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Nous avons été alertés hier du devenir préoccupant de l’église Notre-Dame-de-l’Assomption et nous relayons donc ici les inquiétudes de Philippe Romain, qui nous a demandé de relayer une pétition dont l’auteur demande ad minima une consultation citoyenne, afin que les habitants qui sont bien évidemment concernés se prononcent quant à l’avenir de l’église de leur village, ce qui nous semble être la moindre des choses.  Nous vous invitons bien évidemment à signer cette pétition ICI.



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La fin tragique de l’église du Sacré-Cœur, propriété du diocèse, est passée quasiment inaperçue, alors l’extrême vigilance est de mise aujourd’hui. À l’heure où tout le monde au sein de la classe politique semble s’émouvoir du sort de notre pauvre patrimoine religieux, ce risque de démolition vient allonger la liste des édifices menacés par les pelleteuses cette année.



Il est vrai que dans ce cas précis, la fragilisation de l’édifice n’est pas due à un manque d’entretien de la part de la commune, mais à un violent séisme qui a eu lieu en 2019. Mais il serait plus judicieux d’utiliser l’argent de l’assurance pour restaurer l’édifice existant, plutôt que pour le raser et reconstruire un bâtiment moderne à la place, d’autant que la compagnie d’assurances en charge du dossier n’est autre qu’Allianz, qui s’implique à travers son partenariat avec La Sauvegarde de l’Art Français, dans la restauration du patrimoine religieux. Privilégier le financement de la démolition plutôt que celui de la restauration serait mal venu dans le cadre d’un tel partenariat..


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Un patrimoine religieux en peau de chagrin


Le Teil, Ardèche


 


Le séisme du 11 novembre 2019 en Ardèche a ébranlé les églises de Saint-Étienne-de-Mélas et du Sacré-Cœur de Frayol ainsi que l’enclos paroissial Notre-Dame-de-l’Assomption, église, cure et jardin. L’église de Mélas, classée au titre des Monuments Historiques depuis 1875, est en cours de restauration, L’église du Sacré-Cœur, propriété du diocèse, a été démolie en août 2022, peu avant son centenaire.


 


Le sort de l’ensemble Notre-Dame-de-l’Assomption, propriété de la commune, est en suspens. Il est entre les mains du conseil municipal, de la compagnie d’assurances qui financerait seule les travaux de restauration ou de démolition liée à la construction d’un nouveau bâtiment, et du diocèse de Viviers. Néanmoins, son avenir concerne un large public et pas uniquement en Ardèche.



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Tout d’abord la présence dominante de ce bâtiment dans le paysage urbain depuis 1897 en a fait un symbole de la ville sur de nombreuses cartes postales multivues qui concentre une part des souvenirs de générations d’habitants de Le Teil dont les écoles bordent la place avec l’église qui en est comme le mur de scène, à l’image de celui du théâtre d’Orange. Sa disparition serait comme un nouveau séisme pour la mémoire de Le Teil en effaçant une trace de son histoire tant urbaine, économique, sociale que culturelle aux 19 et 20èmes siècles.


 


Ensuite, son sort relève aussi de la connaissance de la place à laquelle peut prétendre ce monument dans l’ensemble du patrimoine religieux français hérité de la fin du 19ème siècle. La notice de l’inventaire rend compte de la richesse de l’histoire de l’ensemble de Notre-Dame-de-l’Assomption, réalisation soutenue par les Lafarge, donc inséparable de la place de Lafarge dans la vie de Le Teil. L’ensemble de Le Teil est une réalisation emblématique de l’œuvre.de Siméon Baussan et de Joseph Baussan, son fils, issus d’une lignée de maçons de Bourg-Saint-Andéol, tous deux architectes diocésains (puis architectes des monuments historiques) dont l’un, Joseph, a réalisé aussi, à Viviers, la chapelle Saint-Victor et le monument aux morts.



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Que Notre-Dame-de-l’Assomption soit à la fois un emblème de Le Teil et du dynamisme de l’architecture religieuse à la veille du siècle dernier, incite à appeler à l’aide afin que cet ensemble ne subisse pas le sort de l’église du Sacré-Cœur, sa cadette d’un quart de siècle.


 


Philippe ROMAIN

Alors que nous venons d’apprendre la démolition en cours de l’église du Sacré-Cœur à Armentières, il semblerait qu’il n’est pas de bon augure de porter ce nom quand on est un édifice religieux. Lire l’article de La Voix du Nord ICI.


