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Le 16 mai, Olivier Fury est convoqué devant le Tribunal Correctionnel pour avoir sauvé de la ruine totale la chapelle du domaine qu’il a acquise en 2011.


 


Cet amoureux des vieilles pierres, qui souhaitait acquérir un bien immobilier à Montagnac, charmante petite commune de l’Hérault, s’est vu, à l’époque, presque dans l’obligation d’acquérir en plus du bâtiment principal, cette chapelle du monastère des Augustins, alors à l’état de ruine.


Comme il est passionné, il a accepté de relever le défi et depuis qu’il en est propriétaire, il a consacré son temps et son argent à offrir une nouvelle vie à un édifice qui était condamné.




Condamné, c’est peut-être ce que sera Olivier Fury demain, car la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles ) a déposé une plainte pour absence de demande d’accord préalable pour les travaux.


 


La chapelle étant inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 2009, le propriétaire avait obligation de demander toutes les autorisations nécessaires aux services concernés pour entreprendre le chantier de restauration, mais il ne l’a pas fait.


 


Certes, nul n’est censé ignorer la loi, et effectivement, sur la forme, cette assignation est justifiée, mais sur le fond ?


 


En effet, s’il ne l’a pas fait, c’est en partie parce que nous savons tous que les délais d’instruction de ce genre de dossier sont interminables, non pas par manque de compétences des services, mais sans doute par manque de moyens humains. De plus, les cahiers des charges sont extrêmement stricts et ce qui est parfois imposé aux propriétaires en termes de travaux est difficilement réalisable lorsqu’il s’agit d’un édifice qui ne tient presque plus debout, ce qui était le cas de la chapelle d’Olivier.


 


Ce que la DRAC lui reproche également, c’est d’avoir réalisé un magnifique sol en béton ciré, alors qu’en lieu et place, il n’y avait qu’un sol en ciment très dégradé.



Pourtant, tous les ans, l’Architecte des Bâtiments de France s’est rendu sur le chantier, comme nous le précise Olivier Fury : « il faut souligner que les ABF sont venus chaque année pendant la rénovation et n'ont jamais fait une seule remarque sur le travail effectué.  Notre seule obligation était de protéger les peintures des chapelles et les sculptures sur plâtre, qui d'après eux avaient un grand intérêt. D'ailleurs, lors de l'inscription, Monsieur Dreyffus, ABF, a écrit que : seules les chapelles ont un intérêt remarquable ... le reste de l'église ne mérite pas une inscription, comme l’atteste l’extrait du document ci-dessous ».


 


 Alors, certes, le béton ciré n’existait pas au XVIIe siècle époque de construction de l’édifice (datation d’après la DRAC, l’édifice étant sans doute un peu plus ancien ), mais le béton non plus. Il faut dire que la chapelle avait été en grande partie détruite par deux fois, et qu’elle avait été restaurée (sans doute avec les moyens du bord) à la fin du XIXe siècle, avant d’être laissée à l’abandon dans les années 1970.


 


Les travaux ont été titanesques, et du sol au plafond Olivier Fury a fait ce qui lui a semblé bon de faire pour redonner vie « à la vieille Dame », en la sauvant d’une mort certaine.


La question que nous nous posons aujourd’hui est la suivante : faut-il traiter un dossier de restauration d’une ruine, comme on traite un dossier de restauration d’un édifice qui n’est pas menacé de disparition ?


 


Nous voyons, de plus en plus dans nos combats, que des avis favorables à la démolition de certains Architectes des Bâtiments de France sont émis au prétexte que l’édifice concerné est en trop mauvais état (le plus bel exemple étant « Notre » chapelle Saint-Joseph à Lille).


 


Nous comprendrions la démarche contestataire des services de l’État si Olivier Fury avait demandé des subventions publiques, mais ce n’est pas le cas.


 


360.000 euros, c’est ce qu’il a investi dans cette restauration, sans bénéficier d’un centime d’argent public.


