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« Plusieurs articles dans les médias font état d’une concertation entre le réseau associatif et la CUA au sujet du PSLA et les propos de M. Pueyo, président de la CUA, sont largement relayés, probablement en raison de sa campagne électorale en tant que conseiller départemental, ainsi que ceux de Mme Chevillon, Architecte des Bâtiments de France (service de l’État).



Cependant, les associations ne sont plus sollicitées depuis la réunion du 6 mai. Dans la mesure où l’on parle de polémique, où les arguments d’autorité pleuvent, il est nécessaire de revenir sur le point de vue des associations de défense du patrimoine, qui se font le relais de près de 2000 signataires, en ligne et sur le papier, contre l’architecture des deux bâtiments venant s’installer près du PSLA du centre-ville d’Alençon, annexes majoritairement à destination commerciale, dont un possible restaurant.



A l’heure de ce communiqué : Aucune proposition de rendez-vous n’a été faite par la CUA contrairement à ses engagements. Malgré plusieurs demandes, nous n’arrivons pas à obtenir, ni de la part de la CUA, ni de la Ville, ni des huissiers, les constats qui pourraient nous permettre de faire valoir notre droit légitime à un recours gracieux, dans une stratégie évidente de rétention d’informations.



Nous n’avons pas l’intention de nous prêter plus longtemps à une mascarade de concertation inexistante. Jeudi dernier, plusieurs associations ont rencontré le président de la CUA. Les discussions ont été nourries. Les Alençonnais ont eu à l’issue d’un communiqué, préparé avant la réunion par les services de M. Pueyo, l’impression que tout s’était bien passé, que nous sortions d’accord avec des engagements de rendez-vous et de concertation.



Nous sommes à une semaine de cette réunion, et à part ce communiqué et des interventions régulières du président de la CUA dans les médias et sur le terrain, nous pensons que cette concertation n’aura jamais lieu.



Nous sommes dans le rythme d’une campagne électorale, finalement. Les deux bunkers en sont désormais un enjeu. Nous avons vu, comme chacun, que des responsables politiques de tous bords se prononçaient sur le sujet. Nous soulignons que notre action n’est pas politique, que les associations parties prenantes dans cette action de notre vie locale sont apolitiques. De notre côté, nous avons laissé la pétition en ligne, et nous l’avons proposée sur le marché. Version numérique et version papier circulent. Les avis négatifs des Alençonnais s’accumulent mais le projet avance. Cette démarche, comme expliqué à M. Pueyo, est un signe de volonté de discuter, puisque permettant au plus grand nombre de s’exprimer. En attendant, lors de cette réunion, nous avons constaté que le président de la CUA et ses services découvraient l’aspect du projet PSLA.




Le seul volet à peu près maîtrisé : le budget. Il nous a fallu expliquer ce qu’étaient ces fameuses briques, que les bunkers sont orientés à l’oblique des maisons existantes, qu’ils sont indépendants et seulement reliés par une passerelle au premier étage, que les maisons seront éventrées, et donc qu’il ne s’agit que de façadisme.



Pour essayer de sauver la mise, il nous a été reproché de comparer ces bâtiments à des bunkers, d’être manipulés par l’opposition, d’avoir une simple divergence de goûts. La teneur des propos émanant d’un service de l’État, venu en renfort d’un élu en campagne, va également dans ce sens. Pourtant, nos arguments ne flottent pas dans l’atmosphère. Chacun peut les vérifier car notre source, c’est le permis de construire. Si l’on n’est pas d’accord avec nous, nous attendons, et c’est le minimum, que les réponses se réfèrent également à ce document. Si le projet est réfléchi, comme on nous l’oppose, il est pourtant inexplicable par les acteurs qui lui sont favorables. Ils n’y arrivent pas. Par exemple, la vue utilisée dans la communication de la CUA est déposée par l’architecte dans ce permis de construire. Elle a servi à sa validation politique et administrative. Il n’est pas possible de dire que cette vue induit en erreur les citoyens sans impliquer que toute la chaîne de validation et de contrôle du projet soit aussi dans l’erreur depuis des mois. Rappelons : Les briques, des barres longues jaunes-grises, sans joint, à l'horizontale, et aussi à la verticale en bandeau au ras des toits terrasses, avec du béton brut de décoffrage, effet banché, sur toutes les façades. Les édifices anciens, du XVe au début du XIXe siècle : éventré pour l’un ou décapité pour l’autre, sans restauration digne de ce nom, sans aucune opération archéologique de bâti alors qu’ils vont être irrémédiablement transformés par la mise aux normes exigée par le PSLA. L’emprise et les volumes : destructions des perspectives vers les monuments historiques mais aussi des perspectives créées dans le parc de la Providence.



