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Le feu est bien évidemment maîtrisé, les abords de l’édifice sécurisé et des bâches de protection ont été installées sur les parties endommagées de la toiture. Il apparaît que les dégâts sont importants, mais l’église n’est pas détruite dans son intégralité.

Pour le moment, l’accès à l’intérieur est formellement interdit, dans l’attente de la venue des experts qui seront en mesure de faire un inventaire précis des dommages à la fois structurels et mobiliers. Car si le précieux triptyque est en sécurité depuis deux ans au Monastère Royal de Brou, suite à son transfert pour des raisons de conservation, l’église contenait de nombreux objets mobiliers protégés au titre des monuments historiques et nous ignorons pour le moment si l’incendie les a épargnés ou si malheureusement ils sont perdus. Parmi eux figuraient les objets suivant : Reliquaire de Sainte Agathe

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https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM01001344 Statue en terre cuite de Saint-Trivier

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https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM01001338 Statue du Christ en croix sur poutre de gloire

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https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM01001337 Statue en bois doré de Sainte Agathe

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https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/palissy/PM01001345 Il est donc fort probable que le Christ en Croix n’est pas résisté à la chute intérieure du clocher. Bien entendu, beaucoup d’autres objets et œuvres étaient présents dans l’édifice, mais il faudra attendre un autre inventaire, car celui du Ministère de la Culture ne référence que les biens bénéficiant de la protection MH. Même si cette information n’a pas dépassé les « frontières de l’Ain » d’un point de vue médiatique, notre premier article a tout de même fait grand bruit sur les réseaux et bien au- delà des frontières du territoire national.


Nous insistons sur le fait que ce drame patrimonial n’est pas dû à un attentat terroriste, mais qu’il est bel et bien accidentel. Peut-être une défaillance du paratonnerre ainsi qu’un manque d’entretien de l’édifice. L’enquête nous permettra d’en savoir plus dans les prochains jours. Encore un grand bravo à nos soldats du feu, ainsi qu’au Maire de la commune et à l’équipe municipale pour leur réactivité et pensée pour les habitants et paroissiens qui doivent être encore sous le choc de cet incendie. À suivre…




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En ce triste 10e anniversaire du passage de la tempête Xynthia, qui avait fait 29 victimes dans la commune de La Faute-sur-Mer, nous souhaitions rendre un petit hommage (peut-être le dernier) à un rescapé de ce tragique épisode. « Le Petit Pont » également appelé « La Passerelle », qui a été épargné par les éléments déchaînés et ce, depuis sa construction en 1908. Aujourd’hui, la tempête dont il risque d’être victime est celle de la démolition orchestrée par des élus, plus préoccupés par les élections que par le patrimoine historique de leur territoire.

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Pourtant, si l’on remonte quelques années en arrière, pour les maires de La Faute-sur-Mer et de l’Aiguillon-sur-Mer, il n’était pas question de toucher « à leur ADN ». Ce petit pont, qui relie leurs deux communes, semblait donc intouchable et devait continuer à assurer le passage des piétons et des cyclistes (lire le communiqué du Maire du 2 août 2018 ). Cependant, les communes n’étant pas propriétaires, elles n’ont sans doute qu’un poids relatif dans ce débat. C’est le Conseil Départemental qui a la charge de l’entretien et la gestion de l’édifice. Il semblerait que plusieurs études aient été réalisées et, bien entendu, elles sont « à charge » contre le Petit Pont plus que centenaire. Il est vrai qu’un tel ouvrage aurait nécessité un entretien régulier, afin d’assurer sa solidité et, de fait, son avenir, mais peu de choses ont été faites dans ce sens.


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Il est vrai que les tragiques incidents du pont de Gênes et de celui de Mirepoix-sur-Tarn n’ont pas joué en faveur de celui de La-Faute-sur-Mer. Alors plutôt que de se concentrer sur des études de restaurations, on préfère n’envisager que la démolition avec une éventuelle reconstruction à l’identique. Une étude avait tout de même prouvé qu’il était possible de restaurer l’ouvrage, mais dans un délai très court, et le Conseil Départemental n’a soit disant pas trouvé d’entreprise capable d’intervenir rapidement. À notre connaissance, aucun appel d’offre n’a été lancé en ce sens, ou alors de façon extrêmement discrète.


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Quoi qu’il en soit, un protocole a été mis en place par le Conseil Départemental, protocole visiblement accepté par l’ensemble des élus concernés. La seule question restant en suspend étant la reconstruction à l’identique ou pas, mais plus aucune hypothèse de restauration et d’avenir pour le Petit Pont Historique, le trait d’union entre La-Faute-sur-Mer et l’Aiguillon-sur-Mer depuis 1908.

