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Cela fait presque deux ans que Michel Rosiaux et une poignée de passionnés se battent pour la réhabilitation du Saint-Yves, l’un de deux derniers Bateaux-Lavoirs de Laval.



En 1900 il en existait 22. Dans les années 70, ils n’étaient plus que 4 et aujourd’hui, seul le Saint-Julien a été restauré et le Saint-Yves attend désespérément l’heure de sa renaissance.



Ce patrimoine fait pourtant l’objet d’une protection au titre des monuments historiques et pourtant, il gît depuis des années dans un coin oublié de la ville et se dégrade chaque jour un peu plus.


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Mais à force de détermination et surtout de patience, Michel Rosiaux a enfin réussi à faire entendre sa voix et celle de son collectif. Tout d’abord, grâce à une pétition, puis, après de multiples prises de contacts avec les élus.



Élus qui, aujourd’hui, placent pour la plupart, la restauration du Saint-Yves au cœur de leur programme du second tour des élections municipales.



Et ce ne sont pas que quelques mots prononcés dans un discours, mais des écrits qui feront foi en cas « d’oubli » après le scrutin. L’idée d’un espace de co-working est soutenu par un des candidats, pendant qu’un autre évoque plutôt la création d’un « café sur l’eau ».



Nous trouvons l’idée du café plus judicieuse, car vectrice de lien social, mais un lieu destiné aux entreprises n’est pas à écarter, l’essentiel étant que ce patrimoine emblématique d’une époque et témoin de la mémoire collective, retrouve sa place dans la ville et se voit assurer un avenir plus brillant que celui de pourrir dans un terrain vague.



Bien évidemment, Urgences Patrimoine soutien le collectif et se tient à la disposition des élus pour accompagner leur projet de sauvegarde.



À suivre….



Communiqué de Michel Rosiaux, président du collectif de sauvegarde du Saint-Yves:


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J’ai récemment et à plusieurs reprises interpellé les candidats aux élections municipales de Laval sur Twitter :



Le 10 juin : « @pillon_didier @FBercault



Suite à la crise sanitaire...Qu’en sera-t-il, messieurs les candidats aux élections, de la protection, restauration et exploitation du bateau lavoir St Yves abandonné depuis 2009 sur un terrain municipal ? Patrimoine lavallois monument historique en péril ! »



Le 12 juin : « Un collectif et 1605 pétitionnaires attendent une réponse...



Candidats aux élections municipales vous vous êtes engagés à restaurer et exploiter ce bateau lavoir...


Après cette crise sanitaire pouvez-vous confirmer cet engagement ?»


Les candidats ont répondu à notre questionnement :



Le 16 juin Mr Pillon :


« @MichelRosiaux, notre engagement n’a pas changé, bien au contraire. Nous souhaitons donner de l’ambition à ce patrimoine lavallois : nous ferons du bateau-lavoir Saint-Yves un espace de coworking pour accompagner les indépendants. »

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Le 17 juin Mr Bercault :


« @DemainLaval s’engage à préserver le patrimoine de Laval. Nous restaurerons le bateau-lavoir Saint-Yves pour en faire un café sur l’eau avec du financement participatif. Une mise en valeur de ce bateau-lavoir, si rare en Europe. »


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Après 20 mois d’une démarche citoyenne apolitique nous pouvons effectivement espérer une restauration et une exploitation du bateau lavoir St Yves.



Bien évidemment ce ne sont que des promesses... mais de l’oubli le bateau lavoir Saint-Yves patrimoine classé monument historique est devenu un sujet d’une campagne électorale.



Certes rien n’est acquis et nous devons rester vigilants, attentifs et continuer notre action.



D’une part pour que les promesses se concrétisent.Et d’autre part pour que le collectif puisse participer à cette concrétisation d’un projet de restauration et d’exploitation concerté (élus, décideurs, collectif...). Le St Yves doit redevenir un lieu de vie et de rencontre pour la population et les entreprises.



Le soutien populaire a permis d’être entendu et écouté et montre s’il fallait que notre action était légitime.



Mais augmenter les soutiens par le biais de la pétition peut définitivement transformer les promesses en réalité. Cliquez ICI. Le lien est : http://chng.it/kmLZRDzhVB.



Bien évidemment je tenais à vous remercier pour vos soutiens, messages et encouragements.