La passerelle va buter face à ces bunkers dans un sens, et il ne sera plus possible d’avoir le recul visuel vers Montsort et son clocher dans un autre. Le tracé des anciennes fortifications ?



Zéro prise en compte dans ce projet. L’un des bunkers mord même sur leur tracé dessiné en dalles de granit. On voit poindre l’argument : écho entre l’architecture médiévale militaire et l’architecture militaire du XXe siècle, comme une réchauffée du calamiteux dossier Château de Falaise.



Avons-nous écrit quelque part que les associations demandaient l’édification d’une architecture pastiche en remplacement de ce projet ?



Non, c’est un procès qui ne tient pas. Si nous avons une proposition à faire, c’est dans le sens d’une architecture contemporaine en accord avec le bâti ancien, tant au niveau des plans, des volumes, des hauteurs, des teintes que des matériaux, avec des citations, et une lecture à plusieurs niveaux.



Nous voulons une architecture nouvelle et amicale sur laquelle l’œil s’attarde autant que sur l’ancien tout en permettant un regard vagabond, une architecture que tout le monde puisse regarder en fonction de ses activités, de son temps, de son état d’esprit, de sa culture et non une architecture de juxtapositions, qui tend à faire oublier l’existant et qui ne dit ni qui nous sommes, ni où nous sommes.



Bref : nous voulons une architecture qui puisse devenir le patrimoine de demain. »





La Société des Amis du Vieil Alençon

Le Grand Hôtel du Tonneau d’Or est une institution pour les Belfortains. C’est d’ailleurs une habitante de la ville qui nous a alerté, car elle s’inquiète du devenir de ce patrimoine remarquable. Les informations révélées par la presse locale, il y a quelques mois, n’étaient guère encourageantes et c’est la raison pour laquelle elle a souhaité que nous relancions un peu le débat.



Si sa destination change, comme certains bruits le font entendre, qu’adviendra-t-il des éléments architecturaux remarquables qui le caractérisent et, surtout, que deviendront les vitraux du célèbre Maître verrier Gruber ?



En attendant d’approfondir le sujet dans un prochain article, un peu d’histoire et quelques informations relatives à l’avenir incertain du Tonneau d’Or que notre contact nous a communiquées :



A deux pas du centre historique, il a fière allure, avec ses drapeaux et ses balcons fleuris, c’est une image incontournable de Belfort, il fait partie de l’histoire de la ville depuis l’année de son inauguration en 1907... et que dire de ce que l’on découvre en poussant la porte ? Un majestueux escalier, une coupole, de splendides vitraux…Un décor à couper le souffle.



Un peu d’histoire :



L’hôtel a été ouvert en 1907 par Eugène Garteiser. Il voulait créer un établissement de grand standing de 100 chambres, avec plusieurs salles à manger, dont une pouvant accueillir 200 convives, un escalier monumental, une coupole et des vitraux du maître nancéien Jacques Gruber, celui-là même qui réalisa ceux de la Villa Majorelle.



Mais Eugène Garteiser a vu trop grand et a dû céder l’hôtel en 1925 au Bisontin Denis Michalland. L’établissement tournait alors avec 42 employés et de nombreuses personnalités y ont séjourné (voir les anecdotes du Tonneau d’Or). M. Michalland, faisant partie d’un important réseau de Résistants, s’est enfui dans le Rhône. L’établissement a été réquisitionné par l’occupant pour servir de « Soldaten Heim ». Les étages abritaient les officiers et le rez-de-chaussée les soldats. Les Michalland ont récupéré leur hôtel après l’arrivée des troupes françaises.



Vendu à l’office HLM en 1961 Le Tonneau d’Or a retrouvé sa grandeur. Des cars entiers de touristes allemands, américains, belges et hollandais y ont dormi, avant de poursuivre leur route vers l’Italie ou la Côte d’Azur.



En 1950, après le décès de Denis Michalland, son épouse Jeanne et son fils Clément ont poursuivi l’activité jusqu’au 16 décembre 1956. Ce jour-là, un violent incendie s’est déclaré dans les étages alors que se déroulait l’arbre de Noël des enfants du personnel de la société Gauthier. Les dégâts furent considérables et l’hôtel a dû fermer.



