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Il y a trois semaines nous avons été alertés par Monsieur Jean-Michel Defrance, secrétaire de l'Association « Agir pour les trithois » au sujet de l’église Saint-Éloi de Trith-Saint-Léger située hameau du Poirier.



Il nous présente la situation  :



Voici en quelques lignes, la situation de l'église Saint-Eloi de Trith-Saint-Léger (hameau du Poirier). Tout d'abord, je vous présente la ville qui a une configuration particulière : c'est une commune des Hauts de France avec une population de 6400 habitants. Sa particularité est qu'elle est scindée en deux avec une répartition homogène des habitants :



Trith-Saint-Léger Centre, dotée d'une église et Trith-Saint-Léger hameau du Poirier, dotée également d'une église. Ce hameau a émergé à la fin du XIXe siècle avec le développement de la métallurgie, en l'occurrence USINOR. C'est à cette époque que l'église Saint-Eloi a été construite, financée par des donateurs. 



L'église de Trith le Poirier a été rétrocédée à l'archevêché de Cambrai en 1980 et n'est plus exploitée depuis une quinzaine d'années et bien sûr plus entretenue depuis cette date. L'intérieur semble en bon état mais la toiture est abîmée, des vitraux sont cassés, les murs d'enceinte sont décrépis à tel point que des barrières ont été installées pour la sécurité des habitants. Le but final, pensons- nous est que, pour la sécurité des habitants, le maire décide de la démolir, comme l'a été l'ancienne école communale et d'autres beaux bâtiments de la ville. 



Un collectif a alerté le maire sur l'importance de sauvegarder notre patrimoine. Sans réponse, ce même collectif a saisi notre association qui a écrit au maire dans un premier temps puis a rencontré le Député de la 19ème circonscription. Le premier n'a toujours pas répondu, le second a envoyé un courrier stipulant qu'il écrivait au maire de Trith-Saint-Léger et à l'archevêché. 



Notre association a été étudiée le budget de la ville via le rapport de la cour des comptes et il s'avère que celle-ci est dotée d'un des plus gros budgets de l'arrondissement, avec près de 20 millions d'euros et de recettes fiscales très importantes qui permettraient largement la rénovation de ce patrimoine. 



Ce qui attriste les habitants du Hameau et pas seulement, c'est de voir leur patrimoine, auquel ils sont attachés, rasé, comme l'ont été bon nombre d'autres beaux bâtiments. 




Suite à cette alerte, nous avons souhaitez connaître l’état intérieur de l’édifice et le curé de la paroisse a très gentiment accepté d’ouvrir l’édifice aux membres de l’association locale afin qu’ils puissent nous transmettre des photos.



C’est ainsi que nous avons eu l’agréable surprise de constater que l’intérieur est en très bon état, qu’il n’y a aucun désordre de structure à déplorer et que la situation est loin d’être désespérée.



Certes, il y a quelques désordres de toiture et quelques reprises de maçonnerie à effectuer rapidement, mais l’édifice n’est absolument pas en état de péril pour le moment.



Cela dit, il faut maintenant agir rapidement avant que la situation ne se dégrade.



L’église appartenant au Diocèse de Cambrai et non à la commune, c’est à lui de prendre une décision quant à l’avenir de ce patrimoine. D’après nos informations, une vente serait possible à condition que l’édifice devienne un lieu culturel. Projet que la mairie pourrait porter puisqu’elle en a visiblement les moyens, tout comme pourrait le faire la communauté d’agglomération ou pourquoi pas le département.



Un appel à projet de la part du Diocèse pourrait également être une piste, afin de choisir la réaffectation du lieu.




Nous aurions aimé nous entretenir avec le curé de la paroisse, mais le Diocèse a pour le moment refusé un échange parce qu’Urgences Patrimoine est une association indépendante, ce qui est bien normal pour une ONG (Organisation non gouvernementale).



Quoi qu’il en soit, nous sommes prêts à intervenir auprès du Diocèse, si celui-ci décide de conserver l’édifice, car il nous sera facile de trouver des matériaux pour les restaurations urgentes afin de réduire les coûts, et nous serons sans doute en mesure de mobiliser les talents et les énergies capables d’aider à la renaissance de l’église Saint-Éloi.



Il en sera de même si une collectivité porte le projet de sauvegarde.



L’association « Agir pour les trithois » vient de relancer le maire de la commune et nous allons également lui adresser un courrier, comme nous allons le faire auprès du Diocèse de Cambrai afin d’accompagner au mieux tous ceux qui se battent localement pour la sauvegarde de leur patrimoine et de leur mémoire collective.

