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Jeudi 7 mai, au Mans, on ne pouvait même pas dire au revoir au Château de L’Épine, puisque nous sommes toujours confinés. En revanche, les pelleteuses pouvaient s’en donner à cœur joie sans être dérangées


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Le Château de l’Épine était la propriété du centre hospitalier du Mans et l’édifice laissera sa place à un centre de cancérologie. Certes, on nous dira qu’il faut privilégier les vies humaines et pas les « vieilles pierres », mais avec un peu de bonne volonté, ce centre aurait pu être construit sur un autre terrain et le château réhabilité pour accueillir un des pôles administratifs.

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Mais de toute façon, ce n’était « qu’un château » XIXe, alors pourquoi le conserver ? Comme tous ses contemporains architecturaux, il n’avait aucune chance de survie. Le XIXe siècle est décidemment un siècle maudit pour tous ces édifices qui ont pourtant fait la grandeur de nos belles provinces françaises.

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Ce château avait été donné à la ville du Mans par la famille de Follin. La ville y avait installé une maison maternelle administrée par la DDASS. Il était situé sur un vaste terrain jouxtant l’hôpital et c’est donc tout naturellement qu’en 1952 la DDASS demanda à l’hôpital de prendre en charge cette maison maternelle et de la transférer dans l’enceinte des bâtiments hospitaliers.

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« Cette transaction fut acceptée mais le déplacement ne put être réalisé rapidement. Pendant une douzaine d'années, le Centre Hospitalier du Mans dut assurer le fonctionnement de la maison maternelle toujours installée au Château de l'Epine, hors de l'enceinte hospitalière. Enfin, en 1964 la construction du nouveau service fut terminée. Il était situé près de la nouvelle maternité. Il comportait 24 lits. Cette maison maternelle fonctionna jusqu'en juin 1990, puis fut fermée et démolie, et 8 lits la remplacèrent au Foyer de l'aide à l'enfance. Quant au Château de l'Epine et au vaste terrain qui l'entourait, il revint à l'hôpital qui y installa de nouveaux services dans les années qui suivirent. » (Histoire de l’hôpital du Mans) Ce qu’il faut retenir de cette note, c’est justement « le vaste terrain qui l’entourait ». Ce qui prouve bien que cette unité de cancérologie aurait pu trouver sa place sans pour autant mettre le château par terre.

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De toute façon, l’heure n’est plus aux lamentations et encore moins aux suppositions puisque le Château de l’Epine ne sera plus que poussière d’ici deux jours. À ce rythme-là, il ne restera plus grand chose de l’hôpital d’origine, construit au début des années 1890, puis agrandi dans les années trente, puisque depuis 1990, les démolitions s’enchaînent pour laisser la place à des structures « modernes ».

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Pourtant, lors de sa construction, cet ensemble architectural était reconnu comme le plus bel hôpital de France. Autre temps, autres mœurs, l’architecture du XIXe se meurt …


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En savoir plus sur l’histoire de l’hôpital ici.

C’est en 2018, à l’occasion des 500 ans de la fondation de la ville du Havre que la statue de l’artiste Fabien Merelle ,« Jusqu’au bout du monde », avait été installée sur la plage de Sainte-Adresse. Elle a été vandalisée lundi 4 mai.


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Cette statue monumentale de plus de six mètres de haut réalisée en résine, le même matériau que pour la coque d’un bateau, représentait un père et sa fille le regard dirigé vers l’horizon. L’artiste a « voulu mettre de l’humain, dans cet environnement qui peut sembler hostile ». Conçue pour être pérenne, elle était fixée dans un socle de béton et pouvait résister à des vents de plus de 200 km/h, mais hélas, pas aux flammes ni aux fumées. Pour l’artiste, Elle symbolisait « la fragilité et la force de l’humanité face à une nature aussi puissante ».


Mais aujourd’hui, c’est plutôt l’infinie bêtise de l’humanité que symbolise cette œuvre mutilée. Personne ne pouvait imaginer que quelqu’un pouvait perpétrer un tel acte. D’autant que cette statue avait fait l’unanimité auprès du public. Le Maire de Sainte-Adresse, Hubert Dejean de La Batie a vivement réagit sur Twitter : « Scandaleux, odieux, irresponsable... les mots me manquent pour qualifier l’acte d’une rare imbécilité. La statue de Fabien Mérelle au Bout du Monde a été volontairement incendiée ce jour. Un acte de vandalisme inutile qui est un crève-cœur pour les nombreux amoureux de l’œuvre ! »



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Pour le moment, personne n’a été interpellé, mais une enquête est ouverte et bien entendu, une plainte a été déposée. Cet incendie volontaire déclenché à l’aide de pneus, a fortement endommagé la statue et un risque de chute est à craindre. Sans doute que cet acte sera gravé dans la mémoire comme étant un dommage collatéral du confinement et de l’interdiction d’accès aux plages, laissant la porte ouverte aux vandales, qui peuvent ainsi agir en toute impunité. « Seule la bêtise humaine peut donner une idée de l’infini » disait Ernest Renan, nous en avons encore la preuve aujourd’hui.




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Ce n’est hélas pas la première fois que l’église de ce paisible village d’une centaine d’âmes, située dans le département du Calvados, est victime d’actes de vandalisme. Déjà en 2017, à plusieurs reprises, des personnes mal intentionnées avaient déplacé les bancs, et s’en étaient pris à certains objets de culte, puis, lors d’un autre épisode, avaient découpé un tableau à l’aide d’un cutter.

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Cette fois, dans la nuit du dimanche 3 mai, c’est un incendie volontaire qui a dégradé l’édifice. Le combustible utilisé serait probablement du fioul qui s’est embrasé, en détruisant une des portes d’accès à l’église. Si les dommages ont été limités grâce à l’intervention rapide des pompiers, l’installation électrique a souffert et l’intérieur est maculé de noir de fumée, ce qui nécessitera un important nettoyage et une surveillance de la structure puisque certaines pierres ont été exposées à de fortes températures. La même nuit, à quelques kilomètres de là, un tracteur a été incendié sur le même mode opératoire. Hasard ou coïncidence, l’enquête qui a été ouverte nous en apprendra peut-être un peu plus dans les semaines à venir.


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Quoiqu’il en soit, cet incendie a fortement choqué les habitants du Marais-La-Chapelle, qui ne comprennent pas pourquoi quelqu’un s’en prend à ce patrimoine communal depuis plusieurs années.


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