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L’annonce de la possible démolition de l’église de La-Ferrière-de-Flée est un peu le « buzz » de la semaine dans bon nombre de médias. Beaucoup d’entre eux font allusion à la démolition de la chapelle Saint-Joseph dans leurs articles, mais nous tenions à préciser que, si effectivement il est question de la démolition d’un édifice du XIXe, siècle « maudit » en termes d’architecture, la comparaison s’arrête là.




C’est parce qu’Urgences Patrimoine a été la SEULE association à agir sans relâche contre la démolition de la chapelle Saint-Joseph à Lille, que nous nous estimons légitimes à contester la comparaison qui est faite. Afin de bien dissocier les choses et de prouver que les deux affaires sont différentes, voici un bref résumé en une image :



Nous trouvons vraiment curieux cet emballement médiatique pour l’église de La-Ferrière-de-Flée, alors que, lorsque la chapelle Saint-Joseph à Lille vivait ses derniers instants, la majorité de médias étaient aux abonnés absents. Sans doute la peur de la toute puissante Université Catholique de Lille et de Martine Aubry, grande amie de notre ministre de la culture. Je rappelle que nous avons été condamnés à 1000 euros d’amende pour avoir osé nous opposer à la démolition totalement infondée de la chapelle. Oui, parce que dans notre beau pays de France, on condamne ceux qui se mobilisent pour sauver le patrimoine.




Mais revenons au sujet qui nous occupe aujourd’hui.



Si effectivement la démolition de l’église Sainte Madeleine est une option envisagée par la commune, il est inutile de jeter les élus immédiatement dans la fausse aux lions. En effet, lorsqu’une petite commune est propriétaire de plusieurs édifices religieux, elle peine à trouver les budgets nécessaires à leur restauration. La seule chose que nous pouvons dénoncer pour le moment, c’est de ne pas avoir informé le Prêtre de la paroisse et qu’il ait découvert l’éventuel projet de démolition dans la presse.




Si nous pouvons nous enorgueillir d’être passés maîtres dans l’art de « la Guerre aux démolisseurs », quand nous la faisons, c’est qu’il y a une volonté affirmée de détruire. Or, dans ce cas précis, rien n’est acté. Notre seule réelle inquiétude réside dans la désacralisation de l’édifice, mais soyons optimistes, c’est peut-être ça qui le sauvera.



Vous êtes très nombreux à nous avoir contacté afin que nous passions à l’action. Nous allons le faire, puisque la sauvegarde du patrimoine de nos territoires est notre priorité. Mais notre première action ne sera de nous insurger contre le Maire de la commune comme tout le monde trouve malin de le faire. Non, notre première action sera une action de médiation, car nous restons persuadés qu’à chaque problème, il y a une solution et que le dialogue peut résoudre bien des choses — quand celui-ci est rendu possible bien entendu.



Donc, pour le moment soyons optimistes et gardons espoir.



Si nous sommes optimistes, c’est parce que nous nous sommes déjà illustrés (dans l’ombre comme souvent) dans une affaire similaire en 2017.



Il faut rappeler les faits de cette dernière affaire :



Le maire de la commune de Jussy le Chaudrier, dans le Cher, avait alors acté en Conseil Municipal la démolition de l’église de la commune. C’est alors que notre délégué départemental, Jean-Claude Sauzéat, avait sollicité un rendez-vous pour essayer de surseoir à cette décision.



Le rendez-vous fut très difficile à obtenir, car le maire venait d’en découdre avec une association spécialiste du patrimoine religieux qui s’était montrée virulente à son égard. Après plus d’une heure de « négociations » notre valeureux délégué a réussi à nous obtenir un rendez-vous et c’est avec l’assistance d’Alexandre Bonnassieux, architecte du patrimoine et membre de notre équipe, que nous nous sommes rendus sur place.



Il nous aura fallu deux heures, deux petites heures pour inverser la tendance en expliquant au maire que la démolition n’était pas la seule option, simplement en lui démontrant qu’il était possible d’envisager de faire les travaux par tranches et que même dans une commune de 600 âmes, cela pourrait « coller » dans le budget.



