top of page
  • Photo du rédacteur: Alexandra Sobczak
    Alexandra Sobczak
  • 22 avr. 2020

chateau-westhove-espoir-urgences-patrimoine.jpeg

Suite à la lecture d’un article publié dans le journal La Voix du Nord, le 11 mars 2020, dans lequel Monsieur Rachid Ben Amor, le Maire de la commune de Blendecques, exprimait clairement son intention de ne pas restaurer le Château de Westhove, Urgences Patrimoine, à travers la « voix » de La Gazette du Patrimoine a souhaité relancer « l’affaire Westhove ». Il était impossible pour nous de laisser ce château protégé au titre des Monuments Historiques, depuis 2011, finir en gravats. En accord avec le Président de l’association de sauvegarde locale « L’Élan de Westhove », nous avons une fois de plus dénoncer l’abandon de ce patrimoine emblématique de la commune. Suite à la publication de notre article, Stéphane Bern nous a contacté et a souhaité apporter son soutien. Certaines personnes nous ont été hostiles, pensant que l’appui de Stéphane Bern était une fausse annonce, alors qu’elle était tout à fait vraie. Nous avons également été la cible de commentaires odieux, dénonçant notre activisme patrimonial en ces temps de confinement, alors que les préoccupations sont ailleurs et que les soignants luttent pour nos vies. Mais n’oublions pas qu’ il y aura « le jour d’après » et que le patrimoine, déjà bien malade, devra encore et toujours se défendre pour ne pas être réduit en poussière sur l’ensemble du territoire. Alors, si cette période a été propice au Château de Westhove, il ne faut pas nous jeter la pierre mais, au contraire, se réjouir de l’espoir qui renaît.


Après lecture de l’article du journal L’indépendant du Pas de Calais, (voir le .pdf ici ou lire au format calameo) nous sommes heureux d’apprendre que Monsieur le Maire est prêt à vendre l’édifice si un repreneur se fait connaître. En revanche, nous ignorons totalement le prix de vente. Dans notre précédent article, nous suggérions une vente à l’euro symbolique, car les travaux sont importants. Cela permettrait à la commune de ne pas avoir à supporter les frais de démolition et le château pourrait espérer un avenir. Bien entendu, il faudrait un repreneur sérieux qui respecterait un cahier des charges bien défini afin d’éviter des dérives et la perte définitive de l’édifice. Cependant, Monsieur Bern est lui plus enclin à soutenir un projet de restauration par la commune, et il est vrai que cette restauration serait le scénario idéal, à condition que tous les acteurs institutionnels se mobilisent. Car bien entendu, la commune ne pourra pas supporter à elle seule la restauration, laquelle, à cause des années d’abandon, risque d’être très coûteuse. En revanche, nous nous étonnons du prix annoncé pour la simple étude de structure, mais également du montant de 5 millions d’euros évoqués par le maire il y a quelques temps, pour justifier sa décision de ne pas faire restaurer le château. Sans étude préalable, personne n’est en mesure de chiffrer le montant des travaux, et même si ceux-ci sont importants, n’oublions pas qu’ils peuvent se faire par tranches sur plusieurs années, l’urgence étant pour le moment, la mise hors d’air et hors d’eau. Nous remercions Monsieur Bern pour son intervention dans ce dossier et nous espérons que le dialogue qui s’est ouvert avec le maire, fera avancer les choses rapidement pour offrir au Château de Westhove l’avenir qu’il mérite. Enfin, nous renouvelons notre engagement sans faille auprès de l’Association « L’Élan de Westhove » et en particulier auprès de son président, Monsieur André Bideaux qui espère, depuis des années, voir renaître ce magnifique témoin de l’histoire locale. Nous ne manquerons pas de vous informer de la suite de ce dossier.


demolition-presbytere-bussang-urgences-patrimoine.jpeg

Urgences Patrimoine avait pourtant lutté sans relâche aux côtés du collectif de sauvegarde du presbytère de Bussang, notamment en créant une pétition qui avait mobilisé bon nombre de défenseurs du patrimoine. Le Conservatoire Muro Dell’Arte avait même proposé d’organiser un chantier bénévole, dans le cadre de l’opération « Un Geste à l’Édifice », afin de restaurer la façade. Ce qui n’aurait rien coûté à la commune, mais aurait apporté un peu de vie à ce bâtiment jusque-là délaissé, comme on peut le voir sur le projet ci-dessous.

