top of page

Ce n’est plus un secret pour personne, le ministère de la culture a rejeté la demande de protection d’urgence de la chapelle Saint-Joseph au prétexte que celle-ci ne représente pas suffisamment d’intérêt architectural pour bénéficier de ladite protection.



Or, pas à un seul instant, le ministère ne se prononce sur l’intérêt architectural d’un point de vue local.

ree

C'est au mois de mai qu'Urgences Patrimoine a lancé l'alerte afin de stopper le projet de démolition de la chapelle Saint-Joseph. Jusqu’alors, personne n’avait eu l’air de s’émouvoir du sort de l’édifice dont le permis de démolir avait été signé, rappelons-le, deux ans auparavant. Personne n’a déposé de recours gracieux à l’époque où il était possible de le faire.



Nous nous sommes employés à alerter l'opinion, les instances politiques, la presse, afin de préserver cet édifice. Certes, nous ne sommes pas Lillois, mais notre intérêt pour le patrimoine ne fait pas de de sélection en fonction de sa situation géographique. Nous défendons Le Patrimoine et en particulier celui qui, comme la chapelle Saint-Joseph, ne bénéficie d’aucune protection.



C'est Étienne Poncelet, architecte Lillois renommé, qui s'est fait porteur de notre demande de mise sous protection d'urgence de l'édifice auprès du ministère de la culture, afin de laisser un peu de temps pour trouver un terrain d'entente avec Yncréa, qui souhaite démolir la chapelle pour installer une serre à la place, dans le cadre du projet CAMPLUS de l'Université Catholique de Lille.



Urgences Patrimoine a d'ailleurs proposé un projet contradictoire permettant de conserver la chapelle pour un coût inférieur à la démolition/reconstruction et surtout, dans une démarche plus écologique.



Pour consulter ce projet cliquez sur le lien ICI.



Or, si l'ancien Ministre de la culture avait été sensible à ce projet en annonçant un sursis pour la chapelle le 5 juin 2020, la nouvelle Ministre semble se désintéresser du sujet, au prétexte qu'on ne peut pas tout conserver. Sauf que sa décision s'appuie uniquement sur le fait que la chapelle ne présente pas suffisamment d'intérêt architectural par rapport à des critères nationaux. Pas à un seul instant, la valeur de l'édifice n'a été prise en compte dans un contexte local, dans un secteur protégé à proximité du Palais Rameau. Nous savons que certaines inscriptions sont délivrées sur les critères d'intérêts locaux, alors pourquoi pas pour la chapelle Saint-Joseph ?



Parce que l'Université Catholique de Lille est très riche et puissante et que l'État ne souhaite pas entraver ses projets de démolition ?

Une chose est certaine, Monsieur Stéphane Bern qui s'était joint à notre combat en mai et qui semblait être un des acteurs clé de ce sursis, n'a visiblement plus aucun pouvoir auprès des instances en charge des décisions.



Il semblait être confiant après la décision de Franck Riester, même lorsque nous avions exprimé nos doutes quant à sauvegarde de l’édifice. La preuve nous est hélas donnée aujourd'hui que le pouvoir supposément confié à Monsieur Bern, quelle que soit son implication ou son indignation, est politiquement limité. En nommant un "Monsieur Patrimoine" notre Président pensait sans doute uniquement à faire rentrer de l'argent dans les caisses de la Fondation du Patrimoine et, en aucun cas, à sauver le patrimoine de la démolition, alors que reconnaissons-le, Stéphane Bern mérite bien mieux qu’un simple statut « d’apporteur d’affaires », tant il est sincèrement passionné par le patrimoine.



Après un instant de découragement et de sidération suite à l’annonce de refus de protection de l’édifice, nous avons décidé de contester la décision du ministère de la culture. Même si cette démarche connaît peu, si ce n'est aucun précédent, Urgences Patrimoine à travers la voix de son avocat Maître Théodore Catry a décidé de lancer une procédure.



En parallèle, le classement n'étant pour l'heure pas obtenu, Urgences Patrimoine mobilisera le dernier recours administratif encore ouvert, à savoir une demande d'inscription aux Monuments Historiques auprès du préfet de région.



Pour mener à bien cette action, nous avons besoin que tous ceux qui sont opposés à cette démolition nous rejoignent.



Nous refusons de politiser notre action, comme nous l’avons toujours fait, mais nous appelons tous les représentants de notre république opposés à cette démolition à se faire connaître et à nous rejoindre. Nous invitons bien entendus toutes les associations de sauvegarde du patrimoine, locales ou nationales à se joindre à nous, car l’heure n’est pas à la division mais à l’action commune en faveur d’un patrimoine qui doit garder sa place comme témoin de la mémoire collective.