Certains diront que c’est stupide, mais imaginez le maire d’une petite commune rurale face à un devis de restauration dont le montant total frôle, voire dépasse, le million d’euros.



Je reste persuadée que sans les conseils de professionnels avertis, beaucoup se seraient résignés à l’annonce de tels montants.




À ce jour, l’église ne semble pas vraiment rétablie, mais elle est toujours debout. Saluons au passage l’intervention du Préfet peu après la nôtre (ça aide bien quand les Préfets sont sensibles au patrimoine), qui lui aussi avait pris position pour la réhabilitation. Aucun « buzz » médiatique après la décision de ne pas démolir, mais nous commençons à le savoir, quand « ça ne sent pas la mort », ça n’est pas vendeur.



Notons quand même que, dès l’annonce de la décision, le délégué de la Fondation du Patrimoine s’est précipité pour faire adhérer la commune, alors qu’en ce qui nous concerne, nous n’avions pas demandé un centime et, d’ailleurs, nous n’avions même pas eu droit à un merci. Peu importe, nous agissons pour sauver ce qui peut l’être et savoir l’église toujours en place est la plus importante des gratifications, même si, soyons réalistes, cela ne paye pas les frais.



Toujours est-il que nous allons dans un premier temps essayer de faire de même pour l’église Sainte-Madeleine afin d’essayer de trouver des solutions pour que ce bel édifice XIXe s’inscrive dans l’avenir.



J’entends déjà les commentaires de certains (même dans le « hautes sphères ») : elle est moche cette église, elle n’a aucun intérêt architectural….



Alors que les choses soient claires, personne n’est en droit de juger un édifice qui, 150 ans plus tôt, a été pensé, désiré et surtout édifié par des dizaines d’artisans. La beauté est subjective et ce n’est pas parce qu’un édifice est « modeste » qu’il est dénué d’intérêt.



Cela reviendrait à dire, que seules les personnes au physique avantageux auraient le droit d’être soignées et de vivre ? Alors évitons de porter des jugements trop hâtifs.



Enfin, je rappelle que se déchaîner sur les réseaux sociaux, sous les publications nombreuses évoquant cette affaire, ne sert strictement à rien et que si vous souhaitez réellement être utile à la cause du patrimoine, mobilisez-vous à nos côtés par le biais d’une adhésion.



Pour lutter contre les démolitions, nous avons besoin d’une armée de valeureux soldats, pas d’un public déchaîné.



« Le patrimoine ne peut pas lutter, ensemble nous pouvons. »



Alexandra Sobczak-Romanski


Présidente d’Urgences Patrimoine

C’est à 6 heures ce matin que l’alerte a été donnée dans ce petit village du département de l’Eure.


Pour le moment, on ignore les circonstances de l’incendie, mais les dégâts sont considérables. L’édifice contenait notamment un riche retable en bois sculpté et une vierge à l’enfant remarquable. Les chances que ces éléments aient échappées aux flammes sont infimes.




Les réactions de personnalités locales ne se sont pas faites attendre, dont celle de Sébastien Lecornu, Ministre des Outre-mer et ancien président du Conseil Départemental de l’Eure, qui évoque déjà la reconstruction de l’édifice. Le Sénateur Hervé Maurey et l’Architecte des Bâtiments de France, France Poulain, se sont rendus sur place pour faire un constat des dégâts.


Mais la plus touchante des réactions est celle de Monsieur Jérôme Pasco, Maire de Conches, commune voisine de celle du drame :



« Cette nuit, à quelques pas du pays de Conches, l’Église de Romilly-La-Puthenaye a été ravagée par les flammes. Si l’origine du sinistre est encore inconnue, je veux témoigner toute mon amitié et toute ma solidarité au Maire, à tous les élus de ce village, aux habitants, à celles et ceux qui sont meurtris par ce drame.



Les Églises dans nos communes sont notre histoire d’hier, notre patrimoine d’aujourd’hui et à Romilly sans doute plus qu’ailleurs ce matin, nos fiertés de demain!



Merci aux pompiers de Conches et leurs collègues des centres alentours de leur intervention. Bon courage à toutes et tous!