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Depuis le 22 juillet Urgences Patrimoine œuvre à la sauvegarde de l’église Sainte-Germaine à Calais.


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Notre pétition, créée en collaboration avec Magali Domain membre de l’association Environnement et Patrimoines du Calaisis et également correspondante d’Urgences Patrimoine, rencontre un certain succès.



Nous poursuivons nos démarches de demande d’inscription de l’édifice afin qu’il ne soit pas démoli, et nous ne ménageons pas nos efforts pour orienter les représentants du Diocèse afin qu’ils s’orientent vers la vente de l’église plutôt que de la démolir.



Aujourd’hui, nous avons tenu à publier un article rédigé par un ancien paroissien, dont la mère fut l’une des principales actrices de la levée de fonds organisée afin de faire ériger l’édifice. C’est donc en toute légitimité que Robert Jourdain nous parle de cette église et des sacrifices que certains ont fait pour que l’église Sainte-Germaine voit le jour.



Car bien évidemment, une église n’est pas qu’un « tas de pierre ». Elle est aussi l’âme de ceux qui l’ont construite et un témoin de l’histoire locale qui ne mérite en aucune façon de finir en poussière sous les pelleteuses.



Je suis du Pont du Leu et Sainte Germaine , c’est notre Patrimoine !!! Le projet tel que dessiné par les architectes.



A l’heure où singulièrement « on » dit que la destruction de l’Eglise Sainte Germaine serait pour bientôt, il est toujours intéressant de noter à quel point une église est liée à l’histoire du site sur laquelle elle est construite.



Alors je vous propose non pas l’histoire architecturale, ni la démarche de construction mais bien celle des habitants d’un quartier atypique dans l’histoire Calaisienne, tant sur le plan de la cité que sur le plan paroissial.



Etes -vous prêt ? Alors allons regardons la géographie du quartier.



Le pont du leu ( pont du loup) est situé à l’entrée de la ville de Saint-Pierre qui ne fera plus qu’un avec Calais à la fin du XIXe siècle. On peut imaginer qu’aux origines c’étaient des terres marécageuses avec très peu d’habitations.



En 1912 il fut décidé la création d’une paroisse confiée à l’abbé Holuigue qui décida la construction d’une Eglise en bois montée par les charpentiers de l’orphelinat du Quai de l’Yser sous l’autorité de l’abbé Damelencourt .



En 1919 L’abbé Constant Hanse, vicaire de St Pierre, est nommé officiellement curé de Sainte Germaine à Calais. Ce jeune prêtre aussitôt démobilisé va se charger de l’implantation de la paroisse aux contours particuliers, puisqu’elle prendra sur le marais de coulogne , le marais de coquelles et le pont à trois planches qui séparait coquelles et Coulogne de Frethun.



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Sur ce territoire l’abbé Hanse voit les filés de calais s’installer sous la houlette de deux frères, Messieurs Désiré et Raymond Devos qui seront à l’origine de Courtaulds France et de Courtaulds Angleterre qui deviendra Courtauls limited . Cette usine va permettre la création de nombreux logements sur le pont du leu, tout un chacun voulant vivre auprès des lieux de son travail.



La pratique religieuse étant telle à cette époque que l’église envisagée par Mr l’abbé Hanse allait devenir réalité. Alors quelle stratégie adopter ? L’abbé Hanse réunit à ses côtés toutes les bonnes volontés. La paroisse crée un bulletin de liaison : La Voix de Sainte Germaine. Ce bulletin permettait de voir l’évolution des dons au mois le mois !



En 1923 les briques arrivent et en 1928 pose de la première pierre. Brillante cérémonie autour de l’Evêque d’Arras où toute la population est présente. Et là on va intensifier la recherche de dons : un grand nombre de gens de paroissiens va utiliser les liens familiaux et amicaux ! on va pédaler. eh oui, ils en feront des kilomètres à vélo tout le temps de la construction, afin de faire en sorte que celle-ci ne s’arrête pas, même si la crise de 1929 et les grèves de 1936 ont créé des difficultés notables, la générosité populaire ne s’est jamais démentie. Qu’ils soient ingénieurs, cadres ou ouvriers, tout le monde a mis la main à la pâte . Pour toute la population c’était une nécessité ! Dans le quartier vont apparaître les cités sncf qui vont venir agrandir la démographie. Une figure du pont du leu parcourra le département, voire la France, car elle descendra jusqu’à Pibrac en stop jusqu’au village de sa sainte Patronne. C’est Melle Germaine Dubois, qui sera jusqu’à sa mort un des pivots de la paroisse.



