top of page
ree

C’est avec stupeur que nous apprenons à l’instant par un communiqué de presse du Ministère de la culture que la demande de classement de la Chapelle Saint-Joseph est à nouveau rejetée.


ree

Nous sommes bien conscients que ce projet porté par Yncréa a permis de valoriser le Palais Rameau, mais cela ne justifie en aucune façon la démolition de la chapelle Saint-Joseph. D’autant que, comme nous ne cessons de le répéter, un projet de réhabilitation de l’édifice serait moins coûteux que la démolition-reconstruction souhaitée par Yncréa.



Le Ministère de la Culture reste donc sourd aux appels des Lillois et des défenseurs du patrimoine et préfère privilégier la destruction de l’édifice plus coûteuse et moins écologique.



Pour quelle raison ?



Sans doute la même qui a poussé Madame Martine Aubry a retiré la candidature de la ville pour son classement à l’UNESCO !



Notre recours en justice reste donc aujourd’hui la seule issue, à moins que le Président Emmanuel Macron réponde favorablement à notre appel, mais nous émettons des doutes quant à sa décision.



————————————————————————————————————



DERNIERE MINUTE : RÉPONSE D'ETIENNE PONCELET AU COMMUNIQUÉ DU MINISTERE DE LA CULTURE



Le communiqué de presse du ministère de la Culture du 14 novembre est une redite des arguments développés par le Directeur général des patrimoines dans son courrier du 20 octobre auquel s’ajoute l’argument de la restauration du palais Rameau, bâtiment voisin construit par le même architecte.



Je reprends quelques éléments de ce communiqué :



- La chapelle n’est pas dans un « état très dégradé ». Le sol qui est un plancher est effectivement abîmé par les fuites d’eau dues notamment à un châssis de toit laissé ouvert depuis longtemps. Le gros œuvre et la toiture sont dans un état passable, tout à fait aptes à être restaurés dans des conditions normales.



- La demande d’instance de classement avait pour but de permettre la réflexion avec les partenaires pour intégrer les éléments existants au projet de campus et non pas pour empêcher celui-ci. La concertation annoncée par le ministre Franck Riester en son temps ne s’est pas réalisée avec les défenseurs de la chapelle.



- Le nouveau campus de 8 000 étudiants pour un investissement de 120 millions d’euros ne concerne pas que le site de la chapelle mais quatre autres sites proches les uns des autres dans le quartier de la catho.



- La restauration du palais Rameau pour lequel les lillois avaient réclamé et obtenu le classement est maintenant engagée et budgétisée depuis plusieurs mois. Cette opération dont le chantier doit démarrer prochainement n’a pas à être mis en balance avec le budget de l’opération du site de la chapelle.



- Bien au contraire, nous plaidons pour que le jumelage architectural du palais Rameau, classé Monument Historique, et de la chapelle, construite à la même époque par le même architecte et qui révèle un parti architectural unique et original, trouve son épanouissement dans le projet général de JUNIA (ex YNCREA) que nous appelons de nos vœux, intégrant la réhabilitation de la chapelle de Saint-Jo dans son programme.



Lille, le 14 novembre 2020


————————————————————————————————————



N’oubliez pas que nous avons besoin de soutien pour ce combat et que le moindre petit geste compte.



Pour faire un don cliquez sur le lien ICI.


Tous les moyens seront bons pour que nous puissions sauver la chapelle Saint-Joseph de la démolition. Démolition imminente, puisque le ministère de la culture n’a pas étudié un projet alternatif comme Franck Riester s’était engagé à le faire dans son communiqué du 5 juillet 2020 et que Madame Roselyne Bachelot, lui succédant, n’a pas trouvé bon de le faire.



C’est par un courrier adressé à Monsieur Étienne Poncelet par le directeur des patrimoines que nous avons également appris le refus de mise sous protection de l’édifice lui permettant d’empêcher symboliquement sa démolition. Démolition prévue probablement pendant les fêtes de Noël afin de limiter les « nuisances », d’après Yncréa.



Depuis samedi, nous travaillons sans relâche afin de trouver les moyens d’empêcher ce que nous appelons encore aujourd’hui, même si le terme peut sembler exagéré pour certains, un « patrimonicide ».


ree

La mobilisation qui avait déjà été importante lorsque nous avions lancé l’alerte de la dernière chance le 20 mai dernier est aujourd’hui un raz de marée. Des mails nous parviennent par dizaine pour manifester une vive opposition à cette démolition. Beaucoup de mails d’habitants du quartier concerné, de Lillois attachés à leur patrimoine et beaucoup de témoignages de nombre de Français attachés tout simplement à leur culture et à tous les témoins de la mémoire collective.



