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Voilà le genre d’article que nous aimerions écrire plus souvent.



La Maison du Berweiller, plus communément appelée la Maison du Drapier, était vouée à la démolition, frappée par un arrêté de péril.


Mais après la publication de notre article le 18 septembre 2020, une importante mobilisation locale, portée par un collectif réactif et engagé refusant de voir disparaître ce fleuron du patrimoine local, a permis de sursoir à cette démolition des plus injustifiées.



Avec l’appui de nombreuses associations nationales (Urgences Patrimoine, VMF, Maisons Paysannes de Moselle, Sites et Monuments de Moselle) — et surtout Renaissance du Vieux Metz et des Pays Lorrains qui représentait le collectif local —, une demande de mise en instance de classement a été déposée et elle a été accordée. La notification de cette procédure qui gèle toute démolition pour une durée d’un an, a été adressée à madame la Maire de la commune de Sierck-les-Bains le 4 février 2021.


Ce sursis doit permettre de trouver une solution pérenne pour l’avenir de l’édifice.



Un entrepreneur luxembourgeois est, depuis que l’alerte a été lancée, intéressé par le rachat de la maison, mais peut-être que d’autres personnes se feront connaître.



Nous espérons vivement que, suite à la mise en place de cette instance, madame la Maire mettra tout en œuvre pour faciliter les transactions et ainsi permettre à la Maison du Drapier de s’inscrire dans l’avenir de sa commune.



Hélas, tous les édifices menacés de démolition n’ont pas la chance de bénéficier de cette mesure, mais à Sierck, les conditions étaient réunies pour que les choses se déroulent sans encombre.



Voici la recette « magique » :



Alerter très vite bien avant que les pelleteuses n’arrivent, puis mobiliser le plus de monde possible localement.



Créer une pétition en ligne https://www.change.org/p/madame-roseline-bachelot-ministre-de-la-culture-non-%C3%A0-la-destruction-de-la-maison-beiweiller pour donner de la visibilité à l’action de sauvegarde (aucune valeur juridique, mais ça peut faire « causer »).


Ne pas hésiter à solliciter des associations existantes plus grandes, qui ont l’habitude de gérer les « urgences ».



Faire en sorte que lesdites grandes associations s’unissent pour la cause (ça c’est compliqué). Enfin, ne pas avoir peur de solliciter les érudits et les « hommes de l’art » qui sauront mettre en valeur les atouts de l’édifice.



Le « truc » qui rend cette recette inratable : un Architecte des Bâtiments de France opposé au projet de démolition.

En respectant cette recette à la lettre, alors toutes les chances de réussites seront au rendez-vous.



Mais nous insistons sur un point déterminant : ne jamais attendre qu’il soit trop tard. Si cette recette avait été respectée à Lille pour la chapelle Saint-Joseph et que les associations locales avaient su donner l’alerte dès l’affichage du permis de démolir, alors les choses auraient été bien différentes. Hélas, l’histoire ne se réécrit pas…



Mais en attendant, réjouissons-nous pour la Maison Berweiller et remercions tous ceux qui ont rendu cet heureux dénouement possible, à commencer par Joseph Nousse qui a eu la bonne idée de lire notre alerte, et qui a su immédiatement réagir en mobilisant les talents et les énergies.



« Le Patrimoine ne peut pas lutter, ensemble nous pouvons ».

Communiqué – Lancement d’une nouvelle procédure de référé pour éléments nouveaux d’illégalité



Urgences Patrimoine introduit, ce jour, une nouvelle requête en référé devant le président du tribunal administratif de Lille.



Outre les nombreuses illégalités qui ont affecté le raisonnement du précédent juge des référés, de nouveaux éléments ont été révélés et sont de nature à confirmer plus encore l’illégalité du refus de mise en instance de classement.



Compte tenu de l’extrême urgence de la situation, nous nous efforçons d’obtenir auprès du tribunal la date la plus proche possible pour que l’audience soit tenue avant la démolition de la chapelle Saint-Joseph.



L’enjeu est de taille : comme pour le premier référé, le refus d’instance de classement peut être suspendu, ce qui gèlerait le caractère exécutoire du permis de démolir.



Maître Théodore Catry, notre avocat, et Maître Héloïse Hicter, avocat du barreau de Lille en contentieux administratif qui a la gentillesse de soutenir notre action en corédigeant le référé, reviendront très rapidement vers nous pour nous tenir au courant des suites de cette procédure.



Nous appelons tous les hommes de l’art qui souhaitent nous aider dans cette démarche (architectes, historiens, ingénieurs, conservateurs, …) à prendre urgemment attache avec nous. Nous avons besoin de multiplier les notes et rapports de professionnels qui viendraient confirmer, au côté des études de Monsieur Poncelet et du BET Anthémion, l’intérêt historique et architectural de la chapelle. Ces notes seraient versées au dossier et permettront au juge de se forger un avis en toute connaissance de cause sur la nécessité de sauvegarder l’édifice.



