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Nouvelle dégradation de statue à déplorer et cette fois, c’est sur l’île de Noirmoutier que les vandales ont frappé.


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Nous devrions écrire « ont encore frappé », puisque non seulement elle avait été tagguée il y a quelques jours, mais en août 2018, elle avait été entièrement décapitée.



Cette fois c’est la tête de l’enfant qui a subi les assauts d’individus décérébrés. Parce que, oui, il faut être dépourvu de tout sens commun pour s’en prendre à une statue, et nous ne pouvons que déplorer la multiplication de ces actes qui laissent à penser que certains, à défaut d’être en prison, devraient faire un séjour en hôpital psychiatrique.


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Non seulement il y a une fois encore atteinte à l’intégrité d’un patrimoine, mais également à la population locale qui, à travers un appel aux dons, s’était mobilisée à hauteur de 5000 euros pour payer la restauration et qui sera peut-être encore une fois sollicitée.


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La municipalité avait voté une subvention de 2000 euros pour la sécurisation du site, mais aucune mesure n’a été mise en place pour le moment. Il serait judicieux d’effectuer cette sécurisation au plus vite, car s’il ne fait nul doute que l’enfant retrouvera à nouveau sa tête après une énième restauration, il se pourrait bien que la statue subisse encore et encore le même sort dans quelques mois

La statue de Joséphine à Fort-de-France n’a pas résistée au mouvement contestataire qui s’amplifie depuis quelques mois.



Cette statue avait été inaugurée le 29 août 1856. Réalisée en marbre de Carrare, elle mesurait approximativement de 5 mètres de haut. Elle a trôné ainsi plus d'un siècle au centre du parc de la Savane, avant d'être reléguée dans un endroit plus discret du parc sur ordre du maire de Fort-de-France Aimé Césaire en 1974 pour ne pas heurter une certaine partie de la population.


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D’ailleurs en 1991, la statue fut décapitée pour rappeler le sort de la guillotine auquel Joséphine échappa de justesse. Après avoir longtemps hésité quant à une éventuelle restauration, il a été décidé de la laisser « en l’état ». Cela souligne surtout le sentiment des martiniquais vis-à-vis de Joséphine de Beauharnais. Si certains voient elle une illustre ancêtre née dans l'île, pour d'autres elle représente celle qui aurait conseillé à Napoléon Bonaparte de rétablir l'esclavage en 1802 alors que ce système avait été aboli par la Révolution Française en 1794.


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Bien entendu, nous ne contestons aucunement l’histoire et en particulier l’horreur de l’esclavage. Mais ce n’est pas en détruisant les œuvres que l’on efface l’Histoire. Bien au contraire, il est important que celles-ci en soient les témoins et que l’on dénonce à travers leur présence les faits qui ont été commis. C’est l’éducation qui changera le monde et pas la destruction massive des œuvres.



Car il s’agit bien d’une œuvre, bien au-delà d’un symbole contestable. L’œuvre du sculpteur Vital Gabriel Dubray, auteur également du bas-relief du monument Jeanne d’Arc à Orléans ou encore de la statue équestre de Napoléon à Rouen.



Cette œuvre était protégée au titre des monuments historiques depuis 1992, c’est à dire tout juste un an après sa « décapitation ».


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La question qui se pose aujourd’hui est pourquoi l’État n’a pas protégé cette statue sachant pertinemment qu’elle était la première cible en Martinique du mouvement contestataire qui sévit actuellement dans le monde ?



Pourquoi ne pas l’avoir transférée pour protéger un « monument historique » de la destruction ?



Ces questions resteront sans réponse, pourtant porter atteinte à l’intégrité d’un monument protégé est un délit passible de 10 ans de prison.(lire notre article sur ce sujet ICI).



Il ne fait nul doute que la responsabilité de cet acte incombe en premier lieu aux hautes instances chargées de la protection des biens et des personnes. Quant aux « vandales » qui ont commis les faits, ils ont été largement identifiés sur les nombreuses photos et vidéos prises lors des faits, mais seront-ils sanctionnés ? Il y a peu de chance qu’une suite judiciaire soit donnée, comme c’est hélas souvent le cas.



Quoi qu’il en soit, ce dimanche 26 juillet 2020, c’était la dernière révérence de Joséphine à Fort-de-France.



Lire l’article de La 1ere Martinique ICI.



Historique de l’œuvre ICI.