Nous avons donc décidé de contester la décision du ministère de la culture. Notre avocat, Maître Théodore Catry a préparé un recours qui sera déposé ce jour.



Chapelle Saint-Joseph : notre recours 



Le courrier du ministère du 20 octobre dernier porte-t-il un coup d’arrêt à la


sauvegarde de l’édifice ? La réponse est non.



Pour rappel, la mesure de protection qui avait été sollicitée n’était ni une demande de classement, ni une demande d’inscription aux Monuments Historiques. La chapelle étant, à l’époque, menacée de destruction du fait de la délivrance d’un permis de démolir, la demande qui avait été faite au ministre de la culture était de mettre en urgence l’édifice en instance de classement. Une telle mesure, qui s’analyse juridiquement en une véritable décision à portée conservatoire, permet de suspendre toute intervention sur l’ouvrage dans l’attente qu’une décision soit prise sur l’opportunité de le classer au titre des monuments historiques.



Le refus d’y donner suite est une véritable décision administrative faisant grief, d’autant plus qu’il est également concédé dans le courrier que la chapelle Saint-Joseph ne serait pas, in fine, susceptible de mériter un classement compte tenu de l’intérêt patrimonial insuffisant qu’elle présenterait. En tant que tel, ce courrier ouvre par conséquent droit à recours.



Notre stratégie : le recours juridictionnel et l’obtention de l’inscription.



La suite de ce dossier connaîtra deux actions menées en parallèle l’une de l’autre.



En premier lieu, il s’agit de contester le courrier du ministère par laquelle il a été décidé de refuser de mettre la chapelle en instance de classement. Cette action sera portée devant le tribunal administratif de Lille et visera à demander l’annulation de cette décision. Elle permettra d’espérer la prolongation du sursis accordé à l’édifice jusqu’à ce que la juridiction statue.



En second lieu, Urgences Patrimoine diligentera, auprès du préfet de région, la constitution d’un dossier pour demander l’inscription (et non le classement) de la chapelle au titre des monuments historiques, mesure de protection qui peut être accordée pour les immeubles qui, même sans justifier de classement, présentent un « intérêt d’histoire ou d’art suffisant pour en rendre désirable la préservation » (art. L. 621-25 du code du patrimoine).


ree

Parallèlement à ce recours, sous l’impulsion de Madame Violette Spillebout, conseillère municipale à Lille et représentant de la majorité Présidentielle, un courrier a été adressé à Monsieur le Président de la République afin de lui demander d’intervenir pour surseoir à cette démolition qui, dans le contexte très particulier que nous connaissons, après l’assassinat de trois paroissiens dans une église, serait considérée comme une provocation à l’encontre des catholiques en particulier et de tous les français attachés à leur histoire.



Violette Spillebout nous a confié les raisons de son engagement :



« Lilloise, attachée à ma ville et à ses repères culturels, j'ai immédiatement souhaité visiter la Chapelle, quand j'ai appris le projet de démolition. Au sein du collège Saint-Paul, dans l'environnement proche du magnifique Palais Rameau, cet édifice m'a tout de suite touchée. Il fait évidemment partie d'un ensemble précieux, il est un symbole d'une partie de l'histoire de Lille, qu'il soit classé ou non ne change pas son importance à mes yeux. Ce combat pour sauver la Chapelle me semble être celui du bon sens et de la cohérence d'un projet urbain tourné vers l'avenir, mais qui doit respecter l'histoire. Je regrette surtout que dès la conception du projet de campus universitaire Junia, tous les partenaires publics et privés ne se soient pas réunis pour trouver une solution de sauvegarde du bâtiment, insérée dans un nouvel ensemble moderne. Je pense que tout est encore possible ! »



Cette lettre est signée par des personnalités lilloises, mais également par Stéphane Bern, qui s’est beaucoup impliqué dans ce dossier, ainsi que par l’ancien ministre, Yves Jégo qui en 2016 avait fait une proposition de Loi afin suite à l’assassinat du Père Hamel, afin que plus jamais un édifice religieux ne soit démoli.


ree

La décision finale est désormais entre les mains de notre Président.