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Puis viendront les grandes kermesses qui aux plus belles époques duraient 2 week-end : 1er dimanche et deuxième dimanche de mai avec restaurations, stands multiples, buvette, alimentation, lingerie , fleurs, jouets, manèges , loteries, jeux extérieurs etc.



C’est là que l’on pouvait voir le dévouement d’un nombre important de bénévoles heureux de se retrouver pour financer leur église et son entretien…… Ils seront attentifs à la vie de leur concitoyens les patronages qui ont regroupé jusqu’à 150 garçons et une centaine de filles aux meilleures périodes, deux mois d’été et tous les jeudis scolaires. Des ateliers de trousseau pour les futurs mariés, une chorale brillante sous la houlette de Mr l’abbé Boucher organiste…



Enfin, une école viendra se greffer en 1942 après la destruction de Calais Nord où elle était installée.



L’Abbé Ducatel, qui succédera au chanoine Hanse entretiendra le patrimoine, mettra en place des obligations qui lui permettront de continuer les travaux et de terminer le clocher qui fut Béni par Mgr Derouet. L’abbé sillonnera le quartier avec son solex, son béret et sa vareuse noire. De temps en temps on le retrouvait sur les toits pour entretenir l’édifice … Tous les habitants le connaissaient et l’attendaient. Il a su mettre en place des équipes et leur faire partager son attachement à la paroisse. Paroisse où ils faisaient bon vivre, l’abbé avait su unir la population. Il aimait les gens et ils lui rendaient bien.



Une petite idée au niveau patrimoine construit ou mis en œuvre par l’abbé : une Salle paroissiale, une école , une salle de cinéma, le clocher de l’église et bien entendu son entretien et une fresque de la Résurrection dans l’église par une artiste locale.



Aujourd’hui on envisagerait de détruire l’élément majeur qui est l’église. Bien sûr l’Eglise n’est pas un bâtiment, mais bien le rassemblement de chrétiens voulu par le Christ. Mais les bâtiments sont aussi autre chose que des briques les unes sur les autres, ils sont les témoins de l’histoire et de la volonté créatrice des hommes. Mais si au lieu de détruire on envisageait un autre usage ? Si pouvoirs publics, église, habitants du quartier et bonne volonté, pouvions nous retrouver autour d’une table pour envisager sereinement l’avenir ? serait-ce possible ? Je pense à ces prêtres et ces bénévoles qui de là-haut nous regardent et qui pourraient nous dire un jour : « Tout cela pour ça ».



Le seul tort de Ste Germaine c’est d’être née après 1905. Mais c’est un des plus beaux monuments de cette époque par sa construction, son architecture et sa décoration. Le marbre d’hydrequen utilisé est d’une rare beauté, simple mais vrai. Les vitraux, le monument aux morts … etc Alors qu’attendons-nous pour sauver Sainte-Germaine ?


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L’annonce a fait grand bruit hier et vous êtes des dizaines à nous avoir contacté pour nous alerter au sujet du projet de démolition de l’église Sainte-Germaine à Calais et nous vous remercions.


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En premier lieu, nous avons souhaité interroger les contacts que nous avons au Diocèse d’Arras afin de connaître l’état réel de la situation et nous attendons leurs réponses.



Quoi qu’il en soit, même s’il faut être très vigilants quant à l’avenir de l’édifice, sa démolition n’interviendra pas demain.



En effet, il faut tout d’abord engager la procédure de désacralisation, mais également, obtenir l’accord des Bâtiments de France, puisque les vitraux de l’église sont protégés au titre des Monuments Historiques (inscription faite le 03/02/1997) pour ceux du chœur, de la nef, des fenêtres hautes et bas-côtés, ainsi que ceux de la chapelle des fonts baptismaux.