 


Roselyne Bachelot, à l’occasion de ses « délires » contre le patrimoine religieux en début d’année, avait souligné qu’il faudrait que les citoyens sensibles à ce patrimoine se retroussent les manches et agissent, car l’État ne pouvait pas payer pour la restauration de tous les édifices en danger. Olivier Fury a donc « devancé l’appel » et a fait son devoir de citoyen engagé pour sauver cette chapelle, qui est désormais une des plus belles du département.


 


Il est également important de souligner que la démarche d’Olivier n’était pas une démarche égoïste, puisque son but est avant tout de l’ouvrir au public, aussi bien dans le cadre de manifestations culturelles, que pour y prier, puisqu’il semblerait que la chapelle n’ait jamais été désacralisée.


 


Le comble de l’ironie, c’est que Madame Brigitte Macron, elle-même, avait envoyé ses félicitations pour cette sauvegarde exemplaire, sans parler des honneurs qu’il a reçus du maire ou de la députée de sa circonscription, tous heureux de voir revivre ce marqueur fort de l’identité du territoire permettant d’en développer l’attractivité.  



Nous verrons donc demain ce que le tribunal décidera, mais une chose est certaine, si Olivier Fury est condamné par la justice, il condamnera les ouvertures de la chapelle, et ne fera jamais partager ce lieu chargé d’histoire avec quiconque.


 


Restons optimistes : avec un dossier « béton », la justice devrait être clémente avec ce fervent défenseur du patrimoine.


 


Nous ne manquerons pas de vous tenir informés du verdict de l’audience.

Jeudi 4 mai, nous étions tous réunis au cimetière sud de Wimille, afin de lancer officiellement le projet de restauration de la tombe de l’Abbé Gustave Lebègue et de celle de Théophile Dobelle, les deux co-fondateurs de l’âme de la commune de Wimereux, qui reposent l’un à côté de l’autre dans ce cimetière.



Pas moins de trois Maires avaient fait le déplacement. Messieurs Jean-Luc Dubaele, Antoine Logié et Christian Foucroy, respectivement Maires de Wimereux, Wimille et Equihen-plage. Réussir à faire déplacer un élu tient généralement du miracle, mais trois !!! Nous sommes vraiment heureux et fiers que notre projet de sauvegarde de ces deux sépultures retienne autant l’attention de ces trois municipalités. Nous les remercions bien sincèrement pour leur présence et leurs sympathiques interventions.



Le Père Derycke, coordinateur de la paroisse Saint-Jean du Wimereux était également présent pour honorer la mémoire de son illustre prédécesseur. Nous avons tous apprécié sa bonne humeur et son enthousiasme pour ce projet.



Enthousiastes étaient également les représentant de la paroisse, ainsi que Monsieur Alain Évrard, à l’origine de l’alerte concernant l’état des deux sépultures, qui a su en quelques mots nous rappeler qui étaient les deux défunts, et quel avait été leur rôle.


 


Mention spéciale pour Franck Weens, Président de l’Association des Amis de l’Église de l’Immaculée Conception de Wimereux, avec lequel nous sommes en contact depuis longtemps et qui est à l’origine de notre intervention.


 


Nous remercions également les représentants de la presse locale, ainsi que le service communication de la mairie de Wimereux.


 


Enfin, Cécile Fontaine Albagnac qui est à la tête de l’entreprise La Rose et la Pierre, était également présente, puisque c’est elle qui est en charge du nettoyage des deux sépultures. Cécile nous a très bien expliqué sa démarche, et quels moyens elle allait utiliser pour valoriser les deux sépultures quelque peu souillées par les affres du temps.



Au-delà du nettoyage, nous souhaitons remplacer la statue de la Vierge trônant sur la sépulture de l’Abbé Lebègue et qui a subi des dommages importants, ainsi que le buste de Théophile Dobelle, qui a été déplacé à la mairie de Wimereux pour des raisons de sécurité puisqu’il était en bronze, et que nous savons que ce genre de buste dans les cimetières est en proie à toutes les convoitises.



Concernant la statue de la vierge, nous souhaitons faire appel à un sculpteur local, quant au buste de Théophile Dobelle, nous ferons vraisemblablement réaliser une copie en résine.




