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Signe divin ou simple coïncidence, chacun est libre d’interpréter cette nouvelle comme il l’entend.


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Toujours est-il qu’à quelques jours de la démolition programmée de la chapelle Saint-Joseph, l’annonce du Pape François pose question : oseront-ils démolir cette chapelle dédiée à Saint Joseph au moment même où le Saint Père fait cette annonce ?



Nous le saurons dans quelques semaines. Quoi qu’il en soit, nous allons désormais interpeller les plus hautes instances catholiques si la nouvelle de la démolition prochaine de la chapelle leur était inconnue et nous espérons obtenir leur soutien.



On ne démolit pas une chapelle et encore moins l’année qui met à l’honneur le Saint qui lui est consacré.



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Extrait de l’article de Vatican News :



Avec la Lettre Apostolique Patris corde (avec un cœur de père), François rappelle le 150e anniversaire de la proclamation de saint Joseph comme Patron de l’Église universelle. À cette occasion, une «année spéciale saint Joseph» se tiendra du 8 décembre 2020 au 8 décembre 2021.



Un père aimé, un père dans la tendresse, dans l’obéissance et dans l’accueil, un père au courage créatif, un travailleur, toujours dans l’ombre: ce sont avec ces mots, empreints de tendresse, que le Pape François décrit saint Joseph dans la Lettre apostolique Patris corde, publiée mardi 8 décembre à l’occasion du 150e anniversaire de la proclamation de l’Époux de la Vierge Marie comme Patron de l’Église universelle. C’est en effet par le décret “Quemadmodum Deus”, signé le 8 décembre 1870, que le bienheureux Pie IX a voulu que ce titre soit attribué à saint Joseph. Pour célébrer cet anniversaire, le Souverain pontife décrète une Année spéciale dédiée au père putatif de Jésus.



La pandémie de Covid-19, écrit le Pape, nous fait comprendre l’importance des personnes ordinaires, celles qui, éloignées des projecteurs, font preuve de patience, insufflent l’espérance et veillent à créer une vraie co-responsabilité. À l’image de saint Joseph, «l’homme qui passe inaperçu, l’homme de la présence quotidienne, discrète et cachée», et qui, pourtant, «joue un rôle inégalé dans l’histoire du salut».



Lire l’intégralité de l’article ICI.



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N’oubliez pas que nous avons besoin de votre soutien pour dire « Non à la démolition de la chapelle Saint-Joseph ».



Une contribution — même modeste — sera la bienvenue.



Pour faire un don, cliquez sur le lien ICI.


Un nouvel épisode — et pas des moindres - du feuilleton « Saint-Joseph ».

Résumé des épisodes précédents :



20 mai 2020 : Urgences Patrimoine lance l’alerte à travers un premier article dans sa Gazette du Patrimoine et crée une pétition qui a recueilli plus de 11.000 signatures.


22 mai 2020 : Proposition d’un projet contradictoire prouvant que la démolition/reconstruction serait plus coûteuse et surtout moins écologique qu’une réhabilitation de la chapelle


4 juin 2020 : Stéphane Bern relaie notre combat.


5 juin 2020 : Franck Riester, alors ministre de la culture, accorde un sursis à la chapelle pour étude d’un projet de réhabilitation.


9 juillet 2020 : Changement de ministre ; aucune nouvelle concernant le sort de l’édifice.


7 novembre 2020 : Étienne Poncelet, architecte honoraire des Monuments historiques reçoit un refus du ministère à sa demande de classement.


11 novembre 2020 : Envoi d’un courrier au Président Macron signé par de nombreuses personnalités lilloises et du monde de la culture, dont Stéphane Bern.


14 novembre 2020 : Le ministère de la culture, dans un communiqué officiel, confirme le rejet de la demande de classement d’urgence avec pour motifs : 1/ la chapelle n’est pas un édifice remarquable ; 2/ ce classement retarderait la démolition (réponse jusqu’alors inédite pour un ministère de la culture).


15 novembre 2020 : Urgences Patrimoine et les riverains déposent un recours en Justice par l’intermédiaire de Maître Théodore Catry. Hasard ou coïncidence, le 15 novembre correspond à la pose de la première pierre de la chapelle 134 ans plus tôt.



