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C’est à Lieurey, un petit village tranquille du département de l’Eure, que les faits se sont déroulés.

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Une dizaine de tombes a été vandalisée probablement à coups de masse. D’après les gendarmes en charge de l’enquête, les faits remonteraient à fin mai ou début juin. C’est en effectuant des travaux de nettoyage dans ce petit cimetière un peu isolé de la commune que des employés municipaux ont constaté les dégâts le 11 juin dernier.



Aucun « tag », ni aucune inscription, n’a été découvert sur les lieux pour indiquer les motivations des vandales. Un acte « gratuit » probablement.



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Le seul dénominateur commun entre ces tombes mutilées, c’est qu’elles sont anciennes. Parmi elles figure même celle d’un bébé d’un an, enterré ici dans les années 1950. Aucun corps n’a été bien heureusement exhumé, mais les dégâts sur certaines sépultures sont importants. Pour d’autres, ce sont « seulement » les croix qui ont été brisées.



Comme ces tombes sont anciennes, il a été impossible de retrouver les familles. C’est donc la commune qui a porté plainte.



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Sauf à imaginer que des faits similaires se reproduisent bientôt et que les vandales soient pris en flagrant délit, il est peu probable ce derniers soient inquiétés.



Pour l’aider à résoudre cette affaire, la gendarmerie lance un appel à témoins. Toute personne pensant disposer de renseignements liés à cette affaire est invitée à prendre contact avec la brigade de gendarmerie de Saint-Georges-du-Vièvre (tél. 02 32 42 80 17).



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Nous allons nous rapprocher de la commune afin de connaître les modalités de restauration envisagées, pour rendre leur dignité à ces morts qui n’avaient rien demandé à personne.

Si la mise en place d’un chantier bénévole est possible, nous ne manquerons pas de lancer un appel dans ce sens dans les prochains jours.


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Nous vous avons déjà, par trois fois, fait part de notre projet de sauvegarde de la tombe du petit Raymond de Bellissen-Bénac, mort à l’âge de 10 mois en 1879, et enterré sur les terres de la propriété familiale, juste à côté du château de ses parents, qui fut depuis détruit et remplacé par l’Hôtel du Département. Lors de l’alerte lancée par Olivier Munin, un amoureux du patrimoine qui a de nombreuses attaches à Foix, nous avons appris que cette tombe est dans un état déplorable. Mais elle se trouve sur un terrain privé.

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Toutefois, nous avons pris contact avec les propriétaires et nous sommes en train d'envisager le futur chantier de restauration.

Mais il y a un autre problème. Et de taille. C’est grâce au commentaire d’un internaute, suite à une de nos publications antérieures, que nous avons appris et compris qu'une autre tombe est en danger et c'est celle du baron Cyprien de Bellissen-Bénac, le père du petit Raymond. Cette tombe fait effectivement partie des tombes « chapelles » du cimetière du Champ-de-Mars, à Foix, dont les concessions sont désormais à reprendre.

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Le baron Cyprien de Bellissen-Bénac fut une grande figure de Foix, de l’Ariège et bien plus encore. Il fut notamment Député du Canton de Foix et l’histoire nous dit qu’il serait à l’origine de la sauvegarde du château des comtes de Foix, quand, au début du XXe siècle, il était question de le démolir.


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Cyprien de Bellissen-Bénac serait donc un oublié de la République ? Nous pensons qu’il s’agit là d’une erreur d’appréciation de la part de la municipalité, et que nous réussirons à trouver une issue heureuse à cette seconde « affaire » Bellissen-Bénac.


Vendredi, nous avons contacté le service de l’état-civil de la ville qui est en charge des reprises de concessions, mais, hélas, nous ignorions le numéro d’enregistrement de la tombe. La charmante personne que nous avons eue au téléphone n’a pas donc pu nous renseigner quant au coût d’une éventuelle reprise. Reprise que nous serions obligés d’envisager, si bien entendu, la commune ne revenait pas sur sa décision de vendre la concession Bellissen-Bénac.


