À travers cet article, il ne nous appartiendra pas de nos opposer à une décision de justice, somme toute légitime, à l’encontre d’un propriétaire peu scrupuleux. Notre seule et unique préoccupation, comme toujours, est de défendre avec force et conviction le patrimoine des territoires.
Le Château de La Rochepot, est un château de contes de fées qui, grâce à la famille du Président Sadi-Carnot, a pu renaître de ses cendres alors qu’il n’était que ruines au lendemain de la révolution française. Cet édifice remarquable, classé au titre des monuments historiques, est un des fleurons du patrimoine bourguignon, bien connu de tous ceux qui, enfants, descendaient dans le Sud de la France par la Nationale 6.
Alors que la vente du château ne devrait pas intervenir avant deux ans, les habitants et les élus locaux, ont eu la mauvaise surprise de découvrir que la majorité du mobilier allait être vendue aux enchères le dimanche 10 octobre.
Certes, une vente du matériel servant aux visites était programmée, mais en aucune façon il n’était question de vider La Rochepot de son mobilier « historique », dont une pièce, et non des moindres, offerte par l’Impératrice de Chine en personne au Président Sadi-Carnot.
Dépouiller le château de son mobilier reviendrait à priver quelqu’un de ses organes vitaux. Qui pourrait vivre sans cœur et sans poumons ?
Du cœur, il en faudrait un peu à l’administration fiscale et du bon sens aussi, car on ne « liquide » pas un monument historique comme on liquide une usine. Certes, Madame Bachelot pourrait interdire la sortie des lots en vente du territoire national, mais cela ne changerait rien. Le château doit être vendu c’est un fait, mais avec son entier mobilier.
C’est ce que réclame le collectif qui vient de se créer, la Maire de la commune en tête. D’ailleurs, la fronde s’organise en hâte et plusieurs recours ont été adressés au Préfet et à toutes les instances qui pourraient intervenir pour empêcher ce que nous appellerons une nouvelle fois un « patrimonicide », même s’il ne s’agit pas ici de démolition, mais plutôt de pillage.
Sans grande surprise, la Présidente de Région n’a pas souhaité intervenir, ce qui est normal connaissant le peu d’intérêt qu’elle porte au patrimoine.
Ce Matin, le Sénateur Alain Houpert a publié une lettre ouverte qui est un magnifique plaidoyer en faveur du château.
D’autres courriers ont été adressés au Préfet, comme celui du collectif que voici.
Un courrier vient de nous parvenir, et non des moindres, celui du Maire de Beaune qui lui aussi plaide la cause du château.
Nous espérons que tous ces élus ainsi que les membres du collectif seront entendus par nos « hautes instances », car le patrimoine ne doit pas être l’otage d’une procédure judiciaire.
Bien évidemment, Urgences Patrimoine, qui a été sollicitée par le collectif, met tout en œuvre pour soutenir cette action de la dernière chance.