Depuis cette date, nous avons reçu de nombreux courriers de soutien allant de celui de Jean-Baptiste Raffalli, fervent défenseur du patrimoine Corse, conseillé général honoraire de la Haute-Corse à celui de Monsieur Mohamed-El-Aziz Ben Achour, historien et ancien ministre de la culture de la Tunisie.



Aujourd’hui, mercredi 2 décembre 2020, à l’initiative d’Arnaud Timbert et Mathieu Lours, tous deux Historiens de l’architecture, nous publions cette tribune signée par 106 universitaires et professionnels du patrimoine, Français mais également Américains, Allemands, Suisses, Canadiens, Italiens…



Cette tribune a pour but de rappeler la valeur architecturale de l’édifice et l’intérêt à l’intégrer au campus universitaire de « La Catho de Lille » plutôt que de la démolir.



Nous espérons que cet appel sera entendu aussi bien par l’Université Catholique de Lille que par le ministère de la culture et qu’un classement viendra protéger cet édifice.



——



Le 2 décembre 2020



Mathieu Lours


Professeur d'histoire des arts en CPGE.


Historien de l'architecture - Paris-Cergy université. 



Arnaud Timbert


Professeur des universités


Doyen de la Faculté des Arts - Université de Picardie



TRIBUNE


SAUVONS LA CHAPELLE SAINT-JOSEPH DE LILLE DE LA DESTRUCTION



Le refus du classement de la chapelle Saint-Joseph de Lille est une nouvelle qui attriste tous les défenseurs du patrimoine.



En tant qu’enseignants en histoire de l’art et de l’architecture, la perspective de la démolition de l’édifice nous attriste et nous interroge. Elle nous attriste, car, une nouvelle fois, le patrimoine du XIXe siècle, tout particulièrement religieux, peine à faire admettre ses qualités et son rôle caractéristique dans les paysages urbains et ruraux. Elle montre également la manière dont une institution catholique, puisqu’il s’agit d’un édifice propriété d’une université catholique, promeut la démolition et l’effacement d’un élément de son patrimoine qui manifeste son identité.



Cette démolition nous interroge également. La réalisation du nouveau campus s’accompagnera en effet d’une restauration du Palais Rameau, dont l’un des deux architectes est Auguste Mourcou, également auteur de la chapelle. L’édifice a été classé en 2002. Comment admettre que, s’agissant de deux édifices voisins réalisés par le même architecte, on classe et réhabilite l’un et qu’on refuse le classement et voue à la pelleteuse le second ? D’autant que la chapelle est dans un bon état de conservation. Nous nous interrogeons également sur le fait que, dans de nombreux autres projets contemporains, on conserve et on réhabilite des édifices aussi marquants que la chapelle Saint-Joseph. Si vraiment l’université catholique de Lille ne souhaite plus disposer de lieu de culte, un tel volume pourrait trouver un nouvel usage digne, au service de l’enseignement et de la culture.



La démolition de la chapelle Saint-Joseph est donc un signal inquiétant pour le patrimoine du XIXe siècle dans la région des Hauts-de-France et, plus largement, dans l’Hexagone. Cette entreprise est d’autant plus inquiétante qu’elle est incompréhensible tant elle est contraire à l’histoire et en rupture avec les attentes de nos concitoyens.



L’État, par le biais de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture, en choisissant de restituer à l’identique la flèche de Viollet-le-Duc à Notre-Dame de Paris, favorise le renversement des paradigmes et le renouvellement des regards portés sur l’architecture du XIXe s. Car ce n’est pas le seul Viollet-le-Duc qui est reconnu par cette restitution, mais toute l’architecture de son siècle. Cette dernière doit être en effet appréciée, autant que celles des périodes précédentes, comme un témoignage nécessaire à l’écriture de l’histoire et à la compréhension de notre présent. Plus que d’autres, l’architecture du XIXe s., fruit de débats qui nous animent encore - laïcité, renouveau chrétien et quête identitaire sur fond de nationalisme – est en effet un témoignage nécessaire à la compréhension de notre société.



