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C’est à 6 heures ce matin que l’alerte a été donnée dans ce petit village du département de l’Eure.


Pour le moment, on ignore les circonstances de l’incendie, mais les dégâts sont considérables. L’édifice contenait notamment un riche retable en bois sculpté et une vierge à l’enfant remarquable. Les chances que ces éléments aient échappées aux flammes sont infimes.




Les réactions de personnalités locales ne se sont pas faites attendre, dont celle de Sébastien Lecornu, Ministre des Outre-mer et ancien président du Conseil Départemental de l’Eure, qui évoque déjà la reconstruction de l’édifice. Le Sénateur Hervé Maurey et l’Architecte des Bâtiments de France, France Poulain, se sont rendus sur place pour faire un constat des dégâts.


Mais la plus touchante des réactions est celle de Monsieur Jérôme Pasco, Maire de Conches, commune voisine de celle du drame :



« Cette nuit, à quelques pas du pays de Conches, l’Église de Romilly-La-Puthenaye a été ravagée par les flammes. Si l’origine du sinistre est encore inconnue, je veux témoigner toute mon amitié et toute ma solidarité au Maire, à tous les élus de ce village, aux habitants, à celles et ceux qui sont meurtris par ce drame.



Les Églises dans nos communes sont notre histoire d’hier, notre patrimoine d’aujourd’hui et à Romilly sans doute plus qu’ailleurs ce matin, nos fiertés de demain!



Merci aux pompiers de Conches et leurs collègues des centres alentours de leur intervention. Bon courage à toutes et tous!



L’église de Romilly a et aura un avenir, n’en doutez pas ! »



Merci Monsieur le Maire pour vos mots. Oui, les églises de nos communes sont notre Histoire d’hier, notre patrimoine d’aujourd’hui et nos fiertés de demain.



Une pensée pour tous les habitants de la commune de Romilly-La-Puthenay qui doivent être profondément meurtris.


Nous mettons en garde nos lecteurs de faire très attention aux sollicitations financières qui pourraient faire suite à ce drame.



Tant que le maire de la commune et les instances concernées n’ont donnés aucune directive, ne donnez pas d’argent. Certaines personnes peu scrupuleuses, profitent de l’état de sidération que provoque ce genre de catastrophe patrimoniale, pour lancer des cagnottes qui ne servent pas forcément la cause. Donc soyez vigilants. Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant.

C’est la députée des Alpes-Maritimes, Madame Laurence Trastour-Isnart qui a interpelé la ministre de la culture, Madame Roselyne Bachelot, au sujet des démolitions du patrimoine Français.



Sa question avait été publiée au Journal Officiel le 12 janvier 2021. La ministre a fait connaître sa réponse le 13 avril, soit trois mois et une démolition plus tard, puisqu’entre temps « notre » chapelle Saint-Joseph est tombée. Ce qui en premier lieu prouve bien que le patrimoine est tout sauf un sujet de premier plan, puisqu’il faut trois mois pour obtenir une réponse à une question.


Enfin, une réponse : pas vraiment. Car Madame Bachelot botte en touche, en faisant certes une longue description des faits, notamment pour la Chapelle, mais ouvre son parapluie en mettant en avant l’intérêt de l’État pour les Monuments Historiques.



Or la question posée était bien plus générale. Il s’agissait bien d’une interrogation liée aux démolitions du patrimoine français et non sur les mesures d’accompagnement de la sauvegarde des Monuments Historiques. Aussi nous demandons-nous ce que viennent faire le plan de relance et le loto dans une réponse concernant les démolitions.



Là où nous sommes d’accord, c’est qu’il est impossible de protéger au titre des Monuments Historiques l’ensemble du patrimoine des territoires, car une protection induit des aides financières de l’État et il lui serait totalement impossible de tout financer.



En revanche, il serait peut-être temps de trouver un compromis pour protéger certains édifices de la démolition sans pour autant être obligé de « passer à la caisse ».



Se réfugier sans cesse derrière la sacro-sainte appellation « Monument Historique » finit par autoriser sans impunité le « patrimonicide » auquel nous assistons impuissants. Car il ne se passe pas un jour, sans que nous soyons alertés d’un projet de démolition quelque part en France. Souvent, la réponse des « démolisseurs » est la même : l’édifice n’était pas classé, donc n’avait aucun intérêt.


