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C’est à l’occasion de la fête des Mousquepierres, l’association locale de sauvegarde de la chapelle Saint-Martin de Maintru, qu’Aurélien Ratieuville, dirigeant de l’entreprise Maçons d’Aôtefois, et plusieurs membres de son équipe sont venus restaurer bénévolement le calvaire érigé devant la chapelle Saint-Martin.



Membre d’Urgences Patrimoine, Aurélien était venu visiter la chapelle lors de la signature de notre convention avec les Mousquepierres et c’est très spontanément qu’il avait proposé de prendre en charge, gracieusement dans le cadre du mécénat de compétences, la restauration du calvaire.



Il l’a dit, ils l’ont fait !!!



L’équipe était intervenue une première fois quelques jours avant afin de préparer le chantier et c’est donc en public, sous une chaleur accablante , que les généreux artisans ont réalisé la réfection du petit édifice. Il ne manquera plus qu’un petit nettoyage de la pierre et le calvaire aura retrouver toute sa superbe.



Afin de faire connaître leur savoir-faire, une démonstration de taille de pierre était organisée parallèlement, et le public a pu découvrir que ce formidable métier n’est pas exclusivement exercé par des hommes.



Cette opération s’inscrit dans le cadre de notre dispositif « Un Geste à l’Édifice », qui permet de restaurer des petits éléments du patrimoine pour lesquels il n’existe aucun budget.



Jusqu’alors, ce sont essentiellement des tableaux oubliés de nos petites églises rurales qui ont bénéficié des bons soins de nos généreux artisans, donc ce calvaire est une première. Souhaitons qu’il y en ait beaucoup d’autres.



Au nom d’Urgences Patrimoine, nous remercions ces généreux artisans qui offrent leur temps et leur savoir-faire, pour la sauvegarde du petit patrimoine des territoires.



Bien évidemment, tout reste à faire pour la chapelle Saint-Martin, mais grâce au dynamisme de l’association Les Mousquepierres, sous l’impulsion de son président, Damien Colin, et du soutien d’Urgences Patrimoine dans le cadre de l’opération « 1001 chapelles », les choses sérieuses devraient commencer très prochainement, avec l’aide précieuse de Maçons d’Aôtefois, dont la restauration du bâti ancien normand est la spécialité.



À suivre …



614 millions d’euros, une somme colossale jusqu’alors jamais allouée au patrimoine.


Alors que de nombreux médias encensent cette mesure du plan de relance, notre enthousiasme est plus mesuré.



Enthousiastes, nous le sommes à l’idée que de nombreuses entreprises spécialisées dans la restauration des monuments historiques vont voir leurs carnets de commandes se remplir, en espérant que ce ne seront pas que les « grosses » entreprises qui bénéficieront de « l’accélération » des chantiers de restauration et qu’il y aura également de la place pour les artisans des petites structures. La relance économique passe forcément par l’emploi et sur ce point, l’État semble assurément tenir ses promesses.



En revanche, c’est avec stupeur que nous avons pris connaissance des mesures en faveur du patrimoine à proprement parlé. Avant de connaître la répartition des 614 millions d’euros, nous étions déjà en train de calculer combien chaque département ou région allait recevoir pour venir en aide au patrimoine des territoires. Notre déception fut alors grande car, en fait, cette manne providentielle est destinée dans sa quasi-totalité à financer le patrimoine appartenant, non pas aux communes, mais à l’État.



Ce plan permet donc à l’État de restaurer les édifices laissés à l’abandon depuis des décennies — édifices dont il avait la charge. Il vaut mieux tard que jamais penserez-vous, mais nous nourrissions d’autres espoirs pour le patrimoine au sens plus large du terme. Seuls 40 millions d’euros sur 280 destinés aux édifices iront aux communes et propriétaires privés. Et pas n’importe quels édifices, uniquement ceux qui sont protégés au titre des Monuments Historiques.



Explications en chiffres :



614 millions =



• 280 millions d’euros : Valorisation des métiers d’art et les savoir-faire d’excellence.



« Le patrimoine innerve les territoires. Or il a cruellement besoin d’être entretenu et restauré, alors que la crise sanitaire a pesé sur les financements. Le plan de relance permettra de le remettre en état, avec des effets très concrets en termes de développement économique, d’attractivité et de rayonnement international de notre pays, et de fréquentation des monuments et des autres équipements patrimoniaux (musées, archives, archéologie) dans les territoires. » (Ministère de la Culture)



Voici le détail de la répartition de ces 280 millions d’euros :



•80 millions d’euros : plan cathédrales



• 40 millions d’euros : accélérer la restauration des monuments nationaux présentés par le Centre des monuments nationaux à travers l’ensemble du territoire.



• 100 millions d’euros : mener pleinement le projet de restauration et de mise en valeur du château de Villers-Cotterêts.



• 20 millions d’euros : rénovation d’autres équipements patrimoniaux (musées, archives, archéologie)



• 40 millions d’euros : pour la restauration des monuments historiques appartenant aux communes et aux propriétaires privés.