De notre société, en effet, car cette destruction s’oppose par ailleurs aux attentes profondes de nos concitoyens – pratiquants ou pas – qui témoignent d’un goût affirmé pour l’histoire et la mémoire. Le succès des entreprises valorisant le Patrimoine le révèle, autant que l’illustrent la reconstruction de la flèche de l’abbatiale de Saint-Denis ou, encore, la réification des peintures murales du château de Roquetaillade.



Tandis que l’on restitue, reconstruit et réifie le XIXe s. ailleurs, le détruire à Lille serait un paradoxe.



La décision de surseoir à la démolition de la chapelle Saint-Joseph en l’attente de décision de classement, était un signe important, dont nous remercions M. Franck Riester. Il semble aujourd’hui plus difficile aux défenseurs du patrimoine de trouver une oreille attentive à leurs alertes au sein du ministère.



Il faut pourtant éviter cette destruction, classer ce monument et l’adapter, si nécessaire, à d’autres fins que religieuses. C'est la raison pour laquelle nous soutenons l'action d'Urgences Patrimoine.



Liste des signataires



  1. Adamczak Alicia, maître de conférences en Histoire de l'art moderne, Institut catholique de Paris 

  2. Albrecht Stephan, professeur d’Histoire de l’art, université de Bamberg, Allemagne

  3. Ansar Marie, animatrice de l'architecture et du patrimoine - Mission Ville d'art et d'histoire, Direction des affaires culturelles de la ville de Beauvais

  4. Bailly Xavier, administrateur du Château royal de Villers-Cotterêts future Cité internationale de la langue française et des châteaux de Pierrefonds et Coucy, Centre des Monuments nationaux

  5. Baridon Laurent, professeur des universités en Histoire de l’art, université Lyon 2 Louis-Lumière

  6. Barral i Altet Xavier, Xavier Barral i Altet, professeur d'Histoire de l'art médiéval, universités de Rennes 2 et de Venise Ca'Foscari - Italie

  7. Barrau Caroline de, maître de conférences en Histoire de l’art, université de Perpignan

  8. Baudry Antoine, doctorant en Histoire, Histoire de l'art et Archéologie, université de Liège - Belgique

  9. Berger Sabine, maître de conférences en Histoire de l’art, Sorbonne Université

  10. Berthod Bernard, Conservateur du Musée d’art religieux de Fourvière, Consulteur émérite de la Commission pontificale pour les Biens culturels de l’Église

  11. Boniface Xavier, professeur d'histoire contemporaine, spécialiste d'histoire religieuse, université de Picardie Jules Verne

  12. Bonnassieux Alexandre, architecte DPLG et du Patrimoine

  13. Bressani Martin, professeur d’Architecture, Directeur de la School of Architecture - McGill University, Montréal (Québec) - Canada

  14. Bruzelius Caroline, professeur émérite d’Histoire de l’art, Duke University - USA

  15. Caouissin Gwenegan, responsable départemental de Breiz Santel pour le Finistère (association de sauvegarde du patrimoine religieux Breton)

  16. Cattoir-Jonville Vincent, Professeur de droit public à l’Université de Lille, Directeur de l’Institut de la Construction, de l’Environnent et de l’Urbanisme (ICEU) de Lille

  17. Cazes Quitterie, maître de conférences HDR en Histoire de l’art, université de Toulouse Jean-Jaurès

  18. Ceccarini Patrice, professeur en Théories et Pratiques de la Conception Architecturale et Urbaine, ENSA Paris-Val de Seine / Université de Paris

  19. Chateau-Dutier Emmanuel, professeur adjoint en Histoire de l’art, université de Montréal - Canada

  20. Chevallier Fabienne, docteur et HDR en Histoire de l’art et de l’architecture

  21. Cluzel Jean-Sébastien, architecte DPLG, maître de conférences en Histoire de l’art, Sorbonne université

  22. Cohen Jean-Louis, Sheldon H. Solow Professor in the History of Architecture Institute of Fine Arts/New York University - USA