Adresse de contact : urgences.patrimoine@gmail.com

Il y a trois ans, la disparition programmée du Musée des Tissus à Lyon avait fait grand bruit. Après bien des tribulations, c’est finalement la Région Rhône-Alpes qui l’avait racheté, pour le plus grand bonheur de tous les défenseurs de ce lieu chargé d’histoire.


Aujourd’hui, la Région a décidé d’opérer une profonde restructuration de l’édifice afin de l’inscrire résolument dans l’avenir.



Or, nous ne sommes pas certains que ce choix soit très judicieux et pour plusieurs raisons. La première est économique, car à l’heure où la crise prive l’ensemble des lieux culturels de visiteurs et dont certains ne se relèveront peut-être pas, investir plus de 60 millions d’euros pour un lifting complet nous semble être à la limite de la provocation, alors qu’une « mise en beauté » grâce à une restauration douce serait bien plus économique. N’oublions pas qu’il s’agit là d’argent public.


La seconde raison est résolument éthique. Car alors que des dizaines de patrimoine sont en grand péril dans la région et qu’ils peinent à trouver quelques subventions, dépenser autant d’argent pour un seul lieu est tout à fait indécent et disproportionné.



Enfin, si les éléments protégés au titre des Monuments Historiques sont effectivement rayés de la carte, comme cela semble être le cas, alors nous allons tout droit vers un scandale patrimonial de plus.



Les voix commencent donc à s’élever contre ce projet et notamment celle de Maxime Dehan, qui vient de lancer une pétition que nous vous invitons bien entendu à signer en fin d’article.



Urgences Patrimoine mettra tout en œuvre pour soutenir l’ensemble des démarches qui seront faites pour faire respecter ce lieu qui mérite d’être inscrit dans l’avenir mais de façon cohérente et intelligente.



Nous avons la chance dans cette affaire d’avoir de nombreux contacts dans notre réseau qui pourront sans doute être de précieux soutiens ou même de précieux médiateurs afin de satisfaire tout le monde, puisque l’objectif commun est la valorisation d’un des plus précieux patrimoine Lyonnais. En attendant, voici plus de détails et d’explications donnés par Maxime Dehan dans son article :



Conservons la cour du Musée des Tissus et des Arts Décoratifs dans son écrin d'origine !



En 2017, nous apprenions avec soulagement le désir de la Région Auvergne-Rhône-Alpes de sauver le Musée des Tissus menacé d'une fermeture définitive. Il ne pouvait en être autrement tant ce musée est intimement lié à l'Histoire de Lyon depuis le milieu du 19ème siècle et tant la richesse de ses expositions en fait une institution unique au monde : 2,5 millions d'œuvres de toutes origines couvrant 4500 ans d'Histoire universelle !



C'est pour sauver ce caractère unique, intrinsèque à notre si belle ville de Lyon, que la Région acquit pour l'euro symbolique l'Hôtel de Villeroy et l'Hôtel de Lacroix-Laval, abritant respectivement les Musées des Tissus et des Arts Décoratifs. Avant de pénétrer dans l'un des deux musées, le visiteur est transporté en plein Siècle des Lumières, grâce à cet ensemble 18ème remarquable, par son porche et cette cour qui laissent place au songe et à ce que pouvait être la vie des propriétaires de l'époque qui battaient incessamment le pavé, se signalant par le bruit des roues des voitures et des chevaux. En ces temps anxiogènes, nous mesurons à quel point nous avons tellement besoin d'évasion : ce que nous offrent ainsi ces lieux témoins, restés hors du temps.



Au rêve et à l'extase du passionné suit depuis peu un réveil brutal ... En effet, la région s'orienta, dès le début, vers une rénovation contemporaine et c'est Rudy Ricciotti, l'architecte du Mucem, qui remporta l'adhésion d'un jury composé d'experts. En dépit de tout bon sens, ce dernier acceptait un projet censé cacher les façades autour de la cour par une enveloppe contemporaine, dégradant ainsi un ensemble 18ème unique à Lyon, en secteur UNESCO.

Alors même que les jardins et l'Hôtel de Lacroix-Laval sont inscrits aux monuments historiques comme nous le rappelle le site du musée :



"Son bâtiment, sa cour, et son jardin transformé en parterre « à la française », d’après le dessin de l’architecte-paysagiste René-Édouard André dans les années 1920, sont inscrits au titre des Monuments historiques en 1957."