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En ce jour de recueillement, le vent s’est encore invité. Madame la Ministre Élisabeth Borne, présente pour la cérémonie d’hommage aux victimes, ne s’est pas rendue au mémorial situé à l’entrée du Petit Pont comme cela était prévu, car la marche programmée n’a pas eu lieu. Un peu comme si le Petit Pont refusait désormais le défilé des officiels qui participe directement ou indirectement à sa destruction.

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  • Photo du rédacteur: Alexandra Sobczak
    Alexandra Sobczak
  • 1 mars 2020

Pensez-vous que le patrimoine préoccupe vraiment les citoyens Français ? Est-ce un sujet que vous avez mis au cœur de votre campagne, et si oui, pourquoi ?


Ce sont les questions que nous avons posées aux maires ou futurs maires.



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Sylvie Garcia-Guinvar’ch

Candidate à la Mairie de Candillargues (34) ;

54 ans, en préparation d’une validation des acquis (VAE) de Community Manager


Oui je le pense. Les citoyens aiment leur commune, leur mémoire, leurs attaches, leurs patrimoines et malheureusement beaucoup de maires ne respectent pas le patrimoine.



En 2014 je l’avais au cœur de notre campagne, mais en 2020 je l’ai mis très peu en avant, de crainte que la municipalité en place dans mon village (qui détruit le patrimoine historique sans pitié) ne s’en serve contre moi et dise que je ne sais pas parler d’autre chose — ce qui est faux bien entendu, même si le patrimoine est un sujet qui me semble important.



Au plus profond de mon cœur, j’aime le patrimoine de mon village, du moins ce qu’il en reste. J’aime mon village, j’y suis née et si avec mon équipe nous sommes élus, il est clair qu’il resplendira tant par sa propreté que par sa mise en valeur.



Le patrimoine est aussi une destination touristique, c’est d’ailleurs grâce au patrimoine de ma commune, notamment une Eolienne multi-pales de 1921, que j’ai fait de la politique, car à la base je n’y avais même pas pensé. Aujourd’hui l’éolienne (une des dernières de ce type en France) est toujours là, couchée au sol. Mais j’espère la voir restaurée un jour.




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Jean-Philippe Brun

61 ans, ingénieur EDF retraité ;Maire de Porte-de-Seine (27) commune nouvelle issue de la fusionde Tournedos-sur-Seine et de Portejoie.

Nos concitoyens sont de plus en plus sensibilisés à la problématique du patrimoine. Leur réflexion sur le problème de la conservation de tout patrimoine, qu’il soit bâti, naturel ou immatériel, s’inscrit dans un mouvement « écologique » au sens large : la lutte pour la préservation d’un certain humanisme contre des forces qui ne jurent que par le profit immédiat, la rentabilité aveugle et la négation des certaines valeurs. Les Français se passionnent pour les émissions d’histoire, participent au loto du patrimoine, s’amusent à retracer leur généalogie, s’indignent des destructions de bâtiments anciens, bref, se sentent de plus en plus concernés par cette dépossession qu’ils sentent menaçante. Perdre son patrimoine, c’est abandonner son âme.



C’est un sujet que j’ai placé au coeur de toute mon action de maire. Les deux villages qui forment notre commune sont très petits (100 habitants chacun), mais très riches en bâtiments anciens et en histoire humaine, depuis le néolithique. Dès que je suis arrivé aux affaires en tant qu’élu, j’ai constaté un certain état d’abandon, non par volonté délibérée, mais par négligence et surtout par peur devant des démarches compliquées ou vouées à l’échec. Notre mairie, magnifique manoir XVIIe siècle, possédait une charpente d’époque en très mauvais état, et un toit pratiquement d’origine.



Il y faisait très froid et humide. Le bâtiment était en péril. Dans l’église (XVIe) la voûte s’effritait et s’effondrait, toujours pour des soucis de charpente et de toit. Des restaurations maladroites avaient couvert les murs d’enduits inadaptés, qui ne les laissaient pas respirer. Pour moi c’était comme si on avait laissé mourir une personne et cet état désolant me faisait une peine terrible. J’ai donc pris mon bâton de pèlerin, pour frapper à toutes les portes, et j’ai été remarquablement aidé par de nombreux organismes, et les pouvoirs publics. Il faut s’acharner, ne pas se décourager, prendre conseil pour monter des dossiers qui tiennent la route, et ça fonctionne ! La restauration de l’église n’a pas coûté un euro aux habitants et celle de la mairie a été couverte à 70 % par des subventions ! J’ajoute qu’il ne faut pas faire n’importe quoi, nos entreprises intervenantes ont été soigneusement sélectionnées par l’architecte du patrimoine et effectuent un travail remarquable d’artisanat d’art de haute technicité. Restaurer, réparer, ce n’est pas ajouter un problème, ni détruire par maladresse un témoignage précieux des savoir-faire d’autrefois. Restaurer, c’est pérenniser et valoriser notre patrimoine en rendant hommage à ceux qui l’ont édifié.