  23. Cohen Meredith, professeur d’Histoire de l’art, université de Los Angeles - USA

  24. Combescure Sara, maître de conférences HDR en Histoire de l’art, université de Picardie Jules-Verne

  25. Cosnet Bertrand, Maître de conférences en histoire de l’art, université de Lille

  26. Courtils Jaques des, professeur émérite d’Histoire de l’art et d’Archéologie, Membre de l’Académie nationale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux, Membre honoraire de l’Institut Universitaire de France

  27. Danel-Marcé Bruno, doctorant en Histoire de l’art, université de Picardie Jules-Verne

  28. Daussy Stéphanie-Diane, docteur en Histoire de l’art, Laboratoire TrAme, université de Picardie

  29. Delpech Viviane, docteur en histoire de l’art, université de Pau et des Pays de l'Adour

  30. Demarthe Sylvain, maître de conférences en Histoire de l’art, Université Paul-Valéry Montpellier 3

  31. Deremble Jean-Paul, maître de conférences honoraire en Histoire de l’art, université de Lille

  32. Desmoulins-Hémery Servanne, cheffe de la mission patrimoine et musées de l'Orne, membre de la commission nationale de l'architecture et du patrimoine

  33. Dominguez Véronique, Professeure de langue et de littérature, université de Picardie Jules-Verne

  34. Ducci Annamaria, Docteur en Histoire de l’art, université de Lucques - Italie

  35. Épaud Frédéric, chargé de recherche au CNRS

  36. Favier Gaël, conservateur des musées du diocèse de Carcassonne et Narbonne

  37. Fontaine Axel, architecte DPLG

  38. Foulquier Laura, chercheur associé en Histoire de l’art, laboratoire ArAr, université de Lyon

  39. Freigang Christian, professeur des universités, Arbeitsbereich Architekturgeschichte, Kunsthistorisches Institut der Freien Universität Berlin - Allemagne

  40. Gaudig Thomas, architecte

  41. Hartmann-Virnich Andreas, professeur d’Histoire de l’art et Archéologie médiévale, université d’Aix-Marseille

  42. Houbart Claudine, architecte, ingénieur et professeur en Histoire de l’architecture et de la conservation du patrimoine, université de Liège - Belgique

  43. Huang Lei, docteur en Histoire de l’art, université de Paris I - Panthéon-Sorbone

  44. Klein Bruno, professeur d’Histoire de l’art, université de Dresde, Institut für Kunst- und Musikwissenschaft - Allemagne

  45. Labrecque Claire, professeur d’Histoire de l’art, université de Winnipeg, Canada

  46. Lagier Jean-François, directeur du centre international du vitrail de Chartres

  47. Lamaze Édouard de, Président de l'Observatoire du patrimoine religieux

  48. Lamoureux Johanne, professeur d’Histoire de l’art, chaire de recherche du Canada en Muséologie citoyenne, université de Montréal - Canada

  49. Le Bec Michel, président de Pantin/patrimoine, délégué Vieilles maisons françaises pour la Seine-Saint-Denis

  50. Le Brazidec Marie-Laure, docteur en Archéologie, chercheur associé aux UMR 5140 (ASM, Montpellier) et 5608 (TRACES, Toulouse) du CNRS

  51. Lejeune Mathieu, docteur en histoire de l'architecture de la Faculté des lettres de Sorbonne Université, lecteur à l'Institut français de Mayence

  52. Lemé-Hébuterne Kristiane, docteur en Histoire de l'art, chercheur associé au laboratoire TrAme, Secrétaire perpétuel honoraire de la Société des Antiquaires de Picardie

  53. Leniaud Jean-Michel, historien de l'architecture, directeur d'études à l'École pratique des hautes études et à l'École nationale des chartes

  54. Lermuseau Lena, doctorante en Histoire de l’art, université de Picardie Jules-Verne

  55. Leze-Olivier Elisabeth, Historienne de l’art

  56. Loyer François, directeur de recherche honoraire au CNRS (centre André-Chastel). membre de la Commission nationale du patrimoine et de l'architecture

