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C’est officiel, le château de Pontchartrain dans les Yvelines a été racheté par un promoteur qui a pour ambition de transformer l’édifice en résidence de standing. Si ce projet fait bondir les défenseurs du patrimoine, il permet tout de même d’espérer un avenir pour cet édifice qui a subi les affres du temps et qui, sans projet concret, risquait de se dégrader chaque jour un peu plus. L’avis du Président de l’association Sites et Monuments se défend. Ce dernier, en effet, souligne qu’un tel projet implique malheureusement la construction de 86 cuisines et de 86 salles de bain dans un monument classé MH. Toutefois, ne vaut-il pas mieux un réaménagement intérieur discutable que la disparition pure et simple de ce patrimoine remarquable ? Notre seule inquiétude aujourd’hui, c’est l’aboutissement du projet, car combien de promoteurs ont voulu réaliser des opérations immobilières de cette envergure et ont connu entre-temps des revers de fortune, stoppant net la réhabilitation. Nous avons tous en tête le projet immobilier avorté du Château du duc d’Épernon en Seine-et-Marne, ou celui du château de Boisseron dans l’Hérault dont l’état est aujourd’hui plus que préoccupant. La société fraîchement propriétaire des lieux semble être fiable. Nous n’avons plus qu’à lui souhaiter bon succès. Malgré la « défiguration » intérieure, réjouissons-nous de la seconde vie du château de Pontchartrain. Même si c’est un projet de vente « à la découpe », il est moins dangereux pour le patrimoine qu’un abandon — qui conduirait sans aucun doute à une perte définitive. Le Maire de la commune a pour sa part le sourire, car lorsqu’on a un minimum d’intérêt pour le patrimoine, il est toujours douloureux de le voir disparaître. D’autres élus se seraient peut-être réjouis d’une démolition, mais à Pontchartrain ce n’est pas le cas.



Regarder le reportage de France 3. Lire l’article d’Actu.fr.

Crédits photographiques : photo 1, Arnaud Neuveu ; photo 2, archives des Yvelines

  • Photo du rédacteur: Alexandra Sobczak-Romanski
    Alexandra Sobczak-Romanski
  • 5 févr. 2020

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Suite à notre publication d’hier, un habitant d’une commune voisine s’est rendu sur le chantier de démolition, notamment pour vérifier si les éléments intérieurs de l’édifice avaient été conservés, ou s’ils avaient fini dans les gravats. Les photos sont là pour nous prouver que rien n’a été conservé et qu’en plus de la démolition, nous pouvons constater que des arbres du parc ont été abattus.

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Autre étonnement de notre part suite à la lecture du permis de démolir. Le terrain n’est « que » de 3280 m2 et le bunker de la seconde guerre mondiale est conservé. Pour la construction de futurs logements, le terrain « occupé » nous semble bien petit. Il faudra donc être vigilant quant à l’avenir de ce témoin de la guerre, qui par manque de place risque de disparaître.


Enfin, encore une fois, même si cet édifice n’était pas « le château de Versailles », il pouvait renaître à travers le projet hôtelier proposé et devenir un vecteur économique et touristique pour la ville. Mais cette solution simple et efficace n’a pas eu grâce aux yeux des élus locaux qui ont préféré dépenser l’argent public pour le mettre par terre. Dont acte.

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Voici le commentaire de Loïck Bouvier qui s’est rendu sur place : « Constat visuel le mardi 4 février 2020, 14h, à Marquise, rue de Verdun. Analyse visuelle : l'on peut constater la dégradation à certains endroits, au niveau de la toiture, mais pas étonnant si cela n'a pas été entretenu volontairement depuis des années. Le coût de rénovation peut se chiffrer entre quelques milliers d'euros et quelques dizaines de milliers d'euros, pas plus. Le tas de la charpente, même à distance de plusieurs mètres, montre une bonne qualité de bois, poutres en chêne, bois rouge, magnifique escalier probablement. La supposée maladie semble être la parade facile et semble être un gros mensonge. Les gros blocs de pierres blanches, malheureusement détruits, démontraient une solidité éternelle. Certaines parties extérieures pouvaient être démontées comme l'architecture autour des fenêtres, mais il est plus facile de détruire avec l'engin. Le lieu est sous surveillance et interdit au public. "

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Crédit photographiques: Loïck Bouvier



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