Les chiffres parlent d’eux même. Ce sont bien 240 millions d’euros qui serviront à restaurer le patrimoine qui est à la charge de l’État, c’est à dire les cathédrales et les Monuments Nationaux. Sur ces 240 millions, 100 sont destinés à la restauration du Château de Villers-Cotterêts, qui fait lui-même partie de ces Monuments nationaux.



Les collectivités et les propriétaires privés de Monuments Historiques devront se « contenter » de 40 millions, ce qui fait 396.040 euros par départements.



Au risque de paraître défaitistes, nous ne sommes pas certains qu’avec 396.040 euros on puisse restaurer « Le Patrimoine » des territoires. Et comment vont être distribués ces 40 millions ? Qui va décider ? Les DRAC, la Fondation du Patrimoine ?



Mais réjouissons-nous tout de même avec le « plan Cathédrales » à 80 millions d’euros. Certaines d’entre-elles sont dans un état plus que préoccupant et si cette somme ne permettra pas de les restaurer toutes, elle permettra sans doute d’effectuer les premiers travaux d’urgences.



Mais depuis le début de notre article, nous ne parlons que de 280 millions en faveur du patrimoine et pas de 614 millions. Pourquoi ?



Simplement, parce que les 334 autres millions ne sont en aucun cas destinés au patrimoine tel que nous l’entendons, mais aux grandes « structures patrimoniales » comme cet extrait du communiqué du Ministère de la Culture l’indique :



334 millions d’euros : soutien à la reprise d’activité des établissements publics patrimoniaux soutenant l’attractivité et le rayonnement international de la France.



« Les établissements publics patrimoniaux (musée du Louvre, château de Versailles, Centre des monuments nationaux, musée d’Orsay et de l’Orangerie, RMN-GP, Centre Pompidou, Universcience, etc.) font face aujourd’hui à une crise sans précédent, qui affecte leur modèle économique et culturel. Leur fréquentation, qui dépend pour une part importante du tourisme international, s’est effondrée (entre -40 et -80%) réduisant considérablement leurs ressources de fonctionnement et leur capacité à investir et à se projeter en termes de programmation pluriannuelle scientifique, artistique et culturelle. Les contraintes sanitaires nécessitent par ailleurs de pouvoir adapter l’offre et les formes culturelles. Au regard de leur rôle essentiel en termes de rayonnement international et d’attractivité de la France et de locomotive du tourisme, le plan de relance permettra de soutenir ces établissements dans leur reprise d’activité. »



Cette mesure est tout à fait compréhensible, puisque la crise sans précédent que nous vivons a vidé les grands musées de leurs visiteurs.  Donc, il faut compenser les pertes financières abyssales dues au manque de fréquentation pour ne pas conduire ces « fleurons de notre culture » à leur perte.



Sauf qu’une fois encore, ce seront les « grands » qui seront sauvés par ces mesures. Donner de l’argent pour le Louvre, Versailles, Orsay peut se comprendre, mais que percevront ces milliers de petits musées de province à l’équilibre financier déjà fragile ? Rien. Car c’est bien connu, chez nous « on ne prête qu’aux riches. »



D’ailleurs cette petite phrase mythique extraite de « La folie des grandeurs » est tout à fait d’actualité : «  Les riches c’est fait pour être très riches et les pauvres, très pauvres ». C’est un bon résumé de la cause que nous défendons.



Car le « petit patrimoine », celui qui n’est ni inscrit ni classé, ne bénéficiera d’aucun dispositif, ce qui risque de le conduire directement sous nos chère pelleteuses. En lieu et place pousseront des immeubles de standing ou de jolis parkings, pour la plus grande joie des touristes qui, un jour, reviendront, iront au Louvre et à Versailles, et peut-être à Villiers-Cotterêts, mais nulle part ailleurs, car ailleurs, ce sera : « circulez il n’y a plus rien à voir ».




Reste à espérer que les Régions et les Départements prendront à bras le corps ce patrimoine vernaculaire qui fait la richesse de nos territoires et participe amplement au rayonnement de la France, comme le rapport du Sénat (encore lui) le souligne.



Quoi qu’il en soit, réjouissons-nous quand même pour ceux qui bénéficieront de ce « plan de relance ». Nous remarquerons juste que la communication est mauvaise, car elle sous-entend que le patrimoine va être sauvé, ce qui est totalement faux, puisque ce ne sera qu’une poignée d’édifices qui bénéficiera de ces financements. Il aurait fallu nommer cela : « Plan de relance des entreprises du patrimoine et des grands Musées de France »



En communiquant de cette façon, le gouvernement s’expose une fois encore à ce que les potentiels petits donateurs à la cause du patrimoine se désengagent encore un peu plus et finissent par ne plus rien donner, ce qui mettrait un terme à des milliers de petits projets de sauvegarde.