  57. Luneau Jean-François, professeur des universités en Histoire de l’art contemporain, université de Clermont-Auvergne

  58. Lüthi Dave, professeur en Histoire de l’art, université de Lausanne, commissaire fédéral des monuments historiques - Suisse

  59. Mallet Géraldine, professeur des universités, Histoire de l’art, université de Montpellier 3

  60. Malservisi Franca, architecte, docteur en histoire de l'architecture, membre du laboratoire LéaV ENSA Versailles

  61. Mange Christian, maître de conférences en Histoire de l'art contemporain, université Toulouse 2 Jean-Jaurès

  62. Marc Jean-Yves, professeur d’archéologie classique, Université de Strasbourg

  63. Maury Gilles, maître de conférences, École nationale supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille

  64. Mechri Ali, doctorant en Histoire de l’art, université d’Artois

  65. Mériaux, Charles, professeur des universités en Histoire, université de Lille

  66. Meynen Nicolas, maître de conférences en Histoire de l’art contemporain, Historien de l’architecture et du patrimoine

  67. Montaubin Pascal, maître de conférences en Histoire, universté de Picardie Jules-Venre

  68. Morin-Loutrel Isabelle, conservatrice en chef du patrimoine chargée des collections d'architecture, musée d'Orsay

  69. Mostefa Abdel, journaliste et réalisateur de documentaires sur le patrimoine

  70. Naretto Monica, professeur de Restauration, université Polytechnique de Turin, Dipartimento di Architettura e Design - Italie

  71. Nivet Philippe, professeur d’Histoire contemporaine, Vice-président délégué à la recherche, université de Picardie Jules-Verne

  72. Noblet Julien, docteur en Histoire de l’art, pensionnaire de l’Institut national d’histoire de l’art – Paris

  73. Paoli Michel, professeur des universités en Lettres, université de Picardie

  74. Paris-Poulain Dominique, maître de conférences en Histoire de l’art, université de Picardie

  75. Pernuit-Saulnier Lydwine, conservatrice en chef du Patrimoine

  76. Peyrusse Louis, maître de conférences honoraire en Histoire de l'art à l'université de Toulouse Jean-Jaurès, Président de la Société archéologique du Midi de la France

  77. Phalip Bruno, professeur d’Histoire de l’art, université de Clermont-Ferrand Blaise-Pascal

  78. Picon Antoine, professeur d’Histoire de l’architecture, Harvard University - USA

  79. Poisson Benoit, journaliste, réalisateur de documentaires scientifiques

  80. Poisson Oliver, conservateur général honoraire du Patrimoine

  81. Poncelet Etienne, architecte en chef et inspecteur général honoraire des Monuments historiques

  82. Porcheron Marie-Domitille, maître de conférences en Histoire de l’art, université de Picardie Jules-Verne

  83. Prévost-Marcilhacy Pauline, maître de conférences en Histoire de l’art contemporain, université de Lille

  84. Reveyron Nicolas, professeur d’Histoire de l’art, université Lyon 2, membre sénior de l’Institut universitaire de France

  85. Ribouillault Denis, professeur d’Histoire de l’art, université de Montréal - Canada

  86. Saboya Marc, maître de conférences honoraire en Histoire de l'art contemporain, université Bordeaux 3 Michel-de-Montaigne

  87. Salamagne Alain, profeseur des univesités en Histoire de l’art, université de Tours

  88. Sanfaçon Roland, professeur honoraire d’Histoire de l’art, université Laval de Québec - Canada

  89. Sapin Christian, archéologue, directeur de recherche émérite au CNRS

  90. Sénéchal Philippe, professeur des universités en Histoire de l’art, université de Picardie

  91. Sophie Ducret, doctorante en Histoire de l’art, université Montpellier 3 Paul-Valéry

  92. Texier Simon, professeur des universités en Histoire de l’art, université de Picardie Jules-Verne

  93. Thibéaut, Olivier, histoirien de l’art

  94. Tosco Carlo, professeur d’architecture, université Polytechnique de Turin, Dipartimento di Architettura e Design - Italie

