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  • Photo du rédacteur: Alexandra Sobczak
    Alexandra Sobczak
  • 13 déc. 2021

Comme nous l’avons annoncé, l’avenir de la chapelle de Vrères sera au cœur de nos préoccupations dans les mois à venir.




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Cet humble témoin de notre histoire collective, initialement voué à la démolition, pourrait bien devenir l’emblème du combat contre « le déni de patrimoine ». Il nous appartient aujourd’hui d’inscrire dans l’avenir cette modeste chapelle érigée à Saint-Léger-de-Montbrun il y a 200 ans.





En théorie, cette tâche devrait incomber aux grandes structures de sauvegarde du patrimoine, qui largement dotées, ont les moyens d ‘entreprendre de telles missions. Mais qui parmi elles s’intéresse à des édifices sans grand intérêt architectural ? Ces grandes institutions parisiennes savent-elles même où se trouve le département des Deux-Sèvres ?



Nous émettons des doutes. C’est la raison pour laquelle, malgré notre absence totale de moyens financiers et de subventions, que nous allons relever ce défi, avec l’aide de tous ceux qui jugeront que, en dépit de sa modestie, la chapelle de Vrères mérite d’être sauvée.



Voici quelques images qui vous feront comprendre ce qu’elle a été, ce qu’elle est, et ce qu’elle sera si nous nous mobilisons tous.



Un peu d’histoire :



Notre déléguée départementale, Marie-Claude Bakkal-Lagarde, s’est rendue sur place un peu avant le Conseil Municipal qui devait statuer sur notre proposition de convention. Voici ce qui était envisagé par la commune :



« Monsieur le Maire nous a énuméré les options envisagées pour l’avenir de cet édifice :



1/ Raser l’ensemble et poser la cloche sur un monument bas avec quelques blocs autour



2 / Raser partiellement, supprimer le bâtiment à l’ouest « garage du corbillard » et déposer le clocher qui nécessite une sécurisation.



3 / Supprimer la sacristie sur le côté nord



4 / Restaurer l’ensemble des volumes actuels et les adapter au projet envisagé.



5 / Vendre le bien (mais dans ce cas, la mairie n’aurait plus la maitrise du lieu, elle n’envisage pas cette solution). »



C’est donc la quatrième option qui a été retenue suite à notre proposition — la conservation/restauration et la réaffectation des volumes existants. La mairie constate qu’elle dispose déjà l’usage d’une médiathèque, d’une salle polyvalente et de salles variées.



Après réflexion, le projet d’usage qui se dégage prévoit trois fonctions, possiblement complémentaires. L’espace aménagé devra aussi prendre en considération les obligations légales de sécurité en vigueur (électricité à refaire, pas de point d’eau), accessibilité (loi de 2015).



Fonctions :



  • Un lieu de mémoire : avec un espace sur l’histoire du lieu, des photographies, etc.

  • Une halte : pour les randonneurs, un lieu de départ d’arrivée, de repos ou pour manger à l’abri ou à l’ombre (tables, bancs), cette salle pourrait aussi être complémentaire de la salle polyvalente lors de cérémonies diverses.

  • Le marché des producteurs : une fois par mois, la place accueille le marché des producteurs locaux. Si certains disposent de camions et restent sur la place, d’autres ont besoin de s’abriter dans un lieu aménagé ou aménageable à cet effet.


Nous allons donc travailler afin de proposer un projet de restauration répondant aux attente de la commune.




Quoi qu’il en soit, même si la chapelle est désacralisée depuis les années 80, il est important, symboliquement, qu’elle reste un lieu d’accueil et de rassemblement.



En attendant cette renaissance, il va falloir beaucoup de travail et, bien évidemment, espérer la mobilisation de chacun pour financer une partie des restaurations. Car même si nous allons faire appel aux entreprises pour des dons de matériaux, à des chantiers bénévoles pour le second œuvre, il faudra tout de même payer certains artisans pour le gros œuvre, surtout si nous envisageons la dépose de la charpente pour faciliter la consolidation du bâti.



L’estimation basse du prix des travaux pour le gros œuvre est de 45 000 euros et 70 000 pour l’estimation haute.




Nous faisons donc appel à tous les amoureux du patrimoine pour nous accompagner dans ce projet de sauvegarde. Une cagnotte dédiée vient d’être créée afin que chacun puisse participer à hauteur de ses moyens. Bien évidemment, les dons sont déductibles des impôts.




Nous ne vous proposons pas de devenir « copropriétaire » de l’édifice, ni de gagner votre poids en fromage de chèvre. Non, nous vous proposons seulement d’offrir à un témoin de notre histoire la chance de survivre aux pelleteuses.





Pour accéder l’étude et en savoir plus sur les travaux à réaliser, voici le document PDF ICI.