Enfin, nous invitons tous les Lillois, qui sont les principaux concernés à prendre position contre la démolition de LEUR patrimoine.


C’est une fois de plus Victor Hugo qui nous rappelle :



« Il faut arrêter le marteau qui mutile la face du pays. Une loi suffirait. Qu'on la fasse. Quels que soient les droits de la propriété, la destruction d'un édifice historique et monumental ne doit pas être permise à d'ignobles spéculateurs que leur intérêt imbécile aveugle sur leur honneur ; misérables hommes, et si imbéciles qu'ils ne comprennent pas qu'ils sont des barbares ! Il y a deux choses dans un édifice : son usage et sa beauté. Son usage appartient au propriétaire, sa beauté à tout le monde, à vous, à moi, à nous tous. Donc, le détruire, c'est dépasser son droit. » [Victor Hugo, "Guerre aux démolisseurs", Revue des deux mondes, 1er mars 1832]



Nous vous invitons à nous contacter par mail à cette adresse urgences.patrimoine@gmail.com afin que vous puissiez nous apporter votre soutien écrit.



Enfin, un recours signifie que nous allons engager des frais. C'est la raison pour laquelle nous prenons d'ores et déjà l'initiative de mettre en ligne une cagnotte afin que tous ceux qui sont opposés à cette démolition puissent soutenir notre démarche.





Sans un minimum de participations, nous ne parviendrons pas à mener à bien la procédure. Nous avons jusqu'alors travaillé plus de cent heure bénévolement mais aujourd'hui, nous comptons sur vous pour dire Non à la démolition de la chapelle Saint-Joseph.



« Le Patrimoine ne peut pas lutter, ensemble nous pouvons ».



ATTENTION : Certaines associations profitent de la situation pour faire appel à la générosité publique au profit de la sauvegarde de la chapelle Saint-Joseph. Nous rappelons que depuis le 20 mai, Urgences Patrimoine est la SEULE association à avoir agi pour sauver la chapelle, nous appelons donc à la vigilance.



En cas de doute, contactez nous : urgences.patrimoine@gmail.com



Depuis son sursis accordé par l’ancien Ministre de la Culture, Monsieur Franck Riester, le 5 juin dernier comme suite à notre action, nous n’arrivons pas à obtenir la moindre information concernant l’avenir de la chapelle Saint-Joseph.


ree

Madame Roselyne Bachelot, Ministre de la Culture fraichement nommée, ne répond pas à nos interrogations alors que nous misions tant d’espoirs sur elle. Elle ne répond pas non plus au grand architecte Lillois, Étienne Poncelet, qui dans, un courrier adressé rue de Valois le 9 juillet, demandait que soient auditionnés les acteurs du projet de sauvegarde de l’édifice, projet qui, rappelons-le, est plus économique que la démolition/reconstruction portée par l’Université Catholique de Lille et surtout, beaucoup plus écologique. Justement, à l’heure où l’écologie s’invite dans tous les débats, ce dernier argument aurait dû peser dans la balance du bon sens et de la raison.



Une rencontre devait avoir lieu le 10 juillet au ministère avec les représentants du projet de démolition, mais comme cette date a coïncidé avec la passation de pouvoirs entre les ministres, nous ignorons même si elle a eu lieu. Ce que nous savons, c’est qu’en l’absence de réponse, tout est permis, y compris de voir la chapelle grignotée par les pelleteuses un beau matin puisque le permis de démolir accordé par la ville est toujours valide.




Nos inquiétudes sont légitimes, car nous avons fourni un travail titanesque pour obtenir ce sursis et retourner une situation qui semblait perdue d’avance en à peine quinze jours.



Cependant, nous n’avons jamais vraiment été convaincus par cette mesure qui, certes, nous avait alors donné un peu d’espoir et de satisfaction, mais qui aujourd’hui nous prouve que nous avions sans doute raison de ne pas crier victoire trop vite. Monsieur Stéphane Bern s’était voulu rassurant en affirmant avoir toute confiance en Monsieur Franck Riester quant à sa décision finale, mais c’était sans compter sur un remaniement ministériel « surprise » qui n’a pas donné au Ministre le temps d’avoir le mot de la fin et nous le regrettons profondément.



En attendant, nous ne sommes pas les seuls à nous inquiéter. En effet, bon nombre de Lillois attachés à cet édifice qui leur est familier attendent eux aussi des réponses.