  95. Tournade Franck, archéologue du bâti, chercheur associé au LAT/CNRS, université de Tours François-Rabelais

  96. Tourneur Francis, docteur en Sciences, chargé d’enseignement à l’université de Liège (Faculté d’Architecture) et de Leuven, membre de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles

  97. Toussaint Evelyne, professeur d’Histoire de l’art contemporain, Université de Toulouse Jean-Jaurès

  98. Truck Nicolas, IBODE à l'Hôpital saint Vincent de Paul, Groupe Hospitalier de l'Institut Catholique de Lille

  99. Verdier Thierry, architecte DPLG, professeur d'histoire de l'art moderne à l'université Paul-Valéry Montpellier 3, membre de l'Académie d'Architecture

  100. Victoir Géraldine, Maître de conférences, Histoire de l’art, université Paul-Valéry Montpellier 3

  101. Villeneuve Jeanne, conservatrice du Patrimoine 

  102. Voyer Cécile, professeur en Histoire de l’art, université de Poitiers

  103. Vuillemard Anne, docteure en Histoire de l’art et architecture, université de Strasbourg

  104. Warie Aline, doctorante en Histoire de l’art, université de Picardie Jules-Verne

  105. Wilmet Aline, docteur en Histoire, Histoire de l'art et Archéologie, collaboratrice scientifique à l'Université de Liège - Belgique

  106. Zmelty Nicholas, maître de conférences en Histoire de l’art, université de Picardie Jules-Verne


Depuis le 7 novembre, date à laquelle nous avons appris que le ministère de la culture rejetait la demande de mise sous protection d’urgence de la chapelle Saint-Joseph, nous n’avons eu de cesse que de nous mobiliser pour la sauvegarde de cet édifice, comme nous l’avions fait au printemps, ce qui nous avait conduit à la suspension de la démolition par le ministre de l’époque Franck Riester, dont nous saluons encore la décision.


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Hélas, autres temps autres mœurs, la chapelle n’a pas l’air du goût de notre nouvelle ministre, alors que nous misions beaucoup d’espoirs sur sa nomination. Est-ce sa proximité avec madame la maire de Lille, qui a signé le permis de démolir qui lui a fait prendre la décision de refuser le classement, ou est-ce vraiment parce que l’édifice ne mérite pas d’être sauvé ? Nous ne le saurons jamais.



Ce que nous savons en revanche c’est que le demandeur du permis a tout fait dans les règles de l’art, ou presque et que nous n’avons rien à lui reprocher, à part cette obsession à vouloir faire disparaître la petite sœur du Palais Rameau, née du même architecte que ce dernier et qui lui faisait parfaitement écho.



Ce qui nous pose problème, ce sont les préconisations de l’Architecte des Bâtiments de France qui, comme la chapelle est dans un périmètre protégé, devait délivrer un avis conforme pour valider le permis de démolir.



À l’époque où le projet avait été à peine suggéré, des voix s’étaient élevées au sein même de la Direction Régionale des Affaires Culturelles contre la démolition de la chapelle, mais lors de l’instruction du dossier, la personne qui en a eu la charge s’est orientée vers un avis bien différent, condamnant ainsi l’édifice.



Si les préconisations étaient fondées et surtout argumentées, nous ne serions sans doute pas en train de mener ce combat.



Or, sacrifier le patrimoine sans motif avéré nous semble inconcevable.



Voici les préconisations. Nous avons volontairement masqué le nom de l’ABF et celui du demandeur :

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En premier lieu, nous pouvons observer les regrets de l’ABF quand à la démolition de l’édifice. Cela ne l’empêche pas d’argumenter sa décision avec la sempiternelle « excuse » des désordres de structure. Or, aucune étude n’a été réalisée qui attesterait de ces désordres structurels et les nombreux professionnels du patrimoine, Étienne Poncelet en tête, n’ont constaté aucun désordre irréversible. Certes, les sols ont besoin d’une reprise, mais la chapelle Saint-Joseph tient bien debout. Quant aux flaques d’eau que l’on voit sur certaines photographies, elles sont dues au fait qu’une fenêtre de toit n’a jamais été fermée depuis des années.