L’église de Romilly a et aura un avenir, n’en doutez pas ! »



Merci Monsieur le Maire pour vos mots. Oui, les églises de nos communes sont notre Histoire d’hier, notre patrimoine d’aujourd’hui et nos fiertés de demain.



Une pensée pour tous les habitants de la commune de Romilly-La-Puthenay qui doivent être profondément meurtris.


Nous mettons en garde nos lecteurs de faire très attention aux sollicitations financières qui pourraient faire suite à ce drame.



Tant que le maire de la commune et les instances concernées n’ont donnés aucune directive, ne donnez pas d’argent. Certaines personnes peu scrupuleuses, profitent de l’état de sidération que provoque ce genre de catastrophe patrimoniale, pour lancer des cagnottes qui ne servent pas forcément la cause. Donc soyez vigilants. Nous ne manquerons pas de vous tenir au courant.

Vernas, petit village de 300 âmes, situé tout près de la cité médiévale de Crémieu, au nord du département de l’Isère, se distingue par son patrimoine, avec ses belles maisons en pierres, sa chapelle, ses deux châteaux, et son ancienne église. Une église élevée sur un promontoire dans un cadre bucolique, vraisemblablement à l’emplacement d’un premier édifice.

C’est donc entre 1840 et 1844 que l’église Saint-Martin, deuxième église paroissiale de Vernas, est construite sur un terrain appartenant alors à Eugène Dauphin de Verna, commanditaire. Demeure toujours dans l’édifice, le caveau familial de ladite famille.



Le clocher carré est accolé au milieu du chevet. La nef et les chapelles latérales sont voûtées d'arêtes, et le chœur voûté en cul-de-four. En 1844, la cloche est fondue par Burdin ainé, fondeur à Lyon.



Un siècle plus tard, en 1946, l’église est désaffectée. Dès lors, le monument est livré à Dame nature et le temps fait son œuvre… En 1965, son toit commence à s’effondrer et en 1990 c’est au tour du clocher. Ces vestiges font aujourd’hui partie intégrante du paysage, mais qu’en sera-t-il dans quelques années ?


Il était donc urgent pour plusieurs passionnés du patrimoine, élus locaux et habitants de se mobiliser pour sauver ce patrimoine en péril. En 2020, la réflexion pour un projet de sauvegarde puis de restauration est lancée. Eglise privée et désacralisée, elle est cédée par les descendants actuels de la famille Dauphin de Verna pour un euro symbolique à la commune. Pour concrétiser ce projet, est née le 6 mars 2021, l’association ANREV (Association Nouvelle de Restauration de l’Eglise de Vernas). Petit clin d’œil avec l’acronyme : ANREV effet miroir du nom du village VERNA.



Les membres de la toute nouvelle association sont conscients du défi qui les attend, un travail sur plusieurs années mais c’est avant tout une belle aventure humaine qui s’annonce : restaurer pour transmettre des valeurs et faire vivre un patrimoine local avec la perspective finale d’un lieu culturel ouvert aux habitants et visiteurs de passage. Un projet qui se veut aussi fédérateur et structurant au-delà de la commune, à l’échelle d’un territoire, celui des Balcons du Dauphiné sur lequel se trouve Vernas.



La restauration de l’église engagera des travaux de maçonnerie, taille de pierres, charpente, couverture. Pour ce faire, ce seront les matériaux locaux qui seront privilégiés issus de la filière pierre, bois et lauzes. On estime le besoin à 70 m3 de chêne de pays pour la charpente, et 500 m2 de lauzes locales pour la couverture. A cela s’ajoutera la pierre de pays pour la consolidation des façades. Ce projet prendra la forme d’un chantier école, un chantier de transmission des savoirs faire. L’association a mis en place un collège d’experts "bénévoles" à visées scientifiques pour lever doutes et questionnements autour de la restauration de l’édifice, éviter les erreurs du passé.



Mais au préalable, il va falloir d’abord se consacrer à la sécurisation du site, à son débroussaillage et au nettoyage de ses abords, une première étape pour 2021.

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