Un fait censé pouvoir freiner toute tentative de constructions ... Que nenni, les projections annoncées montrent une cour totalement bétonnée, le jardin supprimé, le perron et ses balustrades d'époque remplacés par du contemporain, l'annexe 18ème (pourtant en très bon état) liant les deux hôtels particuliers remplacée par une structure vitrée à plusieurs étages. Non seulement, ces travaux impacteront les abords d'un monument historique en les modifiant sensiblement mais ils supprimeront en plus des éléments remarquables à l'instar des jardins et de l'annexe ...


Quid de la protection des abords ? Quid de l'impact écologique ? On ne s'aventurerait pas en affirmant que ces titres UNESCO et monuments historiques deviennent finalement des variables d'ajustement destinées à flatter l'électorat ainsi que l'ego des élus.



Parlons-nous d'un quartier comme la Part-Dieu pour accepter la construction d'une tour à proximité du porche ? Ce projet "tape-à-l'œil" n'est-il pas en total décalage avec l'ensemble 18ème du quartier promu par l'UNESCO ?

Ce projet ressemble plus à une belle opération immobilière qu'à une véritable œuvre de restauration et de mise en valeur patrimoniales. Il en prend, tout du moins, le prétexte ...



Outre l'aspect architectural et paysager, l'aspect financier s'avère tout aussi provocateur. En effet, il est prévu une enveloppe de 50 à 60 millions d'euros minimum. Certes, cette somme astronomique sera répartie entre des fonds européens, des subventions de l'Etat, potentiellement renforcée par une aide de la municipalité lyonnaise. Mais que penser d'un tel effort budgétaire lorsque, dans le même temps, les petites communes et les associations peinent à recevoir quelques coups de pouces financiers et sont livrées à elles-mêmes, faisant face à des travaux onéreux. Ne nous a t-on pas assez répété que le budget patrimoine se réduit à une peau de chagrin ? À titre de comparaison, le loto du patrimoine rapporte trois à quatre fois moins que la somme qui nous est annoncée, pour sauver, chaque année, une centaine de monuments ! Une somme ciblant finalement un site quand elle pourrait être équitablement répartie pour en sauver tant d'autres ! Pourquoi donc autant de facilités à réunir une enveloppe si importante alors que nombre de sites remarquables, moins médiatisés, sont dans l'attente et disparaissent dans une indifférence aveugle ? Il y a quatre ans, il n'y avait pas un centime pour ces deux musées. Aujourd'hui, il y en a trop pour un tel projet. En d'autre terme : du gaspillage de l'argent public, indécent en de telles circonstances.

Ce projet fait pourtant des émules : on présente ainsi des projections largement arrangées, aux perspectives étirées, un coup de publicité lancé par la Région pour obtenir l'adhésion des Lyonnais. En effet, qui n'y serait pas sensible ?



Sur un site où la jeunesse et le dynamisme manquent, le projet ferait l'unanimité. Mais sur un site UNESCO, inscrit partiellement, sur un lieu emblématique de Lyon depuis plus de 150 ans, sur un lieu à l'ensemble 18ème unique, en sommes-nous bien certains ? Depuis toujours, les musées de Lyon manquent de visibilité, de signalétiques, de "com'". Qui a déjà visité par exemple le musée de l'imprimerie de Lyon ?



Jusqu'en 2016, nous n'entendions guère parler du musée des Tissus et des Arts Décoratifs ... Il aura fallu l'intervention appuyée de Stéphane Bern, de Bernard Pivot et du courage d'un collectionneur parisien pour ouvrir une pétition et faire prendre conscience de son existence ...



Prenons exemple sur le musée Gadagne qui réussit le pari de n'être point tenté par les sirènes du modernisme à outrance en faisant restaurer respectueusement les façades de sa cour par un gracieux ravalement, en fixant l'ancienne horloge Charvet devant ses portes, en greffant une annexe contemporaine discrète sur ses toits pour accéder aux jardins devenus un lieu de fraicheur pour les visiteurs éreintés par le tour d'un si beau musée. Un musée devenu aujourd'hui une institution incontournable de Lyon, démentant ainsi la légende de l'omniprésence du contemporain sur nos lieux de Mémoire, comme une leçon et un exemple à suivre !



Monsieur Wauquiez, transposez donc cette idée sur le musée des Tissus et des Arts Décoratifs : non seulement vous le sauverez définitivement de la ruine, mais vous ferez des économies qui profiteront à bien d'autres monuments en péril sur notre belle région ! Permettez-nous d'en établir une liste.



Soutenez-nous en signant la pétition et en la partageant le plus largement possible !


Le lien juste ICI. 👇




Maxime DEHAN


Membre titulaire de l’Académie de la Dombes


Secrétaire général de l'Académie Littéraire et Historique du Val de Saône


Vice-Président délégué de l'Union des Écrivains Rhône-Alpes-Auvergne


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