveiller la délivrance du permis, sachant qu'il est possible d'en demander l'annulation devant le tribunal administratif dans un délai de deux mois à compter du premier jour de son affichage sur le terrain. Il sera également très important d'obtenir une copie complète du dossier de permis.



Attention : tout le monde n'est cependant pas recevable à agir. Seuls peuvent saisir le juge :



- les voisins immédiats ou très proches du projet


- les associations locales de protection du patrimoine et du cadre de vie dont les statuts datent d'au moins 1 an avant le dépôt de la demande de permis.



L'introduction d'un référé est également possible si les pelleteuses menacent malgré le recours. »



Théodore Catry


Avocat en Droit public, de l’urbanisme et de l’environnement.


Nos églises cachent souvent de belles surprises ! Et les amateurs d'art peuvent s'émouvoir devant des statues, des fresques, des tapisseries, des tableaux, des mosaïques, des vitraux, des cadrans solaires...



A Wimereux, sur la Côte d’Opale, ce sont des bas-reliefs représentant le Chemin de Croix en 14 tableaux de Claude Gruer (1957) que l'Association des Amis de l'Eglise de l'Immaculée Conception (AEICW) a décidé de promouvoir en participant au concours lancé par le journal Le Pèlerin.



Ce concours encourage les communes, paroisses et associations à entretenir et valoriser leur patrimoine local. Forte de l'entente qui règne à Wimereux entre ces trois entités, l'association a déposé un dossier de candidature intitulé : Restauration du Chemin de Croix de Claude GRUER (Eglise de l'Immaculée Conception de Wimereux).



Parmi les critères de sélection figure le soutien populaire. Si vous voulez soutenir ce projet, il vous suffit de voter en ligne en cliquant sur ce lien ICI.



Ensuite il faut compléter les informations demandées : Titre du projet (à copier-coller ou recopier intégralement) : Restauration du Chemin de Croix de Claude GRUER- Eglise de l'Immaculée Conception de Wimereux - Nom / Prénom - Adresse mail.



C'est extrêmement rapide et simple. Le nombre de votes obtenus influencera favorablement le jury qui se réunira le 5 mai.



L’artiste : Claude GRUER (1923-2013)



Claude GRUER, était sculpteur à Solesmes (Sarthe). Il fut compagnon de l’ivoirier Fernand PY, et disciple d’Henri CHARLIER, un des plus importants artistes chrétiens de l’entre-deux-guerres. Sa femme, Marie-Madeleine, était responsable de la polychromie de leurs créations. Ils ont ainsi fait œuvre commune pendant près de 70 ans.


Né à Paris, et ayant grandi à Tours, Claude GRUER est arrivé à Solesmes en 1943 à l’âge de 20 ans. Il y a rencontré Raymond DUBOIS, dont il est devenu l’élève. En 1946, il a épousé Marie-Madeleine BARBET qui suivait aussi les cours de sculpture de Raymond DUBOIS, après avoir fréquenté à Paris l’atelier du peintre Maurice DENIS.




Claude GRUER fréquentait les moines artistes de l’abbaye de Solesmes avec lesquels il mena à bien la restauration de l’église paroissiale. Il s’est ainsi fait un nom dans le monde de l’art religieux. Le curé de WIMEREUX, R.P. Henry DELPIERRE, également très proche des moines de Solesmes, a donc sollicité sa contribution à la restauration visionnaire de l’église de l’Immaculée Conception, entre 1954 et 1968. C’est pour répondre à cette demande qu’il réalisa Le chemin de croix.



Ses œuvres ...



Les quatorze stations du Chemin de Croix de Gruer sont sculptées dans de la terre, cuites, puis polychromées par son épouse. L’artiste y offre un parcours liturgique original qui séduit les regards et suscite l’émotion.



Claude GRUER a également réalisé des œuvres profanes avec des architectes, pour des villes comme LISIEUX ou ANGERS.



Lorsqu’une commande était passée à Claude GRUER, il s’imprégnait totalement du sujet, avec lecture de textes, réflexion, méditation, concertation avec le commanditaire, et avec son épouse : « J’ai besoin de m’investir complètement pour illustrer les textes auxquels j’adhère ». Un dessin était ensuite réalisé, reproduit grandeur nature, en utilisant un quadrillage. La sculpture était directement appliquée sur des panneaux en isorel renforcés par des porte-plaques et tenue par des pointes. Le travail se faisait à la verticale. Techniquement, Claude GRUER utilisait de la glaise mélangée à de la chamotte (brique cuite concassée en grains plus ou moins fins), ce qui donnait à ses réalisations cet aspect granité. Il appliquait la méthode de la « taille directe », technique acquise lors de sa formation. La sculpture terminée, venait ensuite le passage obligé au four électrique pour une cuisson à 1200°.


C’était alors qu’intervenait Marie-Madeleine GRUER. L’œuvre sortait du four comme un biscuit presque blanc, et elle appliquait alors la peinture à l’huile, puis une « patine » faite d’huile de lin et de terre de Sienne, estompée, pour donner tout son relief à la sculpture. Elle apportait ainsi toute sa sensibilité dans le choix des couleurs et des nuances en harmonie parfaite avec l’environnement dans lequel l’œuvre était destinée à prendre place. « Chercheur en couleurs », comme elle se qualifiait, elle donnait comme une seconde naissance aux créations de son mari. C’était un travail de couple, dans la complicité et la concertation, chacun restant maître de sa propre inspiration.



Ce Chemin de Croix était conçu par les artistes comme une bande dessinée, cet art nouveau destiné à faciliter la compréhension au plus grand nombre. Il reflète à la fois l’harmonie du couple et leur profond désir de communiquer leur foi.



Un projet qui s’inscrit dans une ambition locale plus large.



La charmante station balnéaire de Wimereux naît il y a plus de 150 ans de la conjonction de trois éléments : le chemin de fer, les bains de mer et l’hygiénisme. La construction de l’église précède puis accompagne l’essor de la commune et elle est l’une des premières en France – sinon la première - à choisir de se placer sous le vocable d’Immaculée Conception dont le dogme venait d’être promulgué par Pie IX en 1854. C’est sous ce nom que, le 25 mars 1858, la Vierge elle-même s’était présentée à Bernadette Soubirous à la grotte de Massabielle, à Lourdes, en lui disant en Gascon : « Que soy era immaculada councepciou » (« Je suis l’immaculée Conception »)


Elle est également l’une des rares églises à devoir son architecture et ses œuvres à la succession de prêtres bâtisseurs et artistes, qui se sont succédé à son chevet pour effacer les stigmates de la guerre, des intempéries et du temps qui passe.



Ce sont aujourd’hui les citoyens de la ville, les touristes du Grand Site des Deux Caps, les amateurs d’art ou de musique, autant que les fidèles, qui se mobilisent pour restaurer cet édifice.



L’Association des Amis de l’Eglise de l’Immaculée Conception a été créée en 2013 pour soutenir la mairie dans ses efforts de restauration. Elle regroupe près de 200 membres et a mobilisé plus de 450 donateurs qui ont déjà contribué à la réalisation d’une première tranche de travaux avec la couverture en ardoises de l’édifice. (Pour soutenir financièrement l’action de l’AEICW : un seul clic ICI ).



Cette première étape a permis aussi de mettre à l’abri les œuvres situées à l’intérieur, œuvres qui nécessitent également souvent une restauration. Le chemin de croix de Claude GRUER, qui fait l’objet de notre projet, est l’une d’entre elles.



Pour récupérer des fonds, l’association organise régulièrement des animations. C’est ainsi qu’elle a déjà accueilli une trentaine de concerts, une centaine de visites guidées et plus de 50 conférences qui ont toujours attiré un large public. Elle dispose également d’un site élargissant encore son audience au-delà de la commune et même de nos frontières.



Un chemin de croix qui mène vers bien d’autres chemins !



Un chemin vers le Portugal : c’est ainsi que cette année, une paroisse portugaise (Nossa Senhora do Monte de Caparica - Diocèse de Setúbal - Portugal), séduite par Le chemin de croix de Claude Gruer, a demandé l’autorisation d’utiliser la présentation virtuelle que nous en avons faite sur notre site pour sa prière du Vendredi Saint.



Un chemin vers la littérature : les photos du chemin de Croix de Claude Gruer ont été publiées par l’auteur (aux Ed. Normand, 1976) avec les poèmes-méditations « Le Chemin de la Croix », de Paul Claudel. Cette œuvre magnifique a été rédigées par cet écrivain à son retour en France en 1911, après un long séjour en Chine. Ce « Chemin de la Croix » de Paul Claudel fut interprété par de grands artistes :  entre autres par Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault, ou plus récemment, Michael Lonsdale.


Il est donc possible de parcourir physiquement et virtuellement ce chemin de croix en découvrant le poème que chaque station a inspiré au célèbre auteur.



Un chemin vers une vie de complicité de couple et de soutien mutuel : toute l’œuvre de Claude Gruer est en fait le résultat d’un travail mené avec la complicité de son épouse, Marie-Madeleine. Avec leurs sept enfants (tous nés à Solesmes), la maison était remplie de musique, chacun avec son instrument ou sa voix. Jérôme, leur petit dernier, porteur de handicap, les entraînera dans une autre aventure que, toute leur vie, ils mèneront de front avec leur création artistique…



Un chemin de solidarité : enfin, autant que son œuvre, l’AEICW est fière de mettre à l’honneur un artiste de notre temps, dont la vie sociale, au-delà de son talent artistique, témoigne d’un engagement permanent au service des autres. Claude et Marie Madeleine GRUER ont beaucoup fait avancer l’accueil pour les personnes handicapées : ils ont veillé à ce qu’il existe des structures adaptées au maintien des enfants auprès de leurs familles. Ils ont créé en 1971 ce qui est devenu aujourd’hui l’IME de Solesmes.



En résumé, ce simple chemin de croix nous entraîne bien loin sur d’autres chemins…




N’oubliez pas, pour faire gagner ce projet , cliquez ICI, en indiquant : Restauration du Chemin de Croix de Claude GRUER- Eglise de l'Immaculée Conception de Wimereux

  • Photo du rédacteur: Alexandra Sobczak
    Alexandra Sobczak
  • 18 avr. 2021

Encore une histoire ubuesque où le patrimoine est pris en otage par une poignée de riverains qui interdisent son accès par le seul chemin existant. Situé dans le Gard, cet édifice du XIIe siècle risque de disparaître si les autorités compétentes ne réagissent pas très vite.


Rappel des faits :



Depuis 2018, les riverains directs au château ont illégalement bloqué le passage. Il n’est plus possible de se rendre jusqu'à l'édifice. Le sous-préfet d'Alès Jean Rampon, en présence de Patrick Malavieille, vice-président du Département, attaché à la culture et au patrimoine, leur ont expressément demandé de libérer l’accès, mais hélas sans succès.



Privé d'accès depuis plusieurs années, illégalement bouché par un grillage, des échanges doivent se faire pour résoudre cette situation aberrante.


Le Comité citoyen de soutien aux amis du château de Brisis regroupe celles et ceux qui souhaitent soutenir leurs actions pour sauver cet édifice Monument Historique du XIIe siècle et qui est en grand danger.



Afin d’obliger les autorités à faire respecter le droit d’accès à une propriété protégée au titre des Monuments historiques dans le seul but de la sauver, le comité compte de vos signatures pour sauver ce patrimoine historique.




Urgences Patrimoine soutien cette action de sauvegarde et mettra tout en œuvre pour que cette triste affaire trouve un dénouement heureux dans les plus brefs délais.



Nous vous rappelons qu’il est inutile de payer au moment de signer comme la plateforme de pétitions vous invite à le faire. En revanche, tous les partages après signature sont les bienvenus.



« Le Patrimoine ne peut pas lutter, ensemble nous pouvons. »

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