Certes pour s’assurer un bel avenir, il faudrait faire des travaux mais comme pour n’importe quel édifice qui n’a pas été entretenu depuis plus de 20 ans.



Donc, les avis des experts sont unanimes : l’argument des désordres n’est pas recevable, comme le confirme ce communiqué d’Étienne Poncelet.



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Sa désaffectation ? C’est bien parce que l’édifice est désaffecté qu’il est aisé de l’inclure dans l’ensemble du projet.



Les besoins liés à l’évolution de l’enseignement ? Ah bon, parce qu’au Palais Rameau il n’y a pas de travaux d’aménagement pour les besoins liés à l’enseignement ?



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De toutes les façons, « qui veut tuer son chien l’accuse de la rage », c’est bien connu. Donc, avec ou sans argument, le but étant de donner sa bénédiction pour la démolition, pourquoi l’ABF aurait-elle fait des efforts de rédaction ? La seule question que nous nous posons aujourd’hui est : à quand un contrôle poussé des services de la culture lorsqu’il s’agit de délivrer un avis favorable à un projet de démolition dans un périmètre protégé ? Pas pour notre pauvre chapelle Saint-Joseph en tout cas. Nous espérons que lorsque tous ceux qui ont besoin d’un avis favorable pour repeindre leurs volets auront à faire à un ABF aussi peu regardant.



Quant aux autres préconisations :



- Vitraux démontés en conservation : d’accord, mais pour les mettre où, en faire quoi ?



Nous savons que celui représentant le Christ derrière le Maître Autel sera intégré dans la chapelle du campus (théoriquement), mais quant aux autres ?



S’il s’agit juste de les déposer pour les entreposer quelque part et pour les « oublier », autant les détruire car cela reviendra au même. Reste l’espoir d’une vente, car pour récupérer quelques écus sonnants et trébuchants, la Catho est championne du monde.



D’ailleurs, si dans le programme universitaire il y a un module « à tous les coups l’on gagne », nous voulons bien suivre quelques cours. Nous ignorons combien l’orgue a été vendu à une association Autrichienne, mais en revanche nous savons qu’une paroisse voisine qui était dépourvue d’instrument s’était proposée pour le récupérer, mais elle ne devait pas être assez riche. Nous n’irons pas non plus sur le terrain glissant de L’Évangéliaire de Saint-Mihiel, ouvrage inestimable mis en vente par la Catho qui n’a pas pu sortir du territoire grâce à l’intervention de l’ancien ministre de la culture, qui l’a fait classer « bien national » le privant ainsi d’un éventuel acquéreur étranger.



À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ignorons si celui-ci a été vendu ou si les tractations sont toujours en cours.



-Certaines peintures : alors là nous en perdons notre latin car « certaines peintures », cela ne veut absolument rien dire. Combien y en a-t-il ? Où se trouvent-elles (pas dans la chapelle dans tous les cas). Qui en sont les auteurs ? Toutes nos questions resteront sans réponse et sans inventaire précis, de nombreuses œuvres seront sans doute perdues (peut-être pas pour tout le monde).




Enfin, dernière préconisation : la conservation du gymnase rue Colson qui « ne devra pas être touché par les interventions sur les bâtiments collatéraux.



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Nous nous trompons peut-être sur ce point, mais après avoir interrogé certaines personnes qui connaissent bien les lieux, il semblerait que le gymnase fasse partie des bâtiments démolis comme l’indique ce plan.



Dans le projet, seul le théâtre est conservé comme Yncréa l’indique sur l’affichage public du permis de démolir.



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Enfin, nous regretterons que l’ABF ne fasse pas mention des tapisseries, dont une partie était encore récemment installée dans la chapelle. Quant au bas-relief représentant la Cène, la stèle d’inauguration avec le nom des principaux donateurs et les éléments architecturaux des chapelles, ils serviront vraisemblablement de goûter aux pelleteuses.



Mais comme le dit si bien notre ministre de la culture, « on ne peut pas tout conserver ».



Résumons : à cause, ou grâce à cet avis de l’ABF (cela dépend si l’on est du côté du patrimoine ou des démolisseurs), la chapelle a été condamnée.