Et compte encore sur vous pour que nous puissions revoir flotter le Saint-Yves sur la mayenne.



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Un nouveau « Geste à l’Édifice » au profit du petit patrimoine de nos territoires. Cette fois-ci, c’est un plafond qui va pouvoir bénéficier gracieusement des bons soins d’un artisan.Julie Fourmentraux va offrir son temps et son savoir-faire, afin de restaurer un plafond qui a subi les affres du temps, à Chamonix en Haute-Savoie. Cela fait longtemps que Julie souhaite participer à notre opération, notamment en restaurant gracieusement un tableau. Mais c’est un plafond qui avait besoin de soins urgents, alors pour l’occasion elle va prendre de la hauteur, délaissant son chevalet au profit d’un échafaudage.


Lorsque nous lui demandons pourquoi elle a souhaité entreprendre cette mission, Julie répond : « Depuis que je connais Urgences patrimoine, je veux mettre à contribution mon savoir-faire pour pouvoir sauver des œuvres qui n’ont pas la chance de bénéficier des fonds pour leur restauration. Les « petites œuvres » qui sont en péril sont pour moi tout aussi importantes que les œuvres de grands peintres. De plus, cette restauration est originale, même si les conditions sont un peu plus difficiles, car elles nécessitent une intervention sur place, loin de mon atelier de Thonon-les-Bains.Et puis faire revivre une œuvre dans une ville telle que Chamonix est un plaisir et une fierté. »C’est donc dès demain que la restauration débutera. L’échafaudage est déjà en place, il n’attend plus que Julie.

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Au sujet « d’Un Geste à l’Édifice » :Cette opération créée par Urgences Patrimoine, consiste à faire intervenir des professionnels du patrimoine sur la base du volontariat. Les œuvres pour lesquelles ils interviennent ne disposent d’aucun budget, et seraient vouées à la disparition si elles n’étaient pas restaurées dans ce cadre-là.En temps normal, nous n’intervenons jamais sur du patrimoine privé, mais pour ce plafond, nous faisons une exception en accord avec notre restauratrice. Car il s’agit du plafond d’un commerce appartenant à une dame très âgée, qui n’a pas les moyens de faire entreprendre les restaurations.Au début du XXe siècle, la ville comptait bon nombre d’œuvres de ce genre, mais aujourd’hui elles sont devenues rares, car il est tellement plus facile de repeindre tout en blanc en faisant disparaître ces petits trésors, que de les restaurer.C’est la raison pour laquelle, même s’il doit en rester qu’un, ce sera celui-là.Un grand merci à Julie pour son engagement bénévole au service du patrimoine de nos territoires, malgré des conditions « post covid », peu propices au bénévolat. D’ailleurs, elle ne souhaite pas s’engager qu’une seule fois.Prochainement, elle quittera la Haute-Savoie pour le département des Vosges et compte bien intervenir dans le même cadre pour sauver un autre témoin oublié de notre patrimoine.


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Elle aura fait couler beaucoup d’encre depuis l’annonce de sa future démolition dans la presse. Mais après l’encre, ce seront les larmes des défenseurs du patrimoine Art Déco et, en particulier ceux qui défendent l’œuvre de Roger Poyé, architecte bien connu des Calaisiens, puisqu’il est l’auteur de plusieurs monuments classés —notamment la célèbre bourse du travail.


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Une pétition a été lancée par deux enseignantes, les nièces de l’architecte ont écrit à Madame le Maire de la ville afin de demander que soit revu le projet de démolition (lire l’article) et même Stéphane Bern a contesté cette démolition. Mais cela n’a visiblement pas suffi.



Nous ne pouvons pas, hélas, mener tous les combats, mais si les défenseurs du patrimoine local nous avaient contacté, peut-être aurions-nous pu tenter une ultime action. D’autant plus que lorsque nous avons eu connaissance de l’affaire, un recours était encore possible.



On ne peut pas réécrire l’histoire.



En revanche, nous nous permettons de revenir sur les propos tenus par les élus pour défendre leur projet de démolition dans un article du journal La Voix du Nord du 9 juin.