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Leurs actions ont fait grand bruit dans bon nombre de médias nationaux, suite aux actes de vandalisme perpétrés sur de nombreuses statues à Paris et ailleurs. Ils ne sont pas armés de bombes lacrymogènes ou de matraques, mais de gants, de seaux et de brosses et ils ont voulu remettre en état les statues souillées par les vandales.



Mais voilà, alors qu’ils mériteraient presque une médaille, ils se retrouvent sous la mitraille.



Accusés d’appartenir à des mouvements d’ultra droite, nous avons souhaité être les « avocats du diable » en les présentant tels qu’ils sont vraiment.

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Suite aux dégradations de nombreuses statues, Thomas Perrigault , un jeune étudiant en droit a créé un groupe Facebook avec quelques amis. « Défendons notre patrimoine » est le nom donné à ce groupe, qui a pour seul but de mobiliser les bonnes volontés afin de protéger les statues qui sont en proie au déchaînement de haine de certains « ultras », ceux qui, précisément, pensent que c’est à coup de bombes de peinture que l’on peut effacer les « drames » de l’histoire.



Si leurs premières actions de nettoyage ont eu « bonne presse », très vite, de nombreux professionnels du patrimoine ont manifesté leur colère, car il est vrai que l’on ne nettoie pas une statue en pierre comme on nettoie un simple trottoir.



Pas simple pour ces jeunes de faire la différence entre les différents types de pierres plus ou moins poreux qui supportent mal les agressions du white spirit, ce qui est le cas également pour les patines de certains bronzes.



Après de nombreuses réprimandes, ils ont bien compris que le nettoyage d’une œuvre plus que centenaire était une affaire de professionnels. Depuis ils ne demandent qu’à apprendre « les gestes qui sauvent » le patrimoine.



Mais pour le moment, pas un seul professionnel n’a souhaité les aider et, surtout, les sensibiliser au fait qu’ils ne devaient pas recommencer, du moins, sans être guidés par un expert et surtout, après avoir demandé l’autorisation d’intervenir.


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Car c’est bien connu, en France, on a le droit de dégrader en tout impunité, mais lorsqu’on souhaite bénévolement agir pour le bien commun, il faut toujours des autorisations. Nous ne rentrerons pas dans ce débat…



Urgences Patrimoine et La Gazette du Patrimoine ont souhaité accompagner un peu ces jeunes dans leur démarche, non pas pour leur donner des leçons, car nous n’avons aucune légitimité pour ça, mais plutôt pour les guider, afin que leur action devienne légale et surtout pérenne.



Car le plus difficile dans l’univers impitoyable de la sauvegarde du patrimoine, c’est d’inscrire son projet dans la durée.



Donc, plutôt que d’être « nettoyeurs », au risque de causer des dégâts irréversibles et d’être accusés de dégradation sur le patrimoine, c’est dans leur rôle de « vigiles » qu’ils seront certainement les meilleurs. S’ils se retrouvent en présence d’une statue dégradée ou souillée, ils peuvent faire un constat d’état, des photos et alerter les autorités compétentes. Et, là, plus personne ne pourra leur reprocher quoique ce soit.



Bien entendu, lors de certaines manifestations, ils peuvent également « prendre le risque » de former un cordon de protection autour de la statue, ça, on ne pourra pas leur reprocher. Décourager des jeunes qui s’engagent pour le patrimoine est une erreur. Car les jeunes qui s’engagent aujourd’hui sont ceux qui s’impliqueront pour la sauvegarde du patrimoine demain. Alors au lieu de leur tirer dessus « à boulets rouges », accompagnons-les dans leurs démarches.



C’est vrai, certains membres de l’ultra droite se sont appropriés leur combat. Pourtant, Thomas et ses amis refusent de voir leur action ainisi politisée et font de plus en plus attention. Ils vont d’ailleurs dès aujourd’hui faire signer une charte de « bonne conduite » à tous ceux qui souhaitent agir sur le terrain au nom du groupe « Défendons notre patrimoine ».



Cela permettra de freiner les ardeurs de ceux qui veulent profiter d’une action louable pour aller au conflit et nuire à la cause.



Nous ne le répèterons jamais assez, la cause du patrimoine ne doit jamais être politisée, car le patrimoine est notre bien commun. Il n’appartient à aucun parti, à aucune communauté, à aucune classe sociale. Le patrimoine appartient à ceux qui l’aiment et le respectent.



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