Dans plusieurs articles de presse, Yncréa se positionne en défenseur du patrimoine en argumentant que 25% de leurs investissements sont consacrés aux réhabilitations.


Nous voulons bien l’entendre, mais précisons tout de même qu’ils sont bien aidés, car si l’allusion est faite au Palais Rameau, n’oublions pas que celui-ci est classé Monument Historique et donc éligible aux subventions de l’État. La chapelle de la Catho, quant à elle, a la chance de bénéficier du soutien de grandes entreprises de la région, mais aussi de la générosité publique, puisqu’une souscription de la Fondation du Patrimoine avait été lancée parallèlement à l’appel aux dons initié par la Fondation de la Catho.



Nous avons un peu de mal à comprendre pourquoi les généreux donateurs ne se sont pas opposés à la démolition de la chapelle Saint-Joseph. En fait si, nous savons, car le discours récurrent de certains d’entre eux est  « qu’il faut savoir regarder vers l’avenir et que, Saint-Joseph, c’est du passé. »



Pourtant, quand nous nous rendons sur le site internet de l’Université Catholique au sujet de la chapelle qui est en cours de restauration voici l’argumentaire :



« Au coeur du campus de l’Université catholique de Lille, la chapelle rénovée sera un lieu d’inspiration et d’innovation ouvert à tous. En 1875, au coeur de la révolution industrielle, Philibert Vrau décide d’apporter une réponse innovante aux profonds bouleversements que connaît la jeunesse de son époque et devient, aux côtés d’autres entrepreneurs de la région, un acteur décisif de la fondation de l’Université catholique de Lille. En 2018, soit plus de 140 ans après sa fondation, c’est toujours en alliant tradition et innovation que la Catho accompagne les jeunes générations dans une ère de changements fulgurants et de défis multiples. Renforcer la place des démarches d’innovation constitue un axe majeur du nouveau mandat du Président-Recteur, notamment en offrant des espaces physiques et symboliques pour associer la société civile, les entreprises, les collectivités ou les acteurs du quartier à la formation des étudiants.



Lire le document dans son intégralité ICI.



Et la chapelle Saint-Joseph, elle ne pouvait pas être rénovée pour être un lieu d’inspiration et d’innovation ouvert à tous ? Allier tradition et innovation cela fonctionne pour l’une et pas pour l’autre ? En fait, c’est comme si, dans une famille avec deux enfants, on en tue un sous prétexte qu’on ne sait pas trop quoi faire du second. Oui, la comparaison est un peu extrême, mais nous ne sommes pas loin de la vérité. Car pour les habitants du quartier, la chapelle Saint-Joseph et le Palais Rameau faisaient partie de la même famille, celle de l’architecte Auguste Mourcou qui au moment de sa construction en 1886 ne se doutait pas que sa « famille » allait être endeuillée.




Enfin, si nous n’arrivons pas à sauver la chapelle, nous ne sauverons pas Urgences Patrimoine non plus, car il est évident qu’aucun mécène de la Catho ne deviendra mécène de ceux qui depuis des mois les empêchent de mener à bien ce grand projet.



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Allez mesdames et messieurs, un peu de compassion. Non pas pour les défenseurs du patrimoine, mais bel et bien pour la chapelle Saint-Joseph que tout le monde pleurera le jour où elle tombera. Cela dit, le jour de la démolition, tous les médias nationaux seront présents et alors ce sera une belle page de publicité gratuite pour l’Université Catholique de Lille et pour tous ceux qui la soutiennent.



En attendant ce jour notre pétition rassemble plus de 11.000 signatures et si vous n’avez pas encore signé, c’est le moment de dire Non à la démolition de la chapelle Saint-Joseph.



N’oubliez pas qu’il est inutile de faire un don à la plateforme de pétition comme elle vous invite à le faire ICI.



En revanche, vous pouvez faire un don à Urgences Patrimoine pour couvrir les frais de notre recours en justice et soutenir notre action en faveur de la chapelle. D’avance merci  de cliquer ICI.


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