Pour ces deux projets, nous avons lancé une souscription, car si notre Commission Nationale de Sauvegarde du Patrimoine Funéraire est en mesure de financer les travaux de nettoyages, pour la statue et le moulage il nous faut faire appel à la générosité des donateurs. La fin de la première tranche de travaux de valorisation devrait avoir lieu dans deux mois. Pour la statue et le buste, cela dépendra des dons récoltés, mais c’est bien connu, le patrimoine apprend à être patient…


 


En tout cas, nous sommes vraiment heureux de participer à ce projet hautement symbolique, car n’oublions pas que la mémoire ne doit pas être effacée, mais qu’elle doit être transmise.


 


Si vous souhaitez participer, cliquez ICI.


 

Le Père Gustave Lebègue naquit à Cucq le 11 avril 1814, il fit ses études au collège de Montreuil-sur-Mer, puis entra au grand Séminaire d’Arras. Ordonné prêtre le 21 décembre 1839, il fut nommé vicaire de la paroisse de Wimille de 1840 à 1842, puis curé de Maninghen et de Zoteux. Vicaire ensuite à l’importante paroisse de St-Joseph à Boulogne pendant 10 ans, il fut envoyé en mission à Equihen (petit et pauvre village de marins, sans clocher !) et il y construisit une église. Pour le remercier, son évêque le nomma ensuite curé de la riche commune agricole de Wimille, non sans l’opposition de quelques notables. A Wimereux, hameau dépendant de Wimille à l’époque, il n’y a que dunes de sable et vestiges du Camp de Boulogne de Napoléon Ier (prévu pour envahir l’Angleterre). Cependant tout allait changer : l’attrait pour les bains de mer, l’expansion du chemin de fer (avec la construction du viaduc pour relier Boulogne à Calais), et la capacité d’investissement immobilier des industriels textiles du Nord, ne sont pas restés inaperçus dans l’esprit visionnaire de l’abbé Lebègue qui décida de construire une chapelle de secours dans les dunes de sable de Wimereux, afin que la bourgeoisie du Nord, en villégiature durant tout l’été dans les villas qu’elle y faisait construire, accomplisse son devoir dominical et ne resta point sans la protection et le salut divin. Il fit poser la première pierre de l’église de Wimereux le 17 novembre 1866. Le viaduc était déjà achevé en 1863 (sous la responsabilité d’un dénommé Théophile Dobelle), et la gare de Wimille-Wimereux fut inaugurée juste après en janvier 1867. C’est autour de cette église que prit corps l’âme de Wimereux, qui s’urbanisa tout autour (sous l’impulsion de M. Dobelle) devant la multiplication des villas, des hôtels et casinos, et avec l’arrivée de l’aristocratie britannique. C’est fatigué après un longue carrière dans ses différentes et lourdes charges sacerdotales, amoindri par un premier AVC, que s’éteindra, frappé par une seconde attaque le 12 février 1876, le fondateur de l’église de Wimereux.


 


Théophile Dobelle (de son vrai prénom : « Prudent ») est né le 5 mars 1841 à Camon (dans la Somme). Il était employé aux Chemins de Fer du Nord et fut à ce titre envoyé sur Wimille pour participer à la construction du viaduc ferroviaire qui permettrait de relier Boulogne à Calais par le train. Il trouva le climat de Wimereux fort agréable... Est-ce par le fait qu’il fit la connaissance d’une demoiselle locale, Joséphine Mercier, fille d’hôteliers ? Ils se marièrent en 1864 et s’établirent définitivement à Wimereux. Ils eurent ensemble ... beaucoup de petits hôtels, et aussi quatre enfants dont l’un d’eux, appelé communément « Théophile » (aussi !), qui devint maire de Wimereux de 1910 à 1912. Théophile Dobelle (père) participa à l’organisation de l’urbanisation de Wimereux (réseau d’assainissement, voirie) rendue nécessaire devant la construction croissante des villas dans les dunes du hameau de Wimereux, et fut un ardent partisan de la séparation de Wimereux d’avec Wimille, commune agricole qui ne partageait pas les valeurs d’un tourisme balnéaire. Il n’eut pas le bonheur de connaître l’émancipation de la ville de Wimereux qui eut lieu le 26 mai 1899. Il décédera en effet le 4 juin 1897. Le viaduc et la voie ferrée sur lesquels il avait travaillé devinrent le trait de démarcation entre ces deux communes. C’est aujourd’hui le trait d’union entre celles-ci dans leur coopération. Sur le monument de Théophile Dobelle (père) (et non pas maire), on peut lire la mention « Fondateur de Wimereux ». Son buste trône sur le palier du 1er étage de l’Hôtel de Ville de Wimereux. Par la restauration de leurs monuments funéraires, les deux « co-fondateurs » de l’âme de Wimereux auront leur mémoire préservée pour les générations à venir.