« Le patrimoine ne peut pas lutter, ensemble nous pouvons. »

  • Photo du rédacteur: Alexandra Sobczak
    Alexandra Sobczak
  • 13 déc. 2021

Le feuilleton aura duré plus d’un an, mais les Rouennais ont tranché. Ils ont été 68% à voter pour le retour de l’Empereur sur la place de l’Hôtel de Ville, n’en déplaise au maire iconoclaste, Nicolas Mayer-Rossignol, pour qui, aujourd’hui, c’est Waterloo.



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Même si la tendance est désormais de vouloir bannir tous les témoins de notre histoire de la place publique, ce ne sera pas le cas de cette statue. Afin de calmer les esprits, il a été proposé de réaliser une pancarte explicative, afin de remettre les choses dans leur contexte historique.



Rassurez-vous, le maire et son équipe ont déjà de nouvelles préoccupations, comme le dilemme cruel de savoir où installer le futur hôtel à insectes.



Moralité : « Qui cherche la petite bête, finit par se faire piquer ».



Bravo et merci à tous les rouennais qui ont empêché de rayer de la carte un pan du patrimoine de LEUR ville.




Plus de détails dans l’article de France Bleu Normandie ICI.



Napoléon devrait retrouver le parvis de l'hôtel de ville de Rouen. La mairie a rendu publics ce lundi les résultats de la consultation citoyenne lancée, entre autres, sur la question de cette statue, mais aussi plus généralement sur la représentation des femmes dans l'espace public. 4.080 réponses ont été enregistrées par les services de la ville, mais seules 3.502 ont été retenues. Seuls les Rouennais avaient en effet le droit de participer à la consultation, sur présentation d'un justificatif de domicile.



Le résultat est sans appel : 68% des participants souhaitent le retour de la statue sur la place. Rappelons qu'elle a été retirée pour rénovation à l'été 2020, la mairie investit 200.000 euros pour ce chantier. A noter que près de deux votants sur trois demandent également l'installation d'un panneau avec la statue, permettant de la replacer dans son contexte historique et politique.



Autre enseignement de cette consultation, 65 % des votants souhaitent que la représentation des femmes soit renforcée pour la dénomination des rues et des espaces publics.



"La Mairie suivra naturellement ces orientations, comme elle s’y était engagée", précise la collectivité dans son communiqué.

Allons nous assister à un nouveau patrimonicide, ou le bon sens l’emportera-t-il? C’est la question qui nous anime depuis quelques jours, suite à la découverte d’une peinture murale médiévale dans l’ancienne boucherie de Saint-Maixent-l’École.



Nous avions, il y a quelques semaines, évoqué l’avenir incertain du bâtiment, menacé de démolition au profit d’un projet immobilier. C’était sans compter sur l’acharnement de l’Association pour le Développement de l’Archéologie sur Niort et les Environs (ADANE), dont la présidente, Marie-Claude Bakkal-Lagarde, est également déléguée départementale d’Urgences Patrimoine.



Depuis 2019, cette dernière surveille le projet de démolition de très près, car elle trouve inconcevable la démolition de cette boucherie, qui arbore encore fièrement son enseigne datant du XIXe.



Cet acharnement a été heureux, car l’édifice avait bien des secrets à livrer. En effet, très discrètement, à l’abri des regards, une peinture murale du XVe siècle attendait sans doute l’âme bienveillante qui viendrait la sauver. Enfin… la sauver reste une hypothèse, puisque la municipalité minimise la découverte et s’obstine à vouloir démolir l’édifice pour créer des logements sociaux.



D’ailleurs, malgré l’autorisation donnée par l’actuel propriétaire à l’ADANE pour aller sécuriser les lieux, les adhérents se sont fait « sortir » par la police municipale.




Pourtant, il n’y avait pas effraction, puisqu’il y avait autorisation, mais visiblement, à Saint-Maixent-l’École, la municipalité préfère le béton aux édifices médiévaux, même quand ces derniers possèdent un intérêt artistique et historique majeur. Intérêt qui pourrait-être un vecteur de développement économique et touristique pour la commune. Mais il est vrai que les touristes adorent visiter des logements sociaux et des parkings, c’est bien connu !



En attendant de savoir qui aura le dernier mot, voici un résumé de « l’affaire de la boucherie ».



Découverte exceptionnelle d’une peinture murale du XV e siècle à Saint-Maixent-l’École.



Depuis 2019, des grilles sécurisent les passants. Sa devanture en bois interpelle. L’enseigne ne fait aucun doute, on peut lire « boucherie Griffier ». Fondée vers 1876, ses caves voutées, d’époque médiévale, servirent d’abri à 50 personnes contre les bombardements aériens lors de la seconde guerre mondiale. Dans sa cour, entourée de hauts murs de 7 à 8 m, se trouve un bâtiment ruiné, éventré, sans toiture.



Précisons que « notre boucherie » est plus ancienne que la boucherie Pinson de Chartres, construite en 1892 et inscrite à l’inventaire des Monuments Historiques depuis le 4 octobre 2006.