Des centaines d’associations sont à l’agonie faute de dons, des centaines de propriétaires privés d’édifices non protégés ont eux aussi subi cette crise de plein fouet, mais, pour eux, pas une aide et l’ombre de l’arrivée de la taxe foncière est un cauchemar pour eux. Mais ils devront payer, pas de mesure exceptionnelle pour alléger leur souffrance. Et ils devront entendre sans doute une fois de plus : « si vous n’avez pas les moyens, vendez » — sinon, les huissiers s’en chargeront.




Allez, restons positifs et apprécions tout de même que les « Grands » se portent mieux grâce à ce « Plan relance », en espérant qu’un jour enfin, nos instances parisiennes se souviennent qu’il n’y a pas de grand ou de petit patrimoine, mais qu’il y a : LE PATRIMOINE



Lire le communiqué de presse du Ministère de la Culture ICI.



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Nous avons été contacté par l’association pour la Reconstruction du Donjon de Coucy (ARDOCC), afin de relayer leur combat. Un combat qui dure depuis plus de trente ans, dans l’espoir de remettre debout le donjon d’une des plus grande forteresse d’Europe. Certes, bien des édifices de l’époque médiévale sont volontairement laissés à l’état de ruines comme témoins historiques, tout en étant bien entretenus, afin d’être transmis aux générations futures. C’est d’ailleurs le cas à Coucy, où de nombreuses manifestations sont organisées dans l’enceinte de l’ancienne forteresse. Mais le Château de Coucy est un cas à part, car son imposant donjon fut détruit par les Allemands en 1917. Paul Doumer, alors Président de la République, a souhaité que ce puissant édifice, alors mutilé par l’ennemi, reste en l’état comme « témoin de la barbarie du peuple Allemand ». À l’heure où tous les États œuvrent pour la paix, et qu’il est question de la Grande Europe, ils serait peut-être judicieux de reconstruire ce donjon en signe d’union, avec un regard bienveillant résolument tourné vers l’avenir. Redonner un donjon à Coucy, c’est ériger un symbole fort. Non pas parce qu’il faut oublier, mais qu’il faut savoir orienter l’Histoire vers la réconciliation. C’est la raison pour laquelle Urgences Patrimoine soutiendra ce projet au côté de l’ARDOCC, même si les chances de voir un jour le donjon reconstruit sont infimes. Merci de signer et de partager la pétition en fin d’article. Voici le message de l’ARDOCC : Le Château de Coucy est une des grandes merveilles d’Europe du XIIIème siècle. Plusieurs sites web lui sont consacrés mais aucun n'aborde l'affront fait à l'humanité par le maintien de l'état de ruine. Coucy, forteresse aussi majestueuse que celle de Carcassonne se trouve sur un éperon rocheux dans le département de l’Aisne, au nord de Soissons et à 130 km de Paris. Construit par Enguerrand au Moyen-âge, il était si imposant que son seigneur pouvait défier les puissances qui rivalisaient pour la domination de l'Europe. Sa devise « Roi ne suis, ni prince, ni duc, ni comte aussi : je suis sire de Coucy » témoigne de sa souveraineté dans l'Occident Judéo-Chrétien.


En 1917, le haut commandement allemand (sans ordre explicite du Kaiser) a miné le plus fort Donjon du monde ainsi que les quatre tours d’angle du château et ravagé le village. Il fallait détruire les sites militaires potentiellement dangereux. Peu après la destruction et le retrait de l'Armée impériale, la France par un arrêté subalterne sur demande du Président de la République Paul Doumer, décréta que le Donjon resterait en ruines « pour montrer aux générations futures la barbarie du Peuple Allemand ». La France a donc laissé le site en l’état et le Donjon est actuellement au XXIème siècle toujours en ruines !


L'association pour la Reconstruction du Donjon de Coucy (ARDOCC) existe depuis 1987 et compte environ 400 membres car elle est associée avec Les Amis de Laon. L’ARDOCC demande à ce que ce tas de pierres soit enfin déblayé en conservant et classant les nombreuses pierres de parement récupérables en vue d'une reconstruction partielle ou totale et ceci afin que ce colossal Donjon martyr, soit mis en valeur et devienne le symbole de la réconciliation franco-allemande, européenne et mondiale, puisque le conflit de 14-18 a engendré deux guerres mondiales. L'ARDOCC vous invite à nous rejoindre car ce n'est que par le nombre que nous parviendrons à convaincre les Institutions Européennes à l'acte fort et symbolique d’une reconstruction. A l’heure actuelle, les sympathisants à la cause de l’ARDOCC ne se comptent plus et sont innombrables dans de nombreux pays du monde. Signez la pétition ici !


Quelques un de nos soutiens : • Gesellschaft für Internationale Burgenkunde • Otto de Habsbourg • Zita, impératrice d'Autriche, mère d'Otto de Habsbourg • Madame Gorecki-Schönberg • Mme Fontaine • M Jean-Marie Bockel • M Daniel Hoeffel • La Société des Amis de Laon et du Laonnois • M Jean Lassalle, député. • M Nicolas Dupont Aignan, député • M Xavier Bellamy, député européen • Barbara Tuchman.

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