Vernas, petit village de 300 âmes, situé tout près de la cité médiévale de Crémieu, au nord du département de l’Isère, se distingue par son patrimoine, avec ses belles maisons en pierres, sa chapelle, ses deux châteaux, et son ancienne église. Une église élevée sur un promontoire dans un cadre bucolique, vraisemblablement à l’emplacement d’un premier édifice.
C’est donc entre 1840 et 1844 que l’église Saint-Martin, deuxième église paroissiale de Vernas, est construite sur un terrain appartenant alors à Eugène Dauphin de Verna, commanditaire. Demeure toujours dans l’édifice, le caveau familial de ladite famille.
Le clocher carré est accolé au milieu du chevet. La nef et les chapelles latérales sont voûtées d'arêtes, et le chœur voûté en cul-de-four. En 1844, la cloche est fondue par Burdin ainé, fondeur à Lyon.
Un siècle plus tard, en 1946, l’église est désaffectée. Dès lors, le monument est livré à Dame nature et le temps fait son œuvre… En 1965, son toit commence à s’effondrer et en 1990 c’est au tour du clocher. Ces vestiges font aujourd’hui partie intégrante du paysage, mais qu’en sera-t-il dans quelques années ?
Il était donc urgent pour plusieurs passionnés du patrimoine, élus locaux et habitants de se mobiliser pour sauver ce patrimoine en péril. En 2020, la réflexion pour un projet de sauvegarde puis de restauration est lancée. Eglise privée et désacralisée, elle est cédée par les descendants actuels de la famille Dauphin de Verna pour un euro symbolique à la commune. Pour concrétiser ce projet, est née le 6 mars 2021, l’association ANREV (Association Nouvelle de Restauration de l’Eglise de Vernas). Petit clin d’œil avec l’acronyme : ANREV effet miroir du nom du village VERNA.
Les membres de la toute nouvelle association sont conscients du défi qui les attend, un travail sur plusieurs années mais c’est avant tout une belle aventure humaine qui s’annonce : restaurer pour transmettre des valeurs et faire vivre un patrimoine local avec la perspective finale d’un lieu culturel ouvert aux habitants et visiteurs de passage. Un projet qui se veut aussi fédérateur et structurant au-delà de la commune, à l’échelle d’un territoire, celui des Balcons du Dauphiné sur lequel se trouve Vernas.
La restauration de l’église engagera des travaux de maçonnerie, taille de pierres, charpente, couverture. Pour ce faire, ce seront les matériaux locaux qui seront privilégiés issus de la filière pierre, bois et lauzes. On estime le besoin à 70 m3 de chêne de pays pour la charpente, et 500 m2 de lauzes locales pour la couverture. A cela s’ajoutera la pierre de pays pour la consolidation des façades. Ce projet prendra la forme d’un chantier école, un chantier de transmission des savoirs faire. L’association a mis en place un collège d’experts "bénévoles" à visées scientifiques pour lever doutes et questionnements autour de la restauration de l’édifice, éviter les erreurs du passé.
Mais au préalable, il va falloir d’abord se consacrer à la sécurisation du site, à son débroussaillage et au nettoyage de ses abords, une première étape pour 2021.