Dans une question orale posée à la fin du conseil municipal, l’élu d’opposition Jean-Philippe Lannoy (Insoumis, liste « Respirer Calais ») a interpellé la maire au sujet du bâtiment de la rue des Soupirants, la chapelle, construit par l’architecte Roger Poyé. Ce site, qui fait l’objet d’un permis de démolir déposé par son propriétaire, le bailleur social Terre d’Opale habitat (TOH), a entraîné une pétition et une demande de maintien par différentes personnes, dont des membres de la famille de Roger Poyé (également architecte de l’ancienne maternité, la Bourse du travail, l’école maternelle Bossuet…).



« Il y a une mobilisation pour sauver ce patrimoine. Vous vous réfugiez derrière la décision de l’architecte des Bâtiments de France. Quelles sont les raisons précises de cette démolition ? Peut-on y surseoir ? », interroge Jean-Philippe Lannoy. C’est le premier adjoint Emmanuel Agius qui a apporté une longue réponse, refaisant un peu d’histoire…



« Le bâtiment est insalubre, non conforme à une habitation. »



Cette bâtisse a été érigée dans les années 30 et est devenue propriété de Terre d’Opale habitat en décembre 1977 (cession par la ville). Une résidence régulièrement squattée. « Le bâtiment est insalubre, non conforme à une habitation. Le taux d’humidité est épouvantable, il n’y a pas de chauffage, il n’est pas raccordé au tout-à-l’égout et il existe des trous béants dans le plancher, qui ne permettent plus à la chapelle d’être stable », explique l’élu de la majorité.



Selon le bailleur social, le bâtiment a été évalué à 50 000 € (y compris le prix de sa sécurisation). Sa remise en état serait « quatre à cinq fois supérieure à la construction d’un neuf », ajoute Emmanuel Agius. TOH veut y construire à la place, et selon les normes définies par les Bâtiments de France, une résidence de 15 à 20 logements sociaux. « La sous-préfecture, qui s’est manifestée, a aussi donné son accord pour la démolition », appuie le premier adjoint. L’immeuble doit être détruit cette année.



En résumé :



Toujours les mêmes arguments de la part des élus « démolisseurs » :bâtiment insalubre, restauration trop couteuse et nous avons besoin de construire des logements sociaux !



Sauf que là on pousse quand même le bouchon un peu loin en essayant de nous faire croire que la réhabilitation coûterait 4 fois plus cher que la démolition et la construction des logements sociaux.



D’ailleurs, à quand une grande campagne en faveur de la réhabilitation du bâti ancien pour en faire des logements sociaux ? Mais c’est un autre sujet.



Nous avons demandé l’avis d’un architecte concernant l’état de l’édifice, et il nous confirme qu’il n’y a pas d’importants désordres structurels. Certes il y a quelques fissurent, mais rien ne pouvant justifier la démolition.



Est-ce qu’une étude en faveur d’une réhabilitation a été faite ? Nous parions que non.



Mais on « invente » des chiffres, afin que le projet ne soit pas contestable.



Nous nous posons quand même certaines questions :



La ville a signé le permis de démolir avec la bénédiction (une fois de plus) de l’Architecte des Bâtiments de France. Mais si le bailleur social est propriétaire depuis 1977, pourquoi n’y a-t-il jamais eu de procédure de péril ou de constat d’abandon manifeste, puisque le bien se dégrade depuis de nombreuses années et qu’il provoque de nombreuses nuisances dans le quartier. Le rôle d’un maire n’est-il pas d’assurer la sécurité des biens et des personnes ?



Et pourquoi le bailleur social n’a-t-il pas entretenu son bien et n’a surtout jamais été rappelé à l’ordre ?



C’est facile de dire qu’un bien est insalubre quand on ne l’a jamais entretenu.



Ce genre de situation est devenue tellement banale, que plus personne ne s’émeut du sort de centaines de petits patrimoines de ce genre, que l’on acquiert pour en faire une « réserve foncière » et qu’on laisse pourrir jusqu’à ce que démolition s’en suive…



À l’heure où tout le monde semble découvrir l’intérêt pour le « petit patrimoine » pour nos territoires, il serait peut-être bien de se pencher sur le sujet sérieusement et pas uniquement en faisant des « effets d’annonce ».



En tout cas, « carton rouge » pour Calais, qui vient tout juste de recevoir le label « Ville d’Art et d’Histoire ».



Pour une première année de labellisation, cette démolition va faire joli dans le décor.

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