Peut-être n’avait-il aucun intérêt sur le plan national, mais localement, inscrit dans un ensemble architectural cohérent il en avait forcément. C’est ce que nous avions essayé de démontrer pour la chapelle Saint-Joseph, puisqu’elle faisait écho au Palais Rameau situé juste en face, réalisé par le même architecte, mais qui lui, avait « la chance » d’être classé.



Bien évidemment, cet argument n’a pas retenu l’attention du ministère de la culture qui a considéré la chapelle comme « non remarquable ». Non remarquable ? Pourtant n’oublions pas que plus de 100 universitaires et professionnels du patrimoine avaient signé une tribune pour plaider la cause de Saint-Joseph et avaient démontré son indiscutable intérêt architectural. Lire l’article ICI.



Profitons de cet article pour rappeler les propos de Madame Martine Aubry, Maire de Lille et grande amie de Madame Bachelot : « Les experts ont donné leur accord pour que l’édifice soit démoli, donc personne de peut contester cet accord. » En fait, quand Madame Aubry parle d’expert, elle fait référence à la seule architecte des Bâtiments de France qui a délivré un avis conforme au projet de démolition. C’est donc sur l’avis d’une seule et même personne que 130 d’histoire locale ont été anéantis en quelques jours.


Peut-être serait-il judicieux, de ne pas se contenter de l’avis d’une seule personne lorsqu’il s’agit de démolir ? Car « l’extermination » du patrimoine des territoires ne peut dépendre d’un avis régalien motivé parfois par des raisons qui nous échappent.



Cependant, tous les ABF ne se rendent pas complices de cette « tabula rasa » actuelle, car dans le cas de la maison de la Maison Berweiller à Sierck-les-Bains, c’est en grande partie grâce à l’avis de l’ABF et du soutien de la DRAC que l’édifice va sans doute s’inscrire dans l’avenir.


Au passage, il est important de rappeler qu’Urgences Patrimoine est à l’origine de la mobilisation en faveur de la Maison Berweiller et que, sans cette alerte, elle serait déjà probablement démolie. Cette alerte aura permis une forte mobilisation locale et l’appui de l’ensemble des associations nationales de sauvegarde du patrimoine.



Une parenthèse à ce sujet : les choses avancent doucement à Sierck-Les-Bains, mais désormais, la DRAC et la commune font cavaliers seuls au mépris de l’association locale qui n’a pourtant jamais ménagé ses efforts. Encore une fois, le simple citoyen, aussi engagé soit-il, doit laisser place « aux experts » sans broncher, même quand la genèse de l’action de sauvegarde est de sa propre initiative. (Nous publierons prochainement un article complet sur l’avancée de cette affaire, c’est édifiant.)



Toujours est-il que nous aimerions bien entendre un jour Madame la ministre de la culture s’exprimer sur l’avenir du « petit patrimoine des territoires », celui qui ne bénéficie d’aucune protection et qui est la première victime de la promotion immobilière, qui, au nom de la modernité emporte avec elle des centaines de témoins de notre histoire collective dans l’indifférence générale.



Nous nous permettons de rappeler à Madame la ministre, qu’il n’y a pas de grand ou de petit patrimoine. Il y a LE patrimoine.



La photographie suivante prise au milieu des gravats encore fumants de Saint-Joseph résume parfaitement la situation : on brasse beaucoup d’air autour de cet épineux sujet, mais aucune mesure concrète n’est prise. Si c’est juste à cause d’un manque d’idées, nous avons un grand nombre de propositions de lois qui résoudraient bien des problèmes et qui ne coûteraient pas cher à l’État. Mais dans les « hautes sphères » on se garde bien d’écouter la voix d’une association citoyenne.