C’est le cas notamment d’un collectif de riverains inquiets pour l’avenir de « leur » chapelle, chapelle qui fait partie intégrante de leur quotidien et qu’ils ne veulent pas voir disparaître.



C’est d’ailleurs dans ce genre de situation que la célèbre phrase de Victor Hugo extraite de « La guerre aux démolisseurs » prend tout son sens : « Il y a deux choses dans un édifice, son usage et sa beauté. Son usage appartient au propriétaire et sa beauté appartient à tout le monde, à vous, à moi, à nous tous. Donc, le détruire, c’est dépasser son droit ».



Oui, c’est exactement cela. On peut dire que les démolisseurs outrepassent leur droit, surtout quand ils souhaitent mettre à terre un témoin de l’histoire collective, même si ce dernier ne date « que » du XIXe siècle et n’a pas eu grâce aux yeux de l’Architecte des Bâtiments de France qui a donné, sans sourcilier, son accord pour la démolition, avec pour seul argument son époque de construction.



Nous trouvons cela un peu réducteur, car si la chapelle Saint-Joseph n’est certes pas un fleuron de l’architecture française, elle n’en est pas moins esthétique, très bien proportionnée et n’a rien à envier à certains édifices protégés de la même période. D’autant qu’il est important de rappeler qu’elle est érigée dans le périmètre protégé du Palais Rameau et lui fait écho. Alors Saint-Joseph, ce n’est pas Notre-Dame-de-Paris, mais est-ce pour cela que l’institution catholique a le droit de la détruire ?



Nous pensons qu’au vu du contexte sociétal actuel pour le moins complexe, démolir un édifice religieux est une grave erreur, même quand la laïcité prédomine. Car soyons sérieux, en démolissant cette chapelle c’est un symbole que l’on détruit, mais aussi un pan de l’histoire locale.



Nous allons une fois encore saisir Madame la Ministre de la Culture afin qu’elle statue sur cette triste affaire une bonne fois pour toute, notamment en signifiant sa mise sous protection — ce qui permettrait à tous les acteurs du projet de revoir leur « copie » en tenant compte du projet contradictoire qui leur ont été soumis et qui offrirait une seconde vie à l’édifice.



En attendant, voici le cri du cœur de la porte-parole du collectif de riverains qui en dit long sur leur attachement à la chapelle Saint-Joseph :



Madame, Monsieur, 



Je m'adresse à vous, URGENCES PATRIMOINE, car je sais que vous défendez « notre » chapelle.



Membre du conseil syndical de la résidence Vauban-Colson à Lille, je suis la porte-parole des 50 résidents, de leurs familles et aussi de plusieurs personnes du quartier Vauban avec qui j'ai eu un contact.



Je veux vous dire notre émotion, notre tristesse et notre colère face à ce projet de destruction d'un édifice qui fait partie du paysage de notre quartier.



En ce qui me concerne, lorsque j'ai visité l'appartement que j'occupe depuis près de 30 ans, j'ai eu un coup de cœur pour cette vue splendide sur cette chapelle nichée dans la verdure et mon achat en a été très influencé.



Depuis les arbres qui se trouvaient à l'angle du boulevard Vauban et de la rue Colson ont été abattus pour laisser la place à un horrible bâtiment de l'ISEN, tellement moche qu'il va être détruit (20 ans plus tard !!!) pour faire place à un autre plus grand qui doit entraîner la destruction de la chapelle. Bravo !!



Dans le quartier, nous sommes très attachés à ce bâtiment qui, certes, ne date pas du Moyen-Age mais qui reste un témoin du passé et qui s'inscrit dans le périmètre d'un autre bâtiment historique, Le Palais Rameau.



Il ne manque pas de charme avec ses clochetons et ses vitraux et, pour une chapelle il a de belles dimensions. Ce fut un lieu de culte, bon nombre de lillois y ont fait leur communion. Cette belle Chapelle mérite une nouvelle vie et au lieu de la détruire, il faudrait la restaurer et la rendre accessible à un plus large public en la transformant en lieu d'expositions par exemple.



Pour la petite histoire, je vous signale que, lorsque nous devons effectuer une transformation sur nos immeubles (changement de fenêtre par exemple), nous devons demander des autorisations et monter d'énormes dossiers car nous sommes dans le périmètre d'un bâtiment historique alors que l'on s'apprête à détruire impunément un ouvrage qui date du XIXème siècle et qui a une âme (contrairement à nos banales résidences).



Je dois aussi vous dire que nos impôts fonciers sont très conséquents pour ces mêmes raisons.