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Depuis juin 2022, nous surveillons de très près le projet de démolition de l’église du Sacré-Cœur de Denain aux côtés du collectif de sauvegarde « Sacré Cœur », afin de lancer les recours nécessaires le moment voulu.



Pour rappel, Anne-Lise Dufour, Maire de la commune avait porté comme un étendard le projet de réhabilitation de l’édifice au moment de son élection. Or, il semblerait que l’édile ait un problème de compréhension  du verbe « réhabiliter », car, pour elle, la réhabilitation du Sacré-Cœur passe par la destruction de l’édifice, à l’exception du clocher, qui, tel un trophée, rappellera aux habitants et aux touristes de passage qu’ici, jadis, vivait une grande église. Et à ceux qui nous expliqueraient qu’il n’y a pas d’argent pour restaurer, il est important de rappeler que pour cette « pseudo réhabilitation », la commune prévoit une enveloppe de presque trois millions d’euros. Sans commentaire…


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Mais ne nous arrêtons pas en si bon chemin. L’église du Sacré-Cœur de Santes, est également menacée de démolition. D’après un article datant de juin 2022 publié dans La Voix du Nord, la commune étudie les possibilités qui s’offrent à elle, mais penche plus vers la démolition que vers la réhabilitation. Là encore, nous allons regarder ça de plus près, car tant que le permis de démolir n’est pas signé, tous les espoirs sont permis. D’ailleurs, puisque dans le cas de Santes il s’agit vraiment d’un problème de budget, nous allons proposer au Maire de l’accompagner dans ses recherches de financements. Nous rappelons que la Région Hauts-de-France soutien financièrement chaque année des projets de réhabilitation du patrimoine religieux non protégé, mais pour en bénéficier, il faut se donner la peine de contacter les services concernés.






Enfin, la situation de l’église du Sacré-Cœur de Faches-Thuménil est, elle aussi, en sursis. Cette fois, c’est le mérule qui s’invite au bal. Pas de meilleur argument lorsque l’on veut raser un édifice. Là encore, nous tenterons de suivre l’affaire de près.





Cette liste est sans doute, hélas, non exhaustive, mais à l’heure où les parlementaires et autres hautes instances s’inquiètent de l’avenir du patrimoine religieux en France, cette nouvelle vague de « patrimonicides » dans les Hauts-de-France ne laisse rien présager de bon.


 


Encore une fois, n’oublions pas cette citation de Victor Hugo : « Il vient une heure où protester ne suffit plus : après la philosophie, il faut l’action. »


 


Si un parlementaire courageux veut présenter des solutions, qu’il sache que nous en avons, et que nous nous ferons un plaisir de travailler avec lui ou elle pour l’avenir du patrimoine religieux de nos territoires.


 


Vive le Patrimoine


Vive la France

Nous venons d’être alertés par l’Association Terre Dignoise, qui s’oppose à la destruction d’un patrimoine emblématique de la région de Digne-Les-Bains, et bien entendu, nous soutiendrons l’ensemble des démarches de l’association, car cet ouvrage d’art mérite un avenir autre que celui de tas de ferraille.


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Le trafic routier est important à cet endroit. Il n’est donc pas question de s’opposer à la construction du nouveau pont. En revanche, le projet de sauvegarde du Pont des Arches doit être une priorité, ne serait-ce que pour l’attractivité du territoire.


 


Il nous semble tout à fait inopportun de détruire un édifice tel que celui-ci, en évoquant une quelconque dangerosité. S’il était dangereux, il serait fermé à la circulation. Or, ce n’est pas le cas. Pour le moment, les études de structures n’ont pas été communiquées par les services du Conseil Départemental en charge du dossier. Seul le projet du nouveau pont a été dévoilé. Le Pont des Arches appartient certes au Conseil Départemental des Alpes-de-Hautes-Provence, mais il appartient avant tout aux habitants du territoire et nombreux sont ceux qui y sont attachés. Tellement attachés, qu’un très joli faire-part de décès a été rédigé.


Ces lignes, écrites par Grégory Roose, résument tout.


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Terre Dignoise, à travers une pétition que nous vous invitons à signer en fin d’article, ne désire pas créer la polémique mais souhaite simplement interpeller le Conseil Départemental sur la nécessaire préservation de leur patrimoine, chère au cœur de nombreux Dignois.