demolition-presbytere-bussang-urgences-patrimoine.jpeg

Mais malgré les nombreuses solutions suggérées au maire de la commune, celui-ci a précipité la démolition de ce petit édifice qui trônait fièrement depuis le XVIIIe siècle dans ce village des Vosges. Mais pourquoi avoir voulu à tout prix détruire ce patrimoine emblématique de la commune ? La version officielle était, comme souvent, le coût trop élevé de restauration. Mais en « off », c’est surtout que l’édifice masquait la vue d’une élue. Élue se disant experte en Histoire et qui trouvait que ce patrimoine n’avait aucun intérêt et qui n’avait qu’une obsession : sa démolition.

demolition-presbytere-bussang-urgences-patrimoine.jpeg


Comme quoi, l’avenir du patrimoine tient à peu de chose. Aujourd’hui, il ne reste rien du presbytère, alors qu’il était question d’en conserver quelques éléments en « souvenir ».

demolition-presbytere-bussang-urgences-patrimoine.jpeg

Nous pourrons une fois encore, regretter l’absence de réactivité de la DRAC, qui semblait pourtant avoir un réel intérêt pour ce témoin de l’histoire locale, mais qui n’a pas empêcher cette démolition.

demolition-presbytere-bussang-urgences-patrimoine.jpeg

Ce patrimoine n’était certes pas un grand « monument historique », mais il était une « figure locale ». Mais comme un peu partout sur notre territoire, le « petit patrimoine » subit le manque de culture et de bon sens des élus démolisseurs qui souhaitent rayer de la carte tous les témoins du passé de leur commune, au nom d’une pseudo modernité au rabais, et qui s’enorgueillissent de laisser comme uniques traces, des parkings ou des salles des fêtes sans âme et sans avenir.

Dernière mise à jour : 29 nov. 2023


demolition-alencon-2020-urgences-patrimoine.jpeg

Cela pourrait-être le nom d’une saga à l’eau de rose, mais il s’agit plutôt d’un triste épisode du quotidien de bien des édifices menacés de démolition sur l’ensemble du territoire. Cependant, les principaux épisodes se déroulent actuellement à Alençon, dans le département de l’Orne, où le confinement n’a pas l’air d’être un problème pour la municipalité qui profite du « calme » pour déclencher la tempête chez les défenseurs du patrimoine. Après avoir fait grand bruit, le collectif « les Amis du Vieil Alençon », conduit vaillamment par Jean-David Desforges, s’était vu rassuré par le Maire qui, lors d’un « live » Facebook, avait juré ses grands dieux que les maisons à pans de bois, menacées de démolition, allaient pour le moment être consolidées pour des raisons évidentes de sécurité publique et, qu’en aucun cas, il n’était question de les démolir. Dans un article du journal Ouest France, le 16 avril, les propos du maire avaient étés étayés par l’adjoint à l’urbanisme. En voici le contenu : "Alençon. Un sursis pour les maisons du Moyen Âge Début avril 2020, l’association du Vieil Alençon s’est émue de l’éventuelle démolition de plusieurs maisons médiévales, en déshérence depuis longtemps, rue du Château. Il n’en est rien, rassure la municipalité, précisant que de travaux de sécurisation des lieux débuteront lundi 20 avril.