Dans l’Avenir de l’Artois le représentant du Diocèse donne les raisons de cette décision :



« L’économe diocésain en charge des deniers du diocèse d’Arras évoque « une église digne d’un mastodonte et de fait, très coûteuse en termes d’entretien. C’est un vrai gouffre pour le diocèse ». Au minimum, l’économe diocésain parle d’une enveloppe de réfection de plusieurs millions d’euros. L’électricité est à refaire, et les sous-sols font régulièrement l’objet d’inondations « en raison du terrain marécageux sur lequel l’église a été construite. Il y a une instabilité constante du terrain ». Autre argument du diocèse qui ne pourrait régler la facture des travaux, la faible affluence lors des messes, toutes les deux semaines. « Ce n’est pas non plus une église qui accueille 1000 personnes. Elle est trop grande. » S’il n’y a pas de contre-ordre du nouvel évêque, l’église sera rasée, mais le culte ne devrait pas totalement disparaître du quartier. Si le diocèse est en relation avec des bailleurs pour vendre les 4500m2 de terrain afin d’y construire des logements, un lieu de culte plus petit devrait être érigé. Petite chapelle, lieu de culte modulable, rien n’est écarté et Lionel Delcroix assure que « les paroissiens et le curé seront associés ». L’objectif est d’entériner le dossier « pour la fin d’année ».  


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Nous sommes très étonnés des sommes annoncées pour une éventuelle restauration, d’autant que de nombreux travaux avaient déjà été entrepris dans les années 90. Certes le temps a dû depuis faire son ouvrage, mais il n’y a aucun péril imminent.



Dans l’article il est aussi question de la vente du terrain pour y construire des logements, mais si le terrain est marécageux, cela signifierait qu’il n’est pas constructible. Tout ceci pose questions.



Un autre problème se pose : celui de la démolition d’un édifice religieux dans un contexte sociétal difficile. Nous sommes nombreux à nous insurger contre les actes de vandalisme perpétré contre de nombreux édifices, mais si l’institution catholique elle-même détruit son patrimoine, c’est la porte ouverte à toutes les exactions.


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Quoi qu’il en soit, une fois encore Urgences Patrimoine va se mobiliser pour essayer de trouver une alternative à cette démolition en collaboration avec l’EPAC (Environnement et Patrimoines du Calaisis), association fraichement créée suite à la démolition de la maison de Roger Poyé et à la mobilisation initiée par Magali Domain.



Nous avons conjointement décidé de lancer une pétition, qui nous le savons tous, n’est pas une solution miraculeuse, mais un moyen de faire entendre la voix des amoureux du patrimoine qui ne veulent pas voir disparaître les témoins de leur mémoire collective.



Pour signer la pétition cliquez sur le lien ICI.



Historique de l’édifice



Placée sous le patronage de sainte Germaine Cousin, une bergère qui vivait près de Toulouse au XVIème siècle et qui a été canonisée en 1867, l’église du Pont-du-Leu située rue de Montréal est née en grande partie grâce à la volonté de l’abbé Constant Hanse qui voulait édifier un beau lieu de culte dans une paroisse appelée à se développer, notamment suite à l’implantation de la grande usine « Les Filés de Calais » produisant de la soie artificielle.



Une souscription fut lancée après la Grande Guerre pour remplacer le baraquement qui faisait jusqu’alors office de lieu de culte rue de Lima. Les paroissiens du Pont-du-Leu eurent beaucoup de difficultés à rassembler tout l’argent nécessaire au financement du chantier, la crise économique des années 1930 frappant durement le Calaisis. Le diocèse d’Arras apporta sa contribution et des dons des « Germaines » de toute la France ont permis à l’église de voir le jour.



Mgr Julien, évêque d’Arras, posa la première pierre en 1928 mais les travaux furent difficiles en raison du caractère sableux et très mouvant du terrain choisi. Il fallut y enfoncer plus de 160 colonnes en béton et les relier au niveau du sol par du ciment armé afin de pouvoir élever les murs. Ces différentes opérations engloutirent des sommes énormes, si bien qu’il fallut une ultime récolte de fonds pour pouvoir élever le clocher.



Mgr Dutoit inaugura l’édifice le 1er avril 1934. Œuvre de l’architecte Julien Barbier, la grande église, au plan en croix latine, se distingue par son revêtement en briques rouges et son clocher-porche. À l’origine, son autel était celui de l’ancienne église de Pétresse (ou Saint-Pierre, commune avec laquelle Calais a fusionné en 1885), qui avait été récupéré par les Petites Sœurs des Pauvres. Le lieu de culte recèle aujourd’hui quelques merveilles Art Déco : un chemin de croix en mosaïque et vingt-huit magnifiques verrières réalisées par les célèbres maîtres-verriers Louis Barillet, Le Chevalier et Théo Hanssen. Ces verrières ornent le chœur, la nef, les fenêtres hautes et les bas-côtés ainsi que la chapelle des fonts baptismaux et figurent à l’inventaire des objets mobiliers inscrits au titre des monuments historiques (référence PM62008410 dans la base Palissy).




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