 


L’association a, par ailleurs, félicité les élus pour le projet du nouveau pont et pour leur investissement sur cette réalisation très importante pour le territoire. À l'occasion des vœux du Maire, les membres de Terre Dignoise ont expliqué à Madame Eliane Bareille que leur démarche visait simplement à préserver ce « Monument Historique » et à trouver une solution de conservation,


 


Ce pont été réalisé en 1894 par la « Société des Ponts et travaux en Fer  »,  société qui a participé à L'Exposition universelle de 1900 et qui a comme autres réalisations les charpentes du Grand Palais des Beaux-arts ainsi que le pont de Suly à Paris.



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Benoît De Souza, membre de l’Association Terre Dignoise, nous explique pourquoi conserver le Pont des Arches est une évidence :


 


Nous devons pouvoir trouver une solution d'ingénierie, économiquement satisfaisante pour conserver cette œuvre référencée. Dans la situation économique actuelle il est préférable de garder le patrimoine et d'économiser de l'argent. Mettons au moins en balance le coût de destruction et le coût de maintien pour une autre utilisation.


 


Nous espérons ainsi un dialogue plutôt qu'une fin de non-recevoir surtout à une époque où notre patrimoine est en danger.


 


Ce pont trouve sa place dans le paysage un secteur de ce territoire qui a toujours été défendu et soutenu par la DRAC PACA.  


 


Nous pourrions tout à fait le conserver pour l’usage des piétons et pourquoi pas créer une piste cyclable ? Car il est important de préciser que ce pont conduit à l’entrée des musées promenade de la réserve géologique de Haute Provence, où se trouve le musée du CAIRN.



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Le CAIRN est un centre d’art et un laboratoire de création et de recherche reliant l’art contemporain au territoire. Son objectif est d’encourager la production artistique en milieu rural. Depuis sa création en l’an 2000, le CAIRN est à l’origine d’une collection originale d’œuvres réparties sur tout le territoire de l’UNESCO Géoparc. Issue de résidences à Digne-les-Bains, cette collection est l’expression d’une recherche artistique unique en son genre à l’échelle internationale : une réelle spécificité de l’UNESCO Géoparc de Haute-Provence.


Depuis des décennies, des générations de géologues venues du monde entier passent sur ce pont et arpentent notre région. Au seuil des Alpes et de la Provence, cette fabuleuse terre révèle en une courte distance plus de 300 millions d’années.



Qui plus est, ce pont se situe sur un point névralgique de « la Route de la Mémoire et de la Terre. »


 


Au départ de cette route, commençons par scruter l'immense dalle de 320m2 recouverte de plus de 1500 ammonites et nautiles fossilisés. Cette dalle est un précieux témoin des fonds marins d’il y a 200 millions d’années. Pendant des millions d’années, la mer a recouvert la région. En se retirant sous l’effet de la surrection des Alpes, elle a fait émerger des trésors géologiques tels que le désert lunaire des Terres Noires, ou ces étranges monstres marins que sont les ichtyosaures.


 


Puis les rivières et les torrents creusèrent la roche jusqu’à sculpter de splendides clues dont les couleurs d'automne ravivent la puissance. On peut citer la clue de Sisteron, la clue de Péouré ou la clue de Barles.


 


Ce pont dessert donc plusieurs sites emblématiques du territoire.


 


L’histoire géologique tumultueuse de cette région est à l’origine de ses reliefs et de panoramas grandioses tel que celui du Vélodrome, où les couches successives évoquent un passé toujours difficile à mettre en perspective à l’échelle du temps de l’Homme. Depuis le Serre d’Esclangon (1152 mètres d’altitude), on découvre ce gigantesque pli au cœur duquel une lame de roche s’élance vers le ciel : la Lame de Facibelle.


 


Aussi monumentale puisse-t-elle être, la géologie se fait parfois discrète, comme les étonnantes empreintes de pattes d’oiseaux datées de 20 millions d’années. Il aura fallu certaines conditions météorologiques pour que ces empreintes puissent être un jour fossilisées et encore maintenant, bien conservées.


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C’est indéniable, ce pont doit rester un témoin emblématique du Géoparc. 


 


Si l’UNESCO a attribué un label  à notre territoire c’est pour son patrimoine géologique, culturel, naturel et immatériel remarquable. Le Géoparc de Haute Provence fut le tout premier à être créé en 2000. Aujourd’hui, 177 géoparcs existent de par le monde.


 


De ce pont, nous pouvons contempler 300 millions d’années d’histoire de la Terre. Le détruire serait une monumentale erreur.


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