Nous sommes aussi très soucieux de la préservation de notre paysage exceptionnel, du bord de l’eau, des terres agricoles, des bois et des falaises de la rive de Seine opposée. Cet ensemble, qui par ailleurs a constitué une grande source d’inspiration pour de très nombreux peintres post-impressionnistes, est un trésor, et abrite un écosystème remarquable.



Enfin, un autre aspect du problème du patrimoine est celui de la conservation de la mémoire. Nous avons un pôle archives très dynamique dans notre agglomération, ainsi qu’au département, ce qui permet la redécouverte historique de la commune. Nous avons beaucoup travaillé sur le centenaire de 14-18, mais aussi sur tous les artistes qui ont fréquenté notre joli bord de Seine. Une de nos habitantes s’intéresse à l’histoire des demeures de notre commune, dont souvent les propriétaires successifs sont des personnalités intéressantes du monde artistique ou littéraire.



Bref, c’est toute la commune qui vit le patrimoine comme essentiel. Le maire n’est qu’un facilitateur !




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Florence Torossian



Ex cadre de l’industrie aéronautique civile.


Candidate de « Protégeons Chinon » pour les élections municipales et communautaires de Chinon (37)

Le patrimoine préoccupe les français, mais cette préoccupation n’est pas toujours clairement formulée chez tous nos concitoyens avec une volonté exprimée en tant que telle. Mais je constate au quotidien que les citoyens sont viscéralement attachés à leur cadre de vie naturel, à l’identité de leur territoire.



Mon engagement dans le monde associatif remonte à ma jeunesse. J’aime fédérer les personnes de bonne volonté et ouvrir notre jeunesse aux bénéfices que nous procure l’attachement à notre héritage collectif. Prendre soin du patrimoine, c’est faire reculer la laideur et la barbarie. C’est partager l’espace de vie et faire preuve de civisme.



Source de formations, de métiers et de transmissions par le partage et l’écoute. C’est un vecteur d’intégration à la portée de tous. L’héritage rabelaisien a fortement marqué ce territoire aux atouts nombreux dont son terroir et son vin. Une mobilisation citoyenne est née en 2013 pour préserver et valoriser son site menacé par des projets de bétonnage avec la création de l’association Défense du Patrimoine de Chinon et de ses environs. J’en suis toujours la présidente et membre fondateur avec des commerçants et amoureux du patrimoine. Cette grande cause a été le début de mon engagement en faveur de la protection de cet héritage collectif qui s’inscrit dans un cadre de prise de conscience nationale des intérêts à défendre ce patrimoine si admiré dans le monde entier et dont nous sommes les dépositaires. Préserver, valoriser et promouvoir notre patrimoine constituent les priorités pour l’amélioration de notre cadre de vie exceptionnel. Il est source de nombreux avantages socio-économiques.



Mon engagement est déterminé et au service des femmes et hommes qui font vivre ce territoire.





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Jean-Jacques Percheminier61 ans, professeur d’école retraité. Maire de Courlon-sur-Yonne (89).

Avec les élections municipales de cette année 2020 s’achève ma vie d’élu municipal entamée voici 30 ans, dont 23 à la tête de la commune.



Il y a toujours eu dans notre village une sensibilité partagée au sujet du patrimoine.



Le patrimoine, au sens large du terme, a mobilisé une grande partie de la population à de nombreuses reprises : nous avons, par exemple, organisé diverses initiatives à l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine qui nous permettaient de nous pencher sur l’histoire locale et les repères qu’elle a laissés : déambulations dans le village pour faire revivre les bâtiments, le lavoir, l’activité économique d’antan, pose de panneaux historiques…etc. Et, bien évidemment, l’attention qui fut celle du Conseil municipal sans discontinuer pour l’entretien et la restauration de l’église Saint-Loup, classée monument historique (et qui vaut le détour).



Ne me représentant pas, j’ai mis, avec mes adjoints, un point d’honneur à terminer le mandat par un événement particulier en faveur de notre église : celle-ci rencontre de sérieux problèmes de stabilité qui génèrent des désordres divers (chutes de fragments de plafond, fissuration de voûtes…). Une étude de stabilité est en cours afin de connaître les causes précises du problème et de prescrire les bons remèdes. Cette étude est d’un coût considérable. Aussi avons-nous pu organiser un concert au profit de la consolidation de l’édifice (150 personnes présentes), mis en vente des photographies, des cartes postales (exemplaire joint) afin de sensibiliser le public et recueillir des fonds.

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