Une vidéo de soutien est désormais en ligne sur You Tube :




Notre pétition dépasse les 9000 signatures et, si vous n’avez pas encore signé, c’est le moment de le faire. Attention, il est inutile de faire un don à la plateforme change.org au moment de signer comme celle-ci vous invite à le faire ICI.



En revanche, si vous avez la possibilité de nous aider, un don aussi modeste soit-il sera le bienvenu ICI.

ree

La nouvelle vient de tomber. C’est le grand architecte Étienne Poncelet qui nous a transmis le courrier du ministère de la culture annonçant que Madame la Ministre a refusé notre demande d’inscription au titre des monuments historiques.


ree

Franck Riester, suite à notre action « coup de poing » du mois de mai avait accordé un sursis à l’édifice et souhaitait s’entretenir avec Yncréa, le porteur de projet, mais le remaniement ministériel a fait que cette rencontre n’a pas eu lieu le 10 juillet comme prévu et, visiblement, Madame Bachelot n’est pas sensible à la cause du patrimoine religieux. Certes, cette chapelle, comme nous le rappelle ce courrier, n’était pas un édifice suffisamment remarquable pour mériter un classement, mais nous avons des centaines d’exemples de patrimoine bénéficiant d’une inscription qui sont du même niveau architectural que Saint-Joseph. Et quand bien même, bien au-delà de la valeur architecturale, cette chapelle est un symbole. Et à l’heure où notre pays est victime chaque jour d’actes anti-chrétiens, démolir cet édifice est une provocation.



Certes, ce n’est pas l’État qui en est le propriétaire, mais l’institution catholique elle-même. Mais en n’accordant pas cette protection, l’État est complice, tout comme la Maire de Lille, qui a accordé le permis de démolir. L’Architecte des Bâtiments de France avait donné un avis favorable, laissant ainsi la porte ouverte aux pelleteuses.



Nous comprenons que les priorités soient ailleurs, et qu’en cette période de crise le patrimoine n’intéresse absolument pas les hautes instances, sauf par le biais de quelques effets d’annonce en faveur d’édifices propriété de l’État. Même s’ il est certain qu’il est impossible de tout sauver, cette chapelle méritait de l’être.


ree

Je rappelle que le projet contradictoire que nous avions proposé pour sauvegarder cette chapelle était moins coûteux que la démolition/reconstruction et beaucoup plus écologique. Mais visiblement, l’Université Catholique de Lille a les moyens de gaspiller son argent. Pourtant, elle n’a pas hésité à faire appel à la générosité publique pour faire financer la restauration de la chapelle du Palais Rameau toute proche, via une souscription de la Fondation du Patrimoine. J’espère que les généreux donateurs apprécieront.



Aujourd’hui, j’ai une pensée pour tous les Lillois qui étaient attachés à cet édifice et en particulier aux riverains qui aimaient leur « voisine » de pierre. Une pensée également à tous ceux qui ont été élèves aux lycée Saint-Joseph et pour qui cette chapelle était familière. Une pensée et un grand merci également à tous ceux qui se sont mobilisés à nos côtés, à commencer par les plus de 8000 signataires de notre pétition, sans oublier Monsieur Étienne Poncelet et notre architecte Laurent Lequeuche.



Enfin, un grand merci également à Stéphane Bern qui s’était également mobilisé et à Xavier Bertrand, Président de la Région Hauts-de-France, qui est également intervenu pour plaider la cause de ce patrimoine.



Cette défaite est amère. Ce sont des centaines d’heures de travail anéanties en une minute. Une chose est certaine, je n’ai absolument plus foi en nos instances qui n’écoutent JAMAIS, la voix du peuple que nous représentons.



ree

Cette défaite est la mienne sans doute, mais je m’étais préparée à ce que l’on me l’incombe, alors que si la chapelle avait été sauvée, personne n’aurait même digné citer le nom d’Urgences Patrimoine.



Pendant quelques instants, j’ai pensé renoncer à mes combats contre « l’extermination » des témoins de notre histoire collective, car à quoi bon si le ministère de la culture ne nous soutient pas ? Mais au contraire, cet échec retentissant renforce ma détermination et j’espère que vous serez nombreux à me soutenir et à soutenir Urgences Patrimoine, car c’est un combat collectif que nous devons mener pour gagner.



J’ignore encore la date d’entrée des pelleteuses dans l’enceinte du Saint-Joseph, mais nous ne manquerons pas de vous informer à travers un dernier « requiem », en hommage à cette Dame de pierre vieille de 144 ans.



Alexandra Sobczak-Romanski

Subscribe
bottom of page