Que se passe-t-il rue du Château ? Plusieurs maisons situées aux n° 11 et 15 sont en déshérence depuis une vingtaine d’années. Cet abandon est le résultat d’une succession qui n’est jamais allée à son terme. « Ce sont des maisons médiévales, construites sur de petites parcelles caractéristiques du tissu urbain de cette période », indique l’archéologue Jean-Denis Desforges sur son blog « Les amis du vieil Alençon ». Le 22 janvier 2020, « après des demandes de riverains inquiets du risque d’effondrement », indique Pierre-Marie Lecire, adjoint au maire en charge de l’urbanisme, la ville a fait apposer sur la façade de l’immeuble un arrêté de péril imminent, à l’égard des propriétaires. L’arrêté précise que le maire peut ainsi prescrire « la réparation ou la démolition » de l’édifice compte tenu de son état. D’où la saisine du tribunal administratif de Caen afin qu’un expert puisse proposer « des mesures de nature à mettre fin à l’imminence du péril ». Pourquoi une pétition en ligne ? Outre la presse locale, Jean-David Desforges a alerté les sites spécialisés La Tribune de l’art et La Gazette du patrimoine. Et, parallèlement, il a lancé une pétition en ligne qui, du 7 au 15 avril, a recueilli plus de 1 100 signatures et près de 300 commentaires, où il explique que ces maisons à pans de bois « ont une place, une histoire, un rôle à jouer dans notre environnement. Donc ne les démolissons pas ! » Certains s’inquiétaient d’un début de chantier mardi 14 avril, date d’interdiction de circulation dans cette rue. « Mais il n’a jamais été question de démolition ! » rétorque Pierre-Marie expliquant que la Ville « travaille en étroite coopération » avec l’Architecte des bâtiments de France (ABF). Fin mars début avril, la collectivité a ainsi mené de nouvelles investigations (constat en nacelle) et des visites des immeubles avoisinants. Ces études ont montré une complexité forte : bâtiments imbriqués avec dégradations menaçant l’ensemble des immeubles mitoyens en état d’abandon. « L’ABF préconise un renforcement de la structure, pas sa démolition » insiste l’adjoint à l’urbanisme. Que va-t-il se passer ? En attendant une solution globale de rénovation des immeubles abandonnés, qui sera élaborée avec tous les partenaires et propriétaires concernés, la Ville va sécuriser les lieux en installant une couverture provisoire en bac acier remplaçant celle sur les avancées du 13-15, côté rue, et en obturant les fenêtres pour conforter la structure. Ce chantier de 30 000 € (payé par la Ville) sera effectué par l’entreprise de charpente Linea Bois, basée à Écouves, à partir du lundi 20 avril. D’où une déviation mise en place par la rue Bonette. Dès le mois de mai, la Ville engagera la réflexion sur le devenir de cet îlot « qui n’est pour l’heure concerné par aucune démolition », conclut Pierre-Marie Lecire." Comme les nouvelles se voulaient rassurantes, nous n’avions pas jugé bon de poursuivre notre communication concernant Alençon, mais hélas l’arrêté affiché sur un des immeubles nous oblige à nous engager à nouveau auprès du collectif des « Amis du Vieil Alençon » car, tout comme eux, nous savons lire et il est clairement affiché sur cet arrêté qu’il s’agit bien d’une démolition et en aucun cas d’une simple consolidation.

demolition-alencon-2020-urgences-patrimoine.jpeg


La DRAC aurait pu être précieuse dans ce combat en interdisant de démolir ces témoins du passé du Moyen Âge de la ville, mais l’Architecte des Bâtiments de France ne semble pas s’émouvoir de la disparition de ces maisons à pans de bois, au prétexte qu’elles n’ont pas entièrement conservé leur état d’origine. Nous osons demander s’il existe aujourdhui beaucoup de maisons de cette époque, qui sont arrivées jusqu’à nous sans aucune modification. Soyons sérieux. L'argumentaire est pour le moins spécieux.

demolition-alencon-2020-urgences-patrimoine.jpeg


La Tribune de l’Art a interrogé la DRAC sur cet épineux sujet et, visiblement, aucune demande n’a été faite auprès de leurs services concernant la démolition. Lire l’article ici. ` Cela fait donc 5 ans que l'on suit le dossier, mais aucune directive n’a été prise en faveur de ces maisons à pans de bois. Nous nous interrogeons alors quant au rôle de cette administration s’agissant de la protection des édifices dans des secteurs protégés. Mais peut-être D.R.A.C ne signifie plus : Direction Générale des Affaires Culturelles, mais « Démolitions Régionales Administrativement Concertées ? » Bien entendu, cette semaine risque d’être celle de la fin de cette « saga » et les pelleteuses y joueront sans doute le premier rôle.

Subscribe
bottom of page