Dès lundi 9 mars, nous contacterons l’adjoint au maire en charge des cimetières, afin de connaître les diverses options envisageables pour conserver la mémoire de cette figure historique de la ville de Foix, de l'Ariège et de la France qui, comme pour son petit Raymond, mérite bien de reposer ici en paix pour l ‘éternité.


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Si nous parvenons à mener à bien ce genre de projet de sauvegarde, ce sera grâce à la mobilisation citoyenne sur les réseaux sociaux. Aussi nous faut-il remercier, par avance, Jules Allais, qui est devenu un de nos correspondants sur place, ainsi que Christelle Canal, Sandra Dunes et Jean-Patrick Maillard dont nous devons saluer la réactivité et l'enthousiasme. Merci également à La Dépêche du midi et donc au journaliste Laurent Gauthey qui nous ac contacté afin de relayer ces informations dans la presse locale — ce qui nous apportera un soutien supplémentaire.


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Lire nos précédents articles sur le même sujet :

  • Photo du rédacteur: Alexandra Sobczak-Romanski
    Alexandra Sobczak-Romanski
  • 12 mars 2020

Comme nous parlons beaucoup de patrimoine funéraire depuis notre implication pour la sauvegarde de la tombe du petit Raymond de Bellissen-Bénac à Foix, nous nous permettons une petite visite au Cimetière Russe de Sainte-Geneviève-des-Bois où l’on peut admirer l’une des plus belles et insolites tombes de France. Insolite non pas pour son gigantisme, comme peuvent l’être certaines chapelles ou certains mausolées réalisés à la gloire de personnes illustres, mais insolite par sa facture. Une tombe humble par sa taille et par son emplacement sur le côté d’une allée, mais remarquable et époustouflante par sa réalisation.

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Cette tombe bien connue est celle du danseur et chorégraphe Rudolf Noureev, décédé en 1993. C’est un tapis de mosaïque qui recouvre entièrement la tombe et l’effet est subjuguant. Le défunt souhaitait que sa dernière demeure ait un parfum d’Orient, et cette réalisation du décorateur et costumier Ezio Frigerio ne pouvait être plus évocatrice. On se demandera un instant si la symbolique de ce tapis n’est pas aussi une façon de faire voler Noureev vers les cieux, mais aussi, peut-être, une façon pudique de se cacher de la mort, tout en imposant sa présence à celui qui viendra se recueillir.

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Au passage, nous ne pouvons que féliciter les personnes en charge de ce cimetière, qui est extrêmement bien entretenu. En savoir plus : Suivant sa volonté, Rudolf Noureev fut inhumé au Cimetière russe de Sainte-Geneviève des Bois en région parisienne. La cérémonie se déroula le 12 janvier 1993. Le lundi 6 mai 1996, le caveau de Rudolf Noureev fut inauguré dans le cimetière russe de Sainte-Genevière-des-Bois. C’est Ezio Frigerio, décorateur qui a souvent collaboré avec Noureev, qui en a assuré la conception et la réalisation. Entièrement revêtu de mosaïque, ce tombeau se présente sous la forme d’un kilim recouvrant les malles de l’errance. Il est aussi un rappel de l’Orient d’où Noureev était originaire et rappelle son goût du voyage. C’est Ezio Frigerio lui-même qui, dans une lettre émouvante, raconte cette expérience : « Après avoir suivi de très près le destin glorieux de Rudolf Noureev, on m’a confié la tâche d’en imaginer le tombeau : un mandat qui m’enthousiasmait et qui en même temps me meurtrissait. Il m’était en effet extrêmement difficile de l’imaginer immobile pour toujours. N’importe quel symbole de fin, de fermeture, me semblait à éviter, me paraissait même répugnant. J’ai donc décidé que si le légendaire nomade s’en était allé, et pour toujours, il fallait que son ultime départ ne soit pas marqué dans le temps par une pierre tombale mais par quelque chose lié à ses expériences vécues sur terre. J’ai ainsi eu l’idée d’un grand tapis multicolore qui recouvre le scandale du cercueil avec toutes les suggestions de l’art oriental, tellement proches de l’esprit et de la nature profonde du grand ami disparu. » (Source : Fondation Noureev)

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Crédits photographiques : La Gazette du Patrimoine

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