Il aura fallu moins d’une semaine pour faire disparaître l’église Saint-Isle dans le département de la Mayenne.
Alors que nombreux sont ceux qui manifestent contre la démolition annoncée de l’église de la Baconnière, à quelques kilomètres de là, celle du Genest-Saint-Isle a été démolie, sans que vraiment personne ne s’en préoccupe.
Nous avions été alertés par un adhérent il y a une quinzaine de jours, mais il était trop tard, d’autant que nous pensions avoir un peu de temps, mais hélas, du temps, nous n’en avions pas. La démolition a commencé le mardi 13 février et voici ce qu’il restait de l’église le vendredi 17, lorsque notre délégué départemental s’est rendu sur place.
La Maire de la commune, qui a récupéré l’épineux dossier de l’avenir de l’édifice il y a déjà quelques années, n’a visiblement pas eu d’autre choix que d’acter la démolition. L’église étant jugée dangereuse, notamment à cause de sa proximité avec la route.
Encore une fois, nous pensons que la vente au privé pouvait sauver l’église, si cette vente avait eu lieu à temps, mais en France on préfère toujours l’option démolition à celui de la cession, et c’est bien dommage.
Mais ne jetons pas la pierre à cette élue, qui a fait ce qu’elle a pensé bon de faire pour la sécurité de ses administrés, même si elle semble réellement l’avoir fait à contre cœur.
Jetons la pierre aux élus qui se sont succédés depuis plus de cinquante ans et qui n’ont pas jugé bon d’entretenir l’édifice. Jetons la pierre à l’État qui ne s’est jamais vraiment fait entendre quant au non-respect d’entretien des édifices religieux sur l’ensemble du territoire.
En théorie, les Lois doivent être appliquées, et celle de 1905 est claire : l’entretien des édifices religieux construits avant 1905 incombe aux communes propriétaires. C’est donc bel et bien le non-respect de cette Loi qui précipite la démolition du patrimoine religieux en France.
Enfin, en ce qui concerne l’église Saint-Isle il est trop tard pour se poser la question « à qui la faute ». Celle qui venait de fêter ses 150 ans n’est plus que poussières.
Ses cloches ont retenti une dernière fois le 14 février avant qu’elles ne soient démontées, sous les yeux humides de bon nombre d’habitants venus nombreux dire au revoir à cette église qui leur était si familière. Les souvenirs se ramassent à la pelle, les églises aussi…