 

Montévrain est une charmante commune de Seine-et-Marne qui ne manque ni de charme, ni de dynamisme. Sauf que depuis quelques temps, la municipalité s’en prend au centre historique, ce qui n’est pas du goût de certains habitants. Et pour cause. C’est tout le périmètre de l’église Saint-Rémy, dont la construction remonte au XIIe siècle et qui est classée Monument Historique depuis 1928, qui est en proie à la promotion immobilière. Nous avions été alertés trop tard pour nous opposer à la construction d’un immeuble à une centaine de mètres de cette pauvre église Saint-Rémy, mais cette fois, le collectif local nous a alerté dans les temps. Urgences Patrimoine sera donc à ses côtés pour dire non à ce nouveau projet.


Un des membres du collectif nous présente « l’affaire » :


Montévrain Bourg, était un très joli quartier que l’on nomme d’ailleurs « le centre bourg historique » du fait de la présence l’église Saint-Rémy, classée Monument Historique depuis 1928.



 Depuis quelques années, il semblerait que la commune ait décidé de « moderniser » notre bourg, à grand coups de projets immobiliers qui font perdent tout le charme de cet endroit. Des constructions qui défigurent le paysage, et, à l’heure ou la végétalisation est une préoccupation dans bien des communes, ici, on va abattre de nombreux arbres.



La municipalité a déjà autorisé la construction d’un bâtiment de 25 appartements à proximité immédiate de l’église, rasant au passage, plusieurs habitations anciennes et leurs jardins, sans parler le la circulation qui se fait de plus en plus dense.Tout était harmonieux et calme dans notre petit bourg



Voilà notre bourg avant la construction des 25 logements


 


Et voilà à quoi cela ressemble maintenant. 




Aujourd’hui, la commune frappe encore. Elle a décidé de construire 37 maisons individuelles (enfin si nous pouvons appeler cela des maisons) encore et toujours aux abords de notre église.


Chez nous, tout est harmonieux et verdoyant. Certes, il y a tout de même de petits immeubles, mais ceux-ci sont parfaitement intégrés dans le paysage. Nous, habitants du 12 rue de l’église nous sommes justement en train de réaliser la rénovation de notre immeuble. Nous avons eu des normes à respecter, des couleurs à respecter, compte tenu de notre proximité avec l’église.


Alors nous nous interrogeons, car le projet de construction des 37 maisons ne semble pas respecter toutes les normes qui nous sont imposées. Sans compter sur la gêne que cela va occasionner car la rue de l’église est à sens unique, et entre le nouvel immeuble et les 37 maisons, cela correspond à une bonne centaine de véhicules supplémentaire entre les appartements et les 37 maisons. Cela va forcément engendrer plus de pollution. Pollution qui risque, au passage, d’altérer notre église.



Nous pensons qu’il est grand temps d’arrêter de détruire notre centre historique au nom de la promotion immobilière. Tous nos espoirs se tournaient vers l’Architecte des Bâtiments de France, qui nous impose à nous riverains des normes contraignantes, mais hélas, tout comme pour le nouvel immeuble qui se trouve à 150 mètres de l’église, il a émis un avis favorable pour la construction des 37 maisons. Nous sommes dans l’incompréhension totale, mais si nous n’avons pas eu le temps de réagir pour le premier projet, pour celui-ci, nous n’avons pas l’intention de laisser défigurer notre bourg sans réagir.

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