Nous comptons sur vous pour nous soutenir et pour nous faire entendre auprès des instances concernées. Je pense que la Mairie de Lille et la région ne seront pas insensibles à notre légitime revendication.



Merci à vous de nous tenir au courant des suites de cette affaire et de nous dire si nous pouvons vous aider.



Pour le collectif de quartier



Josette HEMSEN



Tout est dit dans ce mail que nous avons reçu samedi et, bien évidemment, plus que jamais nous défendrons cet édifice.



« Le patrimoine ne peut pas lutter, ensemble nous pouvons »


Nous vous rappelons que notre pétition est toujours en ligne et que le seuil des 10.000 signatures serait un atout pour nous. Si vous avez déjà signé, n’hésitez pas à partager sur l’ensemble de vos réseaux.



Attention : Nous vous rappelons également que vous n’êtes pas obligés de faire un don à la plateforme de pétition car l’argent qui vous est demandé ne va pas à notre cause. Enfin, ne répondez à aucune sollicitation financière qui ne viendrait pas d’Urgences Patrimoine ou de La Gazette du Patrimoine, car nous sommes la seule association nationale à œuvrer pour la sauvegarde de la chapelle.



Pour signer la pétition cliquez ICI.

C’est terminé, l’édifice est en train de périr sous les pelleteuses.


ree

Cette maison, signée par l’architecte Roger Poyé à Calais, est rend son dernier souffle. Dans quelques jours il ne restera plus rien de ce témoin du patrimoine art-déco, malgré une mobilisation forte des calaisiens et bien au-delà.



Près de 3000 personnes ont répondu à l’appel de Magali Domain et ont signé sa pétition de la dernière chance, pour dire « non » à la démolition de ce patrimoine emblématique de la ville, laissé à l’abandon pendant des années, puis revendu à l’Office Public de l’Habitat-Terre d’Opale Habitat.



Les délais de recours étant passés, cette mobilisation citoyenne était le dernier espoir permettant de sursoir à la démolition, mais malgré tous les efforts des défenseurs du patrimoine, la démolition a bien eu lieu. Comble de l’inconvenance : une réunion devait avoir lieu aujourd’hui à 14 heure en mairie avec tous les acteurs concernés, y compris un représentant de l’Office Public de l’Habitat et l’Architecte des Bâtiments de France qui a donné un avis favorable à la destruction de l’édifice, mais au dernier moment sans véritable motif, cette réunion a été annulée.



ree

Quant au label Ville d’Art et d’Histoire, nous espérons que le jury qui l’a décerné à la ville de Calais va revoir sa copie, car effectivement, « la chapelle » de Roger Poyé figure bien dans le dossier de candidature de la ville à la page 66.



Un comble quand on voit l’édifice finir en tas de gravats un an après l’obtention de ce label. La ville de Calais, durement touchée par les destructions des deux guerres mondiales, avait tout à gagner en conservant au moins la façade de cet immeuble, œuvre d’un architecte reconnu.



Sa sauvegarde aurait également contribué à la protection d’un pan du patrimoine régional lié à l’univers ouvrier. Toutefois, à partir du moment où l’Architecte des Bâtiments de France avait donné sa « bénédiction », il était difficile de sauver ce témoin de la mémoire calaisienne. D’ailleurs, nous ne comprenons toujours pas la position des services de la culture actuellement, car ils semblent peu réceptifs à nos appels désespérés concernant la sauvegarde du patrimoine.



La semaine dernière nous avons essayé de contacter le Président de la Région Hauts-de-France, Monsieur Xavier Bertrand, pour avoir au moins son avis quant à cette démolition et plus généralement sur la politique patrimoniale de sa Région, mais nous n’avons obtenu aucune réponse de sa part.



Bien entendu, en premier lieu, c’est vers notre Ministre de la Culture, Madame Roselyne Bachelot, que nos espoirs résidaient, car il lui suffisait d’une signature pour suspendre la démolition et ordonner une mesure de protection d’urgence. Hélas, là aussi, nous n’avons obtenu aucune réponse de sa part.



Nous qui placions tant d’espoirs lors de sa nomination, nous commençons à nous inquiéter. Quand nos édiles entendront-ils enfin « la voix du peuple » qui ne souhaite pas voir disparaître son patrimoine commun ? En tout cas, pas aujourd’hui.


ree

Enfin, en parlant de nomination, que Madame Natacha Bouchart, la Maire de Calais, ne s’inquiète, nous avons décidé de lancer cette année le grand concours des « Pelleteuses d’or » et son nom devrait figurer en bonne place.


Subscribe
bottom of page