S’inquiétant du sort de cet établissement, en mars 2020, l’Association pour le Développement de l’Archéologie sur Niort et les Environs (ADANE) se fait communiquer l’arrêté de péril ordinaire et contacte le propriétaire résidant à l’étranger. C’est la période de confinement, il ne donne pas suite.



Mais la présidente Marie-Claude Bakkal-Lagarde et des adhérents entament alors des recherches historiques et envisage son acquisition. Récemment, le risque n’étant pas totalement levé, l’affaire devient urgente. Consulté, le 15 septembre, le nouveau maire M. Stéphane Baudry indique à l’ADANE porter un projet immobilier de 3 logements sociaux, consistant en la démolition totale du bâti existant, dont les éléments médiévaux conservés en retrait de la façade sur la rue, avec construction d’un ensemble neuf. Il a confié ce dossier à l’Immobilière Atlantic Aménagement (IAA) pour acheter le lieu et demandé l’avis de l’architecte des bâtiments de France (ABF) sur l’opportunité de conserver les façades situées dans le périmètre protégé de l’abbatiale.



Mais la découverte exceptionnelle pour notre territoire n’a pas pignon sur rue ! Une photographie faite à partir d’un mur mitoyen fit sa révélation. Retravaillée avec un logiciel photographique, la peinture murale polychrome laisse apparaitre deux personnages partiellement visibles sous un badigeon de chaux blanche, lessivé par la pluie depuis plusieurs années. En haut, portant son nimbe crucifère et tenant dans sa main gauche le globe terrestre, on reconnait aisément le Christ sauveur du monde.



L’ADANE informe la DRAC de Nouvelle Aquitaine le 27 septembre, l’annonce au propriétaire actuel, le 2 octobre 2021. Simultanément, elle sollicite Mme Alexandra Sobczak-Romanski présidente d’Urgences patrimoine, qui transmet le cliché à Mme Sabine de Freitas, spécialiste et restauratrice de peinture murales médiévales (Conservatoire Muro dell’Arte) .



Mme de Freitas confirme la datation du XV e siècle. Elle souligne le caractère exceptionnel du fragment et précise la scène. Elle représente Saint Christophe tenant son bâton pour faire franchir le fleuve au Christ sauveur du monde. La peinture s’étend à gauche où l’œuvre est encore recouverte de chaux. À l’écart de la scène un visage apparait. Ce pourrait être celui de l’ermite. La spécialiste transmet sa note technique à la DRAC qui diligente une visite des lieux en présence du maire.




Sensible au patrimoine, le propriétaire des lieux, qui vit en Angleterre, mandate l’ADANE pour sécuriser les lieux et faire le nécessaire en vue de la restauration-reconstruction. Cette autorisation d’accès de l’ADANE est déposée en mairie le mercredi 13 octobre et confirmée par le propriétaire par mail adressé au maire le dimanche soir, en réponse au sien.



Le maire continue pourtant ses démarches en faveur de « son » projet immobilier et somme le propriétaire de vendre à IAA sous menace de pénalités. Malgré l’intérêt que porte alors la DRAC à l’ensemble de l’îlot face au portail occidental de l’abbatiale, il semble s’obstiner à vouloir minimiser l’importance de cette découverte.



Lundi après-midi, alors que les adhérents de l’ADANE sécurisent l’intérieur menant à la peinture, leur activité est interrompue et ils sont extraits de la propriété manu militari par la police municipale.



Suite à cet épisode, la venue de la spécialiste des peintures murales prévue le lendemain a été annulée. Madame de Freitas devait venir faire les préconisations en vue de protéger l’œuvre des intempéries après retour et conclusions de la DRAC. Annulation judicieuse, puisqu’un policier municipal gardait la porte interdisant tout accès.



Au-delà de ces péripéties, on serait tenté de dire que des peintures murales du XVe siècle ne sont pas rares dans les églises. Certes, mais ici, il ne s’agit pas d’un édifice religieux mais d’une résidence privée ou une halte pour les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle, avec un petit oratoire.



Nous sommes donc devant une découverte rare d’une grande valeur historique et patrimoniale. Qui plus est, la ville ayant subit les ravages des guerres de religion, l’abbaye presque entièrement détruite, fut reconstruite, cette peinture reste alors le seul témoin connu de l’époque précédent ces événements.



Quel avenir pour ce lieu ? Comment préserver ce patrimoine ? Les questions fusent et restent en suspend. L’hiver arrive, la tempête Aurore des jours passés et les suivantes, ou bien de malencontreuses décisions, ruineront irrémédiablement peut-être cette découverte exceptionnelle.



Informations complémentaires :


Mme Marie-Claude Bakkal-Lagarde Présidente fondatrice de l’ADANE


(Association pour le Développement de l’Archéologie sur Niort et les Environs)


11 rue de l’Aumônerie 79260 La Crèche



Urgences patrimoine:


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