Clément Michalland a entrepris des travaux et a rouvert. Mais plus rien ne fut comme avant. Il finit par céder l’hôtel à un homme d’affaires de Neuilly-sur-Seine, Isaac Amar. C’est à lui que l’office HLM l’a racheté en 1961 pour y installer son siège. En 1990, l’organisme logeur (qui deviendra Territoire Habitat) l’a cédé à son tour avant d’emménager dans un nouveau siège aux 44 et 46 rue Parant.



Patrick Zannolfi et son associé Michel-Vincent Viry ont acquis le bâtiment de 4 200 m² pour 15 millions de francs à l’office HLM. Leur ambition était de rendre ses lettres de noblesse au Grand Hôtel du Tonneau d’Or, trente-cinq ans après sa fermeture. Ce fut chose faite et à nouveau les personnalités et les touristes du monde entier y feront une halte ou un séjour. Il sera d’ailleurs répertorié dans les plus prestigieux guides touristiques. A l’heure actuelle il figure toujours sur TripAdvisor.


L’avenir du Grand Hôtel du Tonneau d’Or est aujourd’hui menacé comme le confirme cet article de L'Est Républicain publié en octobre 2020 :



Depuis le 16 mars 2020, l’hôtel du 1 rue Général Reiset est fermé, à cause de la crise sanitaire, puis de travaux de rafraîchissement. Il y a quelques jours, la direction a proposé aux salariés une négociation sur une rupture conventionnelle de leur contrat de travail.



Le Grand hôtel du Tonneau d’Or rouvrira-t-il un jour ? La question se fait de plus en plus pressante depuis la fermeture de l’établissement rue Reiset à Belfort, le 16 mars dernier.


Difficultés financières Les causes sont multiples. L’hôtel de 52 chambres est confronté à des difficultés financières. Après plusieurs semaines de fermeture en raison de la crise sanitaire, l’établissement, qui comme bien des hôtels doit faire face à des problèmes de rentabilité, n’a plus de trésorerie. Des charges ont été reportées par l’État mais devront être payées.



Dans le même temps, d’autres factures n’ont pas été réglées malgré plusieurs relances des débiteurs. Il y a nécessité d’apurer les dettes.



Par ailleurs, l’établissement souffre d’un manque d’entretien. « Il n’y a pas eu de gros travaux ces dernières années », confirme un ancien salarié. « Quand j’y travaillais encore, nous avions des plaintes de clients sur le manque d’entretien des chambres. »



Conscient du problème, Patrick Zannolfi, nouveau gestionnaire depuis le mois de juin, a décidé de profiter de l’incertitude ambiante pour rafraîchir et embellir les lieux. À la fin du printemps, il a engagé des travaux dans le hall d’accueil l, du sol au plafond. Une mise aux normes du bâtiment et une rénovation des chambres devaient suivre, dans la perspective d’une réouverture en janvier 2021.



« C’est vrai que l’hôtel a continué de recevoir des demandes de réservation pour des chambres, des séminaires ou des groupes », indique un ancien salarié. « Nous avions des clients qui aimaient y venir pour son cadre et la proximité du centre-ville et de la vieille ville. Nous avons été obligés de refuser leur réservation. »



Mais les travaux se sont arrêtés. Et les salariés ont été conviés à une réunion avec leur patron.



Officiellement pour parler de l’avenir de l’hôtel prestigieux et majestueux. En fait les entretiens individuels visaient à proposer aux employés une rupture conventionnelle de leur contrat de travail.



« On nous a proposé de la signer », indique un ancien salarié. « Quelques collègues ont accepté.



D’autres hésitent ou attendent un éventuel licenciement économique...



Une résidence « Seniors » ? Des appartements 4 étoiles ?... Selon nos informations, le gérant, que nous n’avons pas réussi à joindre, réfléchirait à la possibilité de transformer l’établissement en une résidence « Seniors » ou en appartements standing. « À mon avis l’hôtel va fermer ce qui mettra fin à une aventure commencée le 24 août 1992 », déplore un ancien salarié. « C’est triste pour Belfort, ses habitants et nos clients. »



Des personnalités illustres



Des hôtes prestigieux ont séjourné au Grand Hôtel du Tonneau d’Or. Edmond Miellet ou le général Maxime Weygand étaient des clients assidus. Winston Churchill y a séjourné. Tout comme le Dr Schweitzer, le maréchal de Lattre de Tassigny, la reine Astrid, le sultan du Maroc Moulay Youssef ou Pierre II de Yougoslavie, le roi Baudoin et la Reine Fabiola, le Prince Rainier de Monaco.