En tout cas, nous profitons de cet article pour remercier Madame Laurence Trastour-Isnart d’avoir posé cette question à Madame Bachelot, car il est rare qu’un parlementaire s’intéresse à cette cause. C’est d’ailleurs en raison de ce manque d’intérêt que nous avions publié une annonce sur Le Bon Coin, afin de trouver un parlementaire courageux qui porterait la voix du patrimoine, au moment où nous tentions tout pour sauver la chapelle. Certes, c’était un trait d’humour dans le fracas d’un dur combat, mais en tous les cas Madame s’est exécutée et elle a bien porté la voix de Saint-Joseph à l’Assemblée. Il aura fallu trois mois et la démolition de la chapelle pour que Madame la ministre de la culture réponde… à côté.


Enfin, Madame Bachelot aurait pu rajouter pour étayer ses propos concernant toutes les procédures qu’Urgences Patrimoine a intenté pour sauver la chapelle Saint-Joseph, que l’État nous a condamné à payer 1000 euros pour avoir eu l’outrecuidance de défendre ce que nous estimions être un élément du patrimoine national, ce qui a suscité l’indignation générale, à commencer par Stéphane Bern, le Monsieur Patrimoine d’Emmanuel Macron, très présent et nous l’en remercions lors de ce combat.




De style néogothique du XIXe siècle, ce château a été construit vers 1858 par l’architecte Camille Ruphy, le maître d’ouvrage étant Joseph Avet. Thônain d’origine, aîné d’une famille de six enfants. Il part à l’âge de trente-sept ans en Louisiane, pour y faire fortune dans le commerce des épices. Il va y rester trente-cinq ans, après y avoir épousé en 1848 Madame Athénaïs Malot Louise Letellier, qu’il viendra présenter à Thônes lors d’une fête de retour en 1859.

La première destination de ce château était à l’origine d’en faire une résidence confortable pour les vieux jours du couple. Mais, rapidement, le château va être légué à la municipalité pour y accueillir différentes activités au fil du temps : asile, maternité et EHPAD vont occuper ces lieux jusqu’à leur abandon dans les années 1990.



Alors qu’il est encore propriété municipale, notre équipe de passionnés s’est prise d’amour pour ce patrimoine local et nous nous sommes donnés pour mission de le sauver d’une destruction certaine. Pour se faire, nous avons constitué une association de sauvegarde du patrimoine : C.A.S.T.E.L (Château Abandonné, Sauve Ton Édifice Local), dans le but développer une communauté qui soit force de propositions et d’actions autour de cette sauvegarde.

Quel avenir pour le château Joseph Avet ?



L’objectif est de restaurer au maximum le caractère originel du bâtiment avec, notamment, la restitution de ses jacobines et de son toit mansardé, présents à l’origine de la construction tel que Joseph Avet l’avait imaginé. Les éléments patrimoniaux intérieurs du XIXe siècle (tels que les piliers en fonte ou la porte monumentale en noyer par exemple) seront rénovés et valorisés. Quelques meubles uniques d’époque, marqués de l’ancre de Joseph Avet, symbole de l’Espérance, pourraient également retrouver leur cadre d’origine après restauration. La parcelle sur laquelle se trouve le château serait aménagée en espaces verts, et les parkings végétalisés. Il est avant tout impératif de procéder à la sécurisation du château et à sa protection contre les intempéries.


Rejoindre l’association



Consciente que ce projet ne pourra prendre vie sans soutiens, l’association CASTEL est aujourd’hui à la recherche de moyens humains et matériels. Nous souhaitons mettre en place une équipe de bénévole dynamique et volontaire, locale et nationale, désireuse de participer à la sauvegarde du château Joseph Avet ! À cette date l’équipe de l’association est composée de 12 personnes.



Aujourd’hui pour continuer la mise en place de ce projet, nous avons besoin de compétences dans différents domaines : droit des sociétés et des contrats, relation presse, relation partenariat, recherche de subventions et mécènes, gestion administrative, relation bénévolat, gestion du bénévolat.


Nous sommes convaincus qu’une équipe de bénévoles, amoureux du patrimoine, dynamique et volontaire peut faire bouger les choses, mais nous savons aussi que seuls nous ne pourrons pas mener à bien ce projet de sauvegarde.



Aujourd’hui nous avons donc besoin de votre aide, que ce soit sous forme de don ou en mettant vos compétences au service de la sauvegarde du Château Joseph Avet.



Pour en savoir plus sur ce projet, prenez contact :



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