Fernandel y a fait quelques caprices de star. Joséphine Baker, Pierre Blanchard, Charles Trenet, Guy Bedos y ont passé quelques nuits. Il y a quelques années, nous y avions rencontré lors de son passage à Belfort Arnaud d’Aunay, descendant de Sébastien Leprestre, Marquis de Vauban, plus connu sous le nom de Maréchal Vauban qui, de sa fenêtre, pouvait contempler l’ouvrage de son illustre ancêtre.


Une anecdote célèbre du Tonneau d’Or



Bagarre dans la rotonde :



Un des salons particuliers de l’hôtel équipé d’une rotonde et d’une belle verrière a été le théâtre d’une bagarre entre André Tardieu, qui fut président du Conseil, et Edmond Miellet, ministre des Pensions et député du Territoire de Belfort. C’est une conversation passionnée qui a dégénéré en rixe. Tardieu en a perdu ses lorgnons et Miellet sa fameuse jambe de bois.



Fin de l’histoire ?



Ce serait vraiment dommage que cet établissement perde son âme pour devenir une résidence « senior » ou des appartements en copropriété ... Il pourrait sans doute y avoir d’autres solutions. La proximité de la Suisse, de l’Allemagne, de l’Alsace avec Strasbourg l’Européenne, pourrait ouvrir des perspectives culturelles non négligeables ...Il serait un écrin prestigieux pour des rencontres, séminaires, conférences, expositions, salons etc.… d’autant qu’il dispose aussi d’un restaurant au rez-de-chaussée du bâtiment, également fermé bien entendu, mais il suffirait d’un nouveau chef au fourneaux !... Il pourrait devenir un des plus grands centres d’attraction de tout le Grand Est, et même recevoir des événements internationaux avec la Suisse et l’Allemagne toutes proches.



À suivre…

L’annonce de la possible démolition de l’église de La-Ferrière-de-Flée est un peu le « buzz » de la semaine dans bon nombre de médias. Beaucoup d’entre eux font allusion à la démolition de la chapelle Saint-Joseph dans leurs articles, mais nous tenions à préciser que, si effectivement il est question de la démolition d’un édifice du XIXe, siècle « maudit » en termes d’architecture, la comparaison s’arrête là.




C’est parce qu’Urgences Patrimoine a été la SEULE association à agir sans relâche contre la démolition de la chapelle Saint-Joseph à Lille, que nous nous estimons légitimes à contester la comparaison qui est faite. Afin de bien dissocier les choses et de prouver que les deux affaires sont différentes, voici un bref résumé en une image :



Nous trouvons vraiment curieux cet emballement médiatique pour l’église de La-Ferrière-de-Flée, alors que, lorsque la chapelle Saint-Joseph à Lille vivait ses derniers instants, la majorité de médias étaient aux abonnés absents. Sans doute la peur de la toute puissante Université Catholique de Lille et de Martine Aubry, grande amie de notre ministre de la culture. Je rappelle que nous avons été condamnés à 1000 euros d’amende pour avoir osé nous opposer à la démolition totalement infondée de la chapelle. Oui, parce que dans notre beau pays de France, on condamne ceux qui se mobilisent pour sauver le patrimoine.




Mais revenons au sujet qui nous occupe aujourd’hui.



Si effectivement la démolition de l’église Sainte Madeleine est une option envisagée par la commune, il est inutile de jeter les élus immédiatement dans la fausse aux lions. En effet, lorsqu’une petite commune est propriétaire de plusieurs édifices religieux, elle peine à trouver les budgets nécessaires à leur restauration. La seule chose que nous pouvons dénoncer pour le moment, c’est de ne pas avoir informé le Prêtre de la paroisse et qu’il ait découvert l’éventuel projet de démolition dans la presse.




Si nous pouvons nous enorgueillir d’être passés maîtres dans l’art de « la Guerre aux démolisseurs », quand nous la faisons, c’est qu’il y a une volonté affirmée de détruire. Or, dans ce cas précis, rien n’est acté. Notre seule réelle inquiétude réside dans la désacralisation de l’édifice, mais soyons optimistes, c’est peut-être ça qui le sauvera.



Vous êtes très nombreux à nous avoir contacté afin que nous passions à l’action. Nous allons le faire, puisque la sauvegarde du patrimoine de nos territoires est notre priorité. Mais notre première action ne sera de nous insurger contre le Maire de la commune comme tout le monde trouve malin de le faire. Non, notre première action sera une action de médiation, car nous restons persuadés qu’à chaque problème, il y a une solution et que le dialogue peut résoudre bien des choses — quand celui-ci est rendu possible bien entendu.



Donc, pour le moment soyons optimistes et gardons espoir.



Si nous sommes optimistes, c’est parce que nous nous sommes déjà illustrés (dans l’ombre comme souvent) dans une affaire similaire en 2017.



Il faut rappeler les faits de cette dernière affaire :



Le maire de la commune de Jussy le Chaudrier, dans le Cher, avait alors acté en Conseil Municipal la démolition de l’église de la commune. C’est alors que notre délégué départemental, Jean-Claude Sauzéat, avait sollicité un rendez-vous pour essayer de surseoir à cette décision.



Le rendez-vous fut très difficile à obtenir, car le maire venait d’en découdre avec une association spécialiste du patrimoine religieux qui s’était montrée virulente à son égard. Après plus d’une heure de « négociations » notre valeureux délégué a réussi à nous obtenir un rendez-vous et c’est avec l’assistance d’Alexandre Bonnassieux, architecte du patrimoine et membre de notre équipe, que nous nous sommes rendus sur place.



Il nous aura fallu deux heures, deux petites heures pour inverser la tendance en expliquant au maire que la démolition n’était pas la seule option, simplement en lui démontrant qu’il était possible d’envisager de faire les travaux par tranches et que même dans une commune de 600 âmes, cela pourrait « coller » dans le budget.



Certains diront que c’est stupide, mais imaginez le maire d’une petite commune rurale face à un devis de restauration dont le montant total frôle, voire dépasse, le million d’euros.



Je reste persuadée que sans les conseils de professionnels avertis, beaucoup se seraient résignés à l’annonce de tels montants.




À ce jour, l’église ne semble pas vraiment rétablie, mais elle est toujours debout. Saluons au passage l’intervention du Préfet peu après la nôtre (ça aide bien quand les Préfets sont sensibles au patrimoine), qui lui aussi avait pris position pour la réhabilitation. Aucun « buzz » médiatique après la décision de ne pas démolir, mais nous commençons à le savoir, quand « ça ne sent pas la mort », ça n’est pas vendeur.



Notons quand même que, dès l’annonce de la décision, le délégué de la Fondation du Patrimoine s’est précipité pour faire adhérer la commune, alors qu’en ce qui nous concerne, nous n’avions pas demandé un centime et, d’ailleurs, nous n’avions même pas eu droit à un merci. Peu importe, nous agissons pour sauver ce qui peut l’être et savoir l’église toujours en place est la plus importante des gratifications, même si, soyons réalistes, cela ne paye pas les frais.



Toujours est-il que nous allons dans un premier temps essayer de faire de même pour l’église Sainte-Madeleine afin d’essayer de trouver des solutions pour que ce bel édifice XIXe s’inscrive dans l’avenir.



J’entends déjà les commentaires de certains (même dans le « hautes sphères ») : elle est moche cette église, elle n’a aucun intérêt architectural….



Alors que les choses soient claires, personne n’est en droit de juger un édifice qui, 150 ans plus tôt, a été pensé, désiré et surtout édifié par des dizaines d’artisans. La beauté est subjective et ce n’est pas parce qu’un édifice est « modeste » qu’il est dénué d’intérêt.



Cela reviendrait à dire, que seules les personnes au physique avantageux auraient le droit d’être soignées et de vivre ? Alors évitons de porter des jugements trop hâtifs.



Enfin, je rappelle que se déchaîner sur les réseaux sociaux, sous les publications nombreuses évoquant cette affaire, ne sert strictement à rien et que si vous souhaitez réellement être utile à la cause du patrimoine, mobilisez-vous à nos côtés par le biais d’une adhésion.



Pour lutter contre les démolitions, nous avons besoin d’une armée de valeureux soldats, pas d’un public déchaîné.



« Le patrimoine ne peut pas lutter, ensemble nous pouvons. »



Alexandra Sobczak-Romanski


